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Les Carnets d'Emilie

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Les Carnets d'Emilie
Les Carnets d'Emilie

Le dressage d'une oie blanche.
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28 juin 2007

Chap 5. Badinage.

Seduction_2Elle est là… Je me rappelle notre baiser d'avant-hier. Un peu gauche, je ne sais pas comment réagir. Je suis comme paralysée lorsque qu'elle s'avance vers moi. Elle ne m'embrasse pas. Avec un large sourire, sans un mot, elle m'invite d'un signe de la tête à monter Dakota. D'un mouvement souple elle enfourche Danseur. Deux coups de talons et nous voici parties. Je la suis à une longueur derrière. Elle pique un galop à travers les prairies et les vergers du Jonquet, à la même allure nous gagnons le bois qui jouxte le château d'eau. Sans ralentir nous nous enfonçons sous les frondaisons. Au beau milieu d'une clairière ensoleillée, d'une brusque embardée, Carole stoppe net Danseur et met aussitôt pied à terre. Je l'imite et reste accrochée aux rênes de Dakota. D'un pas décidé, le visage radieux, elle me rejoint d'un pas vif, et sans me laisser le temps de protester prends mon visage dans ses mains. Mon Dieu… Mon cœur s'arrête lorsque nos lèvres se rencontrent … Sa langue se fait insistante, insidieuse. Elle pèse sur moi de tout son poids. Mes jambes flageolent, je lâche les rênes de cuir et cède mollement sous la pression. Nous nous retrouvons couchées, enlacées, aux pieds de Dakota qui s'est mis à brouter paisiblement, indifférent à la scène.
Poupée de chiffon, je chavire et j'aime ça. Je réponds maladroitement à ses baisers, passe mes doigts dans ses cheveux odorants. Ses mains s'égarent sur mon corps. J'ai un dernier réflexe de défense en tentant mollement de repousser ses caresses, murmurant un "Non" assourdi. Cela ne l'arrête pas, d'une main assurée elle immobilise mes poignets au-dessus de ma tête et de l'autre soulève mon sweat-shirt. Ses doigts sur ma peau qui gambadent et explorent ma poitrine se glissent sous la fragile barrière de mon soutien-gorge de coton gagnant mes seins qui se durcissent sous les caresses, malgré moi. Et ce baiser qui se prolonge, cette douceur qui perdure ! Je ne lutte plus. Vaincue, je me laisse conduire. Je me détends, Carole relâche sa prise sur mes poignets. D'un geste vif elle retrousse mon sweat sur le haut de ma poitrine. Elle quitte ma bouche pour mon ventre dénudé. Elle me lâche les mains et saisit mes hanches, sa langue glisse sur mon nombril. Ma vision se trouble, je mords mon poing fermé pour ne pas gémir, je m'abandonne… Sauvez-moi !

**

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26 juin 2007

Chap 4. Absence.

Aujourd'hui Carole n'était pas là. Lorsque je suis passée ses parents m'ont dit qu'elle était allée voir ses amies…
Ses amies ?
Ah oui ! Ces filles un peu snobs, une sorte de club.Bien que les maisons jouxtent le haras nous nous fréquentons à peine… Je suis trop jeune il paraît !
J'ai la gorge serrée… Un sentiment de vide... De la jalousie ?
Le baiser d'hier ? Etait-ce un jeu ? Etait-ce sérieux ? ,…
Je doute et je m'angoisse.
Je l'ai peut être mal interprété, c'était peut être simplement un baiser d'amie !
Non, non, c'était trop ardent…Trop intime.

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25 juin 2007

Chap 3. Séduction.

Je sais que cela devait arriver, en fait, je sais qu'au fond de moi je l'attendais. Malgré cela j'ai du mal à me rendre compte de ce qui s'est passé.
Nous avons occupé notre après-midi ensemble. Balades, flâneries, jeux, rires, Carole toujours aussi espiègle, un papillon qui tourne autour d'une fleur. Au moment de nous quitter, une embrassade qui dérape, nos lèvres qui s'effleurent, un moment de confusion et mon cœur qui saute un battement. Le temps s'arrête pendant que nos regards surpris se croisent, et que l'espace se réduit autour de moi. Cet effleurement intime me paralyse. Carole a perçu mon trouble, elle sourit, semble réfléchir un instant puis dans une vive impulsion me saisit le visage et colle ses lèvres contre les miennes. Sa langue bute contre mes dents s'insinue et les entrouvre facilement. La surprise est telle que je ne réagis pas. Au contraire j'entrouvre un peu plus la bouche et ferme les yeux. Je laisse sa langue chercher la mienne. Mes pensées se figent et s'engourdissent. J'ai l'impression que l'univers entier est concentré sur nos lèvres jointes. Plus rien d'autre n'existe. Un baiser sitôt donné, sitôt abandonné. Elle relâche son étreinte sur mon cou me repousse doucement. Avec un sourire en coin et un regard de coté, elle s'en retourne sans un mot. Je la regarde s'éloigner, me laissant pantois, dans une confusion d'esprit qui me laisse sans voix Je ne sais pas ce qui se passe, ma poitrine qui cogne, la tête qui tourne. C'est agréable et effrayant en même temps. Quand elle disparaît au détour du chemin je m'entends bredouiller à voix basse, pour moi-même.
- Au revoir Caro… A demain !
Toute la soirée j'ai été ailleurs, impossible de faire le tri dans mes pensées, mes sentiments. Mais j'ai gardé le goût des ses lèvres fraîches sur les miennes jusque tard dans la nuit.

Seduction

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24 juin 2007

Chap 2. Carole.

CaroleLa saison est bien entamée. Hier, lors d'une promenade au couchant, j'ai vu de la lumière sur les coteaux du Hamel. Ils sont Là…Elle est Là ! Carole est arrivée pour ce nouveau printemps…Comme une hirondelle. Impatiente, ce matin je suis descendue au haras de très bonne heure. J'ai pansé Dakota, fébrilement je l'ai sellé et je suis partie vers Le Prieuré d'un trot rapide.
Je la retrouve enfin ! Six mois d'absence c'est trop long. Carole c'est "The" copine, la mienne à moi, une communion unique. La grande sœur que je n'ai pas eue. Pas besoin de parler pour se comprendre. Carole c'est, à mes yeux à peine sortis de l'adolescence, la maturité. Une vingtaine d'année, un charme fou et une vivacité d'esprit qui me transporte. Une petite demi-tête de plus que moi, des yeux vert de chat fou, un corps qui fait tourner les têtes des garçons et des hommes du village. Celle que tout le monde aimerait avoir comme amie. Mais elle n'en a cure, elle mène sa vie comme son cheval, Danseur, d'une main ferme et décidée, autoritaire. Une autorité qui me guimauve parfois. Nos retrouvailles ont été chaleureuses après une année universitaire intense cela fait du bien de reprendre nos marques.Ballade

Nous avons passé l'après-midi en balade à cheval, côte à côte parlant à se saouler, enfin… Surtout moi ! Elle écoutait joyeusement de tout son être. Bien sûr nous avions échangé un nombre incalculable de courriels et de propos électroniques. Mais cela n'était rien en comparaison de la savoir près de moi.

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22 juin 2007

Chap 1. Émilie.

