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Les Carnets d'Emilie
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Le dressage d'une oie blanche.
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29 décembre 2015

Chap. 38. Lettre à mon Maître

 

Sonia 1

Marc me tend le papier plié en quatre.
— Lisez, Mademoiselle !
Je déplie méticuleusement le papier à lettre. Une écriture fine et régulière sur  deux des trois pages, l’autre est une photo imprimée d’une qualité médiocre où on distingue Sonia, nue, à genoux sur le tapis bouclé d’une salle de bain. Elle est mal cadrée et on devine qu’elle l'a prise elle même.
Marc repose sa tasse vide sur l’accoudoir et s’empare d’un des blocs à dessin empilés au hasard sur le sol de l’atelier. Il se saisit d’une mine de plomb dans une boite posée  à côté de la tasse et commence à griffonner sur le bloc, semblant ne plus prêter attention à nous. Je me redresse sur mon séant, m’éclaircis la gorge d’une petite toux et commence lentement à haute voix.

« Monsieur,
Voici maintenant plusieurs mois que j’ai découvert vos travaux et ma passion pour vos œuvres a grandi au fur et à mesure de leurs découvertes et du domaine dans lequel vous évoluez. Cet intérêt pour votre art ma peu à peu fait entrevoir la possibilité de poser pour vous. Cela peut vous sembler une demande quelque peu directe et précipitée mais il n’en est rien, j’ai mûrement réfléchi à cette proposition.
Avant tout il faut que vous sachiez que j’ai conscience de la particularité et de la disponibilité de vos modèles et me suis faites rapidement à l’idée de m’y conformer. Vous constaterez sur la photo jointe que je suis plutôt bien faite de ma personne… ».

Marc m’arrête en tendant son crayon au-dessus de la feuille de papier. Reportant son attention sur la jeune fille lance d’un ton ironique.
— Vous vous trouvez bien faites ?
Sonia rougit.
— Oui, Monsieur… Je crois !
Marc fronce les sourcils
— Ne pensez-vous pas que c’est à moi d’en décider ?
— Oui, oui... Bien sûr… Ce que je voulais dire c’est que je corresponds à vos modèles et donc à ce que vous rechercher comme… type !
Marc reprend son dessin d’un mouvement rapide et sans la regarder il continue
— Vous savez, la plupart de mes modèles on les croise dans la rue sans se retourner… Elles ont la beauté du commun des mortels… Et à vrai dire je ne sais pas moi-même ce que je recherche comme vous dites !... N’est ce pas plutôt vous qui m’avez trouvé ?
Sans lui laisser le temps de répondre, il continue.
— Par contre lorsque que je vous aurais «modelée »… Vous pourrez prétendre être belle…
Et comme pour lui-même
— …Peut-être !
Marc hoche plusieurs fois la tête comme si il prolongeait sa réflexion intérieurement, continuant à dessiner. Pendant un long moment seul le crissement de la pointe de carbone sur la feuille vient troubler le silence. Je suis sur le point de me remettre à lire lorsque tapant du bas de son crayon pointe en l’air contre le bloc à dessin sur ses genoux il lève la tête vers la jeune femme.
— Bien !… Déshabillez-vous, s’il vous plaît !
Sonia se redresse et, sans hésitation, comme si elle attendait cette requête, comme si elle l’espérait, commence à déboutonner son chemisier. D’un mouvement vif elle s’en défait, nous dévoilant deux seins lourds mais au galbe parfait et aux aréoles larges. Elle cherche du regard un endroit où déposer son vêtement. Ne trouvant rien à sa portée, elle le laisse tomber au sol, devant elle. Elle s’attaque aussitôt à la fine ceinture qui tient sa jupe retroussée. Il ne lui faut qu’un instant pour se présenter entièrement nue et reprendre la posture de soumission. Elle a gardé ses escarpins à haut talons ce qui met encore plus sa nudité en valeur.
Marc ne semble pas s’en offusquer et pointant de son crayon le sol à un mètre devant nous.
—   Approchez et mettez-vous donc à genoux !
La jeune femme s’exécute d’un pas assuré. Arrivée à l’emplacement désigné elle ploie les genoux gardant le buste bien droit ce qui confère à son mouvement une sensualité étudiée. Dans la lancée ses cuisses s’écartent et elle s’apprête à glisser ses mains dans le dos.
— Sur la tête, les mains !

Sonia 2

De nouveau elle obéit à l’injonction de Mon Maître qui la contemple un instant. J’en profite pour la détailler un peu plus.
Un corps charnel qui appelle à la douceur mais qui laisse deviner une musculature nerveuse. Un écartement des jambes délié qui trahit une souplesse exercée. Un petit tatouage sur la hanche et un piercing d’or orne discrètement le creux de son nombril. Une peau laiteuse et fragile comme en témoigne la trace de la ceinture qui barre sa taille et qui commence à peine à s’estomper. Ses paupières papillonnent sur ses yeux verts obstinément fixés aux pieds de Mon Maître. Elle passe impulsivement sa langue entre ses lèvres les humidifiant d’une promesse luisante. Tout son corps frissonne imperceptiblement à l’unisson des pointes saillantes de ses seins trahissant le trouble de la jeune femme. Instinctivement mon regard se porte sur son entrejambe totalement exposé. Un fruit gourmand offert, parfaitement épilé, à la fente élargie comme si elle venait d’être forcée, nappée d’un glaçage sirupeux dont une goutte mielleuse sourd à la commissure, trahissant, si il en est encore nécessaire, son état d’excitation.
Je souris intérieurement. Je sais que se présenter ainsi, nue, à la merci des regards d’inconnus, qui plus est dans une pose de totale docilité peu déclencher des pulsions contradictoires de fuite ou de jouissance pouvant faire défaillir les moins pudiques.
Marc m’invite d’un geste à continuer en se penchant à nouveau sur son carnet à dessin.

« …Sportive, je pratique en outre la danse, le stretching et le yoga ce qui, je crois, peut être une qualité que vous recherchez, sans compter l’acceptation d’une certaine «mise en danger » qui transparaît dans vos réalisations et que j’apprécie également beaucoup. Je suis d’une nature plutôt aventureuse et poser dans tous types de conditions ne me rebute pas et je dirais même me galvanise au plus au point que cela soit en atelier ou en extérieur. Je ne suis pas rebelle non plus à partager avec d’autres modèles des deux sexes.
En fait je ne me pose a priori aucune limite quant à ce que vous pourrez faire de moi.
Je veux être la pâte souple et docile qui constituera vos œuvres… »

De nouveau Marc m’arrête d’un geste. Il a un large sourire et me lance un regard chafouin.
— Tu vois Isabelle… c’est comme çà qu’il faut me parler !
Reportant son attention sur la jeune femme.
— Des deux sexes ? Hum ! …  Vous savez, celle qui va apprécier, c’est Mademoiselle Isabelle !
Je croise le regard de Sonia, tente de garder un air impassible et sûr de moi tandis qu’une flamme s’allume entre mes cuisses et que mon cœur s’accélère.
— Vous avez déjà fait l’amour avec une autre femme ?
Le visage de Sonia s’empourpre.
— Ne…Non ! Monsieur !
— Cela vous exciterait, Mademoiselle ?
Le regard de Marc se fixe ostensiblement sur l’entrejambe offert de la jeune femme alors qu'il mordille la pointe de son crayon.
Elle commence à perdre contenance. Marc sait à merveille s'emparer de vos petits points faibles. Combien de fois en ai-je fait l'expérience !
— Je… Oui… je pense !
— Vous y avez déjà pensé j’imagine ! Dans vos rêves… Vos fantasmes ?
Cette fois elle perd pieds et me lance un regard désespéré.
Je baisse les yeux sur son courrier et l’observe par en dessous. C’est vrai qu’elle est belle et attirante dans son désarroi. De nouveau Marc se penche sur son ouvrage et murmure pour lui-même.
— C’est vrai que c’est aussi le fantasme de nombreux hommes…
Et, coupant court à toute réponse de Sonia, me fait signe de continuer.

