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Les Carnets d'Emilie
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Le dressage d'une oie blanche.
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11 novembre 2009

Chap. 55. Cris et Châtiments.

Mes jambes flageolent. Comment peut-elle me demander çà ?
Désemparée, je lance un regard à Marc. Les airs de conspirateurs qu’ils ont eus en murmurant ne me disait rien qui vaille. Mais me demander çà !
Je contemple bêtement la cravache tendue vers moi. J’ouvre plusieurs fois la bouche comme un poisson hors de l’eau pour tenter de reprendre ma respiration. Kristale à un geste d’insistance en soulevant un peu plus la badine devant mon visage.
-  Aller Isabelle… C’est un ordre !
Comme dans un rêve, je me vois saisir timidement la cravache. Kristale me prend alors par les épaules et vient me positionner à un pas derrière Laure qui attend, statufiée, que tombent les premiers coups. J’ai la tète prise dans le coton un intense goût d’adrénaline remonte de ma gorge. Une envie de fuir. Comme pour demander pitié, je lance un regard circulaire sur la salle. Tous me regardent et attendent.
- Isabelle !
Je sursaute violemment. La voie de Kristale est forte et dure.
Je sens le regard de Mon Maître sur ma nuque et commence à me réciter intérieurement ce mantra qui a le don de me replacer dans ma condition et me donne le courage de le supporter "Fais que je sois fier de toi… Fais que je sois fier de toi… Fais que…"
Je prends une profonde inspiration et lève le bras, marque un temps d’arrêt puis abat sans conviction, en fermant les yeux, la longue badine de cuir. Je n’ai pas visé d’endroit particulier et c’est sur le haut des reins de Laure que s’écrase mollement la cravache. Laure ne bronche pas.
-  Plus fort !… Petite gourde !… Plus fort !
S’exclame Kristale, impatiente.
De nouveau je lève l’instrument de torture. Il fend l’air dans un bruissement sourd. Cette fois j’ai gardé les yeux ouverts et tente d’atteindre la partie la plus charnue de la croupe tendue vers moi où je pense faire le moins de mal à mon amante d’un jour. J’assène rapidement un deuxième puis un troisième coup, mais sans vigueur, sans élan, comme une fessée feinte donnée à un enfant, pour jouer.
Le visage de Kristale blêmit et se ferme.
Elle se précipite sur moi m’arrachant la cravache des mains. Kristale est en colère et ne le cache pas. Elle me repousse vivement d’un geste nerveux. Je recule d’un pas en joignant les mains, penaude.
La blonde hyperboréenne prend alors son élan. La badine fend l’air dans un sifflement strident et s’écrase en un claquement cinglant sur les reins de Laure. La belle esclave pousse un cri perçant et plie les genoux sous la violence du coup. Elle ne s’attendait certainement pas à un tel déchaînement de violence après mes effleurements timorés. Sa plainte n’arrête pas Kristale qui sans attendre, lui assène de toutes ses forces une nouvelle volée de cuir, lui arrachant un glapissement rauque, étranglé. Le coup a été si rude que la fière odalisque en est tombée à genoux et, comme sonnée, tente maladroitement de se redresser en appuyant sa tête contre le mur.
J’ai le cœur au bord des lèvres. Laure a les bras qui tremblent fortement et je perçois distinctement, à travers ses cheveux, les sanglots qu’elle tente de juguler. Les pleurs retenus de Laure me bouleversent. Elle, si fière de sa condition, si majestueuse et impassible, à la limite de l’arrogance !
La voir ainsi déchue et humiliée !
Satisfaite Kristale revient vers moi et me saisie par la nuque, m’amène de force vers Laure tremblante qui a repris la pose tant bien que mal et me penche le visage vers la croupe martyrisée.
- Tu vois Isabelle ?.. Tu vois çà ?
Horrifiée, je découvre deux sillages sanglants qui barrent les reins de Laure. Deux sillons dont, le long du plus marqué, la peau déchirée laisse perler de minuscules gouttes de sang. Cette magnifique peau que je caressais tendrement il y a quelques instants, ravagée par les ignobles travaux de Kristale.
- Tu vois… Et bien petite gourde, je veux que tu fasses la même chose…. Et tu ne partiras pas d’ici tant que cela ne sera pas fais.
Elle me redresse, me colle rudement la badine de cuir contre la poitrine et la lâche. Je la rattrape in extremis. Kristale sans me prêter plus d’attention s’éloigne et vient s’asseoir à côté de Stéphanie lui glissant un bras autour des épaules.
Elle me fixe froidement. Elle attend. Certaine, cette fois, d’être obéît.
Ma vision se rétrécit, un froid glacial me tombe sur les épaules. Je lance un regard suppliant à Marc. Il faut qu’il arrête çà ! Qu’il vienne à mon secours ! Mais apparemment ce n’est pas son intention. Nos regards se croisent. Il lève le menton sèchement en un signe qui m’invite à obtempérer. Déçue, je baisse les yeux et m’approche de la pauvre Laure. Je n’ai pas d’échappatoire possible. Soit je n’y mets pas toutes mes forces et retient mes coups, et le calvaire de ma belle esclave s’éternisera tant que je n’aurais pas obtenu deux sillons parfaitement marqués. Soit je prends sur moi et clos le plus rapidement possible ses tourments en la fouettant le plus fort que je puisse. Une boule de coton m’assèche la gorge.
Je prends une profonde inspiration et lève le fouet au-dessus de ma tête. Je reste un bref instant en suspension et abat de toutes mes forces la tresse de cuir. Laure a sursauté mais n’a pas bronché. Inconsciemment la peur de lui faire mal a retenu ma main sur la fin de mon geste. J’avise le postérieur, j’y ai tout de même laissé un long sillon rosé qui s’assombrit rapidement. Les jambes de Laure tremblent imperceptiblement, elle respire fort en haletant pour essayer de contrôler sa douleur.
Je lève une nouvelle fois la cravache en fermant les yeux. Il faut que je me concentre pour en terminer le plus vite possible. Cette fois l’effort est si violent que je pousse un "han" en abattant la badine sur les reins de la pauvre fille. A mon cri guttural répond une plainte étouffée de Laure qui dans un spasme de tout son corps rejette sa tête en arrière. L’espace d’un instant avant qu’il ne retombe lourdement entre ses bras je peux voir son visage mouillé de larmes, les yeux exorbités. Mon cœur se serre d’émotion, je me pince les lèvres et me tourne vers Kristale. Une nouvelle balafre strie les fesses de la jeune femme et elle est bien visible de tous.
Kristale me sourit.
- C’est bien ! Tu vois quand tu veux !… Aller encore une autre !
Des tremblements s’emparent de tout mon corps Je ferme les yeux.
Encore une fois, une seule fois, et c’est fini !
J’ai compris qu’il est inutile de chercher du secours auprès de Marc et qu’il attend de son élève le meilleur d’elle-même. Je relève le bras ouvre les yeux en essayant de ne pas porter attention aux plaies qui strient le bas du dos la jeune femme. En serrant les dents, j’abats de toutes mes forces le stick de cuir. Le coup est si fort que j’en ressens la secousse dans le poignet. Laure ne cherche pas a retenir son cri et c’est un hurlement qui vrille mes oreilles suivies d’éructation de douleur. Elle s’est pliée en deux, les bras raclant le mur, s’y raccrochant désespérément pour ne pas tomber à genoux. J’espère qu’elle me pardonnera et comprendra que je voulais en finir au plus vite.
Mes oreilles bourdonnent, les murs vacillent, j’ai la nausée et l’impression que je vais m’évanouir tant la tension qui me tient est forte. Je lâche la cravache qui s’écrase au ralentie, sans bruit, sur le sol de marbre. Un pas vacillant vers mon Maître, puis un autre… Vidée de mon âme je ploie et tombe à ses genoux, étreignant convulsivement le bas de sa jambe. Je laisse aller mes larmes et je me fiche de ce que peux bien en penser Kristale et les autres.
Un long silence gêné empli la pièce, à peine troublé par les reniflements de Laure et mes pleurs étouffées.Entre deux hoquets, je finis par sourire, comme une enfant que l’on console, en sentant la main bienveillante de Mon Maître se poser sur ma tête.

