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Les Carnets d'Emilie
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Le dressage d'une oie blanche.
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23 octobre 2019

Chap. 66. Le Bal des Débutantes.

— Merci !
— Merci qui ?
— Merci… Isa… Isabelle !
Je suis barbouillée de liqueur de cyprine, d’un geste rapide, je m’essuie le menton et le doigt de l’ange. Je salive et presse ma langue contre le palais pour l’essorer des dernières saveurs acides de Mademoiselle Timide.
Je fais un pas en arrière et après un dernier regard vers le corps écartelé, offert, je me dirige vers la porte qui m’a été désignée, puis me ravise. Il me faut attendre que Loreleï accomplisse sa salutation.
—  Suivante !… C’est quoi ton nom ?
Loreleï se tourne vers moi me signifiant son incompréhension d’un haussement de sourcil.
Je réponds à sa place.
— Loreleï !... C’est Loreleï !
Tom se tourne vers Mademoiselle Timide. Elle a les yeux bandés de noir et sous le ruban de velours son visage est écarlate. Une couleur révélée par les caresses buccales de Stéphanie et des officiantes qui l’ont précédée, mais je ne sais si ce sont nos caresses licencieuses ou sa confusion qui colore ainsi son visage et son cou des couleurs de la honte qui justifie son sobriquet.
—  Mademoiselle Loreleï va vous dire bonjour, Mademoiselle Timide !
Et il se saisit de la nuque de Loreleï pour la forcer à plaquer sa bouche sur la fleur largement épanouie que je viens juste d’abandonner. La vierge nordique ne résiste pas et se laisse guider.
— Et avec la langue !…Hein !
La recommandation est inutile. Loreleï a parfaitement observé l’étrange défilé entre les cuisses de Madame Timide, ses soubresauts et ses tortillements, vaines tentatives d’échapper aux odieuse caresses.
Et elle va faire  ce qu’elle sait parfaitement faire. Elle a été dressée pour.
Pour la crucifiée et pour la sixième fois son doux tourment recommence. Une nouvelle fois son corps s’électrise. De petits soubresauts la parcours et ses poings s’ouvrent et se referment convulsivement tandis quelle cherche à échapper à la langue de Loreleï en se hissant sur la pointes des pieds.  Il ne faut pas longtemps pour que sa bouche s’entrouvre et laisse échapper un gémissement de plaisir. Pour nous ce gémissement était le signal de fin de cette étrange salutation.
Mais Tom, surpris par la célérité et l’application de la jeune fille, décide de faire durer le plaisir. Si nos baisers indécents ont été rapides, il laisse, le sourire aux lèvres, s’exprimer pleinement la fille au cheveux de lin.
Impatiente, je fronce des sourcils et détourne le regard vers le fond de la salle. Un nouveau groupe de filles vient de prendre la place que nous avons quittée. J’en compte quatre qui sont entrain de se dévêtir face à Caïn. Une femme, magnifique, aux longs cheveux noirs se redresse une fois nue et prend la pose de soumission naturellement tout en tournant son regard d’émeraude vers nous. Elle a l’air fascinée par la scène, jusqu’à ce que je devine que ce n’est pas Loreleï  et le pantin de chair qui sursaute convulsivement sous ses caresses qu’elle fixe, mais bien moi !
Émue par l’intensité de son regard, je détourne la tête pour cacher mon trouble tandis qu’une chaleur me monte au visage. Pour me donner une contenance je reviens vers Mademoiselle Timide qui maintenant gémit de plaisir sans discontinuer. Elle a renoncé à se débattre dans ses fers et laisse Loreleï la conduire  aux portes de la jouissance.
Mais Tom en décide autrement. Il se saisit de l’officiante par les cheveux et la tire en arrière.
— C’est bon toi ! Laisses-en pour les autres !
Loreleï se redresse hagarde comme si on venait de la tirer de son sommeil, la bouche, vernissée de liqueur de cyprine, encore ouverte de sa caresse interrompue. Elle titube désorientée et vient par réflexe se coller à moi.
Mademoiselle Timide est sommée de la remercier. Ce qu’elle fait entre deux halètements d’une voix rauque en écorchant le prénom de sa tourmenteuse. Je saisis alors Loreleï par l’épaule et la traine avec moi vers la porte où ont disparu nos sœurs de chaîne.
En la franchissant, je jette un dernier regard derrière moi. Caïn est en train de parler aux quatre femmes nues et leur sert le discours d’accueil.
Celle que j’avais aperçu et avait attirée mon attention, une formidable statue de bronze à la poitrine orgueilleuse, ne semble pas l’écouter. Sous la frange de ses cheveux noirs, protégé par des sourcils épais parfaitement taillé, son regard vert émeraude, impériale, me fixe obstinément. Elle me sourit. Embarrassée, je me retourne gauchement et m’enfonce dans le couloir avec encore la sensation appuyée de son regard rivé sur ma nuque.