«… J’ai bien compris que vous évoluez dans le monde de la domination et de la soumission et bien que n’ayant eu jusqu’à maintenant qu’un intérêt curieux pour cette pratique je suis disposée aujourd’hui à m’y accorder et ne doute pas que vous serez un enseignant attentif. En espérant ne pas déchoir trop souvent ce qui vous amènera sans aucun doute à me recadrer sévèrement. Là aussi j’accepterai les sanctions qui pourraient m’être appliquées à juste titre… »

De nouveau un geste vif de Marc m’impose le silence. Ses yeux s’écarquillent et il fronce les sourcils dans une mimique qui se veut sévère mais qui laisse deviner l’amusement.
—Vous pensez que j’aurais besoin de sévir ?… Ou vous l’espérez ?
— J’ai pensé que… Enfin… Je devine le rapport que vous avez avec vos modèles.
Marc opine du chef et continue, poussant un peu plus loin la détermination de la jeune femme.
—   Et s’il me venait l’envie de vous punir sans motif… Comme çà !…Pour le plaisir ?
La réponse fuse.
— Si c’est pour votre plaisir,… Alors vous ferez comme bon vous semble !
Là, elle commence à m’agacer a répondre toujours comme une leçon bien apprise !
Une question me brule les lèvres mais je n’aurais pas à la poser. Sur l’invite de Marc, je reprends la lecture de cette étrange lettre de motivation.

« A ce titre je vous remercie de m’avoir fait découvrir les écrits de Mademoiselle Isabelle. Ce que j’ai lu va au delà de ce que mon imagination pouvait concevoir mais je suis également prête à suivre un chemin qui me permettrait de partager son expérience dans le domaine de votre art.
Dans l’espoir que vous acceptiez une entrevue où vous me trouverez totalement disponible et attentive à combler vos attentes sous quelques formes que cela soit et dans l’attente de m’agenouiller devant vous veuillez croire Monsieur en mon parfait dévouement.
Mademoiselle Sonia »

Marc se tourne vers moi…Qu’en penses-tu Isabelle ?

 

Un grand merci à Marc pour le temps passé à la recherche de ces esquisses prises sur le vif et perdues parmi les centaines d’autres dans ses cartons. Un cadeau de noël en quelque sorte.

 

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8 octobre 2015

Chap. 37. Points Communs

Nous traversons le village à pieds, laissant le véhicule au moteur surchauffé à l’entrée du bourg. Je trottine derrière Marc qui traverse la place à grandes enjambées. Nous sommes à dix mètres de l’atelier lorsque les cloches de l’église marquant l'heure retentissent… Juste à temps !
Je cherche du regard autour de nous et souris intérieurement… Un mauvais point pour Elle… Elle n’est pas à l’heure !
Je perçois d’ici l’agacement de Mon Maître.
Mais ma joie est de courte durée.
D’un renfoncement du haut de l’escalier qui mène à l’atelier apparaît une silhouette de jeune femme.
Je marque un temps d’arrêt.
Les deux mains crispées sur les lanières d’un sac à main qui pendule devant son ventre sur une jupe plissée, noire, très courte. Elle se tourne vers nous et nous adresse un petit hochement de tête et un sourire comme pour confirmer que c’est bien elle que nous devons rencontrer. Mais çà j’aurais pu le deviner ! Ses cheveux d’un roux sombre presque métallique attire immédiatement et fixe mon regard. Des lunettes de soleil lui mangent le visage et on devine à peine un visage au teint clair illuminé par ce petit sourire désarmant de naïveté. 
Marc ne lui décroche pas un mot de bienvenu. Sans un regard pour elle, il se contente de déverrouiller la porte qu’il franchit rapidement la laissant ouverte derrière lui… Une invitation à le suivre.
Mon Maître m’a bien précisé mon rôle, simplement l’assister, sans me renseigner plus que cela.
Je marque un temps d’arrêt devant la jeune femme et lui tends la main.
- Isabelle !
Sa main vient à ma rencontre, Une poigne légère mais ferme et décidée.
- Oui, Je sais, … je vous ai reconnue…Sonia !
Son sourire s’élargit. Elle semble un peu perdue, décontenancée et paraît contente de me voir.
Je n’ai pas trop envie de lui rendre son sourire et lui désigne sèchement la porte entrouverte.
- Allons-y... Marc n’aime pas attendre !
A petits pas nous traversons la salle d’exposition et gagnons l’atelier. L'odeur caractéristique de la térébenthine nous accueille. Marc est au fond de pièce affairé au dessus de la cafetière, il nous tourne le dos.
Impulsivement je prends Sonia par le coude et l’avance au beau milieu de la salle en face du canapé de cuir noir. Me souvenant de ma propre présentation je la débarrasse de son sac et lui souffle à l’oreille.
- La pose… Prenez la pose !
En priant qu’elle sache de quoi je parle.
Apparemment oui !
Elle glisse ses deux mains dans le dos et écarte les jambes à demi. Dans un dernier geste je lui ôte ses lunettes noires. Des yeux d’un vert sombre me suivent un moment puis fixent le sol. Je découvre enfin son visage entièrement. Un visage ovale et volontaire encadré de longs cheveux roux laissés libres qui roulent agréablement sur ses épaules, un petit nez mutin, des lèvres pulpeuses lissée d’un léger gloss givré (C’est le seul maquillage que souffre Marc surtout pour une présentation). Elle doit avoir mon âge… un peu plus âgée peut être ! J’ai l'étrange impression de la recherche d’une ressemblance entre nous d’eux. Est-ce voulu ? La couleur de ses cheveux me semble naturelle !
Je fais un pas en arrière pour m’assurer que sa pose est correcte.
La jeune femme est parfaitement campée sur ses des jambes nerveuses. Les pieds, chaussés d’escarpins noirs à talons hauts, parfaitement parallèles entre eux. Ses mains remontées dans le dos la cambrent outrageusement. Cela met en valeur son ventre tendu et sa taille haute surplombé de deux seins arrogants que l’on sent poindre sous le chemisier aux broderies transparentes.
Elle connaît manifestement l’attitude à adopter. Je m’imagine la correspondance qu’elle a dû échanger avec Mon Maître, comme je l’avais fait en mon temps. Une bouffée de jalousie me saisit. Je détourne mon regard et le reporte sur Marc.
Un parfum de café chaud monte dans l’atelier.
Sans un mot Mon maître me désigne un coin du sofa. Je m’y assois en tailleur, prenant une attitude la plus décontractée possible. Aussi étonnant que cela puis paraître, Marc m’a donné toute latitude pour oublier les postures de soumission auxquelles je suis tenue en sa présence. J’en comprends maintenant la raison. Ici, à cet instant, c’est Sonia qui va devoir assumer ce rôle.
Dans un silence religieux à peine troublé par le chuintement du café qui décante Marc s’approche à pas comptés de la jeune femme. Il en fait le tour comme un connaisseur le ferait d’une œuvre d’art. Il est direct.
-  Vous connaissez mes conditions… Mademoiselle ?
La réponse fuse.
-  Oui, Maître !
Marc à un petit claquement de langue agacé.
- Vous m’appellerez Maître lorsque je vous y convierais… Pour l’instant Monsieur suffira amplement.
La réponse vient tout aussi rapidement
-  Bien, Monsieur !
Je souris intérieurement. Elle est douée.
Sans la prévenir Marc s’empare du bas de sa jupe et la remonte sur sa taille dévoilant le haut de ses cuisses parfaitement galbées que portent des hanches larges et un ventre parfaitement épilé à la fente vernissée à peine entrouverte.
Pas de sous-vêtement… Je n’en suis pas étonnée… c’est le protocole !
Sonia pique un fard et me regarde par en dessous.
Cela me réjouit intensément. Nos cheveux roux ne sont pas notre seul point commun.
Marc coince le haut de la jupe dans sa ceinture de façon à ce qu’elle ne retombe pas et fait un pas en arrière, contemplatif.
Je ne peux m’empêcher de sourire. Exactement ce genre de petites vexations dont raffole Mon Maître qui mettent à l’épreuve le cœur des postulantes. Je ne peux que m’imaginer, en un élan complice, l’émoi qui doit l’étreindre.
En moins de cinq minutes la voici en posture de soumission les jambes écartées exhibant son ventre nu et vibrant, face à deux personnes qu’elle vient rencontrer pour la première fois.
Satisfait de sa mise en scène Marc revient vers moi. Il se sert une tasse de café et sans m’en proposer s’assoit à mes côtés. Il sirote lentement son moka en contemplant son œuvre. La jeune femme reste figée comme une statue de marbre fixant obstinément le sol. Seul le rouge de ses joues s’estompant, rappelle le trouble qui palpite en elle.
Marc finit sa tasse la dépose sur l’accoudoir et de sa main gauche tire de sa poche un papier plié en quatre et pose sa main droite sur mon genou qu’il caresse avec nonchalance.
Il se tourne vers moi et lance d’une voix forte
- Mademoiselle Sonia s’est présentée d’une façon des plus originales…
Je lance un regard vers elle.
Elle ne bronche pas.

