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Les Carnets d'Emilie
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Le dressage d'une oie blanche.
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31 mai 2009

Chap. 41. Colère.

A travers le verre dépoli de mes larmes je contemple la belle odalisque à genoux devant mon Maître. Je suis comme anesthésiée, les oreilles bourdonnantes et la voix de Jacques me parvient déformée, je ne le sens même plus en moi.
Mon Maître à décider de me sacrifier ! Bien ! Qu’il en soit ainsi ! Je m’aperçois que je suis au bord de l’évanouissement tellement la situation est intense. Comme dans un rêve je vois la main de Marc qui se pose sur la tête de Laure qui cesse son mouvement de va-et-vient. Il lui dit quelque chose que je ne comprends pas. La longue silhouette se relève gracieusement, comme dans un ballet au ralenti. Elle referme les pans du peignoir et noue sa ceinture, s’empare du verre vide qu’il tient à la main et, comme un fantôme, disparaît dans la chambre d’où elle est sortie. Marc réajuste le col de son peignoir et se dirige vers nous.
Il n’a que trois pas à faire pour arriver à nos cotés. Sa simple présence est suffisante pour me revigorer. J’arrive péniblement a émerger de ma léthargie. Il pose une main sur mon épaule et son contact déclenche un feu d’artifice qui part de son contact pour se répandre dans mon corps transi et l’embraser de contentement.
- Isabelle est à votre goût, Maître Jacques ?
Sa voix est glaciale, sans enthousiasme.
Je connais ce ton, c’est celui qu’il prend lorsqu’il me fait remarquer une de mes incartades. Le rustre ne l’a pas compris comme çà et il répond sur son registre habituel.
- Elle est vraiment bonne votre soumise Maître Marc ! Et docile avec çà !
Marc prend une inspiration, nos regards se croisent une fraction de seconde. Etonnant comme je me sens prise en faute. Il a une moue de contrariété et comme à son habitude dans ce cas a un petit claquement de langue caractéristique. Il porte la main à son menton et s’essuie la bouche machinalement. Comme s’il voulait être sûr de bien être compris.
- Hum… Effectivement Maître Jacques… Mais, maintenant je crois que Mademoiselle Stéphanie est impatiente de vous…accueillir !
L’ambiance vient de se refroidir d’un coup et surtout l’enthousiasme de Jacques avec.
Il vient de comprendre.
- Bien sûr, bien sûr…Maître Marc !
Mais il ne peut s’empêcher de rajouter.
- J’ai passé un bon moment… Je vous remercie…
Il se penche sur moi ce qui a pour effet de pousser un peu plus sa pénétration. Et je crois qu’il a fait exprès de me donner un imperceptible coup de rein pour profiter une dernière fois de moi.
- Je vous remercie aussi Mademoiselle Isabelle… Vous faites honneur à votre Maître !
Il se retire… Lentement. Je contracte mon ventre en une bravade infantile, ce n’est pas lui qui s’en va ! … C’est moi qui l’expulse !
Dans un même temps mon cœur explose de joie. J’avais raison ! Je ne devais pas douter de mon Maître. Il est venu à mon secours ! Certes il a pris son temps, et a profité de l’occasion pour m’humilier. Mais il m’a donné une leçon et m’a fait comprendre que, si c’était son bon vouloir, j’aurais pu terminer la soirée sous le joug de Jacques. Mais peu importe… Il est venu ! Un sourire contenu remplace mes larmes.
Jacques se réajuste rapidement et ; après un hochement de tête en direction de Marc. gagne à grandes enjambées l’escalier par lequel je suis arrivé, celui qui descend à la cave. Je ne peux m’empêcher de penser à Stéphanie. Jacques va certainement passer sa frustration sur elle. Elle est là pour çà ! C'est le code de la soirée ! Mais cela ne m’empêche pas un sentiment de peur et de culpabilité.
Je n’ose pas bouger et reste les reins cambrés, appuyée contre le mur du couloir. A peine Jacques a-t-il disparu que Marc m’empoigne fermement le poignet et telle une petite fille m’entraîne violemment à sa suite. Nous entrons avec précipitation dans la chambre d’où il est sorti. Il me lâche en me propulsant à travers la pièce où je manque m’étaler de tout mon long. Je reste décontenancée et gauche, ne sachant trop quoi faire.
Il a l’air furieux.
- Bon sang, qu’est ce que tu faisais là ? … Je t’avais pourtant dis de ne pas rester seule ? Tu es niaise ou quoi ? …Il faut te le dire comment !
Je me tords les mains comme une gamine prise en faute.