Il ne faut que quelques mètres pour que nous débouchions dans une sorte d’alcôve où nous attend ce que je devine être une hôtesse. Sans un mot, jaugeant nos tailles d’un œil sûr, elle nous tend une nuisette de satin blanc qu’elle nous enjoint de revêtir. Avec un bel ensemble nous couvrons notre nudité  en bouclant nos ceintures autour du déshabillé qui s’arrête à mi-cuisse et dont la fluidité ne cache pas grand chose de nos anatomies. Des ballerines de la même couleur complètent notre tenue d’apparat. Si ce n’est nos colliers de soumission, nous ressemblons à un groupe d’étudiantes sortant du dortoir.
L’hôtesse nous désigne alors un départ d’escalier de pierre en colimaçon qui monte vers les étages. L’escalier est trop étroit pour que nous puissions nous tenir de front à deux. Sagement, une à une, nous suivant de prés, nous nous engageons vers ce qui semble être l’accès de service aux étages. L’escalier est abrupt et les marches hautes nous obligent à nous déhancher à chaque degré franchi.  Je me retrouve à trois marches sous Loreleï qui m’a précédée, le visage presque collé à ses reins  qui se dandinent voluptueusement. Stéphanie est juste derrière moi et, espiègle, comme à son habitude et quelle que soient les circonstances,  s’amuse à me souffler sous la jupe courte à chaque enjambée. Je ne proteste pas, son souffle chaud qui se glisse entre mes jambes me distrait du froid de la pierre qui nous entoure. En haut de l’escalier, nous finissons par franchir un dernier seuil et nous voici soudain projetées au travers de la dernière porte au beau milieu d’une vaste salle bourdonnante de monde. Je cligne des yeux pour m’habituer à la luminosité.  De nombreux groupes de personnes sont en pleine discussion. Je reconnais les soumises qui nous ont précédées à la même tenue que nous portons, disséminées dans la foule.
Des serveuses en tailleur strict gris perle déambulent sur de hauts talons entre les groupes et proposent des plateaux chargés de flutes de champagne pleines et de petite coupelle de faïence ornée de dragons chinois remplies de pilules blanches et bleues.
Dans le bourdonnement de la cohue personnes ne semble avoir remarqué notre arrivée. Je cherche mon Maître du regard et le découvre à l’autre bout de la salle. Loreleï avise  Kristale à ses côtés au même moment et, me prenant la main, me tire vers eux. Entrainée, je la suis tout en me tournant vers Stéphanie pour l’inviter à nous rejoindre,  mais elle a déjà emprunté une autre direction et me fait un petit signe d’au revoir de la main.
Notre groupe de soumises s’égaye et se disperse dans la foule chacune rejoignant leur maître et maîtresse respectif.

