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Les Carnets d'Emilie

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Les Carnets d'Emilie

Le dressage d'une oie blanche.
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20 juillet 2013

Parenthèse.

Le tambourinement puissant des fers qui frappent le sol de la prairie résonne dans l’air glacé du matin. Les yeux fixés sur l’horizon, tous mes muscles sont tendus et réagissent au moindre frémissement de mon centaure. Lancée à pleine puissance, mes cheveux roux fouettent mon visage et ma nuque, j’ai envie de hurler ma joie et mon exaltation.
Comme toujours lorsque je fais corps avec ma monture luttant contre le vent qui cherche à nous freiner, une frénésie animale s’empare de toutes mes fibres. Je ne suis plus qu’une volonté farouche qui défie l’espace et le temps.
J’avise l’orée de la forêt et le chemin de l’Héraudiere. Mon corps se tend vers la lisière. Sans le moindre à coups dans un glissement parfait, comme si nos esprits ne faisaient qu’un, mon pur-sang plonge dans une courbe sous la voûte des arbres. Sans ralentir, dans une gerbe scintillante nous passons le gué du Ruisseau des Vallées et piquons tout droit dans la pente qui mène au belvédère.
Nous débouchons de la forêt comme un boulet de canon. Je freine violemment l’ardeur de ma monture qui de surprise se cabre presque à ma plus grande joie.
Il nous faut un long instant pour reprendre notre souffle. Des naseaux de mon dragon jaillissent deux jets de vapeur qui se condense dans la froideur de l’air. Le soleil n’est pas très haut. Il est tôt.
Je rejette mes cheveux vers l’arrière libérant mon visage. Je n’ai pas mis de bombe. J’avais besoin de goûter pleinement la sensation de liberté.
Enfin libre !
C’est la fin des longues soirées d’études, de recherches, de tourments…
Nonchalamment mon regard parcours le paysage que je domine. L’Orne coule paresseusement à mes pieds et, là-bas au loin, je distingue les toits du haras.
Mais mon esprit est ailleurs;

Je souris. Il est là… Mon dieu il est là !
Discrètement mêlé à l’assemblée de mes amis, de ma famille, assis juste à côté de Béatrice qui me fait un petit signe d’encouragement. Venu assister à ma soutenance de thèse… Il est là !
Je ne pensais pas qu’il viendrait et pourtant je l’espérais. Nos regards se croisent. Il a un clignement d’œil et un petit sourire d’encouragement. Je lui souris pour le remercier et instinctivement porte la main à mon cou. Je ne porte pas le collier de cuir à l’anneau d’acier !
Il a perçu mon geste et son sourire s’élargit. Il me fait un petit signe de la main l’index tendu comme pour une gentille réprimande, mais je sais que, exceptionnellement, je suis pardonnée. Ma main retombe sur mes documents que je positionne fébrilement sur le pupitre. Le brouhaha de l’amphi retombe doucement.
La tension monte… Profitant du silence, je me lance…

Ma monture fait un pas de côté et s’ébroue, impatiente de repartir. Je resserre les rennes.
Il est vrai que ce jour là je ne portais pas de collier… Et pourtant j’avais respecté le premier des préceptes de mon Maître, "En sa présence jamais de sous-vêtement" Je souris aux anges à l’évocation que j’ai présenté ma soutenance sans culotte devant l’assemblée attentive.
Je souffle un grand coup, emplissant ma poitrine d’air frais pour juguler la chaleur qui me monte aux joues à cette évocation et m’empare de mon téléphone portable. Je manipule rapidement le messager, son nom apparaît sur l’écran "Mon Maître". Je lance l’appel.
- Monsieur !
- …
- Oui, Monsieur. Je suis prête !
-…
- Bien Monsieur, Comme il vous plaira !

Je raccroche et je ne peux retenir une larme de bonheur qui roule sur ma joue et vient s’écraser sur le cuir de ma selle. Juste entre mes jambes largement écartées.
C’est reparti !

 

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26 décembre 2012

Chap 18. Le salon pourpre.

Il faut que je fasse vite si je veux remplir les exigences de Mon Maître sans que les jeunes serveuses ne me découvrent. Je m’éloigne de la table en repoussant ma chaise en arrière et écarte les jambes. La courte jupe remonte sur mes cuisses comme douée d’une vie propre, anticipant l’ouverture du passage. Dans le même temps je lance ma main vers le cigare tendu vers moi.
Je vais pour m’en emparer quand Marc le recule vivement. Ma main reste en suspension. Surprise, je reste bouche bée.
Ai-je mal compris ses intentions ? Ai-je mal interprété ses allusions ? La confusion me gagne. En ce cas, je viens de lui révéler mon état et mes pensées et jusqu’où je le crois capable d’aller… Et moi de le suivre !
Il fronce les sourcils.
- Allons petite dévergondée ! Vous croyez vraiment que je vais vous demander de vous humilier ici… Devant le petit personnel de nos hôtes ?
Il désigne du menton les soubrettes qui s’affairent dans la salle.
Ma main retombe.
Oui bien sûr que je l’en crois capable !
Marc s’empare du verre de cognac de la main gauche tout en se levant promptement.
- Il y a un endroit pour cela ici… Terminez votre verre, et suivez-moi !
Sans réfléchir, je prends le verre de liqueur et tout en me levant le porte à mes lèvres. Un torrent de feu me descend dans la gorge. Mes tempes s’enflamment et dans un sursaut de tout mon corps une toux incoercible cherche à expulser le liquide incandescent. Mais trop tard le feu a déjà gagné mon estomac et de grosses larmes embrument mes yeux. Je tente de reprendre ma respiration en reposant vivement le verre et en toussant plusieurs fois. Lorsque je reprends mes esprits Marc est déjà sur le point de disparaître par la porte principale. Je le rejoins en trottinant la bouche grande ouverte et en battant l’air de mes mains sans prêter attention aux petits rires des serveuses qui accompagnent ma sortie.
L’intermède du repas est bien fini. Marc a repris le vouvoiement il me notifie ainsi tacitement que je dois reprendre ma place. Je me mets derrière lui à un mètre et le suis dévotement, les mains jointes, la tête baissée, le regard fixé à ses talons.
Mon Maître se dirige sans une hésitation, il semble bien connaître les lieux. Nous traversons plusieurs salles et gagnons un couloir qui nous éloigne des convives. Un dernier corridor désert nous mène à une sorte de vestibule. Marc s’arrête, fait demi-tour, me contourne et ferme la porte par laquelle nous venons d’entrer.
La salle est petite sans fenêtre ni ameublement. Elle est éclairée par un immense lustre de cristal qui obstrue la quasi-totalité du plafond et semble pouvoir nous tomber dessus à tout moment augmentant la sensation d’oppression que dégage cette pièce. En face de moi une lourde porte de bois sombre cintrée de pierres taillées. Les deux murs libres sont bardés dans leur totalité de petits placards de bois précieux numéroté de bronze. Toutes les portes sont entrouvertes sauf trois de ces placards qui sont fermé et leurs loquets tirés. J’ai vite la confirmation qu’il s’agit d’un vestiaire.
- Veuillez vous déshabiller, Mademoiselle ! … Entièrement ! … Gardez votre collier !
La voix de Marc est impérative. Il s’attend à être obéit sans poser de question. Je déboutonne mon chemisier tandis qu’il ouvre en grand un des placards.
- Voyez-vous Mademoiselle, là où nous allons, jamais aucune femme de votre condition n’est entrée habillée.
Ma jupe glisse le long de mes hanches dévoilant mon ventre nu. Marc tend la main pour s’en emparer et il la range au côté du chemisier. Mes escarpins noirs et mes socquettes blanches rejoignent le placard.
Comme il est rapide de me déshabiller et de me présenter nue à Marc ! Je ne porte rien d’autre depuis notre départ du haras ! 
- Ton poignet !
Je tends la main vers lui. Marc s’en empare délicatement et glisse à mon poignet un lacet de cuir rouge. Ce bracelet je l’ai déjà vu et déjà porté et j’en connais la signification (Cf.: Une Saison d’Airain; Retour à la Colombière).
Une fois mon poignet libéré, maldré mon trouble, je prends la posture de soumission qui doit renforcer aux yeux de Mon Maître ma parfaite acceptation.
Je glisse mes mains dans le dos, cambre les reins en écartant les jambes et je baisse la tête sur ma poitrine projetée ainsi vers l’avant.
Marc m’observe un moment tourne autour de moi. Satisfait il pose une main sur le bas de mon dos et me pousse vers la lourde porte de chêne noir.