 

13 septembre 2015

Chap. 36. Mise à nue.

Le soleil filtre au travers des frondaisons jouant à cache-cache avec moi. Malgré l’allure vive de la voiture nous n’arrivons pas à le distancer. La nuque renversée sur l’appui-tête offrant mon visage au soleil, je me laisse bercer, hypnotisée par l’effet stroboscopique de la lumière vive au travers des feuillages. Comme à son habitude Marc n’a pas pris les grands axes, mais cette fois il roule à vive allure… - J’ai un rendez-vous ! -
Nous sommes partis tard, sans déjeuner. Nous avons pris congés de nos hôtes en nous faisant la promesse de nous retrouver à l’Assemblée…
l’Assemblée! Je ne sais même pas de quoi il s’agit !… Même si je l’entrevoie ! Il faudra que je questionne Mon Maître… Mais pas maintenant !… Et a quoi bon ? Je sais que je vais vite le découvrir ! Et je dois m’avouer que cette petite atmosphère de mystère est loin de me déplaire.
Je souris intérieurement, Bien sur que nous sommes partis tard…

- Mademoiselle ?
Ecartelée sur le lit, plongée dans une douce somnolence sa voix me parvient comme au travers d’un brouillard épais.
- Mademoiselle ?… Il faut vous lever !
Je sursaute et ouvre les yeux. C’est Ignés! Je fronce les sourcils et me redresse, étonnée. Elle est nue ! Son chignon est défait et ses cheveux mouillés coulent le long de son cou. Je me redresse sur un coude et instinctivement je cherche Marc du regard dans la chambre.
Ignés a compris… Elle sourit.
- Votre Maître vous attend dans le grand salon… Il m’a demandé de vous préparer !
Elle se saisit de ma main et la tire doucement. Je sors totalement de ma torpeur d’un mouvement souple je me glisse en dehors du lit et la suit sans un mot dans la salle de bain.
La pièce d’eau est vaste et lumineuse, une mosaïque de patte de verre turquoise et marine qui ondule sur les murs tapisse les murs de faïence claire. Des étagères d’acajou la meublent avec charme. Un parfum frais d’ylang et de bergamote flotte dans la  vapeur humide qui sature l’espace. Certainement la trace des ablutions précédentes de mon Maître.
Je lance un regard mi-amusée, mi-agacée à Ignés. Elle est nue ! Jusqu’où a-t-elle participé à sa toilette ?
Elle répond à mon regard appuyé d’un gracieux sourire et me désigne la paroi givrée de la douche. Sans me poser d’autres questions je pénètre dans le tunnel de verre. L’eau se met à couler en pluie comme par magie, sans que j’aille à manipuler le moindre robinet, à la température idéale. Je ferme les yeux et me laisse bercer par le massage régulier des gouttes d’eau qui frappent ma peau.
Sous l’ondée artificielle je glisse mes mains en casquette sur mes paupières et j’entrouvre les yeux contemplant la silhouette d’Ignés déformée par le verre dépoli de la douche. Elle s’affaire au dessus d’une desserte d’acajou et de marbre blanc. Satisfaite, elle se redresse, s’empare d’une énorme éponge végétale et se dirige vers moi. Il ne lui faut qu’un instant pour me rejoindre et commencer à me passer consciencieusement l’éponge imprégner de savon sur le corps. Je l’observe à la dérobée un peu gênée alors que ses yeux suivent avec concentration le trajet de l’éponge. Mes épaules, mes bras, mes seins qui se tendent. Sa main se pose sur ma hanche glissant sur mes reins accentuant la pression de l’éponge sur mon ventre qui se creuse, je ferme les yeux et lève mon visage vers la pluie. Je n’ai envie d’esquisser aucun geste. Laisser faire Ignés ! J’ai l’impression d’être un bibelot précieux entre ses mains qui ont laisser tomber l’éponge à nos pieds, continuant le lissage méticuleux de ma peau par l’effleurement de ses doigts et  de ses paumes huileuses de savon parfumé.
Remontant au-dessus de mon genou sa main glissent sur l’intérieur de ma cuisse, vers mon entrejambe. Par réflexe je m’écarte pour lui laisser le passage. Mais glissant en frôlant imperceptiblement ma vulve frémissante elle se contente de friser ma toison trempée du bout des doigts.
- Je dois vous enlever çà !
Je fonce les sourcils et elle croit devoir préciser
- Je dois vous épiler,… Votre Maître me l’a deman... Ordonné !
De nouveau elle me prend par la main et me tire au dehors de l’onde bienfaisante.
Elle me désigne une banquette de cuir blanc au travers de laquelle est posé un large drap de bain brodé aux armoiries de la maison. Sans même me sécher, je m’y allonge, un peu amusée par la situation.
Ignés d’une main ferme et assurée m’écarte doucement les jambes, les laissant pendre de chaque côté du banc. Elle sèche délicatement à l’air chaud d’un sèche-cheveux la toison qui orne mon ventre. De noir les poils retrouvent leur superbe couleur de cuivre scintillant d’or. Songeuse, presque amoureusement, Ignès frôle de sa paume la forêt de feu qui se hérisse d’électricité statique. Les pointes de mes seins se dressent. Elle lance, comme pour elle-même.
