Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Les Carnets d'Emilie
Publicité
Les Carnets d'Emilie
Les Carnets d'Emilie

Le dressage d'une oie blanche.
Voir le profil de isabelle_mad sur le portail Canalblog

Visiteurs
Depuis la création 461 782
Newsletter
Les Carnets d'Emilie

Quadra H

Quadra B

Derniers commentaires
11 novembre 2009

Chap. 55. Cris et Châtiments.

Mes jambes flageolent. Comment peut-elle me demander çà ?
Désemparée, je lance un regard à Marc. Les airs de conspirateurs qu’ils ont eus en murmurant ne me disait rien qui vaille. Mais me demander çà !
Je contemple bêtement la cravache tendue vers moi. J’ouvre plusieurs fois la bouche comme un poisson hors de l’eau pour tenter de reprendre ma respiration. Kristale à un geste d’insistance en soulevant un peu plus la badine devant mon visage.
-  Aller Isabelle… C’est un ordre !
Comme dans un rêve, je me vois saisir timidement la cravache. Kristale me prend alors par les épaules et vient me positionner à un pas derrière Laure qui attend, statufiée, que tombent les premiers coups. J’ai la tète prise dans le coton un intense goût d’adrénaline remonte de ma gorge. Une envie de fuir. Comme pour demander pitié, je lance un regard circulaire sur la salle. Tous me regardent et attendent.
- Isabelle !
Je sursaute violemment. La voie de Kristale est forte et dure.
Je sens le regard de Mon Maître sur ma nuque et commence à me réciter intérieurement ce mantra qui a le don de me replacer dans ma condition et me donne le courage de le supporter "Fais que je sois fier de toi… Fais que je sois fier de toi… Fais que…"
Je prends une profonde inspiration et lève le bras, marque un temps d’arrêt puis abat sans conviction, en fermant les yeux, la longue badine de cuir. Je n’ai pas visé d’endroit particulier et c’est sur le haut des reins de Laure que s’écrase mollement la cravache. Laure ne bronche pas.
-  Plus fort !… Petite gourde !… Plus fort !
S’exclame Kristale, impatiente.
De nouveau je lève l’instrument de torture. Il fend l’air dans un bruissement sourd. Cette fois j’ai gardé les yeux ouverts et tente d’atteindre la partie la plus charnue de la croupe tendue vers moi où je pense faire le moins de mal à mon amante d’un jour. J’assène rapidement un deuxième puis un troisième coup, mais sans vigueur, sans élan, comme une fessée feinte donnée à un enfant, pour jouer.
Le visage de Kristale blêmit et se ferme.
Elle se précipite sur moi m’arrachant la cravache des mains. Kristale est en colère et ne le cache pas. Elle me repousse vivement d’un geste nerveux. Je recule d’un pas en joignant les mains, penaude.
La blonde hyperboréenne prend alors son élan. La badine fend l’air dans un sifflement strident et s’écrase en un claquement cinglant sur les reins de Laure. La belle esclave pousse un cri perçant et plie les genoux sous la violence du coup. Elle ne s’attendait certainement pas à un tel déchaînement de violence après mes effleurements timorés. Sa plainte n’arrête pas Kristale qui sans attendre, lui assène de toutes ses forces une nouvelle volée de cuir, lui arrachant un glapissement rauque, étranglé. Le coup a été si rude que la fière odalisque en est tombée à genoux et, comme sonnée, tente maladroitement de se redresser en appuyant sa tête contre le mur.
J’ai le cœur au bord des lèvres. Laure a les bras qui tremblent fortement et je perçois distinctement, à travers ses cheveux, les sanglots qu’elle tente de juguler. Les pleurs retenus de Laure me bouleversent. Elle, si fière de sa condition, si majestueuse et impassible, à la limite de l’arrogance !
La voir ainsi déchue et humiliée !
Satisfaite Kristale revient vers moi et me saisie par la nuque, m’amène de force vers Laure tremblante qui a repris la pose tant bien que mal et me penche le visage vers la croupe martyrisée.
- Tu vois Isabelle ?.. Tu vois çà ?
Horrifiée, je découvre deux sillages sanglants qui barrent les reins de Laure. Deux sillons dont, le long du plus marqué, la peau déchirée laisse perler de minuscules gouttes de sang. Cette magnifique peau que je caressais tendrement il y a quelques instants, ravagée par les ignobles travaux de Kristale.
- Tu vois… Et bien petite gourde, je veux que tu fasses la même chose…. Et tu ne partiras pas d’ici tant que cela ne sera pas fais.
Elle me redresse, me colle rudement la badine de cuir contre la poitrine et la lâche. Je la rattrape in extremis. Kristale sans me prêter plus d’attention s’éloigne et vient s’asseoir à côté de Stéphanie lui glissant un bras autour des épaules.
Elle me fixe froidement. Elle attend. Certaine, cette fois, d’être obéît.
Ma vision se rétrécit, un froid glacial me tombe sur les épaules. Je lance un regard suppliant à Marc. Il faut qu’il arrête çà ! Qu’il vienne à mon secours ! Mais apparemment ce n’est pas son intention. Nos regards se croisent. Il lève le menton sèchement en un signe qui m’invite à obtempérer. Déçue, je baisse les yeux et m’approche de la pauvre Laure. Je n’ai pas d’échappatoire possible. Soit je n’y mets pas toutes mes forces et retient mes coups, et le calvaire de ma belle esclave s’éternisera tant que je n’aurais pas obtenu deux sillons parfaitement marqués. Soit je prends sur moi et clos le plus rapidement possible ses tourments en la fouettant le plus fort que je puisse. Une boule de coton m’assèche la gorge.
Je prends une profonde inspiration et lève le fouet au-dessus de ma tête. Je reste un bref instant en suspension et abat de toutes mes forces la tresse de cuir. Laure a sursauté mais n’a pas bronché. Inconsciemment la peur de lui faire mal a retenu ma main sur la fin de mon geste. J’avise le postérieur, j’y ai tout de même laissé un long sillon rosé qui s’assombrit rapidement. Les jambes de Laure tremblent imperceptiblement, elle respire fort en haletant pour essayer de contrôler sa douleur.
Je lève une nouvelle fois la cravache en fermant les yeux. Il faut que je me concentre pour en terminer le plus vite possible. Cette fois l’effort est si violent que je pousse un "han" en abattant la badine sur les reins de la pauvre fille. A mon cri guttural répond une plainte étouffée de Laure qui dans un spasme de tout son corps rejette sa tête en arrière. L’espace d’un instant avant qu’il ne retombe lourdement entre ses bras je peux voir son visage mouillé de larmes, les yeux exorbités. Mon cœur se serre d’émotion, je me pince les lèvres et me tourne vers Kristale. Une nouvelle balafre strie les fesses de la jeune femme et elle est bien visible de tous.
Kristale me sourit.
- C’est bien ! Tu vois quand tu veux !… Aller encore une autre !
Des tremblements s’emparent de tout mon corps Je ferme les yeux.
Encore une fois, une seule fois, et c’est fini !
J’ai compris qu’il est inutile de chercher du secours auprès de Marc et qu’il attend de son élève le meilleur d’elle-même. Je relève le bras ouvre les yeux en essayant de ne pas porter attention aux plaies qui strient le bas du dos la jeune femme. En serrant les dents, j’abats de toutes mes forces le stick de cuir. Le coup est si fort que j’en ressens la secousse dans le poignet. Laure ne cherche pas a retenir son cri et c’est un hurlement qui vrille mes oreilles suivies d’éructation de douleur. Elle s’est pliée en deux, les bras raclant le mur, s’y raccrochant désespérément pour ne pas tomber à genoux. J’espère qu’elle me pardonnera et comprendra que je voulais en finir au plus vite.
Mes oreilles bourdonnent, les murs vacillent, j’ai la nausée et l’impression que je vais m’évanouir tant la tension qui me tient est forte. Je lâche la cravache qui s’écrase au ralentie, sans bruit, sur le sol de marbre. Un pas vacillant vers mon Maître, puis un autre… Vidée de mon âme je ploie et tombe à ses genoux, étreignant convulsivement le bas de sa jambe. Je laisse aller mes larmes et je me fiche de ce que peux bien en penser Kristale et les autres.
Un long silence gêné empli la pièce, à peine troublé par les reniflements de Laure et mes pleurs étouffées.Entre deux hoquets, je finis par sourire, comme une enfant que l’on console, en sentant la main bienveillante de Mon Maître se poser sur ma tête.