La pièce dans laquelle nous pénétrons est stupéfiante. Une ancienne tour, certainement ! Aucun mur droit et aucune fenêtre mais une verrière couvre la totalité du plafond laissant passer la faible clarté du soir. Des flambeaux placés à intervalles réguliers prennent le relais du soleil déclinant. Tout autour de nous dans la pénombre, je distingue des alcôves creusées dans les murs. Certaines ont des rideaux tirés.
La salle est meublée succinctement des tentures rouges aux murs de pierres brutes, des meubles qui semblent être des bars en bois noir. Une demi-douzaine de larges banquettes de bois sombre sculpté et aux coussins de velour rouge sont disposées en cercle autour d’une rosace centrale en marqueterie de pierre. De chaque cotés des banquettes, de lourds candélabres de bronze piqué de gros cierges allumés dispensent une douce clarté.
Marc s’avance et me désigne une des banquettes. Je m’y dirige à petit pas. Sous mes pieds nus le sol de pierre dégage une douce chaleur trahissant la technologie destinée à améliorer le confort des lieux.
Je gagne la banquette. C’est une sorte de large tabouret. Pas de dossier, elle est trop petite pour si allonger, mais suffisamment grande pour si asseoir confortablement à deux. A moins que….
Je glisse un genou sur le coussin de velours, puis l’autre sans ôter les mains de mon dos. J’écarte les jambes et cambre les reins. J’y suis parfaitement calée, les genoux au bord du banc et les pieds pendant sans gêne dans le vide de l’autre bord. J’y suis si confortablement installée qu’il me semble que je pourrai garder ma position de dévotion pendant des heures.
Voilà à quoi sont destinées ces stalles ! Sublimer la posture de soumission de celle qui s’y dispose.
Je ne peux m’empêcher de détailler les cinq autres bancs vide et m’imaginer les étranges assemblées qui ont pu s’y dérouler.

 

16 décembre 2012

Chap.17. Entremets.

Je joue nonchalamment avec le verre de cristal et observe les milles reflets de la salle à travers les clapotis de l’eau. Est-ce le scintillement hypnotique ou bien les deux verres de vin que j’ai bu pendant le repas, mais je me sens lasse tout à coup.
Je souris aux anges en me remémorant le jardin de nos hôtes.
Après la croix, j’ai pu découvrir de nombreux endroits insolites qu’au premier regard rien ne révélaient aux yeux des non-initiés; Table de pierre sculptée aux anneaux dissimulés par la végétation, grottes fermées par de lourdes grilles de fer forgé et simple pieu à l’unique anneau… Mais il fallait vraiment chercher pour les découvrir.
Je lève les yeux pour regarder la salle. Ici tout est sérénité. Les tentures de velours et la lumière tamisée apaise les sens. Seules sont éclairées vivement les tables des convives créant autant d’îlots de lumières. La musique baroque diffusée en fond sonore est à peine troublée par les chuchotements et le cliquetis des couverts.
Je souris de nouveau à l’évocation de notre passage au bar en attendant qu’on nous invite à prendre place. Une conversation avec les autres convives qui tourne vite au silence embarrassé lorsqu’ils découvrent que je ne suis pas la fille de Marc, comme ils ont pu le penser, mais sa compagne. Les visages des femmes se sont détournés, embarrassée et les yeux des hommes se sont allumés et certain plus que d’autres lorsqu’ils ont accroché du coin de l’œil l’anneau d’acier qui pend à mon cou. Ce n’est pas la première fois que j’observe ces réactions lorsque l’on découvre ou devine mon état très particulier aux yeux des vanilles. Marc s’amuse énormément de cette situation. Il sait la gêne que cela m’occasionne et je le soupçonne de s’en délecter. Pendant le repas des regards furtifs en direction de notre table m’ont fait comprendre que cela va alimenter les conversations pour la soirée de certains couples.
Je repose mon verre et repousse machinalement mon assiette. Ignés fait maintenant le tour de la salle et s’enquière auprès de ses hôtes du déroulement du repas. L’homme qui nous a accueillis sur le perron (Je m’aperçois que je ne connais toujours pas son nom) la suit en se livrant au même rituel et offrant cigares aux hommes et cordiales aux femmes. Une jeune serveuse s’active déjà à débarrasser les premières tables qui se vident et dont les convives se dirigent vers le salon ou les terrasses du jardin.
Enfin Ignés se dirige vers nous. Je prends le temps de la détailler. Des yeux noisette pétillants de malice éclaire un visage ovale à la peau claire et unie. Un nez fin aux narines pincées surplombe une bouche délicatement ourlée qui esquisse un sourire. Une mèche de cheveux blonds cendrés s’échappe d’un chignon haut placé haut dessus d’une nuque gracile et vient lui balayer délicatement l’épaule à chacun de ses pas. Elle n’a pas changé de tailleur et celui ci ne fait que mettre en valeur une silhouette déliée et que l’on devine rompu aux exercices du corps. Elle a la beauté et l’assurance de la maturité. Je baisse les yeux et serre les dents en remarquant que Marc observe également son approche d’un œil gourmand.
Elle se penche sur notre table et, a voix basse, sur le ton de la confidence elle lance.
- Nous nous retrouvons au "Salon Pourpre" cher Maître ? Donnez-nous juste le temps de finir le service !
Elle s’adresse à Marc et dans le même temps me lance une œillade complice. Elle s’éloigne vivement non sans nous lancer un dernier sourire par dessus son épaule. Le maître de maison à son tour nous rejoint et dépose devant Marc un tube de métal ainsi qu’un imposant verre tulipe ou s’irise l’ambre du cognac. Il place délicatement devant moi un petit verre de liqueur incolore. Il ne prononce pas un mot, nous sourit et s’éloigne regagnant à pas comptés la porte de service.
Marc s’empare du tube du métal et en extrait un épais cigare qu’il porte sous sont nez avec un petit soupir de contentement.
- Voilà un parfum qui se marie parfaitement a celui de ta peau !
Je souris au compliment et Marc continu en faisant rouler le cigare entre ses doigts.
- Sais-tu qu’il est parfois d’usage de le tremper dans le cognac pour l’humidifier et le parfumer encore un peu plus ?… Mais je préférerai que ce soit de ton parfum qu’il soit imprégné ! …
Mon sourire se fige.
Marc tient maintenant le cigare de trois doigts par une extrémité et fièrement érigé vers le plafond. L’évocation de la forme oblongue ainsi brandie est suffisamment évocatrice pour que je comprenne immédiatement l’allusion et de quel parfum Mon Maître voudrait imprégner son cigare !
Je rougis brutalement et lance un regard autour de nous. Nous ne sommes pas seuls ! C’est maintenant trois serveuses qui s’affairent à débarrasser les tables.
Et elles ne vont pas tarder à s’approcher de nous.

