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Les Carnets d'Emilie
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Le dressage d'une oie blanche.
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22 avril 2011

Chap.2. Une balade apéritive

Je reste un peu en retrait lorsque Béatrice descend les deux marches de l’entrée et s’avance vers Marc. Elle arbore un large sourire de bienvenu et arrivé à sa hauteur, l’embrasse sur les joues
- Bonjour Marc, …Vraiment contente de vous rencontrez…Enfin !
Suivent les amabilités d’usages que j’écoute d’une oreille distraite.
Un doute m’étreint et me laisse dans l’expectative. Une impression bizarre qui me laisse interdite. Tout se passe comme s’ils se connaissaient de longue date !
Béatrice se plie en quatre pour passer pour une bonne maîtresse de maison.
Elle propose des rafraîchissements et énonce ce qu’elle a préparé pour le dîner. Elle s’enquiert auprès de moi pour savoir si le pavillon des hôtes a été aéré et le ménage fait… Je n’ai à peine le temps d’en placer une. Même Marc s’amuse de sa volubilité en me jetant parfois des œillades amusées. Je finis par froncer les sourcils en la coupant net.
- Je vais faire visiter le haras à Marc !… Vous venez Marc ?
Et je m’éloigne d’un pas décidé en lui lançant un regard interrogateur.
Je prends brusquement conscience que je viens de l’appeler Marc… Deux fois de suite.
Je me fige.
- Heu… je veux dire…
Ma sœur m’observe par en dessous en inclinant la tête, elle attend quelque chose.
Je joins mes mains et pique un fard.
- Vous… Vous me suivez… Monsieur !
J’ai essayé de donner le ton le plus neutre possible au dernier mot.
Béatrice sourit en se pinçant les lèvres comme pour ne pas éclater de rire.
Je réprime une soudaine colère. Elle connaît tout de ma relation avec Marc, c’est certainement la lectrice la plus assidue de mon blog. Je viens de comprendre qu’elle a certainement décidé d’en jouer. De jouer avec mon trouble et toutes les ambiguïtés qui ne vont pas manquer d’émailler le court séjour de Marc.
Nous nous dirigeons vers le Cournil lorsque ma mère débouche en trombe des bureaux du Club-House. Elle nous a vu et s’oriente vers nous d’un pas assuré. De loin, avant même d’être à nos côtés, elle lance
- …désolée les enfants, je ne dîne pas avec vous ce soir. Je prends une douche et part de suite, on m’attend pour la vente et je suis à la bourre…
Elle s’avise de la présence de Marc à mes côtés et lui tend une main énergique.
- Bonjour Marc… Enchantée… Je vous laisse avec les filles… Elles prendront soins de vous. Isabelle tu fais visiter le haras à Marc, s’il te plaît…
- Oui, c’est ce que je…
Et sans écouter la fin de ma phrase elle repart en courant presque vers la maison.
Elle se retourne une dernière fois en lançant une main en l’air et en criant
- Vous montez Marc ?… Ha oui… C’est vrai !
Pressée, elle ne lui laisse pas le temps de répondre et le fait pour lui.
Marc reste un instant à la regarder s’éloigner visiblement impressionné par son dynamisme puis se tourne vers moi.
- Ouaho !… Elle est toujours comme çà ?
Et je hausse les épaules et lève les sourcils.
- Ben oui !
Intérieurement je suis soulagée qu’elle n’assiste pas au dîner. Et la vente des yearlings va certainement la tenir éloigné pendant une bonne partie de la semaine.
Marc interroge
- On selle des chevaux ?
- Je pensais prendre le tout-terrain, Il est tard… Demain si vous le voulez bien ?