Emilie

L'insouciance a été ma vie, jusqu'à maintenant.
Fille unique et aimée, un physique agréable, pas très grande, mais une silhouette déliée. La douceur angevine et la détermination irlandaise de mes ancêtres sur le visage. Un visage encadré par de longs cheveux mordorés où percent deux grands yeux noisette. Plutôt en avance pour mon âge, je suis des études de lettres à Paris. Une passion donc pour les livres et surtout, depuis peu, ceux de l'enfer des bibliothèques.
Mes parents sont propriétaires d'un haras dans les moelleux paysages du Calvados. C'est là que je me ressource chaque été et long week-end.
C'est aussi là que commence cette histoire. Il ne pouvait en être autrement tout était en place, on n'attendait que moi. Et comme on dit, toutes ressemblances avec des lieux et personnes existantes ou ayant existé ne sont pas tout à fait fortuites…
Puisque c'est mon histoire !

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19 juin 2007

Chap. 14 - Épilogue.

Depuis l'aire d'autoroute je contemple les voitures qui filent sur l'asphalte dans un chuintement assourdi. Beaucoup vont vers le nord, vers Paris j'imagine. Quelques-unes descendent vers le Sud, … Le Sud ! Mon cœur enfle dans ma poitrine et ma gorge se noue. Je suis partie ce matin vers huit heures, il m'attendait sur le parking à côté de ma voiture. Une simple étreinte un baiser sur le front. Une simple parole assourdie, "Va ! … Prends soin de toi ! ". Mon cœur qui s'emballe une envie de pleurer que je refrène. Je mets le contact et m'engage lentement sur la route. Sa silhouette disparaît de mon rétroviseur au premier virage. Pour couvrir mon émotion j'enfonce une cassette des Cocorosie et pousse le volume de l'autoradio …
Appuyée sur le toit de ma voiture je sirote un peu du café contenu dans le gobelet de plastique, il est infect, mais son odeur me ramène à mes quinze derniers jours. J'ai commencé cette aventure comme une gamine avec mes rêves, mes fantasmes, de la bravade aussi. J'en reviens femme. Sure de mes désirs, de mes envies. Et pourtant quel est ce flottement que je ressens en moi. Je repars vers mon train-train quotidien! Comment après cela vais-je pouvoir reprendre une vie normale ? Comment regarder les gens qui m'entourent et s'agitent sans les prendre pour des pantins vivant dans l'illusion du bonheur ? Comment prendre au sérieux les jeunes courtisans ridicules qui chaque jour à la fac font le beau devant mes yeux noisette et mes cheveux auburn, me prenant pour une mijaurée qui à tout à apprendre… Si ils savaient ! Lourd est mon secret, léger mon esprit lorsque j'y pense.
Le ciel est gris de plomb, le défilement des voitures assourdissant. Je porte la main à mon cou. Je palpe le collier de cuir et d'acier qu'il m'a offert et qui me rattache à lui. Mes yeux se brouillent et je ne retiens pas mes sanglots. Une voiture passe au ralenti devant la mienne. Le conducteur se tourne vers moi et me sourit. Je détourne le regard, cache mes larmes et m'engouffre dans ma voiture refermant la porte sur moi, me mettant à l'abri des bruits extérieurs.
Je m'effondre sur le volant. Je veux faire demi-tour ! Repartir. Revenir à lui, m'agenouiller devant lui et le supplier de me garder pour l'éternité. J'ai encore tellement à apprendre, à vivre. La pensée que Kristale est près de lui, la vision de ses modèles qui l'entourent en d'incessantes demandes. La pensée même qu'il travaille peut-être déjà avec une autre dans le vaste atelier me tord le ventre. Je me sens abandonnée, seule au monde et je m'en vais retourner dans ce monde d'incompréhension et incompréhensible.
Ces deux semaines défilent devant mes yeux embués. Tout ce que j'ai livré ici, bien sûr ! Mais aussi les discussions passionnées sur l'art et Son travail. Le fou rire incoercible au restaurant. Les longues, très longues, séances de travail. Les moments d'intenses communions et les incompréhensions. Jamais je n'ai vécu des moments d'une telle intensité. Mais il est vrai que ma vie ne fait que commencer.
En fait, elle va se prolonger d'une manière inattendue. Elle va se prolonger à travers une œuvre commune. De la même façon qu'il fait intervenir ses modèles sur la matière même de ses œuvres Il m'offre de participer à un projet qui lui tient à cœur. Un projet mainte fois commencé et mainte fois abandonné. Une œuvre qui attendait son initiatrice. Une œuvre qui mêle à la fois ma vie, la sienne, nos expériences et nos fantasmes en un mélange indiscernable à l'instar de ses toiles. Cette pensée me redonne un souffle de jubilation, qui balaye les lourds nuages tournant dans ma tête.
Je me relève du volant, sèche mes larmes et caresse de la main la pochette rouge posée sur le siège passager. Un synopsis sur lequel nous avons passé de longues heures. Je remets ma ceinture tourne la clef de contact. Lentement je m'engage sur la bretelle d'accès. Et avant de prendre mon élan sur le long ruban de bitume qui remonte vers le Nord, comme pour me rassurer, je jette un coup d'œil rapide à la pochette rouge sur laquelle est écrit en gros, au feutre noir,...
"Les Carnets d'Émilie".

17 juin 2007

Chap. 13 - L'aube de cristal.