 

14 octobre 2012

Chap.16. Le Jardin des secrets

 

Ignés nous guide jusqu'à notre chambre.
Elle marche devant nous à petits pas mesurés. Elle est cintrée dans un tailleur strict et se meut avec élégance perchée sur des talons hauts qui claquent doucement sur le sol de pierre. Malgré son attitude guindée, on peut deviner un esprit malicieux qui ne manque pas une occasion de nous faire comprendre sa joie de nous recevoir. Encore une fois j’ai eu droit aux congratulations sur un ton affecté, à la limite de la préciosité.
-  Haa ! Ma chère Isabelle… Si vous saviez comme nous sommes heureux de vous rencontrer enfin !
Dit-elle avec emphase et large sourire tout en ouvrant la lourde porte de la chambre. Elle désigne mon cou où brille l’anneau de fer.
-  Il vous va à ravir. Je ne peux pas mettre le mien… Rapport au public que nous recevons ici… Vous comprenez !
Lance-t-elle en m’adressant un clin d’œil complice.
-  Mais nous nous retrouvons après le dîner… N’est ce pas ?
Elle s’adresse à Marc. Il répond d’un sourire mais je devine bien que cela est convenue d’avance.
Je commence à me sentir mal à l’aise de tant d’éloges, d’empressement et de sous-entendus. Un trouble qui se dissipe vite au vu de la chambre qu’Ignés désigne d’un large mouvement de main.
– Vous êtes ici chez vous cher Maître.
En hôtesse aguerrie elle fait le tour de la chambre et la salle d’eau attenante présentant toutes les commodités de la pièce.
Une pièce vaste comme un appartement. De lourdes tentures à demi tirées sur deux larges fenêtres qui donnent sur le parc. Un parquet de bois ciré et un lit a baldaquin monumental pouvant accueillir au moins quatre personnes sans se gêner. Un luxe ostensible se dégage de la pièce où tout est fait pour le confort du corps et de l’esprit.

J’ai vite pris possession de la salle d’eau. Une douche rapide un maquillage léger. Marc a refusé que je change de tenue. " Tu ne voudrais pas priver nos hôtes de ce qu’ils semblent avoir apprécié". Je réajuste mon collier de cuir devant le miroir qui couvre la totalité du mur. L’anneau est exactement centré. Les cheveux parfaitement tirés en arrière en une natte mainte fois refaite. Je pousse un soupir et fait la moue. J’ai vraiment l’air d’une petite étudiante, propre sur elle avec ce kilt au-dessus des genoux et ce chemisier blanc à peine froissé. Un nouveau soupir désabusé. Mais n’est ce pas ce que je suis en réalité ? Une étudiante ? D’un genre particulier il est vrai ! Les sous-vêtements qui manquent à ma tenue en témoignent ! Je ne me fais plus d’illusion quant à la qualité de nos hôtes. Ils font manifestement parti du cercle de Marc et il est important que je fasse bonne figure. En élève appliquée et consciencieuse.
Il est encore tôt pour dîner et comme proposé nous sommes allez flâner dans le parc. Le style à la française qui entoure la bâtisse fait rapidement place à des bosquets et rocailles savamment disposés qui donnent l’impression que la nature reprend ses droits au fur et à mesure que nous nous éloignons. Au détour d’une pièce d’eau nous passons devant une croix de bois peinte en blanc. Je ne peux m’empêcher de m’arrêter devant elle, intriguée. C’est la réplique exacte de la croix de bois que nous avons croisée sur la route et qui indiquait notre chemin jusqu’ici. Elle est juste un peu plus petite. A taille humaine je dirais. Je fronce les sourcilles. La croix porte trois gros anneaux de fer. L’usure de la peinture et les éraflures sous ces anneaux me disent qu’ils ne sont pas là qu’a titre décoratif. Je me tourne vers Marc qui s’est arrêté lui aussi.
Il a deviné mon interrogation et me lance.
- Ce jardin cache bien des secrets !
Je reporte mon attention sur la croix
- Mais c’est… c’est un…
je cherche le mot adéquat pour lui faire saisir que j’ai compris à quoi pouvais servir. Il m’aide rapidement
- c’est un pilori ?
- Euh… Oui, c’est cela !
Marc porte une main à son menton réfléchit un instant et lance un regard à la ronde. Il revient à moi et me désigne le puissant soubassement de pierre qui porte la croix.
- Monte !
Je devine immédiatement où il veut en venir. Je jette à mon tour un regard circulaire. Mais la succession des taillis et buissons fleuris bouche l’horizon. En fait n’importe qui, à tout moment, pourrait déboucher des chemins tortueux qui mènent ici sans que nous l’apercevions approcher. Mon cœur se met à battre un peu plus fort. Je monte les trois marches qui mènent à la dalle d’un pas rapide. Je me mets dos au pilier de bois et lève les deux bras à la rencontre des anneaux de fer qui pendent de chaque côtés des montants du pilori. Ils sont hauts et je me hisse sur la pointe des pieds pour m’en emparer, mon corps se tend comme un arc. Mes reins se cambrent contre le bois, ma poitrine se projette en avant, ma jupe remonte sur mes cuisses, je prends conscience de la posture de parfaite résignation que me force à prendre la croix. Instinctivement je penche la tête de côté en pliant légèrement les genoux comme si j’étais attachée là depuis de longues heures. Je n’ai pas besoin de prendre un air affligé pour compléter le tableau que j’offre à mon Maître, l’inquiétude qui voile mon visage à l’idée que quelqu’un pourrait surgir à tout instant et me trouver dans cette pose équivoque est suffisante. Marc s’approche du pilori. Il a un large sourire de contentement. Il reste un long moment à me détailler sans bouger. Mes épaules et mes bras commencent à s’endolorir sous la tension. Sous son regard je prends toute la mesure de ma position. C’est la première fois qu’en posture de soumission je suis au dessus de lui et pourtant comme je me sens vulnérable, offerte les bras en croix, les chevilles serrées contre l’anneau du bas de la croix et qui n’attend que la chaîne qui me liera. Mon Maître sort de sa contemplation et enjambe rapidement les marches qui nous séparent. Sans un mot il pose sa main sur mon genou gauche et de l’autre tire sur ma natte pour relever mon visage vers lui. Je frissonne, je ferme les yeux et ma bouche s’entrouvre tandis que sa main quitte mon genou et remonte vers mon ventre entraînant avec elle la courte jupe. Mon ventre s’amollit. Je vais pour écarter les jambes comme le veut l'étiquette mais je m’aperçois que cela est impossible sans que mes pieds quittent le sol et que le poids de mon corps ne me fasse lâcher les anneaux de fer. Je devine que ce n’est pas ce que veut ce lieu, cette croix. Je dois plutôt tenter de sauvegarder ce qui me reste de pudeur. Pour un temps en tout cas! Je suis maintenant troussée jusqu’au nombril, La tête rejetée en arrière. La main brûlante vagabonde un instant sur ma peau pour terminer sa course entre mes jambes verrouillées lançant un majeur inquisiteur au travers de la courte toison rousse à la rencontre de mon clitoris déjà gonflé de désir. Une douce chaleur embrase mon ventre et court le long de mon dos.
Au diable le promeneur attardé qui pourrait me découvrir ainsi entre les bras de Mon Maître !
Marc me murmure à l’oreille sous le ton de la confidence.
- Si tu savais le nombre de soumises qui sont passées par cette croix…
Il n’attend pas de réponses l’usure du bois est assez éloquente.
- Mais de toutes tu es celle qui lui va le mieux… Tu sais pourquoi ?
J’ouvre les yeux et vais à la rencontre de son regard. Interrogatrice ! …
Il sourit
- Parce que tu ne joues pas !