- c’est presque dommage…
Mais en me souriant, elle semble se raviser et se saisit d’un pot de grès chaud et d’une spatule de hêtre pour noyer la forêt sous une épaisse couche de cire chaude aux senteurs de miel.
Je tente de me détendre. Je ferme les yeux me laissant bercer par la chaleur qui se pose sur mon ventre en évitant soigneusement la fleur entrouverte. Je me rappelle ma première épilation intégrale. Une initiation que Nadège, la fille du sud à la peau de cannelle avait conduite sous mes yeux apeurés. Là encore c’était pour Marc. Mais Nadège ne le savait pas. Je souris aux anges.
La douleur est fulgurante.
Une vive brûlure entre les jambes qui s’éteint aussi rapidement laissant place un tiraillement cuisant. Puis une deuxième traînée de feu qui me tire une clameur de surprise. Mon cri se termine par éclat de rire incoercible. Je me cambre sur la couchette pour tenter d’échapper à la main de mon doux bourreau. Mais ce en est déjà fini. La célérité d’Ignés ne m'a pas laissé le temps de l’appréhension. Je retombe sur le banc lourdement comme pour m’y enfoncer, le souffle court. Mon cœur bat la chamade. Consciencieusement, armée d’une large pince, fouillant chaques recoins de mon entrejambe, Ignés d’un geste vif chasse les derniers poils ayant échappé au défrichement. A chaque bref tiraillement je me cramponne à la banquette de cuir. Je serre les lèvres pour ne pas gémir.
Ignés se parle à elle-même, sans me regarder, absorbée par sa tache
– Ils sont si fins !… Il ne faut pas en oublier !
Son haleine fraîche coule sur mon ventre en feu.
Une fois son travail achevé, elle se redresse. Fière d’elle.
Je la contemple au travers de mes paupières à demi closes. Elle sourit et se cambre. Son ventre se tend vers moi. La pierre d’émeraude nichée au creux de son nombril jette un éclat de lumière verte. Elle se saisit d’un pot d’onguent apaisant fait le geste de l’ouvrir puis se ravise.
Indécise, son regard oscille entre mon visage et mon ventre. Comme attirée par un aimant sa main se pose délicatement sur le fruit maintenant entièrement glabre de jeune fille pubère et en parcourt les contours s’enhardissant même à en entrouvrir la délicate fente du pouce. Mon ventre se tend à son tour sous la caresse et je soupire doucement. Elle a senti le frisson et me jette une œillade de complicité. Lentement elle s’agenouille et nos regards se quittent au moment où ses lèvres se posent sur mon ventre juste sous mon nombril. Un baiser humide court sur ma peau et glisse lentement sur le bourgeon turgescent de mon clitoris. Une vague électrique me parcourt le dos. Je me cambre et écarte impulsivement les jambes pour accentuer la profondeur du baiser. Après la main c’est la bouche d’Ignés qui va arpenter le fruit fendu qu’elle vient de découvrir en écartant souvent de la langue la fente frémissante pour en goûter le jus acide.

Mon ventre s’amollit et s’humidifie libérant une chaleur moite et attirante. Plongée dans une demi-torpeur, je laisse ma main glisser sous ma courte jupe tendue par mes jambes écartées. Mes doigts lissent la peau satinée fraîchement épilée et en écartent les lèvres humides qu’ont embrassées Ignés avec tant de force. Une onde de plaisir trouble monte le long de mes reins lorsque je prends conscience de ce que je suis en train de faire sans la permission de Mon Maître.
Je sors vivement ma main de sous ma jupe et me redresse brusquement comme sous l’effet d’un arc électrique…
Embarrassée, je me tourne vers Marc.
- Ne.. Nous…Nous allons chez Kristale ?
A-t-il saisit mon geste, ma caresse interrompue ? Toujours est-il qu’il n’en laisse rien paraître.
- Non…Nous ne rejoignons pas encore la Colombière,… J’ai un rendez-vous ! Une personne qui veut se présenter comme modèle… Cela sera rapide !
Moqueuse, je ne peux m’empêcher de lancer.
- Comme modèle… ou comme soumise ?
Marc éclate de rire.
- C’est un peu la même chose non ? Tu ne crois pas ? Tu es bien placée pour le savoir !
Je me renfrogne et plonge dans mes souvenirs cela me semble si proche encore le jour ou je me suis présentée devant celui qui allait devenir mon Maître. Je ne réponds pas… Ce qui aux yeux de Marc équivaut à une approbation.
- Bien !… Alors tu m’assistera pour son premier entretien !

- En attendant, vous pouvez continuer !
Je prends un air étonné, mais il n’est pas dupe. Le vouvoiement qu’il a repris en est la preuve.
Sous ma jupe ma main regagne la douce chaleur de mes cuisses entrouvertes et je replonge en gémissant dans mon songe, lorsque Ignés me raccompagnant auprès de Marc et de notre hôte a présenté sous l’injonction de Mon Maître, soulevant délicatement ma jupe, son ouvrage aux yeux des deux hommes.
Et Marc, a qui rien n'échappe, de s’enquérir auprès d’Ignés pour ma plus grande honte.
- Elle a joui ?

10 août 2015

Chap. 35. Servir.

