Chap. 76. Fragments
Je tourne lentement les pages de mon carnet. Mon histoire y est alignée d’une écriture fébrile, couchée dans l’urgence. Marc m’avait dit vrai ! L’Assemblée de Fer a duré plusieurs jours. A leur lecture, je m’aperçois qu’il serait fastidieux pour moi et mes lecteurs d’en retranscrire la totalité. Plus je me penche sur mes notes gribouillées en une journée au lendemain de notre retour de l’Assemblée, plus les détails me reviennent en mémoires.
Et pour mémorable cette soirée le fut de bout en bout jusqu'à notre départ juste après mon « procès ». Si l’esprit est insatiable, le corps a ses exigences
La soirée a été émaillée de moments intenses, entrecoupés de nonchalance où, malgré la vigueur de mes 19 ans, le corps, écrasé de fatigue reprend ses droits.
Il n’y aurait pas, je pense, grand intérêt à décrire ces moments d’abandons bien qu’ils fussent le théâtre, certainement par contraste, de douceurs et de renoncements langoureux. Aussi en retiendrais-je les fragments les plus significatifs et vous les livrerais ainsi tout en en respectant la chronologie autant que faire ce peut. Les chapitres qui vont suivre sont à lire comme autant de petites nouvelles, des tableaux, de ce que fut cette semaine.
Nous sommes donc restés plusieurs jours. D’autres ont fait le choix de perler leur séjour et la maison, enfin puis-je réellement appeler maison ce qui se révélera être, je le découvre au premier matin, un manoir majestueux aux nombreuses pièces et dépendances. Le manoir donc, a vu défiler pendant toute notre étrange villégiature des visites plus ou moins éphémères et même des retours successifs
Comme me l’avait décrit Marc cela ressemblait bien a une kermesse par ses allées et venues et son ambiance parfois grave, feutrée et sophistiqué et parfois exubérantes et festives de débauche libertines. Mais ne nous y trompons pas, cette kermesse était de haute tenue, les lecteurs habitués aux descriptions ou la fréquentation de parties fines et d’orgies débridées, voir violentes ne s’y retrouveront peut être pas. Le tact, la déférence et la courtoisie y était pratiqué comme un art de vivre à part quelques exceptions tolérées aux « Maraudeurs » et au « Maitre des Ombres ». Mais n’était ce pas justement un contrepoint savamment orchestré pour ajouter encore au piment des plaisirs interdits .
Oh ! Bien sûr, depuis, j’ai assisté à d’autres congres du même ordre puisqu’elle a lieu tous les deux ans ! Mais là, c’était ma première, en tant que novice, accroc à la soumission certes, mais novice et curieuse d’expériences.
Je vais m’efforcer 14 ans après, comme je le fais depuis toujours sur ce blog, de retrouver la fraicheur de mes sentiments d’alors, de mes étonnements, stupéfactions, de mes effarements et compassions. Tout cela je vais vous les livrer fragments par fragments, comme autant de petites scènes de mon chemin de servitude. Et pour m’accompagner sur ce chemin, une fois n’est pas coutume, je vous dévoile les titres des chapitres jusqu'à la veille du procès.
Chap. 77. Les traits d’Harmonie
Chap. 78. Dans les vapeurs d’Hécate
Chap. 79. Fille perdue
Chap. 80. Kajira Stéphanie
Chap. 81. Les Amours clandestins.
Chap. 82. La chambre des caresses
Chap. 83. Les faunes sont lâchés
Chap. 84. Le Maitre des lieux (bis repetitas)
Chap.85. Droit de cuissage
Chap. 86. L’Audience
Chap.87. Coupable
Chap.88. Vertige