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Les Carnets d'Emilie
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Le dressage d'une oie blanche.
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1 juillet 2008

Chap. 13. …Terre des nuits chaudes et langoureuses…

Nos visages se rapprochent, nos lèvres se frôlent. Stéphanie a un mouvement de recul instinctif. Sa tête s’enfonce un peu plus dans le moelleux oreiller et tente ainsi de se soustraire à cette caresse immorale. Mais sa fuite est condamnée à l’échec. J’écrase mes lèvres sur les siennes. Elles sont fraîches presque froides et ont un goût de menthe. Ma langue force le passage, vient buter contre la barrière de ses dents. Je m’insinue entre l’imperceptible interstice de ses incisives et la force à ouvrir la bouche. Elle gémit une protestation étouffée. Je dois pourtant aller au bout de ce que m'a ordonné Marc. Ma langue investit sa bouche et cherche le contact de sa langue qu’elle garde obstinément plaquée contre sa mâchoire inférieure. Devant son manque de réaction je quitte le moelleux orifice, me redresse sur le coude et la détaille, un peu interdite. Dans la pénombre je distingue nettement sa peau claire et ses grands yeux ouvert. Il me semble voir une larme couler le long de sa tempe.
Elle tente de balbutier quelques mots noyés de sanglots. Elle est au bord de la crise de nerf. Sa journée a été des plus rude. Je retire vivement ma main de sur son ventre et vient poser un doigt sur sa bouche.
-
Chhhut… Chht… Çà ira !
Ce qu’elle veut me dire, je ne veux pas l’entendre !
Elle se détend, ses épaules crispées retombent lentement. Un long soupir retenu sort de sa poitrine et glisse sur mon doigt. Je me penche vers son visage et dépose un baiser sur son front, suivit d’un autre, sur le haut de sa joue. Le goût saler de sa pommette me confirme les pleurs silencieux versés par la jeune fille. Lentement je pose un chapelet de baiser délicat d’une commissure à l’autre de sa bouche. Surprise, je suis arrêtée par une petite langue qui en sort timidement et vient à la rencontre de mes baisers. A l’invite, je réponds et introduit de nouveau ma langue entre ses lèvres fraîches. Sa bouche s’ouvre largement.Elle m'accueille. J’ai gagné !
Je la prends par la taille et plaque mon visage contre le sien. Les chauds parfums poivré d’adrénaline de notre excitation prennent le pas sur la douce saveur de menthe de notre baiser. Nos langues se caressent en une sarabande effrénée. Stéphanie gémit doucement. Sa main quitte le dessous du drap pour venir caresser ma nuque et accroître la pression de nos lèvres. Je chavire et irrésistiblement mes doigts quittent son visage pour se poser sur sa poitrine. Je ne peux m’empêcher d’en saisir le délicat mamelon déjà durcit. Un "oui " étouffé m’encourage. Stéphanie se cambre et d’une ruade rabat le drap de coton brodé qui nous couvre au pied du lit alors que son autre main se pose sur ma fesse et m’attire vers elle. Son corps est brûlant de fièvre et sa peau d’une incroyable douceur. J’ai envie de me fondre en elle, de ne faire qu’un avec ce corps qui me ressemble et m’attire irrésistiblement. Je ne voudrais être qu’une bouche pour la goûter entièrement, Je suis en train de tomber dans un puits sans fond de plaisir interdit. J’en perds la raison et j’adore çà ! Pourtant un petit signal teinte au fond de mon esprit. Un signal lancinant qui, avec peine, se fraye un passage dans mon esprit enfiévré. Je quitte les lèvres de Stéphanie et résiste mollement à son appel. Elle force ma nuque et sa bouche se rapproche de mon oreille Elle murmure dans un halètement rauque.
-
Viens… Viens !