- Je vous dérange peut-être ?
Elle a dit çà d’une voix presque ingénue, alors que sa caresse se fait des plus intime. D’un geste contrôlé, tout en retenu, ses ongles glissent entre le pli de mes fesses survolant ma rosette en éraflant au passage la chair tendre et faisant naître un torrent d’étincelles le long de mon périnée.
Je me mords les lèvres pour ne pas gémir et écarquille les yeux pour observer Marc et lui signifier mon embarras. Mes sentiments sont contradictoires, la surprise, la honte, le plaisir de jouir d’une caresse encore jamais reçue… Je voudrais qu’elle nous laisse seul et pourtant je voudrais que son inconvenante cajolerie continue.
La question d’Ignés semble totalement incongrue. Elle va pourtant offrir à Marc, toujours à l’affût de la moindre occasion, de parfaire mon humiliation. Il se saisit d’une large poignée de mes cheveux roux et les tire doucement m’obligeant à tourner la tête vers le visage radieux de la jeune femme.
- Ignés, vous a posé une question Mademoiselle !… Il serait bon de lui répondre !
Je voudrais disparaître sous les draps. Une bouffée de chaleur intense me monte aux joues. Ignés se penche en avant pour accrocher mon regard fuyant.
Je ne sais même pas comment l’appeler, Madame ? Mademoiselle ? Le protocole l’exige pourtant. La caresse se fait brusquement plus intrusive, les doigts cherchant leur chemin et leurs places dans le conduit humide déjà comblé.
Comme dans un rêve, je m'entends dire.
- O… Oh ! n.. Non ! Non ! Vous pouvez continuer...
La suite de mon assentiment forcé se perd dans un balbutiement de Ml, Mm, embrouillés.
Je baisse les yeux et mon visage s’enflamme autant de honte que de plaisir.
Marc abandonne mes cheveux et enveloppe d’un bras mes épaules m’entraînant contre sa poitrine et son autre main appuie sur le haut de mes reins. Ce qui a pour conséquence immédiate de me cambrer outre mesure, dévoilant une fois pour tout aux yeux d’Ignés, notre impudique liaison. Aux yeux… et à la main d’Ignés qui n’a aucun mal cette fois ci à glisser deux doigts le long de mes lèvres et de tenter de s’immiscer entre elles et la verge huileuse qui les distend.
Inutile de résister, je m’abandonne totalement à la douce introduction. Et pourtant dans un dernier réflexe de vaine pudeur, je me mords  les lèvres pour ne pas gémir. Vaincue et résignée, je laisse le plaisir monter au fur et à mesure que les doigts de l’experte servante s’immiscent en moi accompagnant les mouvements de va et vient que commence à entamer le bélier de chair qui me possède.
Elle est là pour me servir, pour servir mon plaisir… Notre plaisir. Et elle s’acquitte de sa tache avec la maestria d’une longue expérience.
Il ne lui faudra pas longtemps, pour qu’à l’unisson du piston qui joue en moi ses doigts fassent, entre deux gémissements étouffés de plaisir, exploser dans ma tête mille soleils et ne m’abandonne nue, disloquée, le souffle coupé, pantin de chair comblé, au travers du lit.

En chien de fusil, le ventre irradiant une douce chaleur, la tête posée au liseré du lit, à travers de mes paupières mi-closes, mouillées de larmes de plaisir, je les contemple s’éloigner. La silhouette d’Ignés parfaitement cintrée dans son tailleur précède Mon Maître. Elle le guide vers la salle d’eau.
Seule, je bascule sur le dos et m’écartèle, bras et jambes en croix, au beau milieu du vaste lit dévasté. Ma tête renversée la nuque appuyée sur le bord  mes cheveux glissent au sol. Les yeux grands ouverts, je contemple le plafond vide. Je ne peux m’empêcher de sourire…Servir, servir encore et toujours !

1 juillet 2015

Chap. 34. Un numéro de plus.

- Monsieur ! Est-ce que les Maîtres ont aussi des numéros ?
Marc a une expression de surprise
- Comment cela ?
- Et bien oui, le nombre de celles que vous avez eues ?… Dressées ?… Enfin vous voyez ?
Il a une moue dubitative.
- Hmmm  !
Malicieusement je pousse un peu plus loin.
- Quel numéro porteriez-vous ?
C’est un petit jeu entre nous, enfin, surtout moi ! Tenter de deviner la vie de Marc en dehors de notre aventure.
Il soupire.
- En quoi est-ce important ?
Il me pénètre maintenant entièrement. Je sens le bélier de chair profondément et étroitement enchâssé qui palpite au fond de mon ventre brûlant. Je suis sur le point de répondre quand on frappe doucement à la porte.
Amusé et peut-être soulagé de ne pas avoir à me répondre, Marc lance un - Oui - retentissant tout en me souriant.
Quelqu’un va entrer et j’ai conscience du spectacle que je vais offrir !
Entièrement nue, les cuisses largement écartées, empalée impudiquement a califourchon sur Mon Maître.  Dans un geste rapide et instinctif de pudeur, je rabats les draps sur moi mais ils butent contre mes reins et ne dissimulent qu’avec peine  notre liaison impudique.
On entre.
Je ne peux résister à la tentation de regarder qui interrompt ainsi nos ébats.
C’est Ignés. Parfaitement habillée d’un élégant tailleur gris, toujours parée d’un chignon impeccablement dressé sur le haut de sa nuque d’où s’échappe une mèche volontairement rebelle qui retombe sur son épaule.
Elle porte un large plateau d’argent sur lequel s’étalent une corbeille de viennoiseries accompagnée de pots et de tasses en porcelaine blanche.
Laissant une desserte dans le couloir, elle s’avance avec précaution dans la chambre refermant derrière elle la porte d’un appuie du talon savamment maîtrisé.
Une odeur de chocolat et de café chaud emplit la chambre.
Ignés est d’une fraîcheur qui ne peut laisser deviner la nuit qu’elle vient de passer au service des Maîtres de la maison…Par son maintien et sa tenue, on perçoit la maestria absolue de son métier… Servir ! Et toujours être prête quelle que soit l’heure et les circonstances.

- Bonjour Marc… Bonjour Mademoiselle …(Elle m’adresse un sourire complice)  C’est une très belle matinée… Votre petit déjeuner !
Je détourne vivement la tête et tente maladroitement de remonter le drap sur mes reins et mes cuisses en le bouchonnant sur mon ventre en un paréo improvisé. Mes yeux se révulsent de honte. Me voir surprise ainsi nue et empalée à la vue d’Ignés ! Et pourtant je ne devrais pas ! Notre aventure de cette nuit nous a fait nous côtoyer dans des situations bien plus embarrassantes. Ici, je la perçois comme une intruse perturbant un moment d’intimité avec Marc.
Mais cela ne semble pas troubler Ignés qui dépose le plateau à nos côtés et comme étant naturel, comme si elle y était invitée, s’assoit sur le lit juste contre ma cuisse. Une chaleur intense me monte aux joues. Marc lui semble apprécier la situation et , sous le drap que je viens de rabattre, caresse nonchalamment la courbe de mes hanches. Je suis tétanisée et n’ose à peine bouger.
Ignés reprends.
- Vous appréciez la chambre, je vois !... Et vous lui rendez honneur !
Je perçois le ton goguenard à peine dissimulé. Elle a remarqué dans quelle position nous nous trouvions et visiblement s’en délecte.
Marc se redresse sur les coudes et avise le plateau. Son mouvement me rappelle un peu plus le pivot de chair qui me comble intimement au plus profond.
Il se saisit d’un croissant et le présente devant ma bouche entrouverte. Le parfum puissant de la viennoiserie chaude me rappelle ma faim. Du bout des lèvres je m’empare de la corne craquante tandis qu’une main fraîche se pose sur le bas de mon dos.
Un frisson me parcourt la nuque alors que mes mâchoires se serrent sur les écailles croustillantes de la viennoiserie. Je fixe Marc en écarquillant les yeux pour lui signifier ma surprise. La main d’Ignés se glisse doucement en s’immisçant entre le drap et la peau de mes reins. Ses doigts fins prennent ostensiblement le chemin  de la base du pieu sur lequel je suis enfourchée. Largement écartelée, je ne peux qu’accepter l’indécente caresse. J’ai bien l’instant d’un moment l’idée de me redresser pour tenter de fermer le chemin. Pas ici,...Pas maintenant ! Un réflexe vite réprimé au regard de Mon Maître.
On ne refuse pas un don de l’hôte qui vous accueille.

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7 juin 2015

Chap. 33. Estelle 52, Isabelle 11.

