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Les Carnets d'Emilie
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Le dressage d'une oie blanche.
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26 juillet 2009

Chap. 46. Libération.

Si Kristale avait été là, elle m’aurait certainement qualifiée ironiquement de " gourde " !
Et gourde je me sens !
Seule, à quatre pattes sur le sol de pierres froides, un plateau chargé de bouteille et de verre qui vibre au moindre de mes mouvements. En partant, ils ont omis de m’en débarrasser. Mais je crois deviner que, bien sûr, ils l’on fait exprès.
Comment faire pour me relever sans tout fracasser sur le sol ?
Je choisis la solution la moins risquée, je commence par rapprocher mes jambes écartées en me redressant sur mes bras pour garder le niveau et me rapproche imperceptiblement du sofa en me déplaçant de côté. Ma chaîne traîne sur le sol et me gêne mais j’arrive tout de même par m’accoter au sofa. Le cuir est froid contre mon flanc mais toujours très concentrée, je choisis le moindre mal en faisant basculer doucement le plateau d’une rotation des reins vers les coussins du sofa Dans un tintamarre de verre heurté et de métal choqué, le contenu du plateau se déverse sur le divan. Libérée de mon fardeau, ankylosée mais soulagée, je me relève péniblement. Mes genoux me font mal et je les frotte nerveusement. Je contemple les dégâts. Une partie du liquide restant s’est répandue sur le cuir noir et une des flûtes est ébréchée. Je frissonne car je sais qu’elles sont en cristal et que la Maîtresse de maison ne manquera pas de remarquer l’état dans lequel je vais lui rendre sa précieuse vaisselle.
Fébrilement je ramasse le plateau et range la bouteille et les verres dessus. Je dépose le tout sur le sol, maintenant qu’il n’y a plus de table basse.
En fait si, il y en a une ! Je me tourne vers le fond de la salle et avise la silhouette ligotée de Stéphanie. Il y a plus urgent que nettoyer ma bévue !
Je m’approche de la jeune fille en me frottant nerveusement les mains et appelle.
- Stéphanie ?
Elle ne répond pas,
Je m’agenouille prés d’elle, à la place que j’occupais lorsque Pierre a souillé sa bouche et que j’ai, bien malgré moi, contribué à lui offrir.
- Stéphanie, tu m’entends ?… C’est Isabelle !… Je … Je vais te détacher… C’est fini !
Un gémissement incompréhensible me répond. Elle tente de relever la tête mais cela semble être au-dessus de ses forces.

Pour l’avoir éprouvée, je sais que s’il y a bien un domaine où mon Maître excelle, c’est bien celui de réaliser des nœuds. Des nœuds si bien pensés que l’on peut les défaire de deux doigts, Enfin, quand on y a accès ! Car, la personne attachée, elle, n’a aucune chance de s’en libérer. Chaques cordelettes se terminent par de petits nœuds qui viennent se coincer astucieusement dans les boucles des liens tendus et les verrouillent parfaitement sans blesser la peau. Et c’est un jeu d’enfant que de les dénouer.
Je m’active rapidement. L’odeur du chanvre reste pour moi ma madeleine de Proust, c’est entre les mains de mon Maître que je l’ai éprouvé pour la première fois et son parfum me ramène irrésistiblement à ma première expérience de ligotage.
Je commence par délier les mains de la malheureuse. Ses bras retombent sur le coté, inertes. Toutefois, elle bouge les doigts imperceptiblement pour faire revenir le sang. Par endroit, et notamment là où elle s’incruste dans les plis de son corps, la corde est trempée de sueur. Je démaillote Stéphanie en tirant sur les brins de corde avec délicatesse pour ne pas la couper. Ses chevilles sont fermement maintenues contre ses cuisses outrageusement ouvertes. Je me penche vers elle en retenant une grimace. La magnifique fleur de son ventre d’habitude si fine est distendue et béante. La rosette tumescente de son anus et les longues coulures de semences encore brillantes qui maculent ses reins et l’intérieur de ses cuisses témoignent des nombreux assauts qu’elle a subit.
Je frissonne de la tête aux pieds. Quelle terrible punition ! Etre ainsi livrée à la merci de ses hommes pendant toute la soirée ! A la taille et sur ses épaules, la jeune fille porte par endroit des marques écarlates d’étreintes vigoureuses. La fureur des soudards a du présider à leur curée. Je me souviens avec effroi des cris désespérés qu’elle poussait lorsque Kristale m’a entraîné à sa suite et que j’ai quitté la pièce où débutait son calvaire.
Ma pauvre Stéphanie ! Comme tu as payé cher ton insouciance et tes petites impertinences !
Il me faut quelque temps pour que tous les liens finissent par tomber sur le sol, libérant ainsi la jeune martyre. En l’encourageant, je la prends par les épaules et lui enjoins de se relever. Elle gémit à chaques déploiements de ses membres endoloris, mais se redresse lentement. Lorsque sa tête se relève ses cheveux poisseux retombent vers l’arrière découvrant son visage. Ses yeux sont délavés par les larmes versées. Son regard fixé dans le vide trahi son épuisement et sa bouche reste entrouverte, comme sous l’effet d’un intense soulagement. Ses joues, son cou et ses cheveux sont maculé d’une liqueur gluante à l’odeur fade que je ne peux manquer de reconnaître. Les quatre hommes s’en sont vraiment donnés à cœur joie, Ils n’ont rien respecté de la jeune fille.
Il me semble que la salle d’eau est l’endroit le plus approprié pour essayer de faire revenir un peu de vie à la pauvre Stéphanie. Lentement pas après pas s’appuyant sur mon épaule la jeune femme retrouve l’usage de ses jambes et nous franchissons toute deux, nues, dans un silence troublé par le cliquetis de ma chaine, le seuil de ce lieu maudit.

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Commentaires
I
Bravo<br /> Magnifique.<br /> Un récit exaltant<br /> Un récit qui me correspond tout à fait<br /> J'en suis toute chose de cette découverte<br /> Et j'aime çà<br /> Je reste attachée et suspendue à votre histoire<br /> A bientot j'espère <br /> I de M
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I
Evoquer Proust dans ce blog<br /> jolie prou...esse ;-)<br /> Je suis fan de tes écrits Isabelle !
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L
et dire qu'on s apitoyaient tous sur ton sort<br /> on en avait oublié dcelui de stéphanie <br /> bien plys terrible que le tien
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