13 juillet 2012

Chap. 15. Etape

Je ferme les yeux sur les éclats de soleil qui vibrent à travers les feuillages des sous bois que nous traversons. Je souris à l’évocation de notre repas frugale dans ce routier à l'allure de taverne défraîchie. A la fin du repas, j’ai presque cru que la tenancière allait nous proposer une de ses chambres !
Je m’étire sur le siège de cuir, les jambes largement écartées, la jupe relevée jusque la limite de mon pubis épilée. Le protocole le veut ainsi ! Je dois être disponible à chaque instant. Mon genou effleure le levier de vitesse mais cela ne gène pas Marc. Au contraire! Il arrive qu’à un changement de rapport la main de Mon Maître prolonge son geste le long de ma cuisse offerte en un frolement attendu. Il me caresse alors nonchalamment comme on cajole un animal de compagnie
Je replonge dans un demi-sommeil et resurgissent les images de notre week-end de folie. Béatrice à genoux devant Mon Maître et moi à son côté en la même position sans équivoque. Nous sommes nues, et comment pourrait-il en être autrement puisque Marc la voulu ainsi !
La deuxième nuit a vu s’accélérer le dressage de ma sœur sous mes yeux. Je l’ai vu s’abandonner et abdiquer sa fierté en obéissant et s’agenouillant devant la cravache menaçante qu’elle a elle-même été cherchée au club du haras la présentant à mon Maître entre ses dents… A Mon Maître !… A SON Maître ! Je l’ai vu se tordre de douleur, mais aussi de jouissance lorsque Marc a forcé ses reins alors que je lui tenais les poignets en de douces menottes. Une main court le long de ma cuisse et sa caresse me tire de ma rêverie. Heureusement elle ne va pas plus loin car Marc n’aurait pas manqué de constater l’humidité excessive qui mouille mon ventre à l’évocation de notre dernière nuit. Un peu confuse je me redresse en émergeant de ma torpeur.
- Nous allons bientôt arriver Mademoiselle!
Je regarde le paysage autour de nous. Des arbres droits qui bouchent l’horizon plat. Des maisons à colombages discrètes ou prétentieuses qui bordent la routes. La Sologne nous offre un accueil sobre et feutré. Personnes dans les rues des villages. Dans la forêt, un virage à droite à un carrefour ou trône en sont milieu une croix de bois blanchie à la chaux. Le coupé s’engage sur un chemin de terre aux bordures gazonnées parfaitement entretenues. Le véhicule roule presque au pas et je peux voir apparaître au loin les piliers de pierre d’un portail. La monumentale grille de fer forgé est largement ouverte, comme si on nous attendait. Marc ne ralenti pas mais j’ai le temps de distinguer sur un des piliers une plaque de bronze mentionnant le nom du domaine sous titré "Relais et Château".
Je ne peux m’empêcher de sourire d'aise. Ainsi Mon Maître après m’avoir traînée dans les bouges m’invite dans un Château? Je lui reconnais bien là tous les contrastes de sa personnalité. Je me tourne vers lui le regard interrogateur. Il me répond d’un léger sourire mais ne quitte pas le chemin des yeux. Nous finissons par quitter la forêt qui ressemble plus maintenant à un parc entretenu, et arrivons devant une bâtisse imposante et d’une beauté à couper le souffle. Une sorte de ferme fortifiée de calcaire blanc flanquée de tours aux toits d'ardoises bleues. Nous franchissons le portail voûté qui laisse apparaître les dents d’une herse de fer relevée au-dessus de nos têtes. La vaste cour intérieure est moins militaire et beaucoup moins austère. Une façade de pierre aux larges baies vitrées, égayée de massif d’azalée et d’orangés nous invite à nous approcher. Marc gare son véhicule au côté de plusieurs autres alignés et m’invite à en descendre. Il coupe le moteur et sort à ma suite. Nous nous approchons ensemble du perron à double escalier lorsqu’un homme surgit à l’entrée en poussant les deux battants et s’élance à notre rencontre le sourire aux lèvres. Marc s’avance d’un pas et les deux hommes se serre la main et s’étreignent chaleureusement.
- Marc… Nous t’attendions !
Il se sépare et son attention se fixe immédiatement sur moi. Ses yeux s’allument
- Et voici donc Isabelle!... La fameuse Isabelle...!
Il me détaille de la tête aux pieds mais ne fait aucun geste vers moi.
- Chère Isabelle ! … J’étais tellement impatient de vous connaître Mademoiselle ! Kristale ne m’a pas menti en me disant que vous étiez très jolie !
Un frisson cours le long de mon dos.
Kristale !
Instinctivement je regarde vers la porte où je m’attends à voir surgir la blonde nordique aux yeux de glace. Son nom lancé ici à brûle-pourpoint me fait brutalement prendre conscience que je n’ai pas n’importe qui en face de moi. Un coup d’œil rapide à l’annulaire de sa main droite me fait découvrir la même chevalière massive que porte Marc. Une chevalière de Maître! Je rectifie immédiatement ma position. Je mets mes mains dans le dos, écarte légèrement les jambes et fixe mon regard vers le sol en une parfaite posture d’attente et de déférence.
Un petit sifflement d’admiration de l’homme.
- Bravo Marc!… Je reconnais bien là ton enseignement!
Il m’observe encore un long moment. Je reste statufiée à un mètre des deux hommes. Puis il tourne brusquement des talons et lance comme pour lui-même à voix basse
- Ha ! Ces artistes ! …
Et d’une voix plus forte
- … Ignés va vous montrer votre chambre Marc, Il faut que je vous laisse, je pars en cuisine. Faites un tour dans le parc si vous le désirez. Le dîner est à 20h. On se retrouve après ?
Et sans attendre de réponse se dirige vers la porte par où il était apparu.
Marc attend qu’il s’éloigne et disparaisse. Il s’approche de moi et me murmure à l’oreille;
- Je suis fier de toi !
Mon cœur fait un bon de joie dans ma poitrine.