Je ne connais pas à Marc de grands emportements, à part celui de l’enthousiasme où il lui arrive de jubiler comme un grand enfant. De même que je ne l’ai jamais entendu proféré de grossièreté. Mais là je crois que son emprise sur lui-même est à la limite de vaciller.
- Je, je…
- Tais-toi ! .. Et tu oublie tes devoirs maintenant ?
La remarque est cinglante. Je m’aperçois effectivement qu’entraînée dans le tourbillon qu’il a déclenché j’ai oublié de reprendre la pose de soumission debout. Je rectifie ma pose immédiatement. Je la veux impeccable les reins parfaitement cambrés, la bouche entrouverte sur des lèvres que j’humecte rapidement de la langue. La longue chaîne qui pend à mon cou soigneusement alignée entre mes seins tendus vers le plafond.
- Excu...
- Mais tais-toi donc !
Je me tais.
Marc marche de long en large comme pour calmer une rage intérieure. Un silence pesant se fait. La chambre dans laquelle nous sommes est différente de la chambre jaune. Elle est deux fois plus vaste et meublée dans un style plus campagnard, florale presque. Un parfum de lavande en imprègne l’atmosphère. Une chambre de poupée… Pour adulte. Laure est là. Elle aussi en position de soumission debout devant une des deux fenêtres occultées par des volets, à côté d’un guéridon de bois tourné sur lequel est posé un seau à champagne, deux bouteilles, dont une est couchée et l’autre dans le seau, accompagnées de coupes de cristal. Elle a le regard tourné vers le parquet de vieux chêne ciré. Et je ne peux m’empêcher de penser qu’elle aussi baisse la tête pour ne pas attiser le courroux de Mon Maître.
J’attends avec impatience que Marc me donne la parole. Il faudra bien lui expliquer que Kristale m’a rendue ma liberté pour que j’aille le rejoindre. Il finit par se poster devant moi. Je n’ose pas relever les yeux.
- Et tu as aimé çà ?
Je ne comprends pas tout de suite la question. Je vais pour répondre mais il ne m’en laisse pas le temps.
- Tu as aimé te faire sauter par le premier venu ? .. Tu avais l’air bien disposée ?
Sa voix est glaciale et profonde. Il y a presque une pointe de dégoût dans son intonation. Il faut que je réponde absolument à cette terrible accusation. Une question est posée, j’ai donc le droit de prendre la parole. Mais avec l’émotion, les mots et mes pensées se bousculent sur mes lèvres.
- C’est… C’est Kris… J’ai pensé que… J’étais seule... Je voulais…Vous…
Des larmes me montent aux yeux, et une boule d’angoisse se noue dans ma gorge qui étrangle mes pauvres tentatives d’excuses. Je renonce et laisse simplement couler des larmes silencieuses. Marc croise les bras sur sa poitrine. Il me considère longuement. Et recommence d’une voix qui est tout à coup redevenue plus douce, presque murmurée avec condescendance.
- Pourquoi étais-tu avec Jacques ?
Je déglutis et ravale mes larmes en reniflant. C’est le moment ou jamais !
- Kristale m’a laissée seule et… Et elle m’a donné l’autorisation de vous rejoindre. J’ai rencontré Jacques dans le couloir… Et je…j’ai… Il…
Marc m’arrête d’un geste de la main.
- Et pourquoi t’es-tu mise à sa disposition ?
Je reste un moment dans l’expectative.
- Mais… Mais … Vous aviez dit que … Seule je, j’étais à … à tout le monde !
Il me contemple, interloqué !
De plus c’était Jacques et j’ai bien senti à table que c’était un client de Marc et il est vrai que l’espace d’une fraction de seconde, entre les mains de Jacques, l’idée m’a effleurée qu’ils avaient conclu un accord d’échange de " bon procédé " et qu’il fallait peut être me montrer docile dans l’intérêt de Marc ! Maladroitement, je tente l’explication.
- Et, et... Jacques c’est votre client... Je pensais que je… Je devais être… Gentille … Pour que vous…
Je n’ai pas le temps de terminer ma phrase. Une secousse violente me sabre le visage et me laisse abasourdie, Une stridence cuivrée résonne dans mon oreille gauche et ma joue s’enflamme sous une brûlure intense. Une gifle magistrale vient de me couper le souffle. De nouvelles larmes involontaires jaillissent de mes yeux.
Je reste coite, le regard exorbités.
Marc est hors de lui.
- Et tu crois que j’ai besoin que tu fasses la pute pour vendre mes toiles ? … Tu crois vraiment que j’ai besoin de toi pour cela ? Tu me prends pour qui ?
