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Les Carnets d'Emilie
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Le dressage d'une oie blanche.
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13 mars 2010

Chap. 65 : Les compagnons de mon devoir.

Cela fait un quart d’heure que j’attends.
Un quart d’heure que je suis sur le sol, nue, à genoux, les mains dans le dos. La lumière qui se faufile dans l’atelier me réchauffe une épaule et vient jouer avec mes hanches. Involontairement mon regard se pose sur mes cuisses écartées et les légères marques bleues qu’y ont laissé les mains des hommes. Marc est à sa table de travail. Il peint. Il ne s’est pas interrompu lorsque je suis entrée. Je ne l’ai pas dérangé. J’ai fermé la porte derrière moi et me suis rapidement déshabillée pour venir me prosterner à un mètre de lui. Seul le léger tintement du grelot de mon collier de novice a troublé la musique de fond. Dans cette immobilité forcée, je prends conscience maintenant que mon corps est fourbu de courbature. Les douches brûlantes successives que j’ai prises jusqu'à ce matin ne m’ont soulagées que temporairement.
Marc se redresse plonge son pinceau dans un récipient de verre et l’agite. Il semble me découvrir. Nos regards se croisent. Il a un petit sourire en coin.
- Alors ?… Raconte-moi çà !
Bien sur, j’aurais dû m’en douter !
Il sait à quel point cela va être difficile pour moi de verbaliser cette épreuve. Et il ne se privera pas du plaisir de me voir bredouiller, chercher mes mots, rougir de honte jusqu’à la racine des cheveux, baisser les yeux de confusion.
Et c’est effectivement en bafouillant, a voix basse, que je lui rapporte mon histoire depuis que nous nous sommes séparé. Qu’il m’a laissé nue et seule au milieu de la clairière !.
Je lui raconte l’arrogance de Kristale. Je lui raconte ces hommes qui m’ont prise comme un objet. Parfois Marc relève la tête et réclame des détails. Je cherche mes mots et ils franchissent mes lèvres tremblantes comme à refus. Les oreilles me chauffent, mes yeux fuient les siens quand il daigne jeter un regard vers moi.
- Et… Tu as aimé ?
S’il y a bien une chose que je ne peux faire à Mon Maître, c’est lui mentir!
Et pourtant.
- N… Non Monsieur !
- Je veux dire… Physiquement ?
- Je, je,… Parfois… C’est… difficile à dire !
Oui ! Comment admettre que mon corps a vibré bien involontairement sous les caresses ! Une trahison qui m’a mortifiée et me laisse un arrière goût de trahison à moi-même. L’impression d’être double et de voir mon corps se tordre et ma bouche gémir des cris obscènes que, d’habitude, je ne réserve à mon Maître.
Marc insiste.
- Mais si, c’est facile a dire !… Tu as joui ?
Dans mon dos mes mains tricotent nerveusement des doigts.
- Je... Oui... Oui Monsieur… Un peu !
Les sourcils de Marc se lèvent d’incrédulité
- Un peu ?
Il s’esclaffe en secouant la tête comme s’il n’était pas dupe de ma réponse.
Il reprend son travail.
- Continues !
Kristale est descendue.
J’étais persuadé qu’elle allait vous chercher Maître ! Que vous veniez me délivrer et me ramener dans vos bras ! C’est vous que j’attendais de tout mon cœur de toute mon âme.
J’ai cru m’évanouir lorsque j’ai vu surgir trois hommes dans la chambre.
Un surtout, le pas lourd, le visage rond, qui ventile l’air de ses bras et interpellant d’une voix hilare.
- Alors les gars vous avez commencé sans nous et…
Il stop net sa logorrhée en me regardant.
Je suis assise sur le bord du lit, je me préparais à accueillir Marc en me précipitant à ses genoux.
L’homme a un sifflement admiratif et reste un moment interdit.
- Et bien!… Jolie minette! …Si je m’attendais !…
Il me contemple de la tête aux pieds. Les hommes qui le suivent reste derrière lui et ont également la même expression de surprise.
- Et bien !… Kristale tu as dit qu’elle était jolie… Mais là !…
Il a un nouveau sifflement d’admiration et se tourne vers ses amis.