 

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30 juin 2012

Chap. 14. Sur la route.

J’ai l’impression d’être sur un tapis volant. Le vent caresse mon visage à travers la vitre baissée du véhicule. Marc conduit souplement le puissant véhicule sans à coups, sans rugissement d’accélération. Il se promène.
Depuis notre départ du haras il s’est évertué à éviter tous les grands axes et flâne sur les départementales. Il n’est visiblement pas pressé.
Nous nous sommes arrêtés pour déjeuner dans une de ces petites auberges de bords de nationales que plus personne ne prend, sauf les locaux et les chauffeurs livreurs égarés dans la région.
Lorsque je suis entrée dans l’établissement les regards se sont braqué sur nous… Sur moi ! Il faut dire que j’avais conscience de l’effet que pouvait provoquer ma tenue au petit sifflement d’admiration de Mon Maître lorsque je me suis présentée à lui ce matin, pour prendre la route. J’ai ramené mes longs cheveux roux derrière la nuque en une natte impeccable un petit chemisier blanc très sage mais subtilement dégrafé sur l’échancrure de ma poitrine. Une jupe kilt rouge tenue par une large ceinture de cuir noir dévoile mes jambes jusqu'à mi-cuisses. Moi qui n’ai l’habitude de porter que des jeans, j’ai l’impression d’être nue ! Des socquettes blanches et des escarpins noirs complètent ma tenue me donnant un petit air d’étudiante dévergondée. Une attitude renforcée par le collier de cuir noir qui ceint mon cou et ou pend un anneau d’acier au reflet froid.
J’ai senti sur mes reins et mes cuisses les regards appuyés des hommes de la route lorsque je traversais la salle sur les talons de Marc pour rejoindre la table libre désignée par la tenancière. Je me raidis et n’ose pas regarder autour de moi, je fixe le sol obstinément pour dissimuler le feu qui commence à envahir mes joues. J’ai l’impression qu’ils devinent tous que je ne porte pas de petite culotte sous cette jupe courte… Trop courte ! Il est facile de voir que ma poitrine est libre sous le fin chemisier dont le tissu irrite les pointes saillantes des mamelons. Mais savent-ils que leurs fantasmes est réalité sous le kilt rouge ?
Marc s’installe sur une chaise de bois dos à la salle et me désigne la place en face sur une banquette de Skaï rouge défraîchi. Je m’assois. Le coussin cède sous mon poids et je m’enfonce plus que je ne l’aurais voulu dans la banquette avachie par les milliers de séants de routier qui se sont assis là. Mes genoux se relèvent et ma jupe remonte sur le haut de mes cuisses. Marc pose les coudes sur la table et me fixe intensément. Il a un petit claquement de langue de reproche que je lui connais bien. Et lance d’une voix calme.
- Tes jambes, Isabelle... Ecartes les !
Je lance un regard circulaire sur la salle. La plupart des hommes ont replongé le nez dans leurs assiettes, mais il y en a encore pour m’observer de la tête aux pieds sans vergogne.
Je prends une profonde inspiration, reporte mon attention sur Mon Maître, pose à mon tour les coudes sur la table et faisant mine de me redresser, écarte les jambes de chaque côté de la table
- Oui Monsieur… Excusez-moi !
- Tu as déjà oublié le protocole ?
Je porte instinctivement la main à l’anneau de fer de mon collier.
- N… Non, Monsieur !
Mon regard fait de nouveau rapidement le tour de la salle. Des visages déjà rougeauds se sont allumés. Certains s’interpellent discrètement et me désigne d’un coup de menton, un sourire entendu. Une onde froide me parcourt le dos. Et je resserre imperceptiblement les cuisses. Marc a saisit le mouvement de mes yeux. Il sourit et dit, toujours aussi calmement.
- Tu n’as pas honte d’exciter tous ces hommes. Et cette tenue… C’est un pousse au crime !
Je ne peux m’empêcher de m’écrier.
- Mais c’est vous qui avez voulu que je m’habi…
Je stop net ma phrase. Bien sûr qu’il l’a voulu et là il cherche à me pousser dans mes retranchements. Il faut que je me ressaisisse. Je suis de nouveau sous la férule de Mon Maître. Totalement.
- Je … Oui Monsieur… Mais, non, je n’ai pas honte…. Je ferai suivant vos désirs.
Il éclate de rire lorsque d’un mouvement d’œil incoercible je vérifie si des regards sont encore braqués sur moi, contredisant ce que je viens de lui affirmer à l’instant.

 