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4 novembre 2009

Chap. 54. Ricochet

- Alors tu as fait connaissance avec… Notre serviteur ?
Le ton de Kristale est à la fois moqueur et chargé de reproche.
Je n’ose pas répondre. Elle continue.
- Sais-tu qu’il a appartenu à une proche de la Marquise de Montespan ?… Tu imagines les femmes célèbres qu’il a comblé ! Il a spécialement été conçu et réalisé pour elle ! … Enfin… C’est ce qui se dit !… Et j’aime à le croire.
Et je suis, également, bien prête à la croire. Kristale fait preuve d’un goût sans faute. Je n’ai pour cela qu’a laisser promener mon regard dans la pièce. Tout n’est que bibelots précieux, œuvres d’art, tapis et meubles de style. Je me doute qu’elle doit faire preuve d’autant de discernement en ce qui concerne ses jouets de débauche.
- Je l’ai offerte à Laure…
Elle a une œillade vers son esclave qui à prise une pose parfaite de soumission
- Et… Tu as aimé ?
Ses yeux de glace bleue se plante au fond des miens.
Elle attend une réponse.
Une onde froide me parcourt le dos tandis qu’une chaleur intense me brûle les joues. Je lance un regard désemparé à Marc adossé au mur, les bras croisés, et qui suit attentivement la conversation. Mais il reste impassible.
- Je … Je… Oui Madame !
Ma voix est à peine audible.
- C’est bien !
Elle a dit cela en regardant vers le sol comme pour elle-même.
Elle continue.
- L’ennuie, c’est que tu y as peut être pris un peu trop de plaisir…Qui dois-je punir pour votre retard ? Toi ou Laure ?
Je baisse les yeux.
Lorsque je me suis réveillée dans les bras de la belle esclave le soleil avait largement décliné. Mon œil exercé de fille passant sa vie à la campagne, sans montre au poignet, avait immédiatement enregistré qu’au moins trois heures avaient passées. J’ai réveillé Laure en lui secouant l’épaule. Elle a pris un air paniqué lorsqu’elle s’est rendu compte, elle aussi, de l’heure tardive. Elle s’est précipité dans les couloirs en me tirant par la main et en me pressant d’accélérer le pas. Mon cœur battait la chamade, j’avais parfaitement conscience que nous avions outrepassé une limite et l’attitude affolée de Laure n’était pas là pour me rassurer.
Nous avons débouché en trombe dans le salon et là, mon cœur à loupé un battement.
Au beau milieu de la pièce se tenaient Marc et Kristale. Sylvie et Stéphanie étaient assises sur le divan et leurs yeux surpris se sont braqués vers nous. Ce qui me mit le plus mal à l’aise c’est qu’ils étaient tous habillés, et nous étions entièrement nues. Je m’arrête net lâchant la main de Laure et pique un fard. Je m’avance d’un pas vers Marc et bredouille lamentablement quelques mots entre mes dents avant de comprendre en voyant son visage sévère, les lèvres pincées, que je ferais mieux de me taire.
Laure a réagit plus vite que moi. Elle s’est immédiatement figée en une pose de soumission la tête baissée.
Je fais de même.
Tous les regards sont braqués vers nous et je n’en mène pas large. La réaction de Kristale ne se fait pas attendre. Les poings sur les hanches, elle aboie presque, ce qui augmente son accent hollandais.
- Laure à genoux !… Isabelle ! Va t’habiller immédiatement… Ton Maître t’attend depuis trop longtemps !
Sous le coup de l’émotion j’ai du mal à penser, mais je me souviens tout de même que mes effets sont restés dans la cave. Gardant la tête baissée, je trottine vers la porte dérobée et file sans demander mon reste, soulagée de quitter les lieux pour un temps.
Il ne m’a fallu qu’un instant pour retrouver au fond du sofa et sur le sol de pierre mon slip de coton blanc, ma jupe écossaise et mes socquettes. Je recherche fébrilement mon chemisier avant de me rappeler qu’il est pendu dans le dressing de l’entrée. Je cours le plus vite possible en évitant de passer par le salon pour le récupérer. Le sang bat à mes tempes lorsque, enfin rhabillée, je pousse la porte du salon. Laure est toujours à genoux, la tête baissée, ses longs cheveux noir tombant de chaque coté de sa tête me cache son visage.
Apparemment une explication a eu lieu…
- Alors ? Qui dois je punir pour cela ?
L’interpellation au ton germanique de Kristale me perce de part en part.
Je n’ose pas dire un mot. Et rougis encore plus fortement. Dans un éclair de lucidité je décide d’agir comme avec Mon Maître. Peut être que cela permettra d’atténuer son courroux !
Je plie un genou en une profonde génuflexion.
- Je… C’est, moi Madame… Je … Je suis responsable !
Mon ventre se tord d’angoisse, j’ai l’impression que je vais m’évanouir. La personnalité de Kristale est telle que j’ai, face à elle, le sentiment d’être vraiment une gamine prise en faute. Je déglutis péniblement et baisse la tête pour dissimuler l’humidité de mes yeux.

Un long silence s’en suit. Kristale s’éloigne de deux pas.
Son ton se radoucit.
- Soit… Je vais donc te punir… Pour cela je vais fouetter Laure !
Mon esprit s’enraye. Il me faut un moment avant de saisir ce qu’elle vient de dire. Je viens de me désigner comme fautive et c’est Laure qu’elle va punir ?
Je relève vivement la tête et prend la parole sans y être invité.
- Mais, mais, je…
Et m’interromps brusquement, restant bouche bée. Je viens de comprendre ce que va faire la blonde nordique. Elle va me punir à travers Laure !
Elle sait pertinemment que Laure exerce sur moi plus qu’une fascination trouble. Et que de la voir punir sous mes yeux à la place et à cause de moi va m’atteindre au plus profond.
La voilà sa punition machiavélique ! Il en va ainsi depuis que je connais Marc. Je ne peux m’appuyer sur aucune certitude, Rien n’est jamais évident ou prévisible. Tout est fait pour me rappeler que ma façon de penser dejeune fille bien éduquée n’a pas cours ici.
- Laure… Ma cravache de dressage !
Je reste pétrifiée à l’idée de ce qui va se passer. Laure sans l’ombre d’une hésitation se relève vivement et court vers un long buffet de laque noir en extirper une badine de cuir beige. C’est effectivement une de ces cravaches que l’on utilise pour dresser les chevaux et diriger leurs pas à la longe. Mais elle toutefois plus fine et un peu moins longue.
Laure la présente dévotement à Kristale, les deux mains tendues vers elle, la cravache posée sur les paumes. La Maîtresse de la maison s’en empare et en teste la flexibilité en la courbant entre ses mains.
- En position Laure !… Contre le mur !
Encore une fois Laure montre sa célérité à obéir. Elle s’approche du mur le plus proche, se penche en avant, s’appuyant mains tendues contre le crépis blanc et écarte les jambes à demi, en se cambrant. La pose qui ne cache rien de son intimité met en valeur la courbe de ses reins et le galbe de ses fesses offertes. Elle a baissé la tête entre les bras. Sa longue chevelure d’ébène touche presque le sol et je ne peux qu’admirer la parfaite plastique de l’esclave.
Je détourne la tête sachant ce qui va se passer.
- Non, non, Isabelle !… Tu regardes … Et vous aussi Mesdames !
Elle se tourne vers Stéphanie, blême, et Sylvie qui a joint ses mains devant sa bouche. Je prends une profonde inspiration, lance un regard déconcerté vers mon Maître, qui reste impassible, puis reviens au corps magnifique exposé prêt à subir les foudres de Kristale.
Un silence pesant s’établit.
Kristale prend son temps, ce qui augmente la tension qui plane maintenant dans la pièce. Mon cœur bat à cent à l’heure. Elle va pour se positionner derrière Laure lorsque Marc l’interpelle.
- Kristale s’il te plaît, tu peux venir me voir !
Tous les regards se tournent vers lui. Kristale penche la tête sur le côté et, comme à regret, place la badine sous son bras pour rejoindre Marc d’une démarche souple. Une fois ensemble ils nous tournent le dos et Marc murmure quelque chose à son oreille. Elle se redresse et hoche plusieurs fois la tête. Mon Maître reprend sa place, adossé au mur les bras croisés, en me regardant intensément.
Kristale se dirige alors vers moi, et je n’oublierai jamais le sourire en coin qu’elle a eut lorsqu’elle m’a annoncé en me tendant la cravache;
- Isabelle… C’est toi qui va donner la punition à Laure !

28 octobre 2009

Chap. 53. Partenaire particulier.