Je parviens à l'étage et m'engage dans un couloir bordé d'une série de portes peintes dont une est entrouverte. Une lumière sourde en parvient. Je pousse la porte. Comme tout le reste de la maison la pièce est coquette, arrangée avec un goût certain. Des murs de pierres multicolores mettent en valeur un système de poutres de châtaignier. Un sol de parquet patiné par le temps et l'usage. Aucune armoire, une porte dérobée doit mener à un dressing une autre à un cabinet de toilette. Seul, adossé à un mur, un immense lit de bois sombre sculpté. Et sur ce lit un couple nu. Kristale nonchalamment étendue, largement écartelée, les bras ramenés au dessus de la tête, gémissante et cambrée au delà du possible sous l'étreinte de mon Maître qui la possède vigoureusement. L'image me tétanise. Une bouffée de jalousie me bouleverse. Mais je ne peux m'empêcher d'admirer Kristale ainsi abandonnée. Sa peau légèrement halée luit sous le faible éclairage, ses cheveux étalés comme un soleil sur les draps mauves. Un ventre plat qui se contracte en rythme sous les coups de boutoir. Une poitrine orgueilleuse qui commence à s'alourdir, la poitrine de la maturité, et surtout de longues jambes galbées qui prennent fermement appui sur le bord du lit. Elle n'a pas quitté son collier de cuir ce qui fait resurgir en moi l'incompréhension de cette situation. Maîtresse ou soumise ?
Le parquet craque un peu. Leurs visages se tournent vers moi. Durant un bref instant je me demande si je dois les laisser seuls. Je baisse la tête pudiquement et je m'apprête à faire un pas en arrière vers la porte. Comme une enfant trop curieuse prise en faute !
- Viens là. Dit Marc en tapotant les draps à côté d'eux.
Timidement je m'approche et monte sur le lit en bataille. Ils ont cessé leurs ébats. Mais mon maître est toujours solidement enfoncé en Kristale. Je ne peux m'empêcher de glisser un regard gêné sur sa vulve empalée.
- Alors tu manque à tes devoirs ! ... Continue-t-il d'un ton sévère.
Mon dieu ! Toute à ma réflexion et à ma fascination, je viens de m'apercevoir que je me suis assise paresseusement sur le lit les jambes repliées sous mes fesses. Immédiatement je me mets à genoux, les cuisses largement écartées, les mains dans le dos, je baisse la tête. Mes genoux touchent le flanc de Kristale qui pose une main sur ma cuisse et me sourit.
Il entame sous mes yeux quelques battements lents et profonds entre les cuisses de Kristale. Mon trouble est intense. Il me jette un regard de côté et sourit. Cela fait-il partie de mon humiliation ? Me réduire au simple état de voyeuse ?
Constatant mon émotion il tend la main vers moi, me saisit par les cheveux et me penche sur le ventre de Kristale.
- Il faut que tu vois de plus près ! Lâche-t-il.
Ma joue entre en contact avec le ventre brûlant de Kristale. Le visage tourné vers son entre jambes, effleurant sa vulve de mes lèvres, je me noie dans son odeur épicée. Une main onglée se pose sur ma nuque et l'autre court sur mon dos, mes fesses. Quelques va-et-vient juste sous mon visage et le piston de chair émerge, luisant de liqueur, du doux fourreau de la blonde pour se poser sur mes lèvres proches. J'avais deviné qu'en me plaçant ainsi il m'exposait à de tels excès. En hésitant j'entrouvre la bouche et ferme les yeux, passive. Il s'engouffre entre mes lèvres et je retrouve le goût acidulé du ventre de Kristale tout en absorbant le sexe de mon Maître. De nouveau quelques va-et-vient entre mes lèvres et il quitte ma bouche pour retourner pénétrer le ventre moelleux de Kristale. De nombreuses fois il va ainsi passer du sexe ruisselant à ma bouche. De nombreuse fois je vais subir cette extrême humiliation à n'être que le succédané buccal du sexe d'une femme. A cette étrange roulette russe c'est le ventre de Kristale qui a gagné arrosé par la jouissance de mon maître. Il jouit au plus profond d'elle, alors qu'elle s'arque et crispe ses mains sur ma nuque me plantant ses ongles dans la peau.
Un long moment se passe ou je n'ose bouger et pendant lequel nous reprenons notre souffle.
Il se retire de Kristale et se lève. Dans le même mouvement il me saisit par les cheveux m'obligeant à me relever avec lui. Il se colle contre mon dos. Je sens sa verge humide contre mes fesses. Il me tord un bras dans le dos tandis qu'il pèse sur mes épaules m'obligeant à me mettre à genoux face à Kristale. La pression s'accentue et mon visage se rapproche de l'entrejambes de la blonde, cet entrejambe qu'il vient d'honorer de sa semence. Je ne résiste pas, je n'ai pas envie. Je me laisse guider comme une poupée sans volonté. Je ferme les yeux lorsque mes lèvres touche la fente béante d'où s'écoule un liquide blanchâtre. Sa voix à mon oreille qui murmure.
- Lèche, … Nettoie avec ta bouche !
Il faut croire que tout ce que j'ai accepté a annihilé ma conscience. Il ne m'est même pas venu l'idée de protester. Pire je n'ai pas trouvé cette demande répugnante, comme je l'aurais fait certainement il y a quelques jours. Mais je l'ai fait comme une preuve de soumission absolue. Il faut croire que la journée que je viens de passer a aboli toute raison en moi. J'ai bu à cette source d'amour. Comme dans un rêve j'ai lapé l'hommage fait à Kristale mêlé de sa propre liqueur. Effaçant de ma langue et de mes lèvres le passage de mon Maître dans ce sexe qui n'est pas le mien.
Dois-je décrire la suite, et les extrémités auxquels ils m'ont livrée ce soir là… Avec mon plein consentement ? Peut être ! … Mais je ne le peux pour l'instant !
Toujours est-il que tard dans la nuit je me suis endormie entre leurs bras avec une sensation de sécurité et de plénitude que je ne me serais pas cru capable d'éprouver.

Le soleil se lève, la douce chaleur de ses rayons caresse mon corps endolori. J'entrouvre les yeux. Dans un brouillard lumineux je vois Kristale allongée à côté de moi appuyée sur un coude qui m'observe, un sourire en coin. Elle est totalement nue et ne porte plus son collier. Je m'étire et réponds au sourire. La porte de la chambre s'ouvre. Il entre avec un plateau à la main, … Du café. La chaude odeur achève de me réveiller. Il est habillé et s'affiche en serveur stylé une serviette sur le bras. Cela me fait sourire intérieurement. Encore son sens du contraste! Nous partageons en silence une tasse de café à la délicieuse saveur de tabac. Kristale entreprend d'enlever mes bracelets de cuir. Lorsqu'elle se penche pour ôter mon collier je jette un regard interrogateur à mon Maître. Il ne dit rien. Le collier tombe. Etrange comme je me sens encore plus nue ! Les mains de Kristale massent mes poignets et passent sur mon cou comme pour en effacer les traces. Elle me caresse la joue, se penche sur moi et, … Nos lèvres se joignent. Sa langue chaude au goût de moka s'insinue entre mes lèvres et s'enfonce à la recherche de la mienne. Je réponds au baiser timidement d'abord, puis je m'enhardis. De nouveau je me laisse aller à la douceur. Nos mains s'égarent deviennent fébrile. Un élan irrépressible, passionné, me colle contre sa peau, nos corps se joignent, nos jambes s'emmêlent. Je me noie dans sa douceur…
Libres et sans contraintes nous avons fait l'amour sous les yeux de mon Maître qui discrètement, comme pour ne pas nous déranger, s'est reculé dans l'ombre de la chambre…

 

17 juin 2007

De Marc

Comme il m'a dit une fois, "Mon art est souvent en contradiction avec mon sens moral, … Donc avec le tien et de beaucoup d'autres".
Marc exerce son art avec talent dans un magnifique village du sud de la France. Je ne vais pas raconter ici toute son histoire. Contrairement à moi, il se rit de l'anonymat et vous pourrez facilement trouver, si cela vous intéresse, tous les renseignements le concernant en tapant son nom sur Google. Et même le rencontrer. C'est ce que j'ai fait cet été 2006 et qui m'a amené à cette entreprise folle que sont les Carnets d'Emilie. S'il a refusé tous liens ou énoncé direct dans ces lignes de son nom ou de son site c'est pour me protéger et protéger la relation qui nous lie. En dehors des illustrations qu'il me fournit régulièrement il interviendra très peu sur ce Blog.
Mais revenons à son art! Etrange mélange de douceur et de violence ou ses modèles ont une implication totale dans la création de ses œuvres. Je le sais pour en avoir fait l'expérience et j'attends avec impatience les premières grandes réalisations sur lesquelles j'ai contribué ! "Je travail à la limite" et c'est ce que j'ai éprouvé. Nous avons, vous le constaterez vous-même, souvent franchit cette limite ! D'autres s'y sont essayées et ont reculé. Ce n'est pas dans ma nature. Et de cette étonnante union entre l'artiste et son "sujet" j'espère voir jaillir quelques chef-d'œuvre (modestement).
Vous avez déjà apprécié ses photos. Je vous livre ici deux toiles inédites peintes grandeur nature " Pour en augmenter l'impact". Tout d'abords " Noir désir" qui représente bien celui qui a été le mien. Et "L'être et le Néant" qui pour moi explique bien la nature de Marc et de l'interaction qu'il exige de ses "sujets" qui décident d'être ou de retourner au néant de l'anonymat.
Comme sur cette toile, son ombre me suit et me soutient sur ce Blog.