L’appel est si puissant, si vibrant, hypnotique! Ma respiration s’emballe, je tente de reprendre mon souffle tout en goûtant la sueur salée qui commence à perler sur son cou. Mon dieu, comme je suis bien ainsi ! Tendue comme un arc, le ventre en feu. Stéphanie profite de mon trouble pour glisser un genou entre mes jambes. Nos flans se collent l’un à l’autre Une vague de plaisir indicible me parcourt de la tête aux pieds, à mon tour je laisse échapper un gémissement de ravissement contenu. Oh Mon Maître ! Que m’avez vous demandé de faire là ! Savez vous à quel point cela peut me perdre ? J’ai presque envie de hurler ma passion pour ce corps que j’étreins, qui m’étreint. Et pourtant toujours ce petit signal d’avertissement qui clignote au fond de moi. Stéphanie tente de reprendre ma bouche. De ma nuque sa main glisse jusque sur mon dos, mes fesses et vient en écarter les globes pour se frayer un chemin jusqu'à l’orée de mon intimité. Une décharge électrique tétanise brutalement tous les muscles de mon corps. Je me raidis et me redresse sur les bras échappant à son baiser. Je hurle presque.
-
Attends ! … Attends !
Sa caresse s’interrompt.
Dans la pénombre elle m’interroge du regard.
-
Attends... Je… Je dois … Demander l’autorisation à …Marc !
Stéphanie incline la tête et reste bouche bée d’incompréhension.
Comment lui expliquer cette règle impérieuse passée avec Mon Maître ?
-
Je le dois c’est vraiment important. Je ne peux pas faire autrement !
La jeune femme referme la bouche et baisse les yeux.
-
C’est à ce point ? Tu ne peux vraiment pas passer outre ?
- Non... Vraiment, je ne peux pas ! Cela casserait tout entre nous, tous les engagements que j’ai prise… Je veux aller au bout de mon expérience avec Lui… Et j’y tiens vraiment…
Stéphanie semble s’enfoncer dans une profonde méditation puis d’une voix brisée.
-
Alors ne l’appelle pas… Ne lui demande pas... Ne le faisons pas !
Une corde se casse au fond de moi. J’aurais pourtant tellement…
Je me laisse retomber en roulant sur le coté.
Nous nous retrouvons toutes deux entièrement nues, couchées l’une à côté de l’autre, sagement, fixant obstinément le plafond dans la douce moiteur de cette nuit d’été. Le corps vibrant et le cœur explosé par l’émotion.
-
Dis-moi isabelle !
-
Oui ?
-
Marc…Tu l’aimes ?
Ma poitrine se sert. Stéphanie vient de poser une question qui fait mouche.
Je laisse un silence entre nous et prends le temps de réfléchir. Malgré l’indiscrétion de la question je décide de lui répondre, de tenter de lui expliquer.
-
Je ne sais pas si c’est de l’amour. De la fascination certainement ! Peut être un simple jeu commencé comme une bravade qui m’entraîne au delà de mes fantasmes… Un peu comme les joueurs compulsifs. Impossible de s’arrêter… Marc dit que l’amour entre nous est impossible. Mais pourtant parfois ce que je lis dans ses yeux, ses attitudes prévenantes… Par contre, je sais que je n’ai jamais vécu quelque chose d’aussi fort de ma vie et je sens que cela ne fait que commencer. Oui ! En fait, je crois que je l’aime, mais pas d’un amour comme celui dont je rêvais quand j’étais adolescente et dont rêves toutes les ados… C’est autre chose…Bien au delà !
Stéphanie qui semble fascinée par ce que je lui révèle lâche un commentaire laconique.
- Tu as de la chance !
Nos souffles se mêlent dans la nuit en suspension. Un petit courant d’air frais se glisse par la fenêtre entrouverte et vient rafraîchir nos peaux brûlantes.
- Isabelle !
-
Oui ?
-
Sinon... Tu l’aurais fait s’il n’y avait pas eu Marc ?
-
Quoi ?
-
L’a.. L’amour avec… Avec moi ?
Oh ! Stéphanie ! Si tu savais à quel point mon corps vibre à côté du tiens. Je lance dans un souffle à peine audible.
-
Oui.