Après un long moment de silence dans les bras l’une de l’autre, rompant le charme Laure se redresse, se relève et s’éloigne laissant traîner négligemment sa main le long de ma cuisse et mon genou. Je reste étendue, le souffle court. Heureuse d’un bonheur que je serais bien incapable d’expliquer. A travers un voile trouble, je contemple le corps athlétique de la belle ténébreuse s’approcher de la commode et en ouvrir le premier tiroir.
Elle en retire un coffret de bois. Aiguillonnée par la curiosité je cligne plusieurs fois des yeux pour retrouver une vision normale. Elle s’approche en tenant l’objet à deux mains comme s’il s’agissait de la chose la plus fragile du monde. Religieusement, elle le dépose sur mon ventre. Je frissonne à son contact froid. Il s’agit d’un coffret précieusement orné de marqueterie de bois rare et de nacre aux fermetures de bronze. Il porte la patine du temps et il est facile de deviner qu’il est très ancien. Les longs doigts de Laure en effleurent la surface et l’ouvrent d’une pression.
Couché sur un lit de velours rouge gît un objet oblong tout en ivoire blond rehaussé a sa base d’incrustation d’or et d'argent. Il est sculpté dans sa longueur de gravures érotiques. La forme évocatrice de son éminence, qui imite à la perfection un gland poli, ne laisse aucun doute quant à sa destination. Mon malaise augmente et je me relève sur les coudes en prenant soin de ne pas renverser le coffret. Se méprenant sur mon intention de fuir Laure m’arrête d’une main sur la poitrine et s’empare de l’autre de l’olisbos chryséléphantin.
Il faut que je lui fasse confiance. Je retombe sur le dos et l’observe les yeux mi-clos. La boite glisse au pied du lit et tout en me regardant, elle porte l’engin à ses lèvres et l’embrasse dévotement.
Nos caresses bien qu’elles m’aillent portées loin dans les nues m’ont laissées une impression d’inachevé. La chaleur qui explose dans mon ventre en voyant s’activer les lèvres de la belle esclave sur la tête de l’engin me révèle ce manque. J’ai un peu peur. Malgré mon jeune âge je sais parfaitement à quoi sert ce curieux objet. Mais je n’en ai jamais utilisé, en trouvant l’utilisation vulgaire. Jusqu'à maintenant seuls mes doigts ont servit à mes plaisirs solitaires.
Apparemment Laure a décider de m’initier au maniement de ce partenaire particulier.
Et je ne me trompe pas.
Sa bouche s’ouvre largement engloutissant ainsi l’énorme gland d’ivoire. Il en ressort luisant de salive. Elle pose une main à l’intérieur de ma cuisse et appuie dessus afin de m’écarter la jambe. Un peu paniquée j’ai un mouvement de recul, l’arrière de mon crâne heurte la tête de lit. Je ne peux reculer plus, pas d’échappatoire possible. Et c’est en retenant ma respiration que j’attends la pénétration de l’étrange amant. L’olisbos plonge entre mes jambes, accompagné de la main experte de Laure. De son pouce elle écarte délicatement mes lèvres et y présente le globe poli. Il me semble bien imposant pour forcer un si étroit passage, je m’y prépare tant bien que mal en écartant de moi même les cuisses et en cambrant les reins. Mes yeux se ferment. Il est clair que Laure a prise ma posture pour une acceptation Et le bélier d’ivoire force les portes humides de mon ventre, y pénétrant lentement mais sûrement.
Pour faciliter son intromission, Laure lui donne du poignet un mouvement de rotation comme pour le visser entre mes jambes. Il est effectivement très gros et me distant, sans pour autant me faire mal. Sa surface parfaitement polie et lubrifiée lui assure un glissement régulier et sans à coup. Le froid de l’ivoire se tempère rapidement au contact de mon intimité surchauffé. Je ne peux m’empêcher d’ouvrir les yeux et découvre interloquée mon ventre à demi empalé sur le pieu opalin que pousse lentement Laure en le tournant avec douceur. Elle lève les yeux vers moi avec intérêt. Sous son regard je me sens rougir violemment. Elle cherche à deviner quels effets produit l’indécent rapport sur moi. Je me pince les lèvres et échappe à son regard en reportant mon attention sur son ouvrage. L’objet est maintenant enfoncé aux trois quarts entre mes cuisses et mes lèvres l’épouse parfaitement. Il est comme happé et englouti au plus profond de mon ventre et me comble parfaitement. Encore une poussée de Laure et les gravures d’or et d’argent finissent par entrer en contact avec ma vulve écartelée A leur contact une fulguration me traverse le ventre et le périnée. Une décharge électrique me tétanise et je ne peux sous la surprise m’empêcher de lancer un petit cri suraigu tout en lançant ma main vers le poignet de Laure pour interrompre son mouvement, persuadée, que c’est le contact de l’objet qui a provoqué cette onde ravageuse et libérée, dans un spasme incontrôlé, un flot de liqueur de Cyprine. En haletant, je laisse ma main sur son poignet et lance un œil interrogateur sur le curieux olisbos. Laure en me souriant, écarte doucement mais fermement ma main de son poignet. Je la repose sur le lit en prenant appui dessus. Mon initiatrice reprend son mouvement d’introduction. De nouveau la muqueuse de ma vulve entre en contact avec les ornements métallique de l’olisbos et de nouveau une explosion électrique me secoue. L’impulsion me semble moins forte, sans doute parce que, cette fois-ci, ne vient pas s’y ajouter l’effet de surprise. Cela ne m’empêche pas de lâcher encore une fois un petit cri strident. Ma respiration s’accélère lorsque Laure, sourde à mes gémissements, imprime un mouvement de va et vient au bélier d’ivoire qui force mon sexe et qui a chaque contact de son anneau d’or et d’argent provoque une crispation de tout mon être.
Je n’en peux bientôt plus. Renonçant à lutter, je me laisse retomber sur le dos. Le haut de ma tête heurte de nouveau le montant du lit, mais je n’en ai cure. Le plaisir monte en moi à une vitesse fulgurante. Irradiée par les impulsions électrisantes, je serre les mains à m’en enfoncer les ongles dans les paumes. Arc-boutée sur les coudes, cambrée à me briser les reins, la pointe des seins dressée vers le ciel je m’apprête à laisser libre cours au feu qui embrase mon bas ventre et pulse le long de ma colonne vertébrale. Mes yeux se voilent et ma bouche s’ouvre sur un cri silencieux bloqué au fond de ma poitrine. Au diable la pudeur et ma timidité je veux jouir et je vais jouir des mains de la belle esclave. Ma respiration s’accélère et se fait saccadée, mes halètements se meurent en de petits gémissements contenus de chatte énamourée. C’est ce qu’attendait certainement Laure. Que j’arrive à la limite de l’explosion orgasmique, pour cesser brusquement les mouvements de l’olisbos.
La tension retombe immédiatement, je suis déçu comme pour un rendez vous manqué. Essoufflée, je retombe sur le lit, la regarde et prend un air suppliant, parce que je n’aurais pas le courage de lui dire.
- Ne t’arrête pas Laure, s’il te plaît encore, encore… je t’en supplie !
Elle a un petit sourire pincé et pose une main sur ma cuisse me forçant à basculer sur le côté. Une autre pression sur mes hanches, puis mes chevilles et me voici à genoux sur le lit le visage enfoui dans les draps dans une position des plus indécente ; La croupe tendue et offerte, l’amant d’ivoire toujours profondément enfoncé entre mes cuisses. Laure se hisse sur le lit et pose ses mains sur mes hanches appuyant son ventre contre mes fesses. Elle vient de prendre l’emplacement qu’un homme prendrait pour me posséder. Je ramène mes bras sous mon visage. Un trouble intense me saisit lorsqu’elle donne un premier coup de rein ; L’olibos d’ivoire vient brusquement de prendre vie comme s’il était le prolongement du corps de Laure. La petite impulsion donnée le propulse et l’agite au fond de mon vagin, l’impression est tel que je me mords le poignet pour ne pas crier.
J’apprendrais, un peu plus tard, qu’a l’intérieur de la sculpture d’ivoire est logé une longue ampoule de verre empli au tiers de mercure qui au gré des impulsions qu’on lui donne telle une vague s’écrasant sur une jetée vient en frapper l’extrémité avec force puis reflux et revient à la charge de lui-même. Un curieux dispositif oscillant qui semble donner une vie propre au bélier à l’intérieur de mon ventre.
Et il ne faudra pas longtemps pour que les étreintes et les coups de rein puissants et répétés de Laure, accompagnés des impulsions électriques qui vrillent mon périnée me fasse perdre mes moyens. De nouveau, l’irrésistible marée monte en moi. Mes yeux se voilent, un éclair lumineux passe devant mes yeux. Je lance mes bras en arrière pour chercher désespérément le contact rassurant des mains de Laure. Geste qui restera en suspension en s’agitant dans le vide tandis que tout mon être explose en une nébuleuse de plaisir.

Laure a glissé un bras sous ma nuque. Son corps encore brûlant est allongé contre le mien. Entre nous deux le curieux amant aux capacités insoupçonnées. Je le regarde par en dessous comme avec méfiance. Qui a bien pu inventer un objet aussi diabolique ? Jamais je ne me serais imaginée prendre autant de plaisir avec un accessoire aussi vil.
Une bouffé d’adrénaline me monte à la gorge comme un sanglot. Je détourne la tête et me cache le visage dans les cheveux parfumés de Laure pour y dissimuler ma honte.

21 octobre 2009

Chap. 52. Citadelle de glace.