 

13 juin 2007

Chap. 12 - La nuit de Kristale.

Dehors il fait nuit. Le froid vif me transperce. Nous regagnons rapidement l'intérieur de la maison. Kristale nous attend. Elle m'accueille avec le sourire. Comme si rien ne s'était passé cet après-midi ! Elle prend la chaîne de Ses mains et me conduit dans la salle d'eau. Elle m'enlève délicatement la laisse de fer qu'elle dépose sur une tablette, se dirige vers la cabine de douche et fait couler l'eau.
- Rafraîchis toi et viens nous rejoindre au séjour…  Fais vite nous passons à table.
Sa voix est apaisante, sans émotion. Elle sort en me laissant seule. J'enlève mon collier et les bracelets que je pose à côté de la chaîne. Je pénètre sous le jet fumant. Comme l'eau chaude coulant sur mon corps est agréable ! Je frotte avec frénésie pour enlever toutes ces traces invisibles qu'ont laissées les deux hommes sur ma peau. Leurs souillures et leurs souvenirs humiliant glissent sur moi, s'écoulent et rejoignent les égouts.
Une fois séchée je remets le collier et les bracelets de cuir et ose me regarder dans la glace. Je me reconnais à peine. C'est une jeune femme que j'ai en face de moi ce n'est plus tout à fait l'adolescente qui est arrivée la semaine dernière. Derrière ses traits juvéniles une nouvelle détermination transparaît. Je me redresse, je me souris. Mes cheveux mouillés paraissent noirs et ont perdu leurs beaux reflets roux. Pas le temps de les sécher. Je regarde autour de moi, mes vêtements ne sont pas là. J'hésite un moment puis décide de remettre la longue laisse. Je sors nue et enchaînée rejoindre le séjour.
Lorsque je me présente, ils sont déjà à table. Comme je l'avais remarqué en passant devant le séjour pour gagner la salle d'eau il n'y a que deux couverts. Je m'approche et prends la position de soumission. Il me désigne le sol d'un doigt impératif près de la table entre eux deux.
- A genoux !
La chaîne cliquette en s'empilant sur le parquet ciré. J'écarte largement les jambes et me cambre en mettant les mains dans le dos les anneaux de métal froid frôlent et caressent mon ventre. L'odeur du buffet réveille mon appétit, je me rends compte que je n'ai rien mangé ni bu depuis ce matin. Mon ventre se manifeste en grondant bruyamment. Je crispe les abdominaux pour en étouffer le son. Kristale s'en amuse et avec son étrange accent elle s'adresse à Lui en me désignant nonchalamment.
- Je crois que ta petite chienne à faim.
Il sourit et opine du chef. Il se penche vers moi et offre à ma bouche un des petits fours qu'ils sont en train de déguster. Pendant tout le repas et à tour de rôle ils vont se pencher vers moi, me présentant les mets et boissons les plus divers du bout de leurs doigts tout en continuant leur conversation à bâtons rompus. Le repas terminé Kristale nous invite à rejoindre le salon à la banquette de velours rouge et s'éclipse.
Il me donne un dernier verre de vin, le quatrième, je ne bois que dans les grandes occasions et avec méfiance, mais je ne peux refuser.La tête me tourne un peu. Il essuie la commissure de mes lèvres avec une serviette blanche. Et prenant ma chaîne me traîne à quatre pattes vers le boudoir.
Il n'a pas fallu longtemps à Kristale pour se changer. Elle est revêtue d'un magnifique peignoir de soie bleu nuit qui font paraître blanc ses cheveux blonds. Elle porte un collier magnifique que je reconnais comme une de Ses créations. Je m'étonne. Il est de cuir, d'acier et d'argent ouvragé. Plus fin que le mien. Un anneau pend à son milieu. Cet anneau me laisse perplexe. Serait-elle aussi une soumise ? Rien dans son attitude ne peut le laisser deviner.
A son tour mon Maître nous quitte. Kristale en profite pour se servir un verre de brandy au bar proche et vient s'affaler sur le divan écartant dans le même mouvement sa nuisette. Elle est totalement nue. Très belle, une femme dans sa plénitude, sûre de son charme. Un limpide cristal bleu-vert, une aigue-marine je crois, orne son nombril et son ventre est impeccablement épilé. Elle balance mollement le large verre de cognac entre ses doigts. Impudique elle écarte largement les jambes dévoilant un sexe joliment fendu, un abricot lisse orné d'une fente entrouverte ourlée de dentelle rose qui brille d'humidité.
- Approche ! Dit-elle, en tapotant le sofa devant son ventre.
Je suis encore à quatre pattes et je n'ai qu'un mètre à parcourir pour me retrouver face à elle.
- Embrasse-moi !
Je fais mine de me relever et suis brusquement arrêtée par le ton de sa voix.
- Mais non petite gourde, … Embrasse-moi là !
Et elle glisse un doigt sur sa fente rosée. Une vague froide me parcourt le dos. Kristale à vraiment le goût de m'humilier. Je me baisse lentement et approche mon visage de son ventre. Il en exhale un parfum épicé capiteux, une petite perle de liquide laiteux coule de la commissure purpurine. Je ferme les yeux et pose mes lèvres sur la fente humide. J'y dépose un timide baiser puis un deuxième, un troisième. Kristale s'impatiente.
- Ta langue petite garce…Lèche donc comme la chienne que tu es !
Je tressaille sous l'insulte, mais je sais maintenant que c'est son habitude, sa façon de m'éprouver.
Je prends une profonde aspiration pour me donner du courage et sort ma langue pour écarter et fouiller le sexe odorant. D'une main elle accentue ma caresse et plaque mon visage entre ses jambes en s'écartant un peu plus encore. Je m'enfonce un peu plus. Ma langue s'agite maladroitement à l'intérieur de l'orifice au goût saumâtre et acidulé. Je l'embrasse comme on embrasserait un garçon en espérant bien faire. Bientôt un mélange de ma salive et de liqueur de Cyprine me barbouille les lèvres et coule sous mon menton. Kristale me caresse les cheveux pendant que je m'active de mon mieux. C'est dans cette position qu'il me trouve en entrant. Il rit.
- Eh bien tu ne perds pas de temps Kristale !
- Ta petite chienne était impatiente. Rétorque-t-elle.
La bouche occupée je ne peux protester. Je suis mortifiée. J'imagine le spectacle que j'offre à mon Maître, à quatre pattes la tête entre les jambes d'une autre femme.
Le cliquetis des verres dans le bar me signale qu'il se sert lui aussi un verre et il s'assoit à la droite de Kristale.
- Continuez, je ne veux pas vous déranger. Dit-il, d'un ton ironique.
Je dois être rouge comme une pivoine, je sens mes joues en feu. Et pour me perdre, je redouble d'ardeur. Pendant de longues minutes Kristale me guide tout en commentant et en louant à haute voix, pour Ses oreilles et pour parfaire mon humiliation, les progrès de ma langue dans son intimité.
- Allons petite c'est bien, il faut s'occuper de ton Maître aussi !
En disant çà elle me repousse, interrompant mes caresses. La mâchoire me fait mal. La salive mêlée de liqueur mielleuse coule de mes lèvres le long de mon cou, je l'essuie d'une main, comme je peux. Je me tourne vers lui. Aveuglée entre les cuisses de Kristale, je ne l'avais pas vu. Lui aussi il s'est changé et il porte un peignoir de coton blanc. Kristale, en un mouvement fluide, pose son verre sur un guéridon proche, se débarrasse de son peignoir et se laisse glisser au sol à côté de moi. Nous sommes maintenant toutes les deux nues à Ses genoux. Elle me sourit et écarte le peignoir de l'homme. Il est nu en dessous et son membre s'érige fièrement en face de nous. De pudeur je détourne le regard. Ce qui amuse Kristale.
- Allons ne fait pas ta prude. Je sais que tu as déjà goûté !
Elle m'invite à m'approcher en me prenant par la nuque et saisissant le sexe à pleine main le tend vers mon visage. Inutile de résister. Mes lèvres s'arrondissent et englobe le gland turgescent. Elle appuie sur ma tête et m'oblige à avaler une longue part du membre de chair. Son étreinte se relâche. Prenant confiance je commence seule un profond va-et-vient.
- Eh bien Voilà ! … Il suffit de la chauffer un peu cette petite chienne !
Ses mains glissent sur mes fesses et viennent explorer mon entrejambe pendant que j'accélère la cadence. Ses doigts caressent mon clitoris qui durcit immédiatement, mon ventre s'enflamme. Kristale me laisse faire quelques instants puis elle me repousse, m'enlevant le gland de la bouche.
- On dirait que tu y prends goût, … Laisses-en donc pour les copines !