13 janvier 2012

Chap. 13. Premier Matin

Je plisse les paupières sous la lumière du soleil qui inonde maintenant la chambre. Il ne reste qu’une pulsation sourde de mon mal de crâne. Je fais la grimace et tente de me redresser. Mon corps endolori résiste et n’aspire qu’a se recoucher. Sans ouvrir les yeux, je tâtonne à côté de moi et ma main rencontre la poitrine de Marc Péniblement je me hisse sur elle et y pose mon menton. Je descelle prudemment les paupières. La lumière m’aveugle Une ombre rousse s’interpose entre le soleil et moi et je peux ouvrir totalement les yeux. Dans un même accord Béatrice s’est, elle aussi, relevée. Appuyée sur un coude, une main dans les cheveux, elle me regarde comme si elle me découvrait, comme sonnée. Elle réagit vite se remémorant soudain cette folle nuit et finit par m’adresser un petit sourire. D’une voix empâtée elle me lance
- Salut Zaza !
Et, comme si ces simples mots lui avaient coûté un effort surhumain, elle se laisse retomber sur l’oreiller en un grand soupir et un râle de dépit sort de sa poitrine.
- Il est quelle heure ?
Amusée, je lance un coup d’œil au réveil qui est juste derrière elle.
- Il est tard…
- Pfff ! On est dimanche !… Y a personne pour s’occuper des chevaux !… Faut que j’y aille !
Elle a dit çà sans aucune conviction. Et son visage renfrogné me dit qu’elle n’envisage pas cela de gaieté de cœur.
Un long silence. Je la détaille.
Les draps sont rejetés sans pudeur autour de son corps nu. Le soleil danse sur sa peau en irisation laiteuse. Les images de cette nuit se superposent sur l’écran de chair. Je la vois se tordre, ses reins se cambrer, ses cuisses s’écarter largement sous les injonctions de Marc, sa bouche s’ouvrir sur des gémissements de plaisir et de douleur mêlés.
Mes joues s’enflamment brutalement et je détourne les yeux. Mon cœur se met à battre plus fort. Qu’avons nous fait ? A la lumière crue du jour cette soirée me semble irréelle comme ces fantasmes du petit jour qui mouillent le ventre et tendent le bout des seins sous les draps mais qui disparaissent dès que la réalité nous rappelle et nous sort des songes licencieux.
Je tourne la tête vers Marc. Il dort encore. Sa poitrine se soulève en un rythme lent et profond. Son visage respire la plus profonde quiétude. Béatrice se soulève de nouveau. Elle aussi elle vient poser son menton sur sa poitrine son visage à quelques centimètre du mien. Elle lance elle aussi un regard vers Marc puis se retourne vers moi amusée
– Notre Maître dort !
Elle a dit çà avec une telle expression de servilité goguenarde que je ne me retiens pas de pouffer retenant un éclat de rire avec peine. Mais c’est surtout le " Notre " Maître qui me trouble. Je plonge dans une réflexion ouatée
" Notre Maître ". Oui ! Son Maître maintenant !… Et le mien !
La démonstration de cette nuit ne laisse aucun doute sur les choix de soumission de ma sœur à Mon Maître.
Pourquoi ai-je à la fois une sensation de bonheur et de jalousie diffuse ?
Oh ! Partager Mon Maître n’est pas  la première fois  et ce ne sera pas la dernière. Malgré ma jalousie maladive Je ne peux que l’accepter  et accepter celles qui s’agenouillent à ses pieds et le sollicitent sans vergogne. Il en joue à merveille d’ailleurs, et je dois avouer qu’il me fait partager avec une joie non dissimulée ses diverses expériences connaissant mes goûts pour les êtres de mon sexe.
Mais là ! Il s’agit de Béatrice… De ma sœur !
Il me reste un doute sur les motivations de Béatrice. Est-ce une simple initiation d’un soir ? Un jeu fugace, une volonté d’aller au bout de la découverte de ce que peux bien ressentir sa sœur en état de soumission en partageant son expérience? Je suis sur le point de lui poser la question mais je me ravise dés que je pose les yeux sur elle. Nos regards se croisent. Mes joues s’enflamment un peu plus. Elle s’en aperçoit, sourit et ses yeux pétillent de malice. D’un mouvement rapide elle se propulse en avant et me dépose un baiser délicat sur le front.
– Haaa ! Zaza…Tu… Tu…
Elle secoue la tête et ne va pas plus loin. Elle cherche ses mots. Mais je sais que ce que nous partageons maintenant s’inscrit dans l’indicible, d’incommunicable avec les mots
Elle prend tout à coup un espiègle et lève les yeux au ciel
"  Notre Maître dort… A moins que… "
Sa main gauche se pose sur le ventre de Marc et glisse sous le drap vers son entrejambe. Béatrice garde les yeux au ciel comme si elle cherchait quelque chose à tâtons. Quand elle trouve un large sourire lui barre le visage et lance un "Ha, haaaa ! " de satisfaction amusée.
Je sais pertinemment ce qu’elle est en train de faire mais je n’ose pas regarder. En même temps une bouffée de contrariété me saisit. Est-elle donc insatiable a ce point ? Ou bien n’est ce qu’une provocation pour bien me montrer que c’est elle qui prend l’initiative sur sa petite sœur ? J’ai à peine le temps de réagir qu’elle se saisit du drap le lance en l’air d’un geste vif le rabattant sur sa tête qu’elle enfonce sous les draps à la rencontre de sa main.
Cette fois ma respiration se bloque et je ne peux m’empêcher de dévisager Marc
Il ne bouge pas. Seul un léger sourire de contentement plisse maintenant le coin de ses lèvres. Il ne dort plus mais reste immobile sous les entreprenantes caresses de Béatrice. Je ne sais que faire et suis sur le point de reposer ma tête sur l’épaule de Marc.  Avant même que j’ai le temps d’esquisser un mouvement, la main de Mon Maître se pose sur mon épaule ; Elle frôle mon cou se serre délicatement autour de ma nuque et doucement mais fermement pousse ma tête vers le bas de son ventre où Béatrice s’active dans des gloussements étouffés. L’ordre gestuel de Marc est clair bien que je me révolte intérieurement à la compréhension de son désir. Je me raidis un cours instant et la pression de sa main se fait plus forte. Inutile de résister ! Je glisse à mon tour la tête sous les draps.

31 décembre 2011

Chap.12. Nuit Bleue.