Publicité
Publicité
Commentaires
C
Effectivement dit comme cela, vos arguments sont "recevables".<br /> Puis quant au fait d'être dessalée, j'espère ne jamais l'être car je veux que chaque jour, semaine, mois, année Mon Maitre m'apprenne sur ce chemin sans fin de la soumission.
Répondre
H
J'adore ces deux termes "petite gourde", que je trouve particulièrement savoureuse et tendre.<br /> <br /> En aucun cas dans mon esprit cela est insultant ou rabaissant.<br /> Peut-être un tantinet infantilisant....et encore.., cette expression est extraite de la bouche d'une "grande" Kristale pour qualifier les attitudes de la "petite" novice oie blanche...la parole d'une Dominatrice sur une soumise,relatée par cette dernière "en apprentissage" .<br /> <br /> Et, .....n'oubliez pas Colombine, tous les écrits présent relatent des faits et actes remontant à plusieurs années en arrière.<br /> <br /> Sur un de mes précédents post,j'ai demandé à Isabelle si elle était maintenant "dessalée" ? <br /> <br /> Je présume que oui.....depuis ce lointain début!
Répondre
C
Etait-ce bien la peine de citer Kristale et de la nommer du même nom qu'elle lui a donné?<br /> <br /> Je te félicite Isa et comme je comprends ta douleur face à ce que tu as fait subir à Laure sans réellement le vouloir....<br /> Bisous.
Répondre
H
C'est toujours le plus difficile, vient ensuite en grandissant petit à petit, une nouvelle assurance partagée avec l'écoute du sujet, de ses émotions et de ses ressenties, puis poindra ton affect bientôt en symbiose avec la "pénitente". Cet état de fusion, te fera franchir peut-être tes frontières intérieures pour accéder aux multiples et complexe plaisirs de la Domination,......qui sait ? <br /> Tu nous l'infirmeras.....ou non, dans tes prochains écrits dont je suis impatient de lire les rebondissements et développements.<br /> <br /> Bisous Isabelle, "petite gourde" et fragile soumise à ses "Maitres".
Répondre
Publicité