Je ne me lasserais jamais de cette sensation si étrange que celle de me laisser faire l’amour par un corps qui me ressemble. Une sorte de dédoublement, un ravissement extatique Une joie ineffable teintée d’un trouble intense. Un trouble de petite fille bien élevée qui a conscience de l’interdit qu’elle est en train de braver et du délicieux frisson de plaisir qui l’accompagne. J’oscille entre culpabilité et ravissement de tout mon être.
Mon dieu ! Que les plaisirs tabous sont bons !
Laure se sublime dans sa tache. Il n’est pas un recoin de mon corps qui échappent à ses caresses Et moi, gourmande de la finesse de sa peau au grain sérré, un peu gauche, je lui rends, comme je peux, ses frôlements indécents. A mon tour je l’étreins de toutes mes forces m’emparant à pleines mains de l’être que je voudrais engloutir. Mes lèvres goûtent sans retenue et avec frénésie à la saveur de cannelle de sa peau. Et nos ébats m’entraînent dans un tourbillon enflammé où la sagesse et la pudeur n’ont plus leur place.
Et c’est ainsi que guidé par sa main posée sur ma nuque, comme dans un rêve, je plonge ma tête entre ses jambes et viens en embrasser goulûment et un peu maladroitement la suave orchidée nimbée de rosée. Ses parfums m’enivrent et me font perdre la raison. J’ai envie de me dépasser. Je veux voir se tordre de jouissance et gémir de râles indécents l’impassible odalisque. Je saisis du bout des dents le bouton turgescent qui n’attend que ma caresse. Laure a un petit sursaut de surprise et de recul, mais se laisse retomber sur le dos écartant un peu plus les jambes tout en appuyant sur ma tête pour m’intimer de continuer et d’aller plus loin.
Je souris intérieurement. J’ai ouvert une brèche dans la froide muraille et je me fais fort de la faire tomber. Je m’insinue entre ses pétales entrouvertes. Elle a petit goût acide vite estompé de ma salive. Je me lance en une sarabande effrénée de la langue que je tente d’introduire au plus profond de son intimité. Il ne faut pas longtemps pour que je recueille un flot de liquide mielleux que je reconnais comme le résultat de son plaisir. C’est avec délectation que je sens son souffle s’accélérer et, sous mes doigts, de petits spasmes contracter ses hanches. Ses mains se crispent sur ma nuque. Collée contre son ventre, la chaude liqueur de Cyprine me barbouille la bouche macule mes joues et coule sur mon menton. Lubrifiée par le liquide sirupeux ma caresse se fait plus douce mais plus volontaire. Extrayant ma langue du brûlant calice au bouquet saumâtre je reviens au clitoris arrogant que je caressais du nez. De nouveau Laure a un sursaut de tout son être et lâche une exclamation contenue. C’est vraiment le point sensible ! Je décide de m’y attarder. Il me semble qu’il s’agit du lieu le plus faible de la citadelle et que c’est par là que je ferais tomber les dernières froideurs de la belle. Et effectivement mes caresses maladroites du bout des dents et de la langue sur le clitoris érectile ont pour effets de faire tressauter Laure de tout son corps. Ravissement suprême, j’arrive à tirer de ses lèvres le doux son de gémissements langoureux qui s’amplifient peu à peu et témoignent de la jouissance qui monte en elle.
Enfin au comble de son plaisir, dans un cri inarticulé, la puissante esclave se tend comme un arc décollant ses reins du lit, plaquant violemment une dernière fois son ventre contre mon visage puis retombe lourdement sur la couche, soufflant bruyamment en tentant de reprendre sa respiration.

Je suis aux anges et très fière. Moi ! La novice timide ! Inexpérimentée aux jeux des femmes ! Je viens de faire jouir Laure, femme rompue à tous les arts de l’amour et sûre d’elle même !
Elle a fermé les yeux, un vague sourire aux lèvres. Je m’essuie rapidement la bouche et le menton tout en me glissant le long du corps de la guerrière vaincue. Je m’allonge près d’elle posant ma tête sur sa poitrine et l’étreignant de mes bras encore tremblants comme je le ferais avec mon Maître. Et récompense des récompenses, je sens les lèvres de Laure se poser en un doux baiser sur mes cheveux. Alors seulement ma respiration se libère et je lance un profond soupir tandis qu’une larme perle et roule le long de ma joue s’écrasant sur la peau dorée de ma belle apprivoisée.

8 octobre 2009

Chap. 51. La mansarde

 

.Je n’ai pas pu résister. Et d’ailleurs en avais-je envie ?
Le baiser de Laure et son gout de canelles m’a littéralement subjuguée. Nos caresses ne se sont pas attardées. De sa poigne puissante elle m’a invité à sortir de la piscine.Et c’est ruisselante, sans réaction, qu’elle m’entraîne à sa suite vers la maison. Main dans la main, nous passons devant Sylvie et Stéphanie vautrées sur les transats. Sylvie a un petit sourire en coin alors que Stéphanie me lance un regard noir et interrogateur où je devine de la jalousie. Comment lui dire ce qui m’arrive ? Comment lui dire que ma volonté est totalement annihilée ?
Je n’en ai pas le temps. Laure me tire derrière elle comme une poupée de chiffon.

Je n’ai qu’une crainte. Rencontrer Kristale ! Mais Laure à parfaitement l’air de savoir ce qu’elle fait. Nous grimpons une volée de marches pour nous retrouver au premier étage. Mon cœur se serre. C’est dans ce couloir que j’ai subit les assauts de Jacques. Nous le traversons d’un pas rapide en laissant des marques mouillées sur le sol, l’eau goutte encore de nos cheveux. Laure n’a pas dit une parole et je me dis que de toute la soirée elle est restée muette ne répondant que par des hochements de tête ou de légères génuflexions aux injonctions de sa Maîtresse.
Je ne connais même pas le son de sa voix, et pourtant je la suis sans broncher, comme une enfant qu’on entraîne, le cœur prêt à exploser. Au bout du couloir nous gagnons un autre escalier, puis un autre et finissons par déboucher sous les combles. Encore un étroit couloir sombre au plafond bas, barré des poutres de la charpente qui m’obligent à me baisser. Il y règne une odeur de vieux grenier. Dans un angle, une petite porte de bois que Laure d’une main ferme m’invite à franchir. Mes yeux s’écarquillent, enchantée par ce que je découvre.

Une sorte d’alcôve décorée comme une bonbonnière. De l’étroite lucarne jaillit la lumière du soleil qui se diffuse doucement sur les parois tendues de satin vieux rose et le sol de parquet disjoint parsemé de tapis et de coussins lilas et doré. Un petit lit blanc en ferronnerie rehaussé de boules de bronze est le seul ameublement de l’étroite cellule avec une petite commode de bois peint. Sous les toits, c’est exactement le décor de la cachette secrète d’une petite fille de bonne famille. On s’y sent en sécurité et seule au monde. Ici personne ne peut nous surprendre, d’ailleurs Laure tire le verrou de laiton qui condamne l’unique porte derrière nous.
Je prends une profonde inspiration. Je sais bien pourquoi elle m’a entraînée ici. Mon cœur bat la chamade et mon esprit se brouille, je ne sais pas comment me comporter ! Je n’ose pas prendre l’initiative. Pourquoi ai-je le reflex de mettre mes mains dans le dos ? C’est rassurant certainement ! Cela dédouane ma conscience de ce qui va se passer. En prenant instinctivement une attitude de soumission je laisse Laure décider et ainsi je ne me sens plus responsable.
Laure s’adosse à la porte et prend le temps de me contempler. Son regard est inquisiteur et me ses yeux noirs me mettent mal à l’aise. Une bouffée de chaleur me monte au visage et mes mains se joignent devant mon ventre quittant rapidement la pose de soumission. Maudite timidité ! Elle s’est aperçue de mon trouble. Elle sourit. D’un coup de rein elle se décolle de la porte et s’approche de moi. Un petit pas de plus et elle est sur moi, me saisis par les épaules et approche ses lèvres de ma bouche.

Le premier baiser dans la piscine n’a pas éteint ses feux et c’est avec ravissement que j’accueille le second. Mon corps tendu comme un arc se détend enfin. Cette fois je n’ai pas d’hésitation, ma langue viens à la rencontre de la sienne. Nos poitrines se collent l’une à l’autre nos ventres se touchent. Laure avance sa jambe, la glisse entre mes cuisses et s’empare de mes hanches. J’écarte les jambes. Le contact de sa peau brûlante sur mon ventre m’arrache un petit gémissement. Une onde crépitante explose entre mes jambes et fulgure à travers mon corps. Sous mes paupieres baissées mes yeux se révulsent. Nous nous pressons l’une contre l’autre comme si nos corps ne devait en faire qu’une.
Le baiser devient fougueux presque violent. Laure me pousse vers le petit lit blanc et n’a pas de mal a m’y basculer, se couchant sur moi de tout son poids. Après un long et profond baiser, nos bouches se séparent et ses lèvres viennent frôler mon cou. Je respire fort comme une noyée cherchant à reprendre son souffle mes reins sont en feu. La puissance de Laure me submerge et je m’empare de sa tête en emmêlant mes bras dans ses longs cheveux mouillés lorsque son visage descend sur ma poitrine et que sa bouche s’empare d’un de mes tétons dressé et tendu à me faire mal. La brûlure de sa langue et la caresse de ses dents qui jouent avec la pointe de mes seins achève de me faire perdre le soupçon de retenue qui me reste. Et je ne peux contenir un gémissement de ravissement lachant sa tête j'étend, vaincue, les mains de chaque cotés de mon corps, crucifiée, offerte à la caresse experte de la belle odalisque !