- Vous avez vu çà ?
D’un commun accord ils opinent du chef sans un mot.
Le premier doit avoir la trentaine, un visage en lame de couteau, des petits yeux brillants enfoncés dans les orbites qui lui donne un air inquiétant, taciturne. L’autre est jeune, très jeune en le regardant bien je me dis qu’il doit être plus jeune que moi. Seize ou dix-sept ans, pas plus. Les cheveux bouclés, du duvet mal rasé sur les joues, des rougeurs d’acné. Ils contrastent tous deux avec la bonhomie disgracieuse de leur compagnon. Kristale les suit à un pas derrière. Et comme ils restent pantois devant mon corps nu, elle en profite pour se glisser devant.
Elle à un petit geste négligeant dans ma direction
- Je vous présente Isabelle…Elle vous attendait !
Elle a un petit sourire narquois et continue.
- Messieurs Je vous laisse donc en bonne compagnie,… N’est ce pas ?
Elle s’empare de son sac et le jette sur l’épaule. En passant prés de moi elle se penche à mon oreille et murmure de façon à n’être entendu que de moi.
- Soit une bonne petite chienne !
Et d’un pas décidé, sans se retourner se dirige vers la porte qu’elle franchit et referme derrière elle dans un claquement sec.
Un silence pesant suit tandis que les regards des hommes parcours ma peau. J’ai l’impression que je vais tomber dans les pommes. Le bourdonnement sourd de mes oreilles couvre le vide figé de mes pensées. Kristale partie, je me sens terriblement vulnérable,… Abandonnée.
Comment raconter cela à Mon Maître ! Lui dire le goût de la peur au fond de ma gorge. Mes jambes qui se dérobent et ma poitrine qui se glace jusqu’au bas de mon dos lorsque que les hommes me mettent debout et tournent autour de moi pour mieux me contempler. Lui décrire les mains qui glissent sur ma peau en des caresses pressées, maladroites !
- Mettez-vous donc à l’aise !
C’est Serge qui vient de parler.
Il a récupéré son souffle et se tient nonchalamment assis sur le sol, Un genou replié, une jambe tendue. Sa nudité arrogante vient illustrer sa proposition. Et les nouveaux venus ne se font pas prier. Seul le volubile reste prés de moi. Il me caresse les épaules, le cou. Il l’air hypnotisé, captivé. J’essaye d’échapper à son regard, mais il me saisit par le menton et me ramène à lui. Son autre main se pose sur ma poitrine et vient jouer négligemment avec le téton durcis de mon sein droit.
Il me détaille de la tête au pied.
- Mais dis donc, tu as quel âge toi ? … Humm. Tu me semble bien jeune ?
Je déglutis et me remémore la recommandation de Kristale. Je ferme les yeux à demi. Et m’entends répondre la voix cassée.
- Dix…Dix sept ans … Monsieur !
L’homme a un large sourire, Il a l’air ravit.
- Monsieur ?
Il rigole grassement et interpelle.
- J’adore çà !… Eh les gars ! Je n'en ai jamais eu d’aussi jeune… et vous ?… Kristale nous gâte !
Un froid glacial me parcourt le dos. Je me rends immédiatement compte que ce petit mensonge imposé par la blonde nordique va me piéger et déclencher chez ces hommes un regain d’intérêt.
Les autres répondent à son interrogation par des murmures, des assentiments,
Serge enfonce le clou.
- Elle est jeune, mais elle bonne… D’ailleurs elle est là pour çà !
La main épaisse me lâche le menton et vient peser sur mon épaule.- On va voir çà tout de suite !…
- Mets-toi à genoux gamine !

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Commentaires
L
Pas mal l'échappatoire !<br /> En devenant narratrice à Marc de ton expérience au lieu de tes lecteurs, tu te mets une distance avec ce pénible épisode.<br /> Plus facile à écrire. Non?<br /> Jolie prose, tres intelligente, avec un emploi des temps pas facile.<br /> <br /> Bisou tendre Isabelle.<br /> Le Passager
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D
J'adore l'intermède dans l'atelier avant de reprendre le cours du récit. Tu nous gates !<br /> david
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