Chap. 63. Présentations.
Je reste derrière Kristale qui me sert de paravent et cache ainsi ma nudité aux yeux des deux individus. Je les observe par-dessus son épaule. Ils sont nonchalamment assis dans de petits fauteuils de velours. Un jeune homme à peine plus âgé que moi, et un homme d’apparence plus âgée, les tempes grisonnantes, mais à l’allure fine et athlétique, dans un costume de bonne facture.
En apercevant Kristale ils se lèvent à l’unisson.
- Merci de votre patience, Messieurs ! Je pense que vous ne regretterez pas votre attente !
Et tout en disant cela elle fait un pas de côté me dévoilant à leurs regards. Les deux visages se tournent vers moi. Le plus jeune a les sourcils qui se soulèvent d’approbation tandis que l’autre mime un sifflement muet d’admiration tous les deux ont les yeux qui s’allument d’intérêts.
- Je vous présente Isabelle !
Je ne sais pas comment me mettre. J’ai ramené mes mains devant mon ventre en les joignant, et pour échapper à leurs regards inquisiteurs qui parcourent mon corps nu, je baisse la tête. Une chaleur intense me monte aux joues.
- Approche-toi un peu Isabelle !
Mécaniquement, je fais un pas, puis deux, en avant. J’ai la tête qui bourdonne et mon cœur qui bat à tout rompre. Que dois-je faire? Je m’aperçois que Kristale ne m’a rien préconisé. Prendre la position de soumission ? La blonde hollandaise ne m’a rien dit sur ces hommes ! Sont-ils des maîtres ? Le fait que l’on m’ait ôté mon collier m’incite à penser que non. Je lance un regard interrogateur à Kristale. Mais elle ne réagit pas. Je reste les jambes jointes, verrouillées. Risquant la réprimande.
Réprimande qui ne viendra pas.
- Cette charmante demoiselle se propose d’être votre hôtesse pour ce soir. Elle est dévouée et entièrement à votre disposition. Je vous avais bien dit que vous ne le regretteriez pas.
Le plus âgée s’approche de moi et pose une main moite sur mon épaule. Je frissonne d’appréhension. Sa main s’attarde un instant sur mon cou puis s’empare de mon menton me forçant à relever la tête et le regarder. Il a un sourire de satisfactions et ses yeux brillent de fièvre
Il lance.
- Tu as toujours beaucoup de goût Kristale et nous ne sommes jamais déçus… Mais là, tu te surpasses !
Sa main lâche mon menton et retombes sur ma poitrine s’emparant de mon sein gauche et englobant de l’autre le sein libre. Ses pouces viennent délicatement en frotter les pointes qui se dressent et se durcissent sous la caresse.
Mon cœur bat la chamade et manque s’emballer. J’étouffe un soupir pour ne pas crier ma désapprobation. Je baisse les yeux. Je sais maintenant quelle va être la teneur de ma punition. J’ai l’impression que mon esprit vacille au bord d’un gouffre insondable.
Oh! Mon Maître qu’avez vous fait ! Pourquoi voulez-vous çà de moi ?
- Elle est brûlante et sa peau est douce… N’est ce pas Bruno ?
Pour toute réponse du jeune homme, deux autres mains se posent sur mes hanches puis viennent caresser mes reins et mes fesses.
Une peur panique s’empare de moi. Tout mon corps est tendu, prêt à fuir. Un goût d’adrénaline monte du fond de ma gorge. Je déglutis péniblement, faisant un effort surhumain pour ne pas bouger, pour ne pas me débattre et repousser ces mains aux caresses abjectes. Je concentre mon esprit sur mon devoir pour ne pas hurler. Surtout ne pas décevoir Mon Maître!
Kristale surenchérit.
- Oui très chaude et… très humide aussi… Nous venons d’avoir une petite conversation… Elle est déjà toute mouillée… N’est ce pas Isabelle ?
Heureusement Kristale n’attend pas ma réponse. J’en serais bien incapable. J’ai la gorge nouée d’angoisse.
- Ecarte les jambes Isabelles… Laisse donc Serge vérifier par lui-même !
Je souffle profondément par le nez pour essayer de me détendre et comme dans un rêve je me vois ouvrir les cuisses et, même, légèrement cambrer les reins. Je laisse toutefois pendre mes mains le long de mon corps en signe de passivité résignée. Il n’en faut pas plus pour que la main de Serge quitte mes seins, glisse rapidement sur mon ventre et s’engouffre entre mes jambes. Un doigt épais s’introduit rapidement entre les lèvres humides de mon sexe et y fouille longuement. Je m’attends à une réflexion salace, mais l’homme goûte en silence, et avec un plaisir non dissimulé, la chaleur humide de mon ventre. Derrière moi les mains maladroites, au début de leur exploration, précisent leurs caresses le long de mes reins et de mon dos et profitent de l’écartement de mes jambes pour s’insinuer entre les globes de mes fesses comme pour en découvrir les plus intimes recoins.
Surtout ne pas défaillir !
Derrière moi Bruno s’approche encore un peu plus et profitant que la place se libère vient caresser ma poitrine dressée en se collant contre moi. Je sens nettement à travers son pantalon sa virilité tendue qui se plaque contre mes fesses. Il vient renifler à mon oreille et va jusqu'à poser un baiser sur mon cou. Il sent l’after-shave bon marché. Je retiens un sursaut de répulsion. Il ne perd pas de temps et commence déjà à s’accaparer de mon corps offert à ses attouchements fébriles.
Otant vivement sa main d’entre mes jambes Serge se dirige vers le fond de la pièce portant les mains à son col de chemise et commencent le déboutonner.
Il interpelle dans un même temps son jeune compagnon.
- Bruno, met toi donc à l’aise !…Tu restes avec nous Kristale ?… Tu participes ?
Il ôte sa chemise, dévoilant un torse puissant et, sans prendre de temps d’arrêt, déboutonne son pantalon. Kristale lui répond d’une voix espiègle.
- Oui, je reste un moment, mais je ne participe pas… C’est Isabelle qui est à l’honneur ce soir ! Je suis juste sa chaperonne… D’ailleurs… !
Elle interrompt sa phrase et se dirige vers une table basse sur laquelle est posé un sac à main. Elle en extirpe un objet plat, métallique, à l’œil de verre, et le brandit dans notre direction.
- Cela ne vous gène pas que je prenne quelques photos, messieurs. Vous n’êtes pas trop pudique ?
Les deux hommes s’esclaffent.
Kristale prend cela pour une approbation.
Elle s’approche de moi, se penche à mon oreille, et me murmure sur un ton malicieux
- Un petit souvenir pour Marc !