Chaque petit lapement sur ma peau, chaque petit suçon et mordillement sur la pointe de mes seins provoquent un feu pétillant qui courent sur ma peau et se termine au creux de mes reins. Ma raison s’envole.
Rassasiée ses lèvres toujours collées à ma peau glissent le long de mon ventre et gagne mon nombril. Ma respiration s’accélère encore un peu plus. Je me mords la main pour ne pas crier. Je vais mourir sous la caresse. Je sais ce qu’elle va faire et j'ai un moment de refus puéril. Je murmure entre mes dents crispées sur la base de mon index
– Hoo non, non, … Laure, non !
Mais mon murmure se meurt dans un soupir lorsque ses lèvres fraîches se posent sur ma fleur brûlante et que ses longs cheveux noirs s'étalent sur mon ventre et mes cuisses. Un spasme me secoue de la tête aux pieds. Pourquoi crier non alors que tout mon corps dit oui? Que malgré moi mes jambes s’écartent largement et que mes reins se cambrent allant au devant de l’indécente caresse.

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1 octobre 2009

Chap. 50. Canary Bay.

La matinée s’étire en langueurs. Une à une, nous avons pris place sur les transats. Sylvie et Stéphanie s’étalent nues au soleil qui frappe de plus en plus fort. Kristale a regagné la fraîcheur de la maison prétextant des affaires à régler. Laure après s’être affairée autour de la table, s’est discrètement éclipsée.
Je me suis réfugiée un peu à l'écart, à l’ombre d’un des grands parasols. Ma peau de lait ne me permet pas de m’exposer au rayon de Phébus sans qu’il ne m’inflige de cruelles brulures. Comme les autres je suis nue, et malgré cela j’ai terriblement chaud. Des gouttes de sueur perlent entre mes seins et viennent s’accumuler dans le creux de mon nombril. Rêveuse, je souris, cela ferait le ravissement de mon Maître, s’il était là… "hum, la saveur d’une rouquine ! ", comme il dit ! J’avise la piscine d’un œil morne, oui peut être ! Pourquoi pas ? Je m’apprête à me lever lorsque Kristale sort de la maison et sans une parole aux filles qui somnolent, sans marquer de temps d’arrêt, se défait de sa liquette et plonge dans la piscine laissant sur le sol le vêtement qui la laisse nue.
Je repose ma tête sur le bois du transat et ferme les yeux. Je goutte le bruit de l’eau brassé par la nage vigoureuse de la naïade hollandaise. Je résiste un instant à l’envie de la rejoindre et plonge dans une bienheureuse somnolence.
La nuit a été longue.

Des interpellations aiguës me font sursauter et me tirent brutalement de ma torpeur.
- Hou, Hou ! Kriss ? … J’peux profiter de ta piscine ?
En même temps que Stéphanie et Sylvie je me redresse sur un coude et tourne la tête vers l’arrière.
C’est une femme d’une trentaine d’année, Pas très grande, mais bien proportionnée. Les cheveux noirs aux reflets de prune coupés court. Son visage respire la bonhomie. Très enjouée elle a un large sourire lorsqu’elle s’aperçoit de notre présence. Elle a un petit geste de la main.
- Bonjour Mesdames !
Tournant la tête vers moi
- Mademoiselle !
Cela n’a pas l’air de la surprendre de trouver sur la terrasse trois femmes entièrement nue se prélassant au soleil. Un peu gênée, je cache mon ventre de la main. Mais elle ne me prête plus attention et se dirige vers la piscined'un pas résolu, entraînant à sa suite un gigantesque dogue noir à la courte laisse.
En quelques brasses Kristale regagne le bord du bassin et s’en extrait d’un mouvement souple se retrouvant face à ce qui semble être une de ses nombreuses amies. Elles s’embrassent langoureusement et je comprends que cette femme fait partie de ce cercle où je ne me sens pas encore très à l’aise.
Le molosse s’est assis à côté de sa maîtresse et nous lance tour à tour des regards intrigués. Il a des yeux froids aux scintillements bleus profond et noirs comme son pelage luisant.
Kristale nous lance.
- Mesdames, je vous présente Maud… qui va passer l’après-midi avec nous.
Interrogeant Maud du regard.
- N’est ce pas ? .. Tu restes avec nous ?
Elle répond d’un ton désinvolte.
- Oui, oui ! Désolée pour hier soir je n’ai pas pu me libérer et…
Kristale l’arrête d’un geste, la prend par les épaules et sans se rhabiller l’entraîne vers la maison. Bien que Maud aie lâché sa laisse, le molosse noir les suit comme leur ombres traînant son attache de cuir sur le sol. J’ai peur des chiens et cela me rassure de voir le monstre s’éloigner.
Je décide, cette fois sans attendre, d’aller plonger une tête dans la piscine.

Une onde froide et galvanisante me parcourt le corps lorsque je pénètre d’un seul coup dans l’eau fraîche. Je me lance avec ravissement dans quelques longueurs puis, essoufflée, fait la planche, le visage tourné vers le ciel bleu d’azur, fermant rapidement les yeux, éblouie par le soleil… Je suis bien et me laisse flotter, les bras et les jambes largement écartées, impudique.
Un splash me signale l’entrée brutale d’une personne dans l’eau redevenue calme.
J’ouvre les yeux et me redresse. Une tête émerge de l’onde. C’est Laure qui apparemment profite de sa liberté pour se détendre. Nos regards se croisent et s’accrochent. Sans me quitter des yeux elle s’éloigne de moi en une nage indienne souple et puissante. Intimidée, je souris et revient vers le bord pour m’y agripper. Laure se lance dans quelques longueurs qui se rapprochent de moi imperceptiblement. Arrivée à un mètre elle stoppe brutalement et ramène ses longs cheveux noirs en arrière en me fixant du regard. Mon cœur loupe un battement puis se met à battre furieusement. Je tente de refréner le trouble qui m’envahit et le rouge qui me monte aux joues à l’approche du corps nue de la parfaite odalisque.
Elle a perçue mon malaise et son sourire s’élargit encore, découvrant des dents parfaitement alignées. Comme une espiègle ondine d’un coup de rein elle se dresse dans l’eau et jette un rapide regard aux alentours en se laissant retomber, disparaissant sous la surface cristalline. Mes oreilles bourdonnent, j’ai du mal à respirer, mon cœur n’en finit pas de battre la chamade. Tétanisée j’observe l’ombre noire couler au fond de la piscine dans un faisceau de bulle et remonter peu à peu le long de mes jambes Son visageémerge à quelques centimètre du mien. Nos seins se frôlent. Je n’ose pas faire un geste et j’ai l’impression que ma poitrine va exploser. Comprenant que je suis à sa merci, Laure s’avance. Nos lèvres se joignent. Je reste un moment sans bouger, puis j’entrouvre la bouche, lui faisant comprendre que j’accepte son invitation. Je crois que je vais m’évanouir. La langue de Laure profite de la brèche pour s’immiscer entre mes dents tandis que d’une main elle me ceinture la taille et m’entraîne vers elle. J’ai un moment de panique, et si quelqu’un nous surprenait ? Si Kristale s’aperçoit que je viens de céder aux avances de son esclave ? Les mains qui me caressent les hanches et viennent fureter sur ma croupe descendant entre mes jambes me font oublier toutes mes angoisses. Le baiser brûlant se fait plus pressant, plus profond. N’y tenant plus je saisis à mon tour la taille et la nuque de la belle esclave l’entraînant sous les eaux. Un long moment d’apesanteur et de plaisir interdit. Nos mains se cherchent en remontant à la surface, Joie indicible, j’étreins ce corps magnifique, cet être à la beauté surnaturelle qui m’a captivée et éblouit toute la soirée.

23 septembre 2009

Chap. 49. Matinée d’arme

La lumière se déverse à torrent dans la chambre. Je cligne des yeux et me redresse péniblement. Lorsque l’éblouissement retombe, je cherche du regard autour de moi.
Personne ! Je suis seule dans la chambre.
Les visions de cette nuit me reviennent. Mon Maître... Kristale ! ... Leurs caresses indécentes.
J’ai été leur chose pendant le reste de la nuit. Sans se donner le mot ils ne se sont occupé que de moi, de mon corps… Et j’ai aimé ! C’était comme dans un rêve. Je sais qu’entre leurs mains expertes j’ai jouie… Plusieurs fois, et, qu’épuisée, je suis tombée dans le sommeil comme dans un puits sans fond.
La fenêtre est grande ouverte et un vent frais, matinale, y pénètre. Cela achève de refroidir mon corps encore brûlant. Des bruits de conversation viennent de dehors. Ce sont ces voix qui m’ont réveillé.
Je me lève péniblement et m’approche de la fenêtre en cachant dans un reflex puéril le haut de ma poitrine. Le yeux encore embrumés je me penche à la rambarde.
Je n’avais jamais vu ce côté de la maison.
Elle surplombe un paysage vallonné encore perdu dans les brumes matinales malgré que le soleil soit déjà haut. Un vaste jardin parfaitement entretenu dont je n’arrive pas à voir les limites vient mourir aux pieds de la maison sur une vaste terrasse qui ceinture une piscine. Sur cette terrasse une table de teck aux parasols repliés est dressée. Kristale y est assise et me tourne le dos. Sylvie, que je croyais partie, est assise ses côtés. La table est mise pour un petit déjeuner copieux et plusieurs personnes semble l’avoir occupée, mais elles sont parties maintenant. Un coup d’œil circulaire ne me permet pas de trouver trace de la présence de mon Maître.
Sylvie qui m’a aperçue à la fenêtre me fait un petit signe de la main. Je lui réponds nonchalamment. Kristale se retourne alors vers moi et constatant mon réveille me fait un signe bref m’invitant à les rejoindre.
Je me recule de la fenêtre. Mon ventre gargouille. J’ai faim!
Je jette un œil dans la chambre dévastée. Pas trace d’un quelconque vêtement. Je m’empare du drap de bain roulé en boule au pied du lit et m’en couvre à la façon d’une toge jusqu'à la poitrine. Je remets d’aplomb mon collier de cuir et sort de la chambre pour rejoindre mon hôtesse.

