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Les Carnets d'Emilie
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Le dressage d'une oie blanche.
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7 juin 2009

Chap.42. Esclave Isabelle.

Pas facile de tenir ce plateau tremblotant avec dessus sa bouteille de champagne et ses verres !
J’avance à pas comptés dans le couloir sombre. Je n'ai toujours pas trouvé l’interrupteur et me demande même s’il en existe un. Ma chaîne cogne de temps à autre contre le métal du plateau. Il me faut trouver les hommes et je sais parfaitement par où commencer… Par la cave ! Mais je n’en ai pas vraiment envie. Laure et Marc m’ont précédé et ont disparu, me laissant seule, face à ma corvée.
J’avance lentement en fouillant l’obscurité du regard et pense à la faute que j’aurais vraiment pu éviter. Si seulement je m’étais abstenue de parler en attendant simplement que sa colère passe. Après tout en me soumettant à Jacques je n’avais enfreint aucune règle ! J’ai bien senti que Marc n’avait vraiment pas apprécié de me voir avec Jacques. La punition qu’il vient de m’imposer me semble en contradiction avec ses sentiments. Faire de moi une esclave et m’offrir à tous ! Et puis, je me souviens de la phrase de Kristale qui avait retenu mon attention lors du simulacre de procès de Stéphanie ; "Les punitions ne sont jamais ordonnées sans que cela n’implique également ceux qui la décident et l’infligent… ". Une phrase sibylline qui pourtant me réchauffe le cœur car durant cette épreuve qu’il m’impose, je sais que Mon Maître marche à mes côtés.

Il y a quatre portes dans ce couloir et je sors de l’une d’elle. Autant les essayer. Je m’avance prend une profonde inspiration, coince le plateau entre mon ventre nue et le mur pour me libérer une main et frappe à la porte. Pas de réponse ! Je pèse sur la poignée…
La chambre est vide !