Et sans hésiter embouche le sexe tendu tout en me regardant par en dessous. Sa dextérité est évidente. Il disparaît entièrement dans sa bouche et en ressort luisant de salive, sa langue s'active et butine rapidement la totalité de la colonne de chair s'attardant sur le gland lisse pour l'engloutir de nouveau. Elle ne me quitte pas des yeux. Je suis troublée de voir ainsi l'objet de mes tourments caressé par Kristale. Une pointe de jalousie. Je Le regarde dépitée alors qu'elle continue sa sarabande experte. Il semble ravi de sa prestation. Je me sens stupide et gauche. Je sais que je ne me suis pas montrée aussi habile. Un embarras rétroactif me saisit à la pensée des caresses de novice malhabile que je Lui ai prodiguées. Elle est en train de me donner une leçon et je la déteste pour ça ! Elle finit par le lâcher et le tend vers moi en souriant et s'essuyant les lèvres d'un revers de la main comme après avoir bu à une source. Je reprends ma caresse interrompue et cette fois je m'applique. Je vais lui montrer ce que je peux faire ! Mon enthousiasme est de courte durée. Ses doigts reprennent leur exploration de mon entrejambe et finissent par s'attarder sur mon anus tentant de s'y introduire. Sous l'effet de la surprise je me cabre interrompant une nouvelle fois la fellation. Penaude, je regarde Mon Maître et Kristale à tour de rôle.
Kristale éclate de rire.
- Ah oui… Ton Maître m'a dit que ton cul était vierge !
Je baisse la tête, encore une fois je ne peux m'empêcher de rougir violemment.
Kristale s'adresse directement à Lui.
- Il serait peut être temps de dépuceler ça, … Cher Maître !
Et elle rit de plus belle.
Je ne peux m'empêcher de protester mollement.
- Oh non ! … S'il vous plaît .
Ma voix s'étrangle, Je lance vers lui des regards désespérés. Sans attendre de réponse Kristale se dirige vers un buffet bas et en sort un mousqueton de métal. Elle me saisit les mains, me les ramènent dans le dos et attache entre eux les bracelets de mes poignets. Dans un même mouvement, elle prend la chaîne qui pend à mon cou la tire brutalement vers l'arrière, l'attache elle aussi au mousqueton de mon dos. La tension du collier sur mon cou m'étrangle. Me voici immobilisée. Elle me tire vers elle et replace ma tête entre ses jambes forçant ainsi la cambrure de mes reins. Son parfum entêtant m'envahit de nouveau.
Il nous observe un moment. Prend le temps de siroter un peu de Cognac. Enfin, lentement il pose le verre se lève et vient se placer derrière moi. Encore une fois mes pensées se troublent, je me dédouble. Passive et rebelle à la fois.
Kristale enfonce le clou.
- Ecarte les jambes, …çà va bien se passer.
J'enfouis un peu plus ma tête dans ses cuisses et lui obéit.
Des doigts interrogateurs écartent les lèvres de ma vulve et s'enfoncent en moi. Inutile d'attendre plus longtemps ! Je suis inondée. Il se présente aux portes de mon ventre et me pénètre d'un seul coup, sans ménagement, au plus profond. Cela m'arrache un petit cri de surprise. Quelques va-et-vient. Puis il s'arrête. Ses mains viennent explorer le tour de mon anus, le frôlement de ses doigts sur ma rosette me fait frissonner et pourtant je gémis une protestation. J'ai peur. Kristale resserre son emprise sur la chaîne pour parer à une tentative de fuite. Un doigt, le pouce je crois, force le passage et s'enfonce. Je me mords les lèvres pour ne pas crier ma révolte. Le deuxième pouce rejoint le premier et écarte l'étroit orifice. Ma respiration s'accélère. Je n'ai pas mal mais me sens impudiquement ouverte. Une honte sans nom me submerge. Un liquide chaud tombe entre mes fesses, … De la salive ! De ses pouces il enduit le passage du liquide lubrifiant en le massant longuement. La caresse devient plus douce, moins rêche. Je me détends un peu. Il se retire de mon ventre et pose résolument son gland de marbre sur mon anus. Je tente un dernier gémissement de protestation. Mais rien n'y fera. Il pose une main sur le haut de mes fesses et de l'autre accompagne sa verge qu'il appuie de tout son poids, forçant lentement, mais inexorablement, l'étroit passage. Mon gémissement se prolonge par un cri étouffé. Cette fois il me fait mal. Je me sens distendue à la limite du déchirement. Il me laisse un moment pour que je m'habitue à sa présence et que la douleur passe. Kristale me caresse la nuque pour me calmer. Je sens son gland enserré intimement palpiter en moi et mon cœur battre à mes tempes. Une fois engagé, il lâche la hampe de sa verge et me saisit par les hanches à deux mains. D'un léger coup de rein il progresse un peu plus. La douleur se réveille, je relève la tête et étouffe un cri. Un deuxième coup de bélier plus violent et je crie. Il me défonce littéralement. J'ai l'impression qu'un pieu monstrueux m'empale. Je ne suis plus que souffrance. Mes protestations ne l'arrêtent pas. Il veut en finir. Il tire sur mes hanches et s'enfonce profondément. Mes cris se transforment en hurlement suivi d'une longue plainte entrecoupée de sanglots. Il a fini par s'enfoncer jusqu'à la garde dans mes entrailles. Je sens son ventre contre mes fesses. Je suis forcée, déchirée. Une envie d'expulser l'intrus que je refrène en n'osant bouger et en contractant mon ventre. Un plaisir trouble monte en moi et remplace peu à peu la douleur. Parvenu à ses fins il ne bouge plus et reste enfouit au plus profond de mes reins. Kristale en profite pour relever ma tête se pencher sur moi et lécher mes larmes avant de m'embrasser fougueusement. Elle finit par me glisser discrètement à l'oreille de façon à n'être entendu que de moi.
- Tu aimes petite garce ? … Tu aimes te faire défoncer ?
Toujours ce langage ordurier qui m'insupporte. Je secoue la tête et souffle bruyamment ma désapprobation. Ça la fait rire.
C'est le signal qu'il attend pour se dégager doucement. Je serre les poings, son retrait est aussi mortifiant que sa pénétration. Alors qu'il est au bord de se retirer, il affirme sa prise sur mes hanches et d'un coup violent force de nouveau mes reins. La surprise est totale, la douleur aussi. Je me cambre et hurle. Un deuxième coup de bélier puis un troisième me perforent. Le rythme s'accélère. J'ai l'impression qu'on me fend en deux et pourtant la jouissance monte du plus profond de moi, indescriptible. Je suis submergée par un flot de plaisir et de douleur mêlée. Je ne cris plus ma douleur, mais ma jouissance Mon corps est tendu comme un arc. Une boule de feu électrique crépite sur mes reins court le long de mon dos et éclate dans ma tête, tétanisant mon corps et ma pensée. Tout se brouille, un voile brillant intense passe devant mes yeux, je plonge dans un trou de lumière sans fond, mon esprit s'envole, … Je perds connaissance….
Je reviens à moi entre les mains de Kristale. Elle me sourit presque maternellement.
- Eh bien dis donc ! ... Et bien dis donc !
Elle me caresse les cheveux et semble interloquée.
- Tu nous as presque fait peur !
Je me sens molle, vidée de toute mon énergie. Un ravissement ineffable me fait flotter en dehors de mon corps. Hébétée, je regarde autour de moi. Il n'est plus là, j'entends des bruits dans la salle d'eau.
- Il est parti se rafraîchir, … Tu iras après lui.
Sa voix est devenue extrêmement douce, le changement de ton est des plus frappant. Elle se penche sur moi et entreprend de me détacher, d'ôter ma chaîne. Je fais jouer mes bras endoloris et me lève péniblement. D'une démarche mal assurée je me dirige vers la salle d'eau. Je le croise à sa sortie. Il m'arrête, sans un dire un mot il me prend le menton dans sa main et pose un délicat baiser sur mes lèvres. Je veux répondre mais ma langue rencontre le vide. Il m'a déjà lâché et s'éloigne, montant les escaliers qui gagnent l'étage. Kristale le suit et sans se retourner me lance.
- Rejoins-nous quand tu auras fini !
Une nouvelle douche, fraîche cette fois ci, achève de me réveiller totalement. Sous le jet d'eau salvateur je comprends ce qu'il vient de m'arriver. Une joie débordante gonfle ma poitrine et je ris nerveusement. Enivrée, je prolonge la douche de longues minutes. Il faut bien ça pour refroidir le feu intérieur qui me consume. Je me sèche lentement et je m'aperçois avec étonnement que j'ai oublié de retirer mon collier et mes bracelets de cuir. Cela redouble mes rires, … Ils font vraiment partie de moi ce soir, ces témoins de contrainte. Je jette nonchalamment la serviette éponge sur le sol dans un coin de la salle d'eau et m'engage d'un pas désinvolte sur l'imposant escalier de chêne qui monte à l'étage, …