Je parviens à la terrasse et m’avance pieds nus sur le sol déjà chaud. La conversation entre les deux femmes s’arrête et leur attention se porte sur moi. Kristale est habillée d’une liquette vaporeuse aux dessins indiens dont la transparence ne cache rien de sa nudité. Sylvie porte un short noir et un tee-shirt rose pale échancré. Je tente un timide sourire. Je m’avance vers Kristale et me penche pour lui faire la bise sur les joues. Mais elle détourne la tête et nos lèvres se touchent en un chaste baiser. Embarrassée, je réponds et fais de même avec Sylvie qui, elle, se contente de baisers amicaux sur les joues.
Kristale me désigne une chaise.
- Tu dois avoir faim… Après toutes tes aventures !
Je rougis violemment en regardant Sylvie. Elle a un sourire moqueur.
- Ou... Oui Madame.
Et sans attendre, m’empare d’un bol à oreille sur une pile de vaisselle au milieu de la table. Une cafetière encore fumante. J’ai un pincement au cœur en pensant que mon Maître à dû s’en servir. Pourquoi ne m’a t il pas réveillé quand il est parti ?
Kristale semble deviner mes pensées.
- Marc t’a laissé à moi pour la journée. Il revient ce soir.
Je baisse la tête de dépit.
- Bien Madame !
Je trempe mes lèvres dans le liquide amer.
Cela fait que quelques instants que je me rassasie lorsque apparaît à une des baies la fine silhouette de Stéphanie. Comme moi elle a eu l’idée de s’envelopper dans le drap de bain qui nous accompagne depuis notre douche commune. Par contre elle a enlevé son collier de cuir. Son visage est défait et elle, si coquette, n’a même pas pris la peine de ramener ses cheveux en arrière. Elle glisse vers nous à petit pas indécis. Ses yeux sont marqués, cernés, sa bouche est pincée sur des lèvres blafardes. Elle s’arrête à un mètre de nous et ne sait visiblement pas comment faire. Kristale se lève et s’approche d’elle. Elle lui ceinture les épaules de son bras et l’entraîne doucement vers la table. La délicatesse de Kristale me surprend. Ce n’est pas la Kristale que je connais qui prend ainsi Stéphanie en compassion. Stéphanie assise elle se penche sur son épaule et lui dit avec son étrange accent hollandais.
- çà a été dure ma pauvre chérie !
Et lui passe une main dans les cheveux.
Stéphanie se détend et son visage s’éclaire. Elle vient de comprendre que son calvaire est réellement terminé. Elle murmure dans un souffle en hochant la tête.
- Oh ! Oui… Oui !
Kristale regagne sa place, s’empare d’une tasse de thé et la porte à ses lèvres. Puis elle continue.
- Nicolas est parti, il reviendra ce soir !
Cette nouvelle ne semble pas perturber Stéphanie qui sans répondre jette un regard sur les victuailles étalées sur la table et commence à s’en emparer, se préparant une énorme tranche de pain beurré.
Ce petit déjeuné ressemble à un lendemain de bataille. Le silence plane sur la table. Chacune est recueillie comme si nous faisions intérieurement le bilan de cette folle soirée.
Un silence pesant soudainement troublé par le vrombissement sourd et puissant du moteur d’une grosse cylindrée qui vient d’entrer dans la cour. Je ne peux la voir d’ici mais quelques instants après que le moteur soit coupé, je distingue La longue silhouette féline de Laure s’avançant vers nous par le chemin qui longe le côté de la maison. Elle est vêtue d’une combinaison grenat qui la moule entièrement. Elle tient sous son bras un casque noir liséré d’or et de l’autre main un délicat paquet de papier soie. Ainsi la moto qui stationnait à notre arrivée sur le parking de gravillon est à elle ! Je n’en suis pas surprise, je m’y attendais un peu. Une monture a la puissance irrésistible. Puissance qu’elle dégage elle-même.
Comment Kristale a-t-elle pu dompter une telle Walkyrie et en faire son esclave ?
Je la regarde avec admiration. Ses longs cheveux noirs viennent balayer ses flancs et son visage toujours aussi impavide, énigmatique. Un visage de déesse égyptienne.
Sans un mot, elle dépose le paquet sur la table. Des croissants. Elle ploie d’une légère génuflexion vers Kristale puis s’éloigne vers la bâtisse. Je la suis du regard, hypnotisée par la chute de rein et le galbe parfait des hanches de l’esclave de la maison. Un instant de grâce. Pendant mon observation extatique je sens le regard de Kristale se poser sur moi. Rapidement, comme prise en faute, Je détourne la tête vers elle en rougissant. Elle me sourit malicieusement, me lance un petit clin d’œil et sans me quitter des yeux lance son bras vers le ciel en claquant des doigts interpellant d’une voix forte Laure qui s’éloigne.
- Mademoiselle Laure s’il vous plaît… Pouvez vous revenir ici !
Sans se faire prier Laure tourne sur ses talons et s’approche de nous. L’attention de Sylvie et de Stéphanie se porte maintenant sur nous et Kristale ne me quitte pas des yeux.
- Pouvez-vous vous déshabiller ici s’il vous plaît !
Laure ne semble pas troublée par cette demande. Comme à son habitude elle reste impassible et dépose son casque sur le sol. Kristale lâche enfin mon regard, croise les jambes et se tourne à demi vers son esclave en se posant le menton dans la main. L’odalisque a commencé à ouvrir sa tenue et en extirpe ses épaules. Il ne faut que quelques mouvements pour que la combinaison tombe sur ses hanches, glisse le long de ses jambes fuselées et que je comprenne qu’elle était nue en dessous. Le vêtement rejoins le casque. Laure prend immédiatement la pose. Les mains dans le dos, elle écarte légèrement les jambes et son regard se fixe sur le sol à un mètre devant elle.
Satisfaite, Kristale se tourne de nouveau vers moi souriante.
- Elle est belle n’est ce pas ?
Je rougis violemment et baisse rapidement les yeux, embarrassée que Kristale ai percé à jour mon admiration. La blonde nordique n’attend pas de réponse, elle est contente de l’embarras provoqué. Sans la regarder en s’emparant d’un des croissants, elle lance.
- Laure, vous débarrasserez et ensuite vous aurez quartier libre !
Laure réponds par un hochement de tête, se baisse dans un mouvement souple pour ramasser ses vêtements et son casque qu’elle emmène dans la maison.

