Chap. 62. L’admonestation.
-…La soumission implique des devoirs dont tu ne fais qu’effleurer l’étendue, ma chérie. Jusqu'à maintenant tu n’as fait que jouer ! C’est par jeux que tu es venue te proposer à Marc ? N’est ce pas ?
Force est de constater qu’elle à raison ! Je me remémore mon premier entretient avec Mon Maître et la jubilation intérieure mêlée de peur. Mais d’une peur jouissive comme lorsque l’on fait une chose interdite, mais que l’on sait que l’on ne risque pas grand chose à le faire.
- Je… Oui, Madame !
Kristale a un petit sourire en coin
- En fait, derrière tes airs de sainte-nitouche, tu es vraiment une petite garce… Et tu aime çà en plus ! N’est ce pas ?… Dit moi que tu aime çà !
Je commence à comprendre que j’en suis à la nouvelle étape de ma punition.
Kristale partage avec Marc ce goût à l’humiliation verbale avec cette propension a m’y associer contre ma volonté. Ils savent tous deux à quel point cela peut être pour moi, jeune fille bien policée, plus mortifiant que n’importe qu’elle vexation physique. Tout simplement parce qu’ils touchent toujours justes là où il faut pour me déstabiliser et me plonger dans une profonde confusion.
- Oui… Oui, Madame… J’aime çà !
Et l’admettre à haute voix provoque chez moi toujours la même sensation de plaisir veule. C’est exactement comme lorsque l’on a le vertige et que l’on se contraint à se pencher et à regarder vers l’abîme. Se faire peur, et provoquer des sensations ineffables de jouissances incomprises
Oui, bien sur, que j’aime cela ! Sinon je ne serais pas là nue, à genoux, les cuisses largement écartées, découvrant outrageusement mon intimité au regard de cette femme qui se délecte de mon trouble.
- Et cela te fait mouiller de savoir que l’on peut faire de toi ce que l’on veut ?
Maudite Kristale, ! Toujours pousser un peu plus loin son analyse. Elle me devine et devine que mon ventre commence à s’échauffer et à s’humidifier.
– Je… Oui, Madame.
– Oui, quoi ? Petite catin ?
– Oui, je … je …mouille Madame.
Une violente chaleur me monte aux joues et je ferme les yeux de pudeur pour échapper au regard de glace de la belle hollandaise.
Kristale éclate de rire.
- Oui, je te crois ! Je sais que tu mouilles alors que je ne t’ai même pas touché ! Je suis sûre que si je t’enfile un doigt il en ressortira trempé comme un sucre d’orge de la bouche d’une gamine !
Une vibration d’indignation me parcourt de la tête aux pieds. Faut-il donc que je réponde à cette comparaison outrancière ?
- La blonde nordique ricane encore de sa sortie, puis continue en regardant ailleurs.
- C’est un vrai bonheur que de dresser une petite aristocrate comme toi ! Tu rougis pour un rien. C’est…Adorable !
Elle redevient soudain sérieuse, presque sévère.
- Ce soir ton masque va tomber Isabelle! On va vraiment voir ce qu’il y a derrière tes airs de petite fille sage !
Elle me détaille de nouveau de la tête aux pieds.
-Tu es très belle isabelle !… Et tu vas comprendre qu’en acceptant ta soumission, ce corps, dont tu es si fière, ne t’appartiens plus ! Il appartient à ceux qui le désirent, ceux qui le veulent. C’est certainement la première et la leçon la plus importante que tu vas apprendre et retenir par cœur. De gré…ou de force ! Lorsque tu te soumets… Tu ne t’appartiens plus ! Au moins physiquement. Pour ce qui est de ton esprit, de tes pensées…Nous verrons vite de quoi ils sont faits !
Kristale se relève, elle s’approche de moi.
- Debout isabelle… Tu es attendue !
Je me relève sans ôter les mains de mon dos
Attendue ? Ce n’est donc pas Kristale qui va appliquer la sanction ? Un vague sentiment d’appréhension et de peur, me saisit. Mais, de toutes les façons, comme elle vient de me le dire ; les dés sont jetés.
Kristale se rapproche un peu plus et remet une dernière touche à ma chevelure en souriant. Ses lèvres s’approchent des miennes. Elle sent la cannelle et le tabac mêlé. Mon cœur bat à grands coups. Puis comme saisit d’un remords elle se recule brutalement et détourne la tête.
- Ah au fait !.. Si on te demande ton âge … Tu as dix-sept ans !… Compris isabelle ?
Je reste un instant dans l’expectative d’une explication. Encore une facétie de Kristale ? Un élément du jeu qu’elle veut me faire jouer ! Dix-sept ans ? Trois ans de moins ! Pourquoi pas ! Mon visage porte encore la grâce de mon adolescence et avec ces deux couettes grotesques qui pendent de chaques côtés de mon visage !… Oui, je dois faire cet âge là.
- Oui, Madame !… J’ai dix-sept ans !
- C’est bien, … Maintenant, suis-moi !
Kristale fait volte-face et s’éloigne en se dirigeant vers la porte que j’ai empruntée pour entrer dans la pièce. Je garde les mains dans le dos et lui emboîte le pas en trottinant… Nous traversons le hall au carrelage glacé et nous nous engageons dans le couloir sombre. Kristale n’allume pas la lumière et dans la pénombre se dirige sans hésiter. Elle semble bien connaître les lieux. Un escalier, tout aussi sombre, puis de nouveau un couloir étroit qui dessert trois portes.
Elle ouvre celle du fond et entre.
Je la suis à un pas derrière. Les rideaux de la pièce sont tirés mais elle est toutefois éclairée. Un frisson me parcourt la colonne vertébrale et fait se dresser les cheveux de ma nuque. Comme pour me protéger, j’ai le reflex de ramener mes mains devant ma poitrine et mon ventre nue, mais refrène in extremis mon geste.
Dans la pièce, il y a deux hommes !