Je reste un long moment sans bouger et replonge dans le tourbillon de mes pensées. Ange, Estelle, les Maraudeurs,… Un jeu !… Tout cela n'était-il qu’un jeu ?  Est-ce pour cela qu’il m’a laissée là en prenant soin de me passer le bracelet rouge? En un éclair, je comprends ! Un jeu !… Un pari ! Il a parié que les maraudeurs n’outrepasseraient pas les règles… Et j’en étais la mise et le lot.
Un sentiment de frustration m’envahit. Je m’aperçois que je suis loin de connaître toutes les règles de cet étrange jeu qu’il me fait jouer. Et pire… Qu’il peut en modifier les codes à tous moments sans me prévenir !
Négligemment ses doigts courent sur mon dos comme un pianiste joue avec son clavier… Encore un jeu !
Je soupir d’aise. En résistant aux Maraudeurs, je suis certainement passée à côté du plaisir, mais j’ai honoré Mon Maître.
Mais est-ce ce que voulait vraiment Marc ?
Avait-il prévu que c’est justement mon premier tourmenteur qui allait me tirer des griffes de mon agresseur. Ses doigts plantés profondément en moi, violant sans vergogne mon intimité. Est-ce mes cris désespérés de détresse et de refus qui l’ont décidé ?
Toujours est-il qu’il a surgit sur le seuil de la cellule et lancé d’une voix forte.
- Çà suffit ! … Tu vois bien qu’elle ne veut pas ?
La prise de mon agresseur se relâche. Sous l'autoritaire injonction il ne faut que quelques mots pour qu’il se relève et n’abandonne totalement ses sombres projets.
- Allez viens… laissons la… Les autres t’attendent.
Je me recroqueville sur la couche le souffle court, des éclats lumineux traversent mes paupières mouillées de larmes.

Je décide de renoncer, pour un temps, à comprendre les méandres tortueux du chemin sur lequel m’entraîne Marc. Il y a quelque chose pourtant qu’il faut que je tire au clair. Je me redresse et d’un air décidé et mutine je lance à brûle-pourpoint.
- Monsieur ?… Pourquoi Estelle a-t-elle un numéro ?
- Tu en veux un toi aussi ?
Et voilà ! Je me doutais qu’il allait répondre à ma question par une autre.
Je fais une moue étonnée
- Je peux en avoir un moi ?
-  Oui bien sûr… Mais je n’en ai pas envie !
Agacée et impatiente, je contourne.
- Et si j’en avais un… J’aurais quel numéro ?
Marc éclate de rire, ce qui a l’effet surprenant de m’empaler encore un peu plus en de courtes saccades.
Vaincu par mon insistance.
- Hé Bien !… Il te faut compter le nombre de personnes qui t’ont possédée en te dominant depuis ton entrée en soumission.
Mentalement je commence le décompte ;
Marc, mon Maître, évidemment ! L’inconnu dans cette chambre d’hôtel à Lyon… Jacques dans le couloir sombre…Nicolas dans la cuisine. Les cinq hommes du pavillon de chasse…
Je relève la tête et demande.
- Les femmes aussi ?
Marc a une petite moue dubitative.
- Si elles t’ont dominée, oui !
Je lève les yeux aux ciels en fronçant les sourcils, et reprends le décompte. Kristale, bien sûr ! Et puis Laure, la belle Kajira italienne, bien que là les rôles sont maintenant bien plus ambigus. J’exclue Stéphanie la femme-fontaine, Bien que notre amour soit solide, nos ébats l’était plus par jeux ou guidés par Marc, ou par réconfort mutuel aussi.
- Onze !
Je ne sais si je dois prendre une attitude de victoire puérile ou de honte. Ma tête retombe à côté de l’oreille de Marc et ma bouche lui susurre doucement comme une confidence.
- Onze fois Monsieur... J’ai été soumise onze fois.
Marc corrige.
- Disons que tu es une bonne petite chienne pour onze personnes !
Ses mains glissent sur mes fesses, elles en écartent la raie et ses doigts se posent sur ma rosette en la massant doucement. Une coulée de chaleur me monte le long des reins gagnant ma nuque. Je frissonne de plaisir.
- Et combien sont passé par là ?
Il le sait ! Il le sait mais il veut me l’entendre dire pour toujours me pousser dans les retranchements de ma honte. Mes lèvres s’approchent un peu plus de son oreille et murmurent.
- Vous… Monsieur ! Il n’y a que vous !

26 avril 2015

Chap. 32. Le Bracelet Rouge.

J’interromps brutalement mon récit. Devant mes yeux mouillés mes doigts glissent sur l’épaule de Marc. Un soupir, puis j’inspire une large goulée d’air en me redressant. Je cherche son regard.
Entre mes cuisses sa verge est maintenant parfaitement dressée et je continue le doux massage contre mon ventre par de petits va-et-vient malicieux. Mes yeux se voilent à nouveau et je murmure d’un ton abattu.
- Il m’a fais mal Monsieur !
Marc me contemple au travers de ses paupières mi-closes. Il est parfaitement réveillé mais a visiblement décidé de faire durer le plaisir.  De sous les draps ses mains glissent sur mes genoux et remontent le long de mes cuisses se posant fermement sur mes hanches qui s’agitent imperceptiblement, comme pour en accompagner les mouvements.
Il prend une profonde inspiration et dans un souffle lance sur un ton de commisération
- C’est parce que tu as résisté !
Il me faut un bref instant pour comprendre ses paroles. Interloquée, je fronce les sourcils.
Marc a ce petit claquement de langue désapprobateur que je lui connais bien.
- Il va falloir que je te punisse !
Mon étonnement gagne encore.
- Mais… Mais ! Pourquoi donc Monsieur ? Je…
Il ne me laisse pas le temps d’aller plus loin et le verdict tombe, sec et cassant.
- Tu n’as pas respecté ta condition de soumise.
Devant ma mine effarée, il continue.
- Tu devais te soumettre aux désirs de cet homme… Et de tous si nécessaire !
Indignée, je me redresse de toute ma taille. Mes cuisses s’écartent un peu plus et ma vulve s’écrase le long du bélier de chair qui cherche son chemin humide.
Je tente encore, consciente de mon audace à contester les raisons de l'inéluctable punition.
- Mais !… Mais j’avais le bracelet rouge… Vous me l’avez vous-même posé…
- Oui, effectivement ! Mais ce bracelet n’est pas un sauf conduit pour en oublier ta condition !
Un froid intense me parcourt le dos. Mon esprit s’enraye, je ne comprends plus rien. Marc devine mon incompréhension. Il explique.
- Comprend bien que ce bracelet est un signal à destination de ceux qui te croisent et seraient tentés de te prendre sans autorisation. Mais il ne te concerne en rien. Toi, tu dois rester une soumise parfaite… Quelles que soient les circonstances. Et si un membre de l’Assemblée décide de passer outre l’interdit du bracelet rouge, ou d’une autre couleur d’ailleurs… Tu dois te soumettre à ses désirs.
J’ouvre grands les yeux…Outrée.
- Mais … Mais…
- C’est à ton Maître et donc à moi qu’il devra en référer et éventuellement payer son inconduite. Inconduite qui n’est somme tout que bien naturelle. Je me demande si moi-même je résisterai à une créature comme toi… Qui n’appelle qu’a la soumission !
Il a un large sourire chafouin.
- Vous voulez dire que vous pardonneriez ?
- Je l’ai déjà fait… Souviens-toi !
L’épisode de Jacques dans les corridors sombres de la Colombière me revient en mémoire. Mon Maître lui à même offert une coupe de champagne alors qu’il m’humiliait contre le mur du couloir ! ( Cf. Sombres Couloirs)
Je ferme les yeux et tente de remettre en place toutes mes pensées contradictoires. Et moi qui pensais que ce bracelet était là pour me protéger ! Qu’elle gourde je fais! (Le visage goguenard de Kristale m’apparaît furtivement). Quelle outrecuidance ai-je eu de penser un instant que ce bracelet rouge était là pour me dispenser de mes devoirs ! Ce n’est qu’un signal de maîtres à maîtres ! Et moi qui croyais par ma résistance aux soudards défendre l’honneur de Mon Maître... Je ne faisais que déchoir à ses yeux !
Je baisse la tête.
- Ho, Monsieur !… Comme, je suis…
Je ne trouve pas mes mots tant ma confusion est grande !
Pour échapper un moment à mon trouble je me concentre sur ma langoureuse entreprise.
Je me penche en avant et cambre les reins. Entre mes cuisses le long bélier de chair et sa tête ivoirine est maintenant suffisamment huilée de ma liqueur de cyprine pour que j’envisage une invitation à se glisser en moi. Ce qui se fait avec une étonnante facilité. Un petit coup de rein appuie mon ventre sur celui de Marc, je pousse sur mes bras tendus pour m’empaler et le gland se fraye un passage entre les lèvres sirupeuses pour venir se loger dans le fourreau brûlant qui n’attendait que lui.
Je pousse un petit soupir de contentement et m’allonge de tout mon long sur la poitrine de mon Maître.