16 septembre 2009

Chap. 48. Interférences

J’ai refermé la porte sur les yeux apeurés de Stéphanie qui a remonté convulsivement les draps contre son menton, comme pour se protéger.
Retrouver la chambre de Kristale est facile, je commence à m’habituer à cette demeure sans fin.
La porte est fermée. Je bascule le loquet et la pousse doucement. Elle s’ouvre sans bruit sur des gonds parfaitement huilés. Les volets sont restés ouverts et dans la demi-pénombre je découvre ceux que je devais rejoindre.
Au pied du lit, Laure est couchée sur un énorme coussin de satin posé au sol. Elle dort recroquevillée sur elle-même. Son imposant collier de cuir est relié à un montant du lit par une chaîne qui pend mollement.
Comme elle semble vulnérable !
Sur le lit lui-même, il y a Mon Maître. Couché sur le dos les jambes à demi écartées, un des draps de satin barrant ses reins. Il dort profondément, la tête posée sur son avant bras replié derrière sa nuque.
Il offre l’image d’une sérénité rassurante.
Kristale est à ses côtés entièrement nue, couchée sur le ventre, enserrant fougueusement son oreiller. Son visage est enfoui sous le flot lisse de ses longs cheveux de lin blanc. Je ne peux encore une fois m’empêcher d’admirer la cambrure de ses reins outrageusement offerte au regard. Une des ses jambes est repliée vers l’extérieur de la couche découvrant impudiquement la fleur parfaitement épiler de son bas ventre.
Ai-je tant tardée pour que l’on ne m’attende pas ?
Le cœur battant, je m’approche du lit et pose un genou dessus. Pas de réaction !
Je m’enhardis et grimpe entièrement dessus me glissant le plus subrepticement possible entre Marc et Kristale. Je soulève délicatement le drap qui couvre mon Maître et réussit avec mille précautions à me m’allonger contre lui.
- Tu en as mis du temps !
Sa voix est murmurée, comme soufflée du bout des lèvres.
Je souris intérieurement et réponds sur le même registre pour ne pas réveiller les deux autres femmes.
- Stéphanie... Elle a du mal a s’en remettre.
Mon Maître a un soupir, son torse se soulève et retombe sous ma main.
- Oui… J’imagine ! … Trop pour elle…Pourtant elle avait l’air volontaire !
Pour toute réponse je glisse ma tête sur son épaule.
- Et toi… Tu as aimé ?
Je ferme les yeux. Redoutable question. Je suis obligée de tourner mon regard vers l’intérieur de moi-même, de me regarder en face. Impossible d’ignorer l’étrange excitation de mon ventre malgré l’extrême des situations auxquelles j’ai été confrontée ce soir. Même Jacques l’a constaté en ressortant de mon ventre ses doigts couverts de liqueur de Cyprine, offerte en retour de ses abjectes caresses.
- Je…
Je dois être rouge écarlate, le voile de la nuit cache ma honte de devoir l’avouer. Oui, la découverte de ce monde m’excite au plus au point. Même si il est en contradiction permanente avec mon éducation.
- Oui… Oui, Monsieur !
J’ai mis malicieusement l’accent sur le "Monsieur".
Je le devine en train de sourire.
Sa main se pose sur la mienne, s’en saisit et l’entraîne entre ses jambes. Je me sens obligée de répondre à l’invitation d’une voix enrouée, mais volontaire.
- Oui, Monsieur !
Il ne m’a fallut que quelques instants pour donner de la vigueur à mon Maître aimé. Quelques caresses, que je sais encore malhabiles et mes doigts fins ont bientôt enserré un gourdin vigoureux qui n’attendait plus que moi.
En silence je me glisse sur lui et tenant toujours son membre entre mes mains l’introduis doucement en moi. J’ouvre les yeux et la bouche de bonheur et m’empale lentement sur le pieu de chair.
Comme cela est bon ! Avec la douche prise avec Stéphanie cela est certainement le meilleur moment de cette soirée. Je n’ai pas envie de me lancer dans une chevauchée frénétique et je sens que Marc ne le désire pas non plus. Il nous faut goûter lascivement ce moment de retrouvailles. J’écarte d’un geste vif le drap de satin qui barre le torse de mon Maître et m'y laisse retomber doucement.
Ne plus bouger !
Rester ainsi pour une éternité. Profondément pénétrée par celui qui tient mon collier de cuir et vient de son autre main caresser mes cheveux encore humides… Une éternité ! .
A côté de nous un mouvemen me tire de ma langoureuse torpeur. Kristale a bougé. La main fraîche et délicate qui se pose sur mes reins me le confirme. Un "hum" étouffé et approbateur accompagne le geste. D’une reptation souple son corps se rapproche à me toucher la cuisse. Sa main glisse le long de mes reins et s’immisce entre le pli de mes fesses entrouvertes. Un éclair glacial me vrille le dos. La caresse est insoutenable. Je me mords les lèvres. Mon Maître reste de marbre. Nonchalamment comme s’ils se promenaient les doigts fureteurs s’enhardissent jusqu'à se présenter à l’orée de mon ventre empalé.
Je vais hurler si elle continue !
Mon cœur bat la chamade. Un crépitement intense me parcourt les reins mes yeux se révulsent en devinant ce qu’elle veut faire. Je me mords les lèvres. Rien, Jamais n’arrête Kristale. Butant contre la verge de Mon Maître elle a un instant de pause devinant ce qui gène sa progression puis tente de s’immiscer dans un espace libre, s’invitant de force à l’intérieure de ma fleur offerte au coté de Mon Maître. Cette fois, Marc n’a pas manqué de sentir l’intrusion. Il cesse de caresser mes cheveux roux. Et d’une voix caverneuse, presque un reproche, mais dans laquelle je perçois bien le ton de la plaisanterie.
- C’est occupé Kriss !
Je pince les lèvres pour contenir un rire nerveux. Mais Kristale, elle, ne s’en prive pas. Elle éclate de rire sans retenu. Je ne peux m’empêcher de la suivre et partons tous les trois en un éclat incoercible qui me ferait presque desseller ma monture.
Les rires meurent doucement. Kristale insiste en murmurant.
- Allons cher Maître, il y a bien un peu de place pour moi ?
Et tout en enfonçant un peu plus ses doigts au fond de mon ventre longeant la verge de Marc. De son autre main, me soutenant la joue, elle me tourne la tête vers elle. Et y applique ses lèvres. Nos bouches se joignent. Je réponds à son baiser…
Je suis bien !

9 septembre 2009

Chap. 47. La peur de Stéphanie.

Il y a une vaste salle d’eau au rez de chaussée. Je le sais pour l’avoir utilisé lors de ma première visite. J’y entraîne Stéphanie. Je referme la porte derrière nous et tire même le loquet pour éviter une visite inopportune. Je crois que Stéphanie a assez payé de sa personne et je ne voudrais pas qu’un des mâles à la vigueur retrouvée vienne demander son dû aux deux soumises esseulées.
Au diable les consignes… Pour un temps !
J’avise la cabine de douche et lâche Stéphanie. Elle reste sans réaction prostrée au milieu de la pièce pendant que j’active le mitigeur et en fait jaillir une eau salvatrice.
Je reviens vers elle. Malgré la douce chaleur de la pièce elle tremble légèrement de tout son corps et son regard reste absent, comme en état de choc. Il faut absolument que je la fasse émerger. Je tends les mains vers son collier et sans la quitter du regard commence à lui détacher. J’appelle.
- Stéphanie ? Stéphanie ? … Çà va ?
Pas de réaction.
Je lui ôte son collier et le laisse tomber sur le sol. J’insiste en criant presque et en agitant une main devant ses yeux pour attirer son attention
- Stéphanie ?
Cette fois elle a un brusque sursaut et ses yeux s’écarquillent. Elle me contemple comme si elle me découvrait. Son visage passe de la stupeur à l’étonnement un triste sourire lorsque enfin elle me reconnaît. Deux grosses larmes roulent sur ses joues blafardes. Ses lèvres tremblent convulsivement.
- Isa ?… Je... je ne savais pas…que cela serrait aussi…
Elle a un violent hoquet et sans prévenir se précipite vers le bidet de la salle de bain. Embarrassée, les mains jointes, j’attends patiemment qu’elle finisse de vomir. Ses éructations se terminent sur une crise de pleurs incoercible. Le choc à été rude !
Je me penche vers elle et lui saisis les épaules autant pour la consoler que pour la relever. Elle se laisse guider et je l’amène près de la vaste pour qu’elle se rafraîchisse la bouche puis la pousse doucement vers la douche qui coule à gros bouillons. Elle marque un temps d’arrêt puis pénètre dans la cabine de douche. Eclaboussée, je vais pour faire un pas en arrière mais elle se cramponne convulsivement à mon bras en me lançant un regard apeuré. Un regard qui me demande de rester près d’elle. J’hésite, mais pourquoi pas ! J’aurais bien besoin d’une douche également ! Je me libère de son étreinte en la rassurant d’un sourire et détache promptement mon collier et ma chaîne qui vont dans un cliquetis de métal et le tintement de grelot rejoindre sur le sol celui de Stéphanie.
La douche est vraiment très spacieuse. On pourrait tenir à quatre sans se gêner et pourtant nos corps se rapprochent imperceptiblement. Les jets d’eau me font un bien fou. Ma chair se détend mes muscles se dénouent et mon esprit s’envole. Il semble en être de même pour Stéphanie.
Peu à peu elle retrouve le sourire, comme si le ruissellement de l’eau sur sa peau entraînait avec elle ses souillures physiques comme celles de son esprit. Elle finit même par rire lorsque m’emparant d’un énorme savon parfumé je lui frotte contre ses épaules et sa poitrine. Prise au jeu, elle s’empare à son tour d’un savon et vient m’en enduire le corps. Nos mains s’égarent, j’explore les courbes de son corps, nos poitrines se frôlent puis se collent, ses mains viennent me saisir la nuque et attire mon visage vers elle. Nos lèvres se rapprochent, se joignent…
De toutes les façons, j’en avais envie aussi !