Je me redresse lentement. Je grimace lorsque je déplie mes jambes et qu’elles s’enflamment sous le fourmillement de la circulation sanguine qui afflue brutalement. En claudiquant et en me massant les cuisses, je m’approche de la table de chêne où sont posés les trois verres et la bouteille. Je m’en empare et me dirige vers l’escalier le plus proche. Le contact froid des marches de fer sous mes pieds nus me fait frissonner. La circulation est revenue lorsque je me présente devant la porte et la passe d’un pas retenu.
La chambre des hôtes est vaste et arrangée comme le reste de l’ancien pigeonnier. Un vieux parquet de châtaignier ciré, des murs blanchis à la chaux qui accueillent, là aussi, quelques œuvres  représentant le haras dans ses activités. De lourdes tentures de velours ocre encadrent la fenêtre. Ils n’ont pas été tirés. Mais je sais que personne n’a de visu de ce côté de la propriété. Seuls les flambeaux d’ambiances aux chaudes couleurs orangées sont allumés et donne à la pièce une ambiance de salon secret où se rassemble les conspirateurs.
En face de moi, contre un des murs, un vaste lit parfaitement centré. Au pied du lit se découpe la silhouette de Béatrice. Debout, les jambes écartées, penchée en avant et parfaitement cambrée, elle s’appuie sur le lit des deux mains. Ses cheveux sont ramenés sur le côté droit ce qui lui permet de me jeter un rapide regard en se tordant le cou. Sa peau luisante accroche la lumière. Je ne peux m’empêcher de la trouver magnifiquement belle et de penser que c’est dans cette position que Marc en a pris possession. Et la posture de Mon Maître me le confirme. Il est nu lui aussi. Debout derrière elle, une main nonchalamment posée sur sa croupe offerte. De l’autre il désigne un guéridon.
- Pose çà, ferme la porte et viens là !
J’obéis, déposant rapidement mon fardeau, trottine rapidement vers la porte que je referme et me rapproche à pas comptés les mains jointes, la tête baissée. A un pas, je m’arrête et prends la pose de soumission. Tout en caressant le dos de Béatrice, Marc me contemple et sourit. Il tend la main vers mes lèvres et s’empare du tissu qui en sort. Je desserre les dents et le laisse extirper le slip. Il le prend de deux doigts et le détaille du regard avec attention. Il est trempé de salive et, ainsi humidifié, je m’étais habituée à le sentir dans ma bouche. Marc déplie le slip et le dépose délicatement sur les fesses nues de Béatrice. Elle a un léger sursaut au contact de la pièce de tissus trempée sur ses reins, mais elle ne se redresse pas.
- A quatre pattes sur le lit Isabelle !… Face à ta sœur !
Je romps la pose et monte à genoux sur le lit. Je me cale au milieu de la couche et me penche en avant prenant appui sur mes mains qui s’enfonce dans le plaid moelleux. Mon visage est à quelques centimètres de celui de Béatrice Elle a baissé la tête mais je peux percevoir sa respiration syncopée. Mon Maître la contourne et s’approche de moi. Sa main se glisse sous mon menton relevant ma tête et son pouce effleure langoureusement mes lèvres.
- Ta sœur a parfaitement su me contenter…
Il marque un temps d’arrêt et tout en continuant à caresser mes lèvres il se penche sur elle.
- N’est ce pas Mademoiselle Béatrice ?
Pas de réponse.
Les épaules de Béatrice s’affaissent imperceptiblement
Marc hausse le ton.
- N’est ce pas Mademoiselle ?
Cette fois Béatrice réagit
- Oui… Oui, Mons.... Maître !
Le pouce de Marc s’enfonce dans ma bouche
- Et maintenant c’est à ton tour Isabelle !

Abandonner toute pudeur ! Faire abstraction de ma sœur qui me regarde, qui me jauge, qui me juge peut être ? Sentir son regard alors que ma bouche s’applique à faire renaître le plaisir de mon Maître.
Peu à peu, comme à l’accoutumé dans les situations humiliantes, mon esprit s’échappe. Le monde s’éloigne de moi, ma vision se rétrécit et les sons s’étouffent. C’est dans un brouillard bleuté que j’aperçois la silhouette féline de Béatrice qui, a quatre pattes sur le parquet ciré, fait le tour de la pièce sur l’ordre de Marc, goguenard, affirmant ainsi à mes yeux la totale reddition de Béatrice. C’est dans un voile de buée que je la vois se tordre sous les coups de boutoir de Son Maître. C’est mon ventre enflammé et ma raison qui vacille lorsque je m’offre sous ses yeux, la croupe tendue, et qu’elle attend passivement au pied du lit le bon vouloir de Marc, debout, les jambes écartées et les mains dans le dos le regard fixé sur ma nuque en sueur.
J’aurais voulu mourir lorsque j’ai laissé échappé mes premiers gémissements de plaisir.
Mes sensations se noient dans une mélasse sirupeuse, l’air autour de moi devient chaud et dense. Le temps s’échappe ou se rétrécit en fonction de la fantaisie de Mon Maître. Mon corps flotte insensible ou terriblement présent lorsque ma peau effleure et glisse contre celle de Béatrice en un crépitement électrique de plaisir, de répulsion instinctive. 
La main de Mon Maître me guide, je n’ai qu’a me laisser aller à ses désirs. Alternativement nos ventres et nos bouches s’activent en des baisers obscènes que noient nos rires incoercibles et le champagne.
Je ne sais pas quand j’ai sombré dans le sommeil. Une dernière vision. Ma joue collée contre le ventre brûlant de Béatrice que pénétrait vigoureusement mon Maître sous me yeux. Je n’ai pas protesté lorsque le bélier victorieux  s’extirpant de la vulve de Béatrice enduit et luisant de sa liqueur de Cyprine s’est présenté à moi. Devançant son intention, avant même qu’il ne me touche les lèvres, j’ai ouvert la bouche accueillant l’hommage de Mon Maître, parfumés du plaisir de ma sœur.

1 novembre 2011

Faux départ.

Je contemple les livrets manuscrits étalés sur mon bureau. Il y a là plusieurs années de soumission à Mon Maître. De mes dix neuf ans à cet été. Je me rejette en arrière dans mon fauteuil et regarde par la fenêtre. Dehors Béatrice, suivie de deux apprentis, mène les chevaux vers les enclos extérieurs du haras. Instinctivement, comme si elle se savait observer, elle lève la tête vers moi. Je souris et me lève pour m’approcher de la fenêtre. Elle me fait un petit signe de la main en passant sous moi. Je lui réponds d’un même signe. Les deux garçons d'écurie ont remarqué nos gestes et leurs visages se tournent vers moi.
Ils nous savent complices, mais peuvent ils deviner à quel point ?
Posément, je referme la fenêtre sur l’automne qui  prend ses quartiers sur la vallée. Je reviens à ma table de travail. Ma main s’empare du quatrième livret celui que je suis en train de vous recopier avec tant d’aléas. En restant debout je l’entrouvre sur le signet qui marque le chapitre que je viens de relire.
Quelle folie ! Comment décrire l’indescriptible ?
J’ai reçu des courriers suite à cette dernière aventure qui commence à peine. On m’y reproche la relation incestueuse avec ma sœur et de la décrire avec tant de complaisance ! Une rage intérieure monte de mon ventre. Je frissonne d’indignation contenue et une larme perle à mes cils. N’ont-ils donc rien compris ? Désemparée, je me suis confiée à Marc. Dois-je continuer ? Faut-il vraiment tout dire, tout livrer ? Aller au bout ?
Mon regard se porte sur les autres livrets, ceux qui suivent. Il y à là des aventures que je n’aurais jamais pu imaginer, née de la fantaisie débridée de Mon Maître et de ceux qui l’entourent pour m’emmener toujours plus loin sur mon chemin de servitude.
Comme toujours, il a su me rassurer en quelques phrases.
- Isabelle Tu sais qu’il est en mon pouvoir de t’obliger à faire l’amour avec ta sœur… N’est ce pas ?
- Oui Monsieur.
- Et tu le ferai ?
- Je… Oui Monsieur… Si c’est votre désir
Un silence au téléphone.
Je réalise ce que je viens d’accepter, Il continue.
- Et pourtant ce n’est pas ce que j’ai exigé de toi, ni de Béatrice d’ailleurs !  N’est ce pas ?
- Je … Oui Monsieur !
Ma voix tremble et il devine que je ne suis pas convaincue.
Son ton devient ferme comme lorsqu’il m’inculque une leçon ou me donne un ordre impératif.
- Isabelle ! Ecoute-moi bien ! Tu as couché en compagnie de ta sœur, ce soir là ! Pas, AVEC, ta sœur.
Un éclair de compréhension me laisse un instant bouche bée. Mais bien sur ! Comme il a raison ! Les images de cette soirée défilent devant les yeux. Toute mon attention  était portée vers un seul objet celui de satisfaire Mon Maître. Je n’ai échangé aucune caresse avec Béatrice ! De cette soirée il ne me reste que le souvenir du seul contact avec sa peau et le parfum de ses cheveux mêlés aux mien. Je frissonne à cette idée et prends une profonde inspiration. Je vais pour dire à Marc que je viens de comprendre,  mais il me coupe
- Est ce que cela a posé le même problème a Béatrice ?
Il connaît la réponse mais semble vouloir l’entendre de ma bouche
- Non, Monsieur !
- Bien ! Alors tu va me faire le plaisir de te ressaisir et de continuer ton récit.
Sa voix s’adoucit.
- j’ai hâte de lire la suite Isabelle ! Même si je la connais !