 

10 juin 2007

Chap. 11 - La cave de Kristale.

Voici plus de deux heures que nous roulons. Nous avons quitté l'autoroute à Lodève et filons vers l'ouest à travers un paysage magnifique qui entretient ma rêverie. Nous nous élevons peu à peu. La route est de plus en plus sinueuse.
Peu après notre départ il m'a désigné la boite à gants. J'y ai retrouvé mon collier de servitude et s'y ajoutaient deux bracelets de la même facture, de cuir et d'acier. Je les ai mis et j'ai changé mon mince collier d'apparat pour le lourd joug de cuir. Nous roulons maintenant sur un chemin de terre. Nous arrivons et stoppons enfin devant une superbe bâtisse de pierres et d'ardoises perchée sur un coteau ensoleillé. Toute la vallée de l'Orb se déploie à nos pieds. Il sort du véhicule et s'engage sur l'escalier qui mène au perron de l'entrée. Je le suis à un mètre derrière. Il sonne au carillon. Après quelque instant la lourde porte de chêne à deux battants s'entrouvre. Mon sang se glace. L'hôtesse qui nous accueille… C'est Kristale.
Kristale toujours aussi hautaine fière et, … Magnifiquement belle.
Il est pressé. Il doit repartir immédiatement. Il se tourne vers moi dans le hall de l'entrée, j'ai pris la position de soumission et d'attente destinée aux yeux des vanilles. Il me prend le visage entre ses mains.
- Je te laisse avec Kristale... Tu lui obéiras comme tu m'obéis… Je lui laisse mes devoirs et mes pouvoirs sur toi.
Je me sens mollir, une tristesse indicible m'envahit. L'expérience que j'ai eue avec Kristale n'est pas pour me rassurer. Il se penche à mon oreille et murmure.
- Je reviens ce soir. Fait que je n'ai pas à rougir de toi.
Il dépose un baiser sur mon front.
- Prends soin d'elle! Dit il. En s'adressant à Kristale.
Sans attendre de réponse il tourne les talons et referme la porte sur lui. Le crissement des pneus sur le gravier m'annonce son départ. Dans le silence qui suit je me sens abandonnée, vulnérable. Je frissonne et jette des regards par en dessous à la blonde nordique. Elle tourne autour de moi, m'observe, s'arrête derrière moi. Je ne la vois plus.
- A poil !
Cela m'a atteint comme un coup de fouet. Je sursaute. Son ton est péremptoire sans contestation possible. Je me rappelle ce qu'il vient de me dire en partant. Surtout ne pas le décevoir. Je commence à me déshabiller lentement.
- Plus vite petite gourde !
Son accent hollandais me met mal à l'aise. Mais je me presse. Je suis bientôt nue, debout sur le froid carrelage de l'entrée, mes vêtements éparpillés sur le sol. J'ai gardé le collier et les bracelets et repris cette fois la position de soumission adéquate. Kristale est loin d'être une vanille !
- Allons suis moi !
Elle me précède m'introduisant dans un salon attenant à l'entrée. Une pièce arrangée avec goût. Un parquet ciré, des meubles de style. Je remarque au mur une peinture et une série de sanguines signées de lui. Dans la cheminée de pierre crépite doucement un feu de sarments de vigne. Elle prend place sur une banquette de velours rouge et désigne un tapis sur le sol devant elle.
- A genoux !
Sa voie est plus douce. Je suis maintenant coutumière de cette exigence et je m'exécute.
- Ecarte plus les cuisses que je te vois bien.
Je rougis et m'écartèle le plus possible entrouvrant ainsi la fente de mon ventre.
- Alors, Il paraît que tu suces bien ?
Je me sens rougir violemment. La crudité de son langage me choque. Cela m'offense, mais je la soupçonne de le faire exprès. Il est des violences verbales qui humilient bien plus qu'une contrainte physique.
- Oui,... - Continue-t-elle-  ...Je te vois bien avec une bite dans la bouche… raconte-moi ça. Et n'oublie rien, j'en sais déjà beaucoup. Marc m'a raconté.
D'une voix timide je lui raconte le début de mon dressage. Elle veut tout savoir dans les moindres détails et visiblement se délecte de ma confusion dans les scènes les plus difficiles à avouer. Elle m'interrompt souvent pour me faire préciser les situations les plus scabreuses. L'évocation de tout ce qu'il m'a fait subir m'excite à mon corps défendant. Plus je raconte plus je prends de l'assurance. Longuement je conte l'histoire qui m'a amenée devant elle à genoux, nue, un collier de servitude au cou et soumise à ses exigences.
Un long silence termine mon récit.
- C'est bien - dit-elle - Et cela t'excite ? …Est-ce que tu mouilles là ?
Je suis bien obliger d'admettre que oui. Forcée de raconter des choses aussi intimes à une inconnue m'a liquéfiée.
Elle se lève du sofa.
- Relève-toi !
- Penche-toi en avant, appuies-toi sur la table et écarte bien les jambes.
Je m'exécute. Immédiatement deux doigts s'introduisent rudement en moi. Ils progressent facilement tellement je suis trempée. L'examen est minutieux et se prolonge sans ménagement.
- En effet tu mouilles comme une vraie salope ! S'exclame-t-elle.
L'insulte me cingle. Encore ce langage qui contraste tellement avec son allure sophistiquée ! Un langage ordurier qui m'abaisse encore plus que cet examen intime. Elle finit par se retirer. Me donnant l'ordre de garder la position elle sort de la pièce. Elle revient quelques instants après avec une longue chaîne de fer. Me redresse et attache un maillon à vis à l'anneau de mon collier de cuir.
Elle tire sur la chaîne et m'oblige à la suivre. Nous retraversons le hall d'entrée et sortons sur le perron. Dehors le vent frais me fait frissonner et calme vite mon excitation résiduelle. Elle ne s'arrête pas là. Elle descend les escaliers et sans ralentir me traîne vers l'arrière de la maison. Mes pieds nus s'écorchent sur les pierres et l'herbe sèche, cela m'oblige à prendre une démarche ridicule pour réduire le contact des arêtes vives sur la plante de mes pieds. Nous arrivons devant une petite porte de chêne barrée d'acier. Elle tire de sa poche une imposante clef de fer et ouvre la serrure. Nous pénétrons à l'intérieur.
Au début je ne vois rien. Kristale allume la lumière. Nous sommes dans une cave voûtée. Je reconnais là l'ambiance que mon Maître crée autour de ses modèles. Des anneaux fixés aux murs, des chaînes, des poulies, des manilles. Une table massive à laquelle sont fixés des anneaux noirs, des candélabres de cuivre portant des cierges blancs. Nous traversons la pièce dallée de granit. A mon grand étonnement sous mes pieds nus le sol émet une douce chaleur. Nous nous dirigeons vers une autre porte qui nous fait passer dans une salle plus petite, une cellule. Là, contre le mur de pierre, une large planche inclinée sur laquelle sont fixé de solides anneaux.