Je ne saurais dire combien de temps nous sommes restées enlacées sous le ruissellement de l’eau. Nous cherchant et nous trouvant, explorant chaque partie de nos corps nous frottant vigoureusement mutuellement, se collant l’une a l’autre à ne vouloir plus faire qu’une. Une chose est sûre ses étreintes salvatrices ont effacé chez nous, pour un temps, toutes les traces de cette terrible soirée.
C’est en riant aux éclats, peut-être des rires nerveux, qui libèrent de la tension accumulée, que nous nous essuyons mutuellement avec les moelleux draps de bain brodé des initiales de la Maîtresse de Maison.
Nous recherchons fébrilement quelques peignoirs pour couvrir notre nudité mais rien !
Nous décidons de regagner nos chambres enveloppées dans les amples draps de bain. Stéphanie fait une grimace lorsqu’elle me voit remettre mon collier de cuir.
- Tu crois qu’il faut les mettre… Tu m’as dit que c’etait fini !
J’ai un moment de réflexion tout en glissant la languette de cuir dans les passants de fer.
- Marc est dans la maison !
Cela lui suffit pour comprendre. Elle contemple, pensive, son collier resté au sol. Je lui lance pour la convaincre.
- C’est aussi ton Maître… Non ?
Elle me lance un regard désemparé. Elle respire un grand coup comme pour se donner du courage.
- Oui…oui…
Et elle se penche pour ramasser son collier de soumission.
La chambre jaune est inoccupée.
Il m’est facile de décider Stéphanie à y prendre place. Elle se glisse entre les draps fins qui ont accueilli mes ébats avec Kristale. Je me prépare à sortir lorsque se redressant vivement, tel un diable surgit de sa boite, Stéphanie s’agrippe désespérément à moi bras.
- Non ! … Reste…S’il te plaît ! … Ils vont revenir !
Déséquilibrée par l’étreinte, je m’assois à côté d’elle. Elle se rallonge. Pour la rassurer, je lui caresse le front.
- Mais non ! Ils sont tous partis ou endormis… çà ne risque rien !
Ses doigts restent crispés sur mon avant bras.
- Reste avec moi…S’il te plaît… J’ai …J’ai peur !
Une légère exaspération monte en moi. Il faut que je retrouve mon Maître et vite, sinon il va s’impatienter et je vais en subir les conséquences. Je m’allonge tout de même prés d’elle au-dessus des draps.
- Il faut que je rejoigne Marc… Il me l’a demandé.
Nos visages se touchent presque. Stéphanie n’a qu’à se pencher un peu pour de nouveau unir nos lèvres dans un baiser léger et murmurer implorante.
- Reste s’il te plaît… S’il te plaît !
Ses lèvres sont douces, elle sent le savon, l’envie est forte de me laisser convaincre.
Un violent effort de volonté et je la repousse, tout en me redressant.
- Il faut que j’y aille, sinon je vais être punie.
Et puis dans une sorte d’éclair de lucidité je me tourne vers elle.
- Et puis n’oublie pas ta condition… Tu es une soumise et si des hommes reviennent ici tu feras ce qu’ils voudront de toi !
Mon ton est sec, je ne me reconnais pas! Stéphanie non plus d’ailleurs elle ne s’attendait pas un tel changement de ton. Je lis la consternation sur son visage.
Je continue
- Tu feras ce qu’ils voudront, tu ouvriras la bouche et tu écarteras les jambes.
Ma voix vibre d’une colère contenue. Mais une colère contre qui ? Contre quoi ? Et pour appuyer ce que je viens de dire je ne peux m’empêcher d'appuyer.
- Ecarte les jambes !
L’ordre est sorti de ma bouche sans aucun effort. Stéphanie reste coite de stupéfaction.
Saisie par ma propre audace j'élève la voix d’un ton et crie presque.
- Ecarte les jambes !
Comme dans un rêve je vois sous les draps les jambes de Stéphanie s’écarter lentement. Son visage se détend, elle sourit. Une bouffée de chaleur me monte au visage. Je n’ai pas prémédité ce qui vient de se passer. Mais Stéphanie vient d’obéir à un ordre qu’un Maître aurait pu donner.
Un sentiment étrange s’empare de moi. Je frôle du doigt la sensation de puissance que peux ressentir Marc lorsqu’il me domine. Etrange sensation. Je suis en pleine confusion. Comprenant ce que je viens de faire, je fais un pas en arrière.
- Je… je…
Ne pouvant plus dire un mot tant la tension est forte de fais demi-tour sur mes talons et me précipite au dehors de la chambre.
Retrouver Mon Maître… Vite !

26 juillet 2009

Chap. 46. Libération.

Si Kristale avait été là, elle m’aurait certainement qualifiée ironiquement de " gourde " !
Et gourde je me sens !
Seule, à quatre pattes sur le sol de pierres froides, un plateau chargé de bouteille et de verre qui vibre au moindre de mes mouvements. En partant, ils ont omis de m’en débarrasser. Mais je crois deviner que, bien sûr, ils l’on fait exprès.
Comment faire pour me relever sans tout fracasser sur le sol ?
Je choisis la solution la moins risquée, je commence par rapprocher mes jambes écartées en me redressant sur mes bras pour garder le niveau et me rapproche imperceptiblement du sofa en me déplaçant de côté. Ma chaîne traîne sur le sol et me gêne mais j’arrive tout de même par m’accoter au sofa. Le cuir est froid contre mon flanc mais toujours très concentrée, je choisis le moindre mal en faisant basculer doucement le plateau d’une rotation des reins vers les coussins du sofa Dans un tintamarre de verre heurté et de métal choqué, le contenu du plateau se déverse sur le divan. Libérée de mon fardeau, ankylosée mais soulagée, je me relève péniblement. Mes genoux me font mal et je les frotte nerveusement. Je contemple les dégâts. Une partie du liquide restant s’est répandue sur le cuir noir et une des flûtes est ébréchée. Je frissonne car je sais qu’elles sont en cristal et que la Maîtresse de maison ne manquera pas de remarquer l’état dans lequel je vais lui rendre sa précieuse vaisselle.
Fébrilement je ramasse le plateau et range la bouteille et les verres dessus. Je dépose le tout sur le sol, maintenant qu’il n’y a plus de table basse.
En fait si, il y en a une ! Je me tourne vers le fond de la salle et avise la silhouette ligotée de Stéphanie. Il y a plus urgent que nettoyer ma bévue !
Je m’approche de la jeune fille en me frottant nerveusement les mains et appelle.
- Stéphanie ?
Elle ne répond pas,
Je m’agenouille prés d’elle, à la place que j’occupais lorsque Pierre a souillé sa bouche et que j’ai, bien malgré moi, contribué à lui offrir.
- Stéphanie, tu m’entends ?… C’est Isabelle !… Je … Je vais te détacher… C’est fini !
Un gémissement incompréhensible me répond. Elle tente de relever la tête mais cela semble être au-dessus de ses forces.

Pour l’avoir éprouvée, je sais que s’il y a bien un domaine où mon Maître excelle, c’est bien celui de réaliser des nœuds. Des nœuds si bien pensés que l’on peut les défaire de deux doigts, Enfin, quand on y a accès ! Car, la personne attachée, elle, n’a aucune chance de s’en libérer. Chaques cordelettes se terminent par de petits nœuds qui viennent se coincer astucieusement dans les boucles des liens tendus et les verrouillent parfaitement sans blesser la peau. Et c’est un jeu d’enfant que de les dénouer.
Je m’active rapidement. L’odeur du chanvre reste pour moi ma madeleine de Proust, c’est entre les mains de mon Maître que je l’ai éprouvé pour la première fois et son parfum me ramène irrésistiblement à ma première expérience de ligotage.
Je commence par délier les mains de la malheureuse. Ses bras retombent sur le coté, inertes. Toutefois, elle bouge les doigts imperceptiblement pour faire revenir le sang. Par endroit, et notamment là où elle s’incruste dans les plis de son corps, la corde est trempée de sueur. Je démaillote Stéphanie en tirant sur les brins de corde avec délicatesse pour ne pas la couper. Ses chevilles sont fermement maintenues contre ses cuisses outrageusement ouvertes. Je me penche vers elle en retenant une grimace. La magnifique fleur de son ventre d’habitude si fine est distendue et béante. La rosette tumescente de son anus et les longues coulures de semences encore brillantes qui maculent ses reins et l’intérieur de ses cuisses témoignent des nombreux assauts qu’elle a subit.
Je frissonne de la tête aux pieds. Quelle terrible punition ! Etre ainsi livrée à la merci de ses hommes pendant toute la soirée ! A la taille et sur ses épaules, la jeune fille porte par endroit des marques écarlates d’étreintes vigoureuses. La fureur des soudards a du présider à leur curée. Je me souviens avec effroi des cris désespérés qu’elle poussait lorsque Kristale m’a entraîné à sa suite et que j’ai quitté la pièce où débutait son calvaire.
Ma pauvre Stéphanie ! Comme tu as payé cher ton insouciance et tes petites impertinences !
Il me faut quelque temps pour que tous les liens finissent par tomber sur le sol, libérant ainsi la jeune martyre. En l’encourageant, je la prends par les épaules et lui enjoins de se relever. Elle gémit à chaques déploiements de ses membres endoloris, mais se redresse lentement. Lorsque sa tête se relève ses cheveux poisseux retombent vers l’arrière découvrant son visage. Ses yeux sont délavés par les larmes versées. Son regard fixé dans le vide trahi son épuisement et sa bouche reste entrouverte, comme sous l’effet d’un intense soulagement. Ses joues, son cou et ses cheveux sont maculé d’une liqueur gluante à l’odeur fade que je ne peux manquer de reconnaître. Les quatre hommes s’en sont vraiment donnés à cœur joie, Ils n’ont rien respecté de la jeune fille.
Il me semble que la salle d’eau est l’endroit le plus approprié pour essayer de faire revenir un peu de vie à la pauvre Stéphanie. Lentement pas après pas s’appuyant sur mon épaule la jeune femme retrouve l’usage de ses jambes et nous franchissons toute deux, nues, dans un silence troublé par le cliquetis de ma chaine, le seuil de ce lieu maudit.

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