Je repose le livret sur le bord de la table. Et c’est le cœur revigoré que je m’apprête à reprendre le court de mon récit.
C’était sans compter l’entrée dans ma vie d’un nouveau maître !
Je pensais être repartie dans mes Carnets pour longtemps et par là même vous en faire profiter. Mais c’était avant ma rencontre avec mon directeur de thèse.
Et voilà ! Je suis partie au moins pour trois années de dur labeur sous la férule d’un maître qui ne me touchera jamais.
Il va falloir me pardonner, mais il y a de forte chance que les chapitres des Carnets vont s’égrener bien plus lentement maintenant. Entre le haras, la préparation de ma soutenance de thèse et ma disponibilité à Mon Maître. Il ne me restera pas beaucoup de temps à leur consacrer.
Mais j’ai fait la promesse à Marc que tout sera un jour consigner sur ce blog. Et cela sera fait… Selon ses désirs.

2 octobre 2011

Chap. 11. En Aveugle

Comme obéissant à un signal, Marc cesse  sa caresse et ôte ses doigts de l’entrejambes de Béatrice. Elle reste un moment en suspend, surprise du brusque arrêt de sa montée du plaisir, s’attendant certainement a en atteindre le sommet à tout moment. Elle retombe sur ses talons et, sonnée, laisse son visage enfoui dans ses bras. Sa poitrine se soulève à un rythme rapide. Elle cherche à reprendre son souffle en lâchant à chaque expiration un petit vagissement de détresse.
Marc se relève lentement sa main glissant le long du corps de Béatrice. Il s’empare délicatement de se ses longs cheveux de bronze et les réunis derrière sa nuque en une queue de cheval.
Il se penche à son oreille.
- je vois que Mademoiselle est maintenant prête ?
Béatrice baisse les bras qui cachaient son visage et les remet dans son dos. Elle est écarlate et sa respiration reste saccadée comme celle d’une personne qui vient de manquer de se noyer. Elle tente toutefois de répondre dans un halètement court.
- Ou…Oui…Mons… Maître !
Marc lâche ses cheveux et lui assène alors une petite tape sur les fesses
- Très bien!... Alors conduisez-moi donc à ma chambre, s’il vous plaît !
Béatrice reste un court moment interloquée. Elle me lance un rapide regard puis se tourne vers Marc
- Je… Oui Monsieur !
Elle quitte sa pose et à petits pas gracieux se dirige vers un des escaliers de fer qui mènent à l’étage, aux chambres. Marc lui emboîte le pas et gravit les degrés à sa suite les yeux rivés sur la croupe nue et insolente de ma sœur qui ondule à chaque montée de marche. Il ne m’a pas adressé la parole et, désemparée, je reste seule au milieu de la pièce, nue dévotement agenouillée. Le slip de Béatrice qui pend de chaque cotés de ma bouche et qui commence à être passablement trempé de salive. Un pincement au cœur, je les suis des yeux. Arrivé sur le balcon circulaire Marc me lance enfin un regard. Le spectacle que j’offre lui arrache un sourire satisfait, mais il reporte vite son attention sur Béatrice qui ouvre la porte de chêne menant à la chambre. Il s’y engouffre à sa suite en laissant la porte ouverte derrière lui.
Ma tête retombe et je fixe le tapis. Mes genoux commencent à me démanger. J’écarte un peu plus les jambes pour en changer le point de contact. Le sang bat à mes tempes et j’essaye en fermant les yeux de capter le moindre son en provenance de l’étage supérieur.
Je reconnais, sans la comprendre, la voix de mon Maître et l’intonation dévouée de ma sœur qui lui répond à voix basse. Ils échangent un court moment puis le silence s’installe.
Je finis par penser qu’ils se sont éloignés hors de porté de mon oreille en passant dans la salle d’eau, lorsque, troublant le silence, un gémissement à peine audible me parvient. Puis un deuxième un peu plus fort. Mon cœur s’accélère. J’ouvre les yeux et lève la tête vers la porte ouverte de la chambre. Ces vagissements de détresse qui en sortent et montent de plus en plus fort pour se perdre dans les poutres entremêlées du pigeonnier ne laisse pas de doute sur leur nature. Mes joues s’enflamment à la pensée de ce qui se passe au-dessus de moi. Mon maître est en train d’affirmer sa possession de ma sœur et de la plus éloquente des façons. Les cris sont contenus, entrecoupé de soufflement rauque. Leur cadence s’accélère de plus en plus et je comprends que l’assaut qu’elle subit se fait pressant. Aux glapissements étouffés qui me parviennent, je devine que Béatrice se fait violence pour juguler ses gémissements. Peut être pense-t-elle à moi en ce moment ? Et par pudeur cherche à cacher à mes oreilles ce qui est maintenant une évidence. Mais vaincue, elle finit par se lâcher, hurlant sa jouissance en un paroxysme sauvage.

Je suis au comble de l’embarras. Difficile de définir mon état. A mi-chemin entre la honte et l’excitation. Et si Marc a laissé la porte ouverte c’est bien pour ajouter à ma confusion.
Un long silence suit la dernière supplication étranglée.
J’entends que l’on murmure à voix basse. Je tends le cou vers la porte comme pour essayer d’en percer les mystères. Des bruits de pas furtifs et Béatrice apparaît sur le balcon.
Elle pose une main sur la balustrade et de l’autre essaye de remettre de l’ordre dans ses cheveux en bataille. De là haut, elle se penche sur la main courante et me lance d’une voix éraillée.
- Isa ! Mar… Euh !… Te… Ton Maître veux te voir !
Elle va pour se retourner mais continue
- Et…  Tu montes le champagne et les verres !
Sans attendre de réponse elle fait volte face et disparaît dans l’ombre de la porte.

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