Sans un mot Kristale m'adosse à la table de chêne, ramène mes poignets au-dessus de ma tête et entreprend d'attacher les bracelets qui les ornent à l'aide de manilles. Elle laisse pendre la lourde chaîne de mon cou entre mes jambes. Satisfaite de son ouvrage. Elle passe un moment à me contempler.
- Reste sage petite, je reviens te chercher dès que ton maître est là.
Sur ce, elle me prend le visage à deux mains et tente de m'embrasser sur la bouche. Dans un réflexe je détourne la tête. Réflexe que je regrette aussitôt. Je m'attends à recevoir une punition, une gifle tout au moins. Mais rien ne se passe. Kristale a reculé d'un pas. Son visage s'est durci. Elle se prend le menton dans la main, réfléchit et a un petit sourire comme sous le coup d'une inspiration intérieure. Elle sort alors brutalement de la pièce et referme vivement la porte sur moi, sans un mot. J'entends ses pas furieux qui résonnent dans la grande salle. La lumière s'éteint et la lourde serrure de la grande porte se clenche dans un bruit sinistre.
Le silence et la nuit m'enveloppent. Un moment de peur que je contrôle vite. Je resserre les jambes sur la chaîne qui pend de mon cou. Je teste les liens de mes poignets. Ils sont solidement fixés, je ne peux faire que de faibles mouvements. Le temps s'immobilise. Je n'ai pas beaucoup dormi cette nuit. Il fait bon dans cette cellule, je n'ai pas froid. Je m'interroge sur l'opportunité de chauffer une cave, même si celle-ci est apparemment souvent visitée. Lentement je me laisse aller à l'indolence, je m'assoupis à demi allongée sur cette table.
Combien de temps s'est écoulé ! Je ne saurais le dire ! Le bruit sourd de la porte de la grande salle qui s'ouvre me tire de ma torpeur. La lumière m'éblouit. Des voix résonnent dans la salle voûtée la voix de Kristale et une voix d'homme. Ce n'est pas Sa voix. Je frissonne. Une troisième voix intervient dans la discussion assourdie, une voix d'homme elle aussi plus grave plus profonde. Deux hommes inconnus, mon sang se glace. Mon cœur bat à grands coups. Et ce que je redoute se passe. La clef tourne dans la serrure de ma petite cellule. Kristale entre la première suivie de deux hommes. Je me hisse sur la pointe des pieds et me plaque contre la table de bois comme un animal acculé à un mur et qui cherche à fuir. Ils sont âgés d'une quarantaine d'années environ, L'un est en costume de ville les cheveux grisonnant. L'autre plus rustique en jean maculé de taches et chemise à rayures Les cheveux bruns, des lunettes en écaille.
Un sifflement d'admiration.
- Eh bien, il ne s'embête pas l'artiste ! Il a le chic pour dégoter de jolis petits lots. Regarde-moi çà Jean ! ...
Jean a un rire nerveux et ses yeux s'allument.
Je suis morte de honte, ma nudité sous leur regard. Kristale sourit et s'adosse au chambranle de la porte en croisant les bras.
- On peut toucher ?
Dit Jean en me désignant et en regardant Kristale.
Elle a un petit haussement d'épaule et une moue d'approbation. Je me recroqueville encore un peu plus, je ne pourrais leur échapper. Leurs mains se posent sur moi. Elles sont froides, je me raidis et proteste en gémissant. Je ne veux pas qu'ils me touchent. Je ferme les yeux pour ne plus les voir et esquisse de faibles mouvements pour tenter d'échapper à leurs attouchements. En vain bien sûr !
- Bon sang, elle est chaude cette gamine !
C'est le plus âgé qui a parlé. Ses mains s'emparent sans ménagement de ma poitrine et titille mes tétons qui durcissent malgré moi sous la caresse. Les étreintes se font plus précises passent sur mon ventre, mes fesses qu'ils soulèvent de la table pour mieux les palper, mes cuisses que je contracte un peu plus. Les deux hommes explorent toutes les parties de mon corps. Leurs bouches se posent sur ma peau, Ils me dégoûtent, leurs mains sur moi m'écœurent. Je me tords pour tenter de leur échapper, ça les fait rire. Leurs rires gras même me répugnent.
- Ecarte-lui les jambes Jean. Dit le plus âgé.
Je gémis un "Non" étouffé et verrouille mes cuisses. Je n'ai pas à leur obéir et je ne veux pas leur faciliter la tâche, je lutte pour retarder l'inéluctable. Les moqueries redoublent. Il s'adresse directement a moi.
- Il paraît que tu es moins farouche avec ton artiste. Allez laisse nous en profiter un peu. Tu vas aimer… Tu vas voir.
Je me crispe encore plus, mais la lutte est inégale Ensemble ils s'évertuent à déverrouiller mes cuisses. Ils deviennent brutaux, rougissent sous l'effort et l'excitation. Je fatigue et ils profitent d'un moment de relâchement pour m'écarter brutalement. Jean se place entre mes cuisses pour empêcher que je les referme.
Je ne me contiens plus je hurle un "Non" de dépit et de révolte. Mais cela ne les arrête pas. Une main se glisse entre mes jambes et un doigt me pénètre profondément bientôt suivi d'un deuxième. Il est en moi et il me fouille sans douceur. Il rit, content de sa victoire.
- Non seulement elle est chaude mais elle bien humide ta pensionnaire Kristale.
Il se tourne vers elle tout en continuant à me pénétrer de ses doigts. Pendant que Jean embrasse ma poitrine, sa langue moite parcours mes mamelons dressés.
- Tu nous laisses seuls avec elle quelque moment ? On va lui apprendre la vie ? Qu'en dis-tu ?