5 avril 2015

Chap. 31. Résistance.

Je voudrais faire un pas en arrière mais mon dos cogne contre le mur de la cellule. Impossible de fuir. L’homme tatoué me contemple avidement comme un fauve venant d’acculer sa proie et sûr de son festin à venir. Je baisse les yeux. La verge encore luisante des sécrétions d’Ange qu’il vient de forcer  est tendue vers mon ventre. Instinctivement je resserre les cuisses.
Il faut que je réagisse !
Je me redresse et lève le menton en un geste de défis.
- Vous n’avez pas le droit !… Je… J’ai le bracelet rouge !
Sous le coup de l’émotion, j’ai la voix éraillé d’une petite fille qui implore désespérément. Pas vraiment de quoi impressionner les deux soudards. Pourtant je sens un flottement dans leur détermination. Le tatoué fait la moue, lance un regard rapide à son acolyte comme pour y chercher une approbation. L’autre hausse les sourcils dans une mimique d’incertitude.
Il revient à moi. Sa main gauche se referme sur mon sein droit et son pouce en caresse le téton qui durcit impudiquement.
Il me sourit.
- Pour avoir un joli petit lot comme toi au bout de ma queue… Je suis prêt à tout risquer ma chérie !
Il s’avance. Son sexe moite se colle contre mon ventre. Mes reins se plaquent contre le mur, je tente d’échapper à l’odieux contact. Ses doigts s’affairent fébrilement sur mes tétons durcit. Son visage se penche sur moi et ses lèvres cherchent les miennes. Dans un réflexe je détourne le visage. Son baiser s’écrase sur mon oreille et se prolonge sur mon cou.
Que l’on puisse me prendre sans l’autorisation de Mon Maître m’est insupportable ! Tout mon être, tout mon corps se révulse et se révolte. Je plaque mes mains contre les moellons de pierre. Je voudrais me fondre et disparaître dans ce mur sur lequel me plaque mon agresseur.
Mes yeux s’embrument de larmes. Je parviens à murmurer un "non" plaintif… Je ne veux pas !
Je dois me battre, résister !… Je le dois à Mon Maître, à Marc !
Je hurle.
- Mon Maître va savoir !
La pression se relâche. Je profite du moment d’hésitation de l'homme pour me détendre et d’un bond glisser par-dessous son étreinte. Je me lance vers la porte en bousculant son acolyte qui ne réagit pas. Je crois même deviner un mouvement de retrait pour me laisser passer. A peine ma main pousse-t-elle la porte qu’une violente douleur me vrille le cuir chevelu et me tord la nuque vers l’arrière. L’homme vient de me saisir par les cheveux et me tire violemment vers le bat-flanc. Dans un même mouvement il me pousse férocement sur la banquette. Aveuglée par la douleur et la brutalité de l’étreinte, je perds mon équilibre et m’étale de tout mon long sur la couchette.
Je porte mais deux mains sur mon crâne, sur la brûlure qui s’étend jusque sur mon cou. J’ai l’impression qu’il m’a arraché une partie du cuir chevelu.
Mon agresseur me surplombe de toute sa masse, son visage est congestionné par l’effort et la fureur. Sous mes yeux sa verge gonflée de désir est tendue vers moi, menaçante. La peur me submerge, je sais que je ne peux pas lutter que je finirais par ceder à cette violence et pourtant je ne veux pas abaisser mes défenses. Instinctivement, je me recroqueville en chien de fusil, le dos appuyé contre le mur. Ultime tentative de barrer l’accès aux orifices qu’il convoite pour soulager son désir. Ses mains glissent sur mes hanches, mes épaules, cherchant une prise pour me retourner. Je me débats en me tortillant en battant des jambes et en hurlant mon refus une nouvelle fois. N’arrivant pas à ses fins, il s’agenouille sur la couchette et tente de forcer le verrou en glissant un genou entre mes jambes. Sa main se glisse entre mes cuisses entrouvertes et ses doigts s’insinuent vers ma vulve progressant lentement mais surement vers le passage étroit tandis que je me tortille de plus belle et tente d’échapper à l’ignoble caresse.
Peine perdue. Il finit sur les derniers centimetres par  déverrouiller violemment mes lèvres humides en fermant sa main en un poing  et la projetant en un puissant bélier au majeur tendu qui me pénètre profondément d’un seul jet.
Un voile rouge passe devant mes yeux. Mon corps se détend comme un arc, de tous ses muscles et j’émets un cri rauque de bête blessée.

11 mars 2015

Chap. 30. Retour en cellule.