Marc n’a rien dit lorsque j’ai pris le volant. J’ai conduit le lourd véhicule à travers les pâtures et les chemins creux des forets de la propriété en lui montrant les principales installation. Après un long détour je m’arrête sur la butte la plus élevée, cette où on domine les écuries, juste aux pieds de la carrière.
Je coupe le contact et saute du véhicule. Marc me suit. Je m’adosse à un arbre en pointant du doigt les alentours. Je lui explique alors la vie du haras, ma vie. Je lui explique que sitôt finies mes études je reviendrais ici, pour y écrire et élever des chevaux. Il m’écoute avec attention en hochant la tête et puis tout à coups je n’y tiens plus et lance à brûle-pourpoint.
- Ma sœur… Béatrice… Vous vous connaissez ?
Il met un temps a réagir surpris par le changement de ma conversation.
- Oui… En quelque sorte… Elle sait que tu es ma petite chienne dévouée, non ?.
Et voilà comment il retourne la situation, il vient de me rappeler ma condition en deux mots. Je sens mes joues s’embraser. Bien sûr qu’elle sait ! Me revient brusquement en mémoire un épisode particulièrement troublant (Cf. Le Triangle à quatre côtés). Mais je n’ai jamais su si cela n’étais pas simplement encore un de ces jeux dont Mon Maître est friand ?
A cette évocation mon visage s’empourpre.
- Oui… Elle sait… Mais ce que je veux dire … C’est que… Vous vous connaissez … Comment ?
Je suis si troublée que j’en perds mon vocabulaire. Marc s’en aperçoit et éclate de rire. Il s’approche et pose délicatement ses doigts sur ma poitrine. Je porte les mains derrière moi, le long du tronc de l’arbre pour lui signifier l’acceptation et l’encouragement à la caresse. Il titille un instant la pointe gonflée de mon sein droit à travers le coton tendu de mon tee-shirt.
Songeur comme pour lui-même il lance.
- De quoi avez vous peur, Mademoiselle ?… Seriez-vous jalouse ?
Je sens qu’il n’attend pas de réponse, mais ne peux m’empêcher.
- Ho !… Mais non… Du tout…Monsieur… Et puis Béa C’est pas son…son…
La pression des doigts s’accentue sur le mamelon durcit.
Je ne trouve plus les mots.
Marc vient à mon secours.
- … Son… Truc ? C’est cela Mademoiselle ?
- Oui… Oui monsieur !
Sachant que nous nous somme compris
- Vraiment ?
Il devient encore plus songeur
- Ce n’est pas ce qu’elle m'a dit !
Une onde glacée me parcourt le dos. Mon regard se porte vers le sien. Il sourit.
Je veux m’assurer que nous parlons de la même chose et lance étonnée.
- La… La soumission ?
Son sourire s’élargit. Il reporte son attention vers l’horizon.
- Si tu me la montrais cette grange ?
Perdue dans la confusion de mes pensées, je ne réagis pas.
- …Tu sais cette grange où tu as perdu ton innocence ?
Inutile d’insister, Marc vient de changer de conversation, y revenir serai mal reçu mais un malaise diffus m’étreint lorsque je remonte dans le Cournil.

 

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Commentaires
I
Voilà c'est fait ! (Et une autre aussi mais personne ne l'avait vu celle-là)<br /> Effectivement il est difficile parfois de ne pas perdre son latin avec Marc.<br /> Je vous remercie Messieurs.<br /> Bises à tous.
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L
Comme le dit si bien isabelle dans ce passage "j'en perds mon vocabulaire"<br /> en tout cas pour moi ce blog est un phare dans l ocean gris d internet<br /> Je vous aime Isabelle (En toute amitié)
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B
Superbe relance du suspens, bien joué ! <br /> <br /> Mais trouble qui retentit dans cet épisode jusque dans une orthographe bien malmenée. Et puis, Isabelle, on "pique un fard", pas un "phare" à moins que ce ne soit sur une voiture, bien sûr. Lol. <br /> <br /> A l'habitude, les petites erreurs donnent comme une impression de spontanéité qui est loin de nuire à un récit en forme de journal intime. Cette fois... Ou bien peut-être est-ce moi ?<br /> <br /> A lire la suite bientôt. Mais Isabelle, n'approche pas trop de la grange, surtout : j'ai comme l'impression que cela pourrait donner des idées à Marc.
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