C'est atroce je vais me faire forcer, violer. Et ici le save-word ne m'est d'aucune utilité. Pire je me rends compte que si je le prononce ici cela passera pour un consentement. Je perçois tout le machiavélisme de mon maître dans le choix de ce mot de sauvegarde qui peut se retourner contre moi s'il n'est pas là.
Mes plaintes redoublent et je rue violemment pour me dégager. De sa main libre l'homme me bâillonne et s'enfonce encore plus profondément en moi. Il attend une réponse de Kristale.
Elle se prend le menton et réfléchit quelques instants.
- Cela vous plairait ? Dit-elle d'un ton ironique tout en me regardant.
- Je mettrais bien cette jeunesse à mon menu tout de suite dit-il en riant.
- Pas vrai Jean ?
Jean qui est moins bavard hoche vigoureusement la tête et se tourne vers Kristale. Elle reprend sa réflexion. Pendant ce temps l'homme continue à fouiller mon intimité. Je redouble de protestations étouffées.
- Désolé Messieurs… Je ne peux pas. Elle n'est pas à moi. Il me l'a juste confiée. D'ailleurs il vous faut partir maintenant.
Les deux compères semblent dépités. Jean a un soupir de déception. Ils me caressent encore quelques instants et me relâchent à regret. L'autre homme se retire de moi et essuie sa main trempée sur mon ventre.
- Dommage je commençais à m'amuser. J'espère que ce n'est que partie remise !
Kristale ouvre la porte de la cellule et invite les deux hommes à sortir ce qu'ils font à contre-cœur en me couvant d'un dernier regard. Jean s'apprête à quitter la cellule puis se ravise. Il attend que Kristale et son hôte s'éloignent et revient vers moi en surveillant la porte. Il glisse une main entre mes cuisses. Il veut lui aussi me pénétrer de ses doigts. Il veut sa part. Je me contracte mais il est plus fort et le passage lubrifié par les précédentes caresses lui facilite la tâche. Rapidement il engouffre en moi deux doigts qui s'enfoncent sans peine. Je ne proteste pas. Je suis exténuée et renonce à lutter. Il s'introduit au plus profond de mon ventre et en retire ses doigts mouillés. En me regardant, il les porte à son visage, les hume pour se délecter de mon parfum et les porte à sa bouche pour en apprécier le goût. Il sourit, me fait un clin d'œil et enfin tourne les talons rejoindre les autres. La lourde porte se referme.
Seule, en état de choc, je ne peux m'empêcher de retenir mes larmes. Je pleure sans retenue cela me fait du bien et décharge la tension extrême qui tétanise mon corps tourmenté. Comme j'aimerais qu'il soit là ! Qu'il m'apaise, me prenne dans ses bras me dise que tout est fini. Pourtant cette épreuve, il l'a certainement voulue ? Je dois l'accepter comme j'ai accepté d'être entièrement à lui. Jamais je n'aurais cru que cela puisse être aussi difficile. Je suis loin, très loin, de mes fantasmes d'adolescente. Le collier que je porte au cou me rappelle mes devoirs et je me calme peu à peu.
La lumière est restée allumée. Et il ne faut pas longtemps pour que Kristale revienne. Elle a congédié les hommes et vient se délecter des résultats de sa petite vengeance. Elle revient vers moi, essuie mes larmes de ses doigts, prend mon visage entre ses mains et s'avance. Cette fois je ne me détourne pas. Nos lèvres se joignent. Sa langue s'introduit dans ma bouche et cherche la mienne. Je ne réponds pas au baiser. Je me suis figée dans mon refus Elle insiste et sa langue vagabonde, furète et s'enfonce plus profondément. Elle a un goût d'anis, sa salive mouille abondamment mes lèvres. Devant mon absence de réaction et de mon dégoût visible elle se retire. Elle me fixe de ses yeux bleus et a une petite moue amusée.
- C'est la première fois qu'une femme t'embrasse ?
Je ne réponds pas. Je baisse les yeux. Ma confusion parle pour moi. Kristale part dans un éclat de rire et pose une main sur mon épaule.
- Eh bien tu as encore beaucoup à apprendre !
Et aussi vivement qu'elle est entrée, sort en claquant la porte derrière elle. La lumière s'éteint me laissant dans le noir.
Le temps s'arrête encore une fois. Une éternité s'écoule avant que de nouveau la lumière s'allume. La porte s'ouvre. Eblouie, je distingue une silhouette qui passe la porte. C'est lui ! Enfin ! Mon cœur s'emballe. Un soulagement indicible me gagne. Sans un mot sans me regarder, il me détache de la table de bois, se saisit de la chaîne et me tire vers la sortie. Je suis ankylosée, je trébuche un peu et manque de tomber. Il me rattrape in extremis. Entre ses bras je craque, des sanglots incoercibles me secouent.
- Ils,... Ils,... Ils m'ont…
Je ne peux terminer ma phrase, l'émotion m'étrangle. Il me caresse les cheveux et murmure à mon oreille.
- Je sais,... Soit forte !
Sa voix tremble. C'est à peine perceptible mais j'ai perçu son trouble et mon cœur s'emballe sous l'émotion. Est-il possible qu'il soit ému ? Qu'il ait eu peur pour moi ? Qu'il partage mon désarroi ? Cette idée me galvanise, je reprends de l'assurance. Je me redresse et sèche mes larmes. Je reprends la pose jambes écartées mains dans le dos et tête baissée. Je lui signale ainsi que je suis prête. Comme un soldat au garde à vous prêt à obéir aux ordres quoiqu'il en coûte !
Il m'embrasse sur le front.
- Bravo, … Je suis fier de toi.
Sa voix a retrouvé son assurance.
Il me tire au dehors de ma cellule …

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