Chap. 28. Le cri de l’ange.
Je me retiens de faire un pas en arrière lorsque l’homme arrive à ma hauteur. Je baisse la tête un peu plus et fixe obstinément le sol détournant le regard. Surtout ne pas le provoquer !
Sa main gauche s’empare de mon menton et me force à lui faire face.
- Fais pas ta mijaurée ! Je sais que si tu es là, c’est que tu es une petite chienne obéissante…
Il a un bref coup de menton vers l’arrière désignant les corps qui s’agitent dans l’ombre.
-… Comme tes deux copines là !
Comme pour le contredire Ange pousse un cri aigu. Instinctivement je porte mon regard vers le fond de la salle. Dans la pénombre je distingue son corps écartelé sur la table de pierre. Un des hommes lui tien fermement les poignets relevés au-dessus de la tête tandis que l’autre, l’homme au torse tatoué, maintenant entièrement nu, campé fermement entre ses cuisses, ses mains crispés sur ses hanches vient visiblement d’en forcer les faibles défenses.
Je frissonne. Un courant froid me hérisse la nuque alors que dans un même temps une chaleur intense monte de mes reins. J’ai une envie sourde de fuir et pourtant mes pieds sont comme soudés au sol.
Je comprends que ces hommes sont là pour çà… Pour parfaire notre humiliation. Pour nous faire comprendre que nous ne sommes que des objets de plaisir entre leurs mains et qu’il nous faut accepter notre place. Bien sûr qu’il a raison, ma nudité et mon collier témoignent de ma soumission. Mais plus encore ma posture de parfaite docilité.
Tout en continuant à me maintenir le menton sa main droite se pause délicatement sur mon sein. Son pouce en effleure le mamelon dont la pointe réagit immédiatement.
Il a un sourire de contentement.
- Tu vois, en plus tu aimes çà ! Je suis sure que la petite chatte est trempée !
Je ferme les yeux tandis que sa main quitte la pointe durcie pour se promener nonchalamment sur mon ventre. Il s’attarde un instant sur mon nombril comme s’il cherchait son chemin puis ses doigts glissent sur ma peau vers l’orée de la toison rousse qui orne la source qu’il convoite.
Il hésite. L’interdit du bracelet rouge semble retenir sa main. Il joue avec ma toison, en roulant les poils du duvet entre ses doigts, comme pour en éprouver la douce texture.
Un nouveau cri d’Ange, puis un autre, suivi d’un gémissement qui se termine par un glapissement de douleur. Je n’ose plus regarder.
Comme par accident, un doigt fureteur vient se glisser sur mon clitoris. Je ne peux retenir ma nature. La caresse forcée déclenche une vibration sourde qui flambe entre mes jambes embrasant un peu plus mes reins. Je sursaute imperceptiblement et l’homme à sentit ma réaction. Son majeur devient plus inquisiteur et lisse lentement ma fente entrouverte qui se glace d’un sirop tiède trahissant l’excitation qui monte.
Je maudis ce corps qui obéit à l’odieuse caresse faisant fi de ma répugnance. Je suis sur le point d’abaisser mes défenses mais dans un dernier sursaut de refus ma mâchoire se crispe et je me hisse sur la pointe des pieds tentant d'échapper à la pénétration qui, je le sais, ne va pas tarder.
De nouveau Ange supplie dans un glapissement aigu.
Cela déclenche des rires rauques. Mon tourmenteur sourit. Son geste se fige.
Il lance, ironique.
- En tout cas ta copine à vraiment l’air d’aimer !
Tout en maintenant sa main entre mes jambes il se tourne vers le bruyant trio et émet un sifflement strident qui interrompt leurs ébats.
- Amenez-moi donc la brailleuse !