Un très long silence s’en suit, seulement troublé par les bruits nocturnes du village qui nous parviennent au travers du fin voilage. Je suis sur le point de sombrer dans le sommeil lorsque Stéphanie reprends.
-
Isabelle ?
-
Oui !
-
Tu… Tu crois que nous sommes les… lesbiennes ?
Voilà bien une chose à laquelle je n’aurais pas penser ! Cela a été tellement naturel. Je revois mes étreintes avec Kristale et lorsque nous avons fait l’amour sous les yeux de mon Maître dans cette chambre moelleuse. Même alors, et à aucun moment je ne m’étais poser cette question. Il me revient de loin les chuchotements et les rires étouffés la nuit dans le dortoir de cet établissement prestigieux pour les filles de bonnes familles. Cette jolie première année qui un soir, juste avant Noël, m’a rejoint dans mon lit. Ce n’étaient que des caresses et des baisers furtifs. Nous découvrions nos corps et ses caprices… Je ne l’ai fait qu’une fois... Et je l’ai vite refoulé, certainement pour ne pas me poser la question que vient de poser Stéphanie.
Je tourne la tête vers Stéphanie, elle fait de même. Dans la pénombre nos regards se croisent et dans en cœur jubilatoire nous lançons un ;
-
Nooonnn !
Nous éclatons de rire. Un rire libérateur et incontrôlé impossible à réprimer. Mes abdominaux me font mal tellement nous rions. Quand enfin nous réussissons à reprendre notre sérieux nos soupirs sont encore entrecoupés de petits rires nerveux et peu à peu le calme retombe sur la chambre.
Je me saisis de la main de Stéphanie, elle se laisse entraîner. Je la pose délicatement sur mon ventre, la recouvre de mon autre main. A son contact une sérénité intense m’enveloppe et me porte. Je ferme les yeux et m’endors, le sourire aux lèvres.

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Commentaires
I
Mère des jeux latins et des voluptés grecques<br /> Lesbos, où les baisers, languissants ou joyeux,<br /> Chauds comme les soleils, frais comme les pastèques,<br /> Font l'ornement des nuits et des jours glorieux,<br /> Mère des jeux latins et des voluptés grecques,<br /> <br /> Lesbos, où les baisers sont comme les cascades<br /> Qui se jettent sans peur dans les gouffres sans fonds,<br /> Et courent , sanglotant et gloussant par saccades,<br /> Orageux et secrets, fourmillants et profonds;<br /> Lesbos, où les baisers sont comme les cascades !<br /> <br /> Lesbos, où les Phrynés l'une l'autre s'attirent,<br /> Où jamais un soupir ne resta sans écho,<br /> A l'égal de Paphos les étoiles t'admirent,<br /> Et Vénus à bon droit peut jalouser Sapho!<br /> Lesbos, où les Phrynés l'une l'autre s'attirent,<br /> <br /> Lesbos, terre des nuits chaudes et langoureuses,<br /> Qui font qu'à leurs miroirs, stérile volupté!<br /> Les filles aux yeux creux, de leur corps amoureuses,<br /> Caressent les fruits mûrs de leur nubilité ;<br /> Lesbos, terre des nuits chaudes et langoureuses,<br /> <br /> Laisse du vieux Platon se froncer l'oeil austère ;<br /> Tu tires ton pardon de l'excès des baisers,<br /> Reine du doux empire, aimable et noble terre,<br /> Et des raffinements toujours inépuisés.<br /> Laisse du vieux Platon se froncer l'oeil austère.<br /> <br /> Tu tires ton pardon de l'éternel martyre,<br /> Infligé sans relâche aux coeurs ambitieux,<br /> Qu'attire loin de nous le radieux sourire<br /> Entrevu vaguement au bord des autres cieux !<br /> Tu tires ton pardon de l'éternel martyre !<br /> <br /> Qui des Dieux osera, Lesbos, être ton juge<br /> Et condamner ton front pâli dans les travaux,<br /> Si ses balances d'or n'ont pesé le déluge<br /> De larmes qu'à la mer ont versé tes ruisseaux ?