Je comprends immédiatement ma méprise. J’aurais mieux fait de garder mes suppositions pour moi. Involontairement, en croyant bien faire, je viens de l’insulter !
Je viens d’insulter Mon Maître !
Si je pouvais m’enfoncer sous terre je le ferais.
Marc se précipite sur Laure la saisie par les épaules et l’amène de force en face de moi. Elle me jette un coup d’œil rapide, je crois saisir de l’incompréhension ou du reproche. Cela va si vite !
Je baisse les yeux.
- Regarde-la ! … Regarde la, bon sang!
Je relève les yeux, penaude. Laure a également levé les yeux et je me noie dans son regard sombre.
- Laure est une esclave… Tu comprends ce que cela veux dire ? Elle est là pour servir…A toutes les basses besognes si nécessaire. Elle est moins qu’une soumise. Je peux faire d’elle ce que je veux, tout lui demander, sans règle et sans limite…
Sa main se pose sur son ventre, glisse entre ses cuisses et je ne peux m’empêcher de baisser rapidement les yeux pour voir ses doigts s’enfoncer en elle.
-… Tout ce que je veux… C’est son choix…Elle a choisi de servir Kristale et donc tous ceux qui l’entourent… Mais au grand jamais… Jamais, elle ne sera une pute… Et je la respecte pour cela !
Laure ne bronche pas. En fait depuis le premier instant ou je l’ai contemplé, elle n’a jamais eu aucune expression. J’imagine la force de caractère qu’il faut pour ne rien laisser transparaître de ses sentiments dans de telles conditions. Et moi qui m’atermoie à la moindre contrariété !
Ses doigts quittent le ventre de la belle odalisque enduits de sa liqueur de Cyprine. Ils virevoltent un instant dans les airs, viennent se déposer sur mes lèvres humides et s’enfoncent dans ma bouche.
Et toi ! … Toi ! … Ma soumise et mon modèle… Celle a qui je consacre toute mon énergie. Celle que je respecte plus que tout… Tu te comporte comme... Comme...
Je rentre dans mes petits souliers. Je prends conscience de l’énorme bourde que je viens de commettre simplement pour essayer de me trouver une excuse. J’en oublie l’étrange vexation qu’il me fait subir en m’imposant de goûter la sécrétion vaginale de la brune inconnue.
Il tourne un instant ses doigts dans ma bouche comme pour bien me faire sentir sa présence et les retire brusquement.
- A genoux Isabelle !
Je réagis instinctivement, en une fraction de seconde, et me jette littéralement à terre. Ma chaîne heurte violemment le parquet dans un cliquetis métallique. A genoux et les mains dans le dos je me retrouve face au sexe épilé de Laure. Magnifique abricot fendu aux lèvres iridescentes.
- Tu vois cette bouteille de champagne ?
Je me penche sur le coté pour contourner du regard le bassin de la brune voluptueuse.
- Oui, Monsieur !
Il réfléchit un instant.
– Tu va la prendre ainsi que les verres et le plateau… Tu iras proposer un verre à chacun des hommes de la soirée et en prime, tu leur demanderas s’ils veulent de toi… Je te laisse trouver la formule adéquate, après tout tu es étudiante en littérature, à toi de tourner une jolie phrase… Et tu te donneras à eux, s’ils le désirent. Et comme ils le veulent. Ils pourront faire de toi ce que bon leur chante… Tu as entendu Isabelle ?
Il fulmine littéralement.
Un froid intense me parcourt la colonne vertébrale et me hérisse les cheveux de la nuque. Je n’arrive pas à en croire mes oreilles. Je m’attendais à une punition évidente. Mais là. Je suis tétanisée. C’est le coup de la colère. Il va se raviser ! ce ne peut pas être autrement !
- Est-ce que tu m’as bien entendu Isabelle…
J’émerge de ma torpeur.
- Ou... Oui, monsieur !
Et avec une pointe de malice dans la voix.
- Est-ce que tu es d’accord avec cette punition… Est ce que tu l’acceptes ? .
Que puis-je faire ? Refuser ? Totalement impensable, partir de cette soirée sous les quolibets et les railleries ; la petite novice a craqué… Et par-dessus tout perdre définitivement la confiance de Marc en l'humiliant devant tous ! Il m'avais prévenu que cette soirée ne serait pas facile pour moi ! Je sais où va me mener cette terrible punition. Mon esprit se recroqueville devant le dilemme et c’est comme dédoublée, éloignée de milliers d’années lumières de mon corps que je m’entends dire sereinement, avec un aplomb qui me stupéfie.
- Oui, Maître… Je l’accepte.

