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Les Carnets d'Emilie
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Le dressage d'une oie blanche.
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10 février 2010

Chap. 64. Sous l’œil de Kristale

Ma vision se trouble. Dans un brouillard ondoyant, je distingue Serge plier méthodiquement ses vêtements sur le dos d’une chaise. Une langueur que je connais bien m’envahit peu à peu. Je sais que ma raison va s’abolir. Je sais ce que ces hommes veulent de moi. Ce qu’ils vont faire de moi. Toute mon âme s’y refuse et pourtant je reste là, les bras le long du corps. Je suis tiraillée entre l’envie de fuir et celle d’obéir à Mon Maître. Je m’enfonce dans une sorte de rêve cotonneux où mes pensées tournent en rond ; Fuir, …Rester… , Fuir, … Obéir,... Hurler, …Sourire ! L’absurdité de ma condition est telle que suis paralysée par mes contradictions. Je m’évade, mon corps lui-même disparaît et cesse toute relation avec mon esprit qui s’égare et s’éloigne. J’ai envie de me laisser tomber par terre comme un paquet de linge et de m’endormir. Ces hommes, ils pourront alors faire ce qu’ils veulent de moi, de toutes les façons je n’existerais plus. Ils me seront alors indifférents et ce ne sera que chair vide, sans âme, qu’ils posséderont. Je prends une profonde inspiration et ferme les yeux. Je m’échappe.
Mais c’est sans compter sur la vigilance de Kristale. Elle remarque la pâleur de mes joues, ma soudaine décontraction, mes yeux qui se ferment et mes lèvres qui cessent de trembler. Croit-elle que je vais m’évanouir ? Ou bien a-t-elle compris à mon attitude résignée et que je risque d’échapper à ma sanction, au moins mentalement.
- Hé ho ! Isabelle, revient avec nous !… Ouvre les yeux !
Des doigts claquent devant mon visage. La blonde nordique s’est approchée de moi pour me tirer de ma rêverie et me ramener à la réalité. Elle souffle à mon oreille sur un ton entendu.
- Je veux que tu n’en perdes aucune miette !
J’obéis immédiatement à son injonction et ouvre les yeux. Serge est devant moi. Il est maintenant entièrement nu et mon regard est involontairement attiré par sa virilité fièrement érigé. Il s’avance d’un pas.
- C’est la première fois pour cette petite ?
Demande-t-il à Kristale.
Elle prend un ton ironique.
- Non, Non,… Elle est un peu timide. Mais çà va lui passer ! Il vous faut juste la chauffer un peu !
Et, tout en disant cela, elle s’empare de ma main, la guide vers le sexe dressé m’obligeant à l’enserrer de mes doigts gourds. Je frissonne. Le contact de la verge est brûlant. Je peux sentir le désir de l’homme palpiter au creux de ma paume. Serge s’avance un peu plus collant son sexe encapuchonné de ma main contre mon ventre et, me prenant par les épaules :
- Cela va bien se passer ma belle… Tu vas aimer !
Il me pousse lentement vers le lit qui jouxte le mur le plus long. Mes mollets cognent contre son rebord et, repoussée par les mains puissantes de l’homme, déséquilibrée, je bascule en arrière. Je me retrouve assise sur le lit étreignant encore timidement le bâton de chair vibrant.
Ma position, assise devant lui, son sexe à la main, ne pouvait que susciter chez celui ci un désir de caresse immorale. Et cela est bien sa perverse intention ! Sa main enserre la mienne pour, de force, guider sa verge vers mes lèvres. Je me détourne instinctivement pour essayer d’échapper à l’indécente demande. Sa main gauche vient alors se poser sur ma joue et, délicatement mais fermement, m’oblige à lui faire face. Je lance un regard désespéré à Kristale qui a déjà commencé à prendre des photos. Elle a alors une mimique de réprobation et, comme aurait pu le faire Mon Maître, a un claquement de langue qui m’incite à ne pas résister au désir de l’homme.
Le gland poli se pose sur mes lèvres.
Kristale a un mot qui se veut d’encouragement.
- Aller Isabelle, c’est parti, ouvres moi donc cette jolie bouche !
Lance-t-elle en portant l’appareil photographique devant ses yeux moqueurs.
Que faire d’autre ?
Kristale vient de le dire. Ma punition commence et je dois l’accepter ! Mes lèvres s’entrouvrent et s’arrondissent autour du gland qui se fraye délicatement un chemin vers le fond de ma bouche. L’homme a un grondement de satisfaction et, maintenant sûr que je ne regimberai plus, vient caresser mes joues et mes cheveux de ses mains fébriles.
Il aime la caresse de ma bouche et tient à le faire savoir.