<br /> Qui des Dieux osera, Lesbos, être ton juge ?<br /> <br /> Que nous veulent les lois du juste et de l'injuste ?<br /> Vierges au coeur sublime, honneur de l'Archipel,<br /> Votre religion comme une autre est auguste,<br /> Et l'amour se rira de l'Enfer et du Ciel !<br /> Que nous veulent les lois du juste et de l'injuste ?<br /> <br /> Car Lesbos entre tous m'a choisi sur la terre<br /> Pour chanter le secret de ses vierges en fleurs,<br /> Et je fus dès l'enfance admis au noir mystère<br /> Des rires effrénés mêlés aux sombres pleurs ;<br /> Car Lesbos entre tous m'a choisi sur la terre.<br /> <br /> Et depuis lors je veille au sommet de Leucate,<br /> Comme une sentinelle à l'oeil perçant et sûr,<br /> Qui guette nuit et jour brick, tartane ou frégate,<br /> Dont les formes au loin frissonnent dans l'azur ;<br /> Et depuis lors je veille au sommet de Leucate<br /> <br /> Pour savoir si la mer est indulgente et bonne,<br /> Et parmi les sanglots dont le roc retentit<br /> Un soir ramènera vers Lesbos, qui pardonne,<br /> Le cadavre adoré de Sapho qui partit<br /> Pour savoir si la mer est indulgente et bonne !<br /> <br /> De la mâle Sapho, l'amante et le poète,<br /> Plus belle que Vénus par ses mornes pâleurs !<br /> - L'oeil d'azur est vaincu par l'oeil noir que tachète<br /> Le cercle ténébreux tracé par les douleurs<br /> De la mâle Sapho, l'amante et le poète !<br /> <br /> - Plus belle que Vénus se dressant sur le monde<br /> Et versant les trésors de sa sérénité<br /> Et le rayonnement de sa jeunesse blonde<br /> Sur le vieil Océan de sa fille enchanté ;<br /> Plus belle que Vénus se dressant sur le monde !<br /> <br /> - De Sapho qui mourut le jour de son blasphème,<br /> Quand, insultant le rite et le culte inventé,<br /> Elle fit son beau corps la pâture suprême<br /> D'un brutal dont l'orgueil punit l'impiété<br /> De celle qui mourut le jour de son blasphème.<br /> <br /> Et c'est depuis ce temps que Lesbos se lamente,<br /> Et, malgré les honneurs que lui rend l'univers,<br /> S'enivre chaque nuit du cri de la tourmente<br /> Que poussent vers les cieux ses rivages déserts.<br /> Et c'est depuis ce temps que Lesbos se lamente !
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I
Je ne sais si cela vous surprendra M.Jule.C'est une suite trés difficile à raconter. Mais une chose est sure, il va falloir patienter.<br /> Bisou.
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I
Oui je sais M.Valincourt la chronologie est un peu déroutante. Surtout que je vais revoir Marc cet été avec certainement de nouvelles aventures à la clé.<br /> Mais ce que je raconte là c'est bien passé en été 2007. Soyez patient et faites abstraction du temps qui passe !<br /> Bisou.
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S
Dans le titre tu as oublié Lesbos.<br /> - Lesbos terre des nuit chaudes et langoureuse...<br /> Un poeme de Baudelaire il me semble.<br /> Mais je suis certain que tu le sais? n'est ce pas ? Difficile à dire comme mot ?<br /> J'adore tes écrits, ton histoire réel ou inventer, je ne sais pas!<br /> Ton blog est ce que j'ai lu de mieux depuis longtemps.J'en relis régulieremnt les meilleurs passages.<br /> Bravo.
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V
Bon je me répète mais c'est un régal des mots. Tes couleurs et ambiances sont de haut vol. En revanche pourrais-tu replacer cela dans un calendrier. Nous sommes en juillet 2008 et entre les deux "personnage-récits" une chronoligie serait la bienvenue?<br /> Un peu d’ordre, de grâce !
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