En m’entrainant derrière elle, Loreleï se fraye un passage en sinuant entre les groupes se dirigeant aussi vite qu’elle le peut vers Marc et Kristale en pleine discussion avec un autre couple, un verre de champagne à la main. L’homme avec qui il devise est un géant à la peau d’ébène, aux yeux vifs et inquisiteurs. Il porte un costume parfaitement coupé sur une musculature que l’on devine puissante et magnifie sa stature imposante. Il me fait penser à un ambassadeur sûr de sa puissance et de son prestige. Il est accompagné d’une femme presque aussi grande que lui, d’une beauté ethnique coruscante. Comme nous, elle porte sur sa peau noire le déshabillé blanc des soumises et un collier de fer forgé brut à l’anneau déformé par l’usage. Ils sont accompagnés d’une jeune femme au même collier de fer. Une jolie métisse à la peau de cannelle aux cheveux crêpés et vaporeux qui encadre un visage ovale qu’animent des yeux vert piquetés d’or. Elle me jauge un instant puis détourne le regard vers la pointe de ses escarpins blancs qu’elle se met à fixer obstinément.
Notre arrivée signe la fin de leur conversation et leurs regards se portent sur nous.
Marc me sourit et Kristale se contente de lancer à l’adresse des convives.
— Voilà, enfin nos deux petites gourdes !
Le ton refroidit l’ardeur de Loreleï qui me jette un coup d’œil dépité.
— Mes amis, je vous présente Isabelle et Loreleï ! Nos soumises de la soirée.
En ricanant elle continue sur le ton de la plaisanterie.
— Isabelle est disponible à toutes vos envies, mais je vous interdis de toucher à Loreleï !...
Elle se rend alors compte qu’elle vient de dépasser ses prérogatives. Elle a oublié l’espace d’un instant que nous ne lui appartenions plus.
Elle se tourne vers Marc.
— Enfin,… Enfin, je veux dire si leur Maître veut bien vous l’accorder !?
Les convives ont soudain l’air captivés. Le géant africain se penche vers nous avec un regard appuyé sur  Loreleï et se tourne vers Kristale qu’il domine d’une tête, et interroge d’une voix de baryton.
— C’est vraiment très intéressant.. Expliquez nous donc ?
Kristale repose son verre à demi vide sur un plateau qui passait opportunément.
— Un petit jeu entre moi et Marc ! Et un différend entre nous !... cela va être réglé ce soir par l’Assemblée et …
L’homme laisse échapper un rire contenu, profond.
— Ainsi c’est vous ce fameux procès dont tout le monde parle ce soir?
Kristale a une petite moue contrariée en guise d’assentiment.
— Les nouvelles vont vite !
Dit-elle, sur un ton désabusé.
Renseigné, le géant se tourne alors vers Mon Maître, et rit de plus bel.
— Et Marc c’est toi qui as gagné à ce petit jeu ?
Il n’attend pas de réponse et continu en plongeant son nez dans son verre et en lorgnant vers Kristale lance goguenard.
—… Cela ne m’étonne qu’a moitié !
Elle va pour protester.
— Ce n’est pas totalement joué…Il reste à attendre le verdict, et…
Marc qui était jusqu'à maintenant impassible lève sa main gauche pour la couper.
— Et, en attendant, Isabelle et Loreleï m’appartiennent pour la soirée !
Interloquée, Kristale se renfrogne. Marc vient de clore la discussion pour mon plus grand bonheur.
Le géant d’ébène dévisage Loreleï et s’adresse à Marc d’un ton calme.
— On dit aussi qu’elle est… Vierge ?
Sa réponse est aussi calme.
— On le dit !
L’africain hoche plusieurs fois la tête et reviens vers Loreleï
— Elle est jolie ! Et elle t’appartient entièrement l’ami! Vraiment ?
Pour toute réponse Marc dépose son verre sur un des plateaux les plus proches et s’avance vers la jeune fille. Il claque une fois des doigts sous ses yeux  pour fixer son attention, puis a cet étrange geste que je les déjà vu faire. Il imite l’éclosion d’une fleur en ouvrant lentement sa main en corole.
 Loreleï prend une attitude de biche aux abois. Apeurée, elle regarde autour d’elle les convives qui, chacun à leur discussion, ne s’occupent pas de nous et lance un regard désespéré à Mon Maître.
Il fronce les sourcils.
Elle obéît.
Lentement, elle dénoue la ceinture de soie de son déshabillé et l’entrouvre. D’un geste gauche et emprunté elle découvre ses épaules et laisse tomber le vêtement blanc sur le sol d’un seul coup la dévoilant nue au regard de tous.
Marc désigne ses pieds et oscille le doigt de bas en haut.
Il la veut entièrement nue.
Du bout des pieds, sans se baisser, la jeune fille déchausse ses ballerines. Et, instinctivement cache sa poitrine et son bas ventre de ses mains. Marc lance ce petit claquement de langue que je lui connais bien et qui marque sa contrariété. Loreleï aussi semble le connaitre et elle laisse timidement retomber ses mains le long de son corps avant de les rassembler derrière son dos en écartant légèrement les jambes puis se cambre en se redressant et en fixant Marc comme si elle attendait un compliment. Malgré son manque de candeur un rose pudique diapre ses joues.
Se retrouver entièrement nue au milieu d’une foule d’inconnus n’est pas ce qui la rassure le plus, pourtant ses tétons tendus me conforte quand au plaisir sournois qu’elle prend à son exhibition forcée.
Immédiatement une servante qui passait à proximité se précipite, s’accroupit et d’une main leste, tout en gardant son plateau en équilibre de l’autre, s’empare de la nuisette et des ballerines, faisant place nette autour de la magnifique statue de marbre blanc. Nous détaillons tous Loreleï nue, seulement parée de son collier blanc à grelot d'argent de novice et qui s’empourprent un peu plus sous nos regards. Impressionné, l’ambassadeur se racle la gorge et de sa voie de baryton lance à Kristale.
— Kristale, si tu remportes ton procès, je veux la virginité de cette pucelle !… Ton prix sera le mien !
Kristale exulte et lance un regard en coin à Marc.
— Ce sera avec un grand plaisir Issa !
Autour de nous le silence se fait peu à peu et un à un les regards convergent vers l’offrande. Quelques timides applaudissements se font. On apprécie visiblement.
Je lance un regard circulaire et m’aperçois que, comme sur un signal, des soumises, imitant Loreleï, se dévêtissent et qu’une dizaine de nuisettes blanches touchent le sol une a une.
Marc vient d’ouvrir le bal.

Chap. 67. La Fontaine des Délices..

 

 

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Commentaires
M
en cette période de non activité partielle ou totale, il serait logique que la plume revienne.<br /> <br /> Non ?<br /> <br /> Ou bien y'a t'il anguille sous roche ?<br /> <br /> Au moins un communiqué précisant le motif de l'interruption des articles, bref le pourquoi du comment ...
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M
Chère isabelle, vous aurait on volé votre ordi et tous vos carnets pour nous laisser tels la statue évoquée dans ce chapitre ?
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M
j'ai comme chaque année envoyé une lettre au père Noël pour avoir la suite.<br /> <br /> Erreur sans doute, un envoi au père fouettard eu été plus judicieux ?
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A
Toc toc toc !?<br /> <br /> Il y a quelqu'un ?<br /> <br /> Comme c'est loooong ! :-(<br /> <br /> Bisous Isabelle<br /> <br /> Aurore
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G
Est ce nécessaire de commenter pour au final n'avoir rien à dire ? <br /> <br /> Merci Isabelle de ce nouveau chapitre et j'ai hâte de lire les suivants mais je vais attendre (im)patiemment.<br /> <br /> À bientôt.
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