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Commentaires
E
Surprenant !<br /> <br /> La réaction de colère de Marc est très surprenante. <br /> <br /> Il a clairement rappelé les règles, indiquant que Kristale était maitresse chez elle et tout le risque qu’avait Isabelle à se retrouver seule. Pourtant, il l’abandonne en partant avec Laure. Connaissant la perversité de son amie Kristale, il devait bien se douter que sa protégée allait être exposée à tous les risques. Isabelle, encore novice en dressage, et surtout une très jeune femme sans grande expérience de la vie, soucieuse d’obéir et de plaire à son maître, ne pouvait réagir autrement. <br /> <br /> Soit la colère de Marc est feinte et cela fait partie de la formation d’Isabelle et de la pression psychologique qu’il veut appliquer. Dans ce cas OK., ça fait partie « du jeu ».<br /> <br /> Soit la colère est plus sincère, ce que semble indiquer la description de la scène faite par Isabelle, témoignant d’un trouble et d’une gêne de Marc (n’oubliant pas qu’une réaction de colère est toujours le témoignage d’une erreur de raisonnement de celui qui a autorité qui n’a pas vu le danger auquel il exposait son protégé… ainsi de la colère exprimée par le parent vers son enfant lorsque celui a été exposé à une situation à risque, et la trouille rétrospective du parent qui, pour l’évacuer, se met en colère…). Là, il y a eu un manque de logique évident de la part de Marc par rapport à l’ensemble de la situation, qui lui a fait courir un risque fort en l’abandonnant. Marc serait-il finalement naïf pour ne pas avoir imaginé qu’Isabelle allait, de manière certaine dans le « donjon » que constitue la maison de Kristale, se retrouver dans un tel guet-apens ?...
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I
Je n'écris pas les carnets pour plaire ou déplaire colombine ! ils sont simplement le compte rendu d'une expérience de ma vie. Et je ne peux me définir que par rapport à cette expérience et ma place dans cette histoire dont j'ai prise peu à peu la mesure.<br /> Il y a c'est vrai des moments trés sombres(comme cette soirée qu'il faut bien que je raconte jusqu'au bout) et d'autre de pure lumiere.<br /> Je ne connais que ma soumission je ne pensais pas qu'il existe plusieurs types de soumission! Que veux tu dire par " navigues dans des sphères"?<br /> Je te souhaite un vrai bonheur entre les mains de ton Maître, colombine.<br /> Bises
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C
je dois dire que tous ce suspens me déplait !<br /> Savoir que l'on a déçu son Maitre c'est terrible et la punition exigée et acceptée ben je n'aurais pas voulu être une seconde à ta place Isa !<br /> <br /> Je pense que nos soumissions sont différentes et que tu "navigues dans des sphères" que je ne connaitrai jamais, ce qui me plait beaucoup puisqu'enfin j'ai rencontré Mon Maitre !<br /> <br /> Bisous
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H
C'a y est ....je suis arrivé au bout de mon voyage,de ton premier récit,Isabelle,à ce dernier ou je découvre avec beaucoup de peine,ta dramatique erreur de jugement.<br /> Tu as sous-estimé la probitée de ton Maitre en lui imputant des projets odieux te concernant,sa réaction est compréhensible mais est-elle bien claire?<br /> Connaissant maintenant sa perversité et son machiavelisme,ne t'avait il pas tendu un traquenard? <br /> Sa présentation des régles dites en début de soirée,les us et coutumes énoncés,me porte à conjecture.<br /> Ta punition est affreuse,tu as été obligé de t'offrir en objet de plaisir à tous,à l'affreux Maitre Jacques qui à du se régalé cette fois ci sans vergogne,en te pénétrant par la porte étroite comme semble le prescrire Maitre Marc.<br /> <br /> Si j'étais ton Maitre,je t'aurais plutot chatiée sur ta chair à la badine,c'est un instrument redoutable,très douloureux,qui peut laissé de profondes marques qui durent longtemps.<br /> Cependant,la souffrance à souvent comme vertu de faire expié les fautes,rapidement.<br /> <br /> Hélas ,c'est pas moi ton Maitre.<br /> <br /> J'ai hate de recevoir ta prochaine news,afin de prendre connaissance de la suite,palpitante.<br /> <br /> Courage et bisous compatissante,Belle Isa.<br /> <br /> Hanuman
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A
Il tiens vraiment à toi en fait. Sinon il n e se serait pas mis en colere comme çà; je crois meme qu'il y a un peu de jalousie dans tout çà non? Te voir avecun autre sasn sa permission la rendu fou de rage.<br /> la punition qu'il te donne je suis sure qu'il la regrette deja ;-)<br /> Bisoux ma Louve<br /> Aurore (qui va se coucher;-)
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