La résistance d’Ange est vite retombée.
Résignée, elle ne se manifeste plus maintenant que par quelques sursauts et protestations étouffées, noyées dans sa respiration syncopée. Par moment ses mains battent l’air en un puéril appel à l’aide, mais reviennent vite se ranger dans son dos. Sa bouche subit avec héroïsme les assauts répétés de l’homme, sa tête venant buter régulièrement entre mes cuisses ouvertes, rythmé par le balancement que lui imprime l’homme solidement accroché à mes hanches.
J’attends passivement que le plaisir vienne et nous délivre enfin de son étreinte. Ange en a reçu les hommages avec dignité lorsque les reins de son tortionnaire se sont tendus et que son visage s’est déformé sous la jouissance tandis que ses mains me broyaient la taille. J’ai su alors qu’elle recevait au fond de sa gorge la semence dont l’homme aurait voulu me récompenser.
Un moment de latence ou tout se fige.
Notre persécuteur achève de s’épancher entre les lèvres de la jeune fille tétanisée qui de ses mains rabattues dans le dos a trouvé une de mes chevilles à laquelle elle se cramponne désespérément comme à une planche de salut.
La pression des mains de l’homme sur mes hanches se relâche. Il fait un pas en arrière, libérant du même coup Ange de son bâillon de chair dans un bruit de succion glaireux. Elle bascule immédiatement vers l’avant ses deux mains amortissant le choc avec le sol et se met à éructer pour chasser de sa gorge la liqueur amère que l’homme venait de lui déposer. Tout son corps s’agite de soubresauts sous l’effet de ses violentes quintes de toux entrecoupés par le son bruissant de sa respiration forcée, émettant un gargouillis rauque entrecoupé de pleurs.
Elle reprend enfin son souffle comme une noyée retrouve l’air après avoir pris la tasse.
Comme si un interrupteur venait d’être baissé, le tortionnaire d’Ange se désintéresse brutalement de moi.
Sans même me regarder, il me désigne du pouce à ses sbires.
- Remettez-moi çà en cellule !
Les deux hommes ont les yeux qui s’allument en me détaillant de la tête aux pieds.
L’un deux, l’homme tatoué, lance, interrogateur.
- Et … On peut ? …On peut la…
Il le coupe rageusement, sous le coup de la frustration
- Cela ne me regarde pas … C’est votre problème !
Je comprends en un instant que mon sort va basculer. Je tressaille et cherche son regard. Il ne faut pas qu’il me laisse seule avec ces hommes.
Une peur intense me saisit. Je vais pour protester et j’ouvre la bouche mais aucun son n’en sort. Les deux hommes se  saisissent des mes poignets et me tirent sans ménagement vers le corridor ou s’alignent les cellules.
L’homme tatoué semble le plus pressé. Il avise le premier des cachots et en ouvre violemment la porte me propulsant au milieu de la pièce. Je manque me cogner contre le mur de pierre, j’amortis de mes deux mains. Dans un éclair je perçois le bracelet de cuir rouge qui pend toujours à mon poignet.
Non ! Ils ne peuvent pas ! Ils n’ont pas le droits !
Le lacet rouge me protège. Mon Maître me l’a certifié !
Dans un sursaut je me retourne pour faire face.
Les deux hommes sont entrés à ma suite et ont refermé la porte derrière eux.

22 février 2015

Chap. 29. La chute de l’ange.

- Amenez-moi donc la brailleuse !
Son ton ne souffre pas de discussion. Les deux hommes traversent la pièce en traînant Ange avec eux. Ils la présentent en la projetant en avant. Elle vient presque se cogner à nous en titubant. Ses cheveux sont en bataille, ses joues mouillées de larmes, elle renifle bruyamment en continuant de gémir.
Son attitude m’interpelle et me met mal à l’aise. Est-elle vraiment ici de son plein gré ? Son collier de cuir blanc la désigne pourtant bien comme une soumise novice. Mais est-elle vraiment consciente des épreuves auxquelles elle pouvait être astreinte ? Elle, ou son Maître ? Ou bien est-ce que cela fait partie d’un jeu qu’elle joue à merveille ? Je me rappelle Stéphanie et sa facilité à interpréter la vierge effarouchée en connaissant parfaitement l’effet excitant que peut provoquer ce type d’attitude sur les Maîtres ! Pour Ange le rôle de la Jeune Fille en Détresse est certainement la posture de soumission qu’elle a choisie. Cette idée me rassérène ! Après tout le prénom d’Ange n’est certainement pas choisi au hasard.
En tous les cas les soudards n’en ont cure ! Pour eux, toutes personnes trouvées dans les geôles de la bâtisse sont autant de jouets qu’ils peuvent utiliser pour combler leurs désirs de la manière qui leur convient.

D’un geste rapide l’homme me lâche abandonnant la caresse onctueuse et se saisit du visage d’Ange lui tordant la bouche de son pouce et son index.
- Vous ne savez donc pas comment faire taire cette pleurnicharde les gars ?
Il enfonce profondément son pouce dans la bouche de la jeune fille. Elle a un haut le cœur et tente instinctivement d’éructer l’intrus.
- A genoux !
Le ton autoritaire, presque hurlé, semble tétaniser Ange. Elle roule des yeux comme si elle cherchait une échappatoire. Il ne faut pas être grand clerc pour deviner ce que l’homme allait exiger d’elle. Comme elle tarde à s’exécuter l’homme tatoué fait un pas en avant, l’empoigne fermement aux épaules  et pèsent sur elles de toutes ses forces. Anges plie les genoux et se retrouve au sol les jambes écartées son visage tourné vers nous dans une dernière supplication. Sa cuisse s’appuie sur mon mollet et je frissonne à son doux contact. Sans un mot mon tourmenteur ôte son pouce de la bouche de la jeune fille et me saisie par les épaules y laissant la trace chaude et humide de la salive d’Ange. Il me déplace avec un sourire, presque avec douceur, me disposant derrière elle. Mon ventre touche sa tête et ses cheveux blonds se mêlent à ma toison rousse.
Prenant son temps l’homme dégrafe la braguette de son pantalon.
Mon regard se porte vers Estelle qui s’ébat dans l’ombre.
- Aaah non !… Tu regarde ma belle ! Tu vas regarder ce que j’aurais aimé faire avec toi…
Puis se tournant vers ses deux complices.
- Voilà comment on fait taire une petite piailleuse, les gars !
Et sans autre forme de procès présente son sexe tendu à la bouche de la jeune fille. Ange a un mouvement de recul sa tête se blottissant contre ma vulve comme si elle voulait y chercher refuge, puis acculée et estimant qu’elle ne pourra échapper à l’odieuse caresse que l’homme veut lui imposer, elle revient vers l’avant. Elle ne proteste plus lorsque le gland turgescent se pause sur ses lèvres. Vaincue, résignée, docilement elle entrouvre la bouche.
De ma position dans un étrange raccourcie, je vois le gland disparaître sous le nez de la jeune fille, happé par le visage d’Ange. Ainsi forcée par le bélier de chair l’arrière de sa tête vient cogner contre mon pubis provocant une étrange sensation comme si sa tête devenait le prolongement de mon ventre en une étroite communion. L’homme se saisie de mes hanches et leur imprime un léger mouvement de tangage ce qui a pour effet de presser un peu plus mon bas-ventre contre la tête de la jeune femme la forçant ainsi à engloutir une part conséquente du sexe de son tortionnaire. Elle émet une protestation étouffée lorsque la pression se fait plus forte. Mais l’homme n’y prête aucune attention et semble bien décidé à se rapprocher encore de moi. Comme s’il voulait me pénétrer en passant outre les gémissements d’Ange qui se font plus pressant. Sa tête n’est bientôt plus qu’un coussin de cheveux blond séparant mon bas ventre de celui de l’homme et je devine que celui ci s’est enfoncé entre ses lèvres jusqu'à la garde. Ce que confirme  les spasmes désespérés du corps de la jeune fille en proie à l’étouffement et qui dans un sursaut cherche à se relever. Mais ses efforts sont vains, coincée qu’elle est, dans l’étau de chair de nos deux corps.

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