Je pousse un soupir de soulagement.
L’autre chambre est également vide.
La troisième porte est un leurre qui donne sur un autre couloir perpendiculaire à celui ci. Je m’y engage. Une lumière jaillit de deux flambeaux électriques en applique contre le mur. La soudaine clarté me fait cligner des yeux. Un détecteur de passage a signalé ma présence. Trois portes à ma gauche et une grande baie vitrée à ma droite. Je ne distingue que la nuit à travers, mais je devine bien que, de l’extérieur on doit pouvoir m’espionner tout à loisirs. On peut se repaître de la vision de la petite soubrette rousse entièrement nue et enchaînée qui s’affaire dans les couloirs de cette maison sans fin. Je me sens vulnérable et scrute avec appréhension l’écran opaque qui colle à la vitre.
Pas vraiment r
assurée, je recommence mon rituel. Et m’annonce en frappant à la première porte de gauche. J’ouvre !
La pièce baigne dans une chaude lumière rouge. C’est une chambre tendue de lourdes tentures écarlates, flanquée de meuble en bois exotiques noirs. Un lit monumental occupe la plus grande partie de la pièce. C’est un lit à baldaquin, comme la chambre jaune, mais orné de sculptures sombres de dragons grotesques qui grimpent le long des montants. Une odeur âpre de musc et de sueur acide me prend à la gorge. Il émane de cette salle une atmosphère lourde et menaçante. Le lit au drap de satin rouge est occupé ! Un homme est étalé de tout son long sur le ventre, entièrement nu. Son visage est tourné sur le coté et de sa bouche entrouverte sort un léger ronflement. Je crois que c’est Pierre. Il semble dormir profondément.
A côté de lui il y a une femme étendue. Sylvie !
Elle aussi est entièrement nue. La lumière rouge lui fait une peau phosphorescente et ses cheveux blonds semblent d’un roux cuivré, synthétique. Un de ses poignets est attaché par des menottes au montant du lit. Elle est assoupie mais semble avoir perçue ma présence. Elle entrouvre les yeux. Son visage s’illumine. Elle regarde l’homme et met un doigt sur sa bouche pour me signifier de ne pas parler. Se redressant lentement, elle me fait signe d’approcher de l’index. Je dépose le plateau sur une table basse prés du lit et vient vers elle. Elle chuchote d’une voie presque inaudible. En me désignant la menotte qui la lie au baldaquin
- Donne moi les clés s’il te plaît… Elles sont dans le tiroir de l’autre table de chevet !
Elle a un grand sourire.
Si elle est dans cette situation c’est qu’il y a certainement une raison. Une raison voulue par les Maîtres de la maison !
- Je… Je ne sais pas si je dois, J’ai pas le droit !
Son visage se fait suppliant.
- Allez Isabelle, s’il te plaît ! Il dort, et ils en ont finis avec moi… Je voudrais rejoindre Jacques !
Sa remarque me rappelle que Pierre et Jean vont toujours par deux. J’ai un frisson et regarde instinctivement derrière moi. La porte d’entrée est restée ouverte sur le couloir vide.
Ainsi, pendant que Jacques disposait de moi, sa compagne était entre les mains des larrons. Je ne serais pas étonnée qu’il l’ait attaché lui-même pour l’offrir aux deux hommes !
Je cède et fait le tour du lit en faisant attention de ne pas cogner ma chaîne contre les bas flancs. Il y a effectivement de petites clés dans le tiroir. Je m’en empare et les tends à Sylvie. Il ne lui faut pas longtemps pour se débarrasser du lien d’acier. En se massant le poignet, elle se relève. Et, toujours en chuchotant mais sur un ton enjoué comme si elle s’amusait follement.
- Merci ma chérie, t’es un amour !
Elle me dépose rapidement un baiser sur le front et une petite tape amicale sur le haut des fesses
- Çà va ? Ta soirée se passe bien ? … Pas trop dure ? … C’est ta première ?
J’opine de la tête et émet un pâle sourire.
- Oui, oui çà va merci, je…
Elle n’écoute même pas la suite et sort de la chambre en catimini sans chercher à s’habiller. De toute façon qu’aurais-je pu lui dire ? Qu’il y a quelques minutes son mari avait forcé mon ventre ? Je reste un moment dans l’expectative, immobile au pied du lit. Je jette un coup d’œil à Pierre. Ses ronflements redoublent. Je ne peux pas retenir un sourire d’amusement. Sourire vite contrarié par ce que je dois faire.
Je reste un moment à me tordre les mains. Mon esprit fonctionne à cent à l’heure. Après tout, mes directives sont claires… Mais les conditions dans lesquelles je dois effectuer mes offices n’ont pas été définies ! … Non ?
Je me poste face au lit. Prend la pose de soumission debout et prend une profonde inspiration.
- Bonsoir Monsieur !
Ma voix est juste audible pour toutes personnes présentes dans la pièce.
- Je vous propose un verre de champagne !
Me rappelant soudainement les postures de Laure lorsqu’elle sert, je quitte maladroitement la pose de soumission et amorce une génuflexion en baissant la tête.
Les ronflements de Pierre ne se tarissent pas.
- Je… Je dois…
Mon dieu comme c’est difficile a dire ! Même en sachant que je ne serais peut être pas entendu.
- Je suis à votre service, et si… Si…Vous le désirez, je… Je suis à vous !
Bon ce n’est pas terrible comme formulation ! Mais la tension est telle que je ne trouve rien d’autre !
Je reste un moment à attendre une réponse, la tête baissée. Seuls les ronflements du dormeur vautré au milieu des draps de satin rouge me reviennent en échos.
Considérant que j’ai fait ma demande en bon et due forme, je me rapproche du plateau et m’en saisie. Dans un dernier acquis de conscience je place un verre sur la table de chevet et l’emplis aux trois quarts de champagne.
Je ressorts sur la pointe des pieds en refermant délicatement la porte sur moi. Avec la conscience du devoir accompli.

 

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Commentaires
A
ptdr,<br /> En fait quand il dort un maitre est un homme comme les autres, surtout si il ronfle;<br /> Tu casse son image là,j'adore<br /> voila ce que j'aime dans ton blog tu es dans le vrai loin des récits et images toutes faites,<br /> quelle fraicheur!<br /> mais gare au reveil!<br /> je t'embrasse là où tu aime;-)<br /> Aurore
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C
Je suis contente qu'il ne se soit pas réveillé ce lourdaud !!!MDR.<br /> Bisous Isa.<br /> J'espère que tu vas bien?
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L
Etonnant de voir l'envers du decors pendant que le maitre dort les souris dansent. Il en est presque ridicule ce Maitre qui vient de passer a coté d'une occassion en or de te posseder.<br /> Bravo isabelle, j'ai beaucoup ri, quel a propos!<br /> une bouffée d'air frais dans cette soirée un peu étouffante
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C
et comme une petite lumière pour la suite de la punition....j'adore !!! et en plus une petite pirouette..la coupe de champagne pour preuve de ta bonne volonté !!! lol <br /> <br /> Merci pour ces textes, pleins de fraicheur, de délicatesse et de profondeurs... un ravissement pour la lectrice que je suis, un enchantement pour la soumise que j'essaie d'être !
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