- Humm… C’est bon çà !... Allez ma chérie !
Il marque ainsi le départ d’un long va-et-vient entre mes lèvres. Le rythme s’accélère et devient plus violent. Par à coup le gland turgescent bute au fond de ma gorge et provoque une nausée que je réfrène avec peine en sursautant de tout mon corps. Se méprenant sur mes intentions, croyant que je cherche à me dégager, il s’empare de mes couettes qui lui offrent une prise idéale pour me contraindre à rester en place.
La douceur de mon assaillant a vite fait place à une excitation incontrôlable. Il cambre les reins en écartant les jambes pour me posséder plus profondément encore. Je respire rapidement par le nez en essayant de contrôler ma respiration et la peur qui me submerge. Il n’a maintenant plus de pitié pour moi et ne tient pas compte de mes pauvres gémissements étouffés. Je me crispe de tout mon corps, mes mains s’agrippent au couvre lit, persuadée que sa jouissance ne va pas tarder à venir envahir ma bouche et couler au fond de ma gorge. Je retiens une grimace de dégoût et me prépare à l’abject hommage. L’homme respire fort et ses reins s’agitent à me briser les vertèbres du cou. Pourtant il s’arrête brutalement en soufflant bruyamment.
- Ha ! Hum ! Bon sang, elle est trop bonne …Tu …tu devrais essayer Bruno !.
Il cherche visiblement à contrôler sa respiration. Il se retient de jouir et cela semble lui coûter un effort surhumain.
Son sexe se retire de ma bouche d’un seul trait comme si il s’était brûlé. Je lève rapidement les yeux vers lui. Son visage est congestionné, crispé en un masque affreux, il se mord les lèvres et inspire par saccade. Sa verge, qui brille de ma salive, a doublée de volume et a prise une teinte violacée tellement elle est tendue. Je m’attends à tout moment à ce qu’il crache son immonde liqueur vers moi. Je me détourne, à la fois de peur et de honte que je puisse ainsi générer autant de désir perverti.
Je déglutis ma salive trop abondante résultant de son assaut et attends que mon assaillant récupère ses esprits.
Ce qui ne tarde pas Il s’ébroue !
- Bon ! Passons au chose sérieuse…Je te laisse la place Bruno ?
Il se penche sur moi et me saisis par le poignet, m’obligeant à me relever à demi. Du même élan, d’un geste puissant il me bascule et me retourne.
Je me retrouve à quatre pattes sur le lit. Et, sans même avoir le temps de reprendre mes esprits, une main se glisse entre mes jambes les écartant vigoureusement. Deux doigts nerveux disjoignent les lèvres de mon ventre et s’introduisent sans ménagement à l’intérieur de mon vagin. Il leur imprime un mouvement de vrille comme pour masser le passage et le préparer à l’assaut qui va suivre. Il cherche à y joindre un troisième doigt de force. Il me fait mal et je lâche un cri de désarroi. Il renonce et interpelle de nouveau son complice.
- Allez Bruno… Ne fait pas attendre la demoiselle…Elle est chaude là !…
Et dans le même temps ôte ses doigts du doux fourreau qui sont vite remplacés par l’intrus qui a violé ma bouche.
Un froid glacial me tétanise la nuque tandis que le bélier de chair brûlante se fraye un passage entre mes jambes. La pénétration de l’inconnu me jette dans un flot de détresse et d’affliction.
Ainsi tout est consommé ! Je ne suis plus que leur chose et je viens de l’accepter sans même me débattre, sans broncher, sans protester, validant ainsi à leurs yeux ma totale obéissance.
Bruno lui, a décidé d’imiter son compagnon de fortune. Pendant que je suis forcée à quatre pattes sur le lit de fortune, ses mains s’emparent de mes cheveux et me forcent à relever la tête. Je me retrouve face au ventre menu, blanc, du jeune garçon au centre duquel se dresse une virilité fine, délicate, mais dont je perçois immédiatement l'empressement. Et sans me laisser le temps de protester, il en plaque énergiquement le gland contre mes lèvres. Son sexe exhale le même parfum que son after-shave de supermarché. Et je ne peux m’empêcher de l’imaginer faire sa toilette s’inondant les joues le torse et le bas ventre de déodorant. Je frise du nez, mais inutile d’esquisser la moindre tentative de fuite. A quoi bon ! J’entrouvre la bouche et accueil l’impatient dans ma chaleur buccale. Son sexe est plus fin que celui de Serge et ma langue se moule sans contrainte à la base de son gland. Une sourde vibration en émane. Au contraire de Serge, il s’enfonce lentement dans ma bouche, d’un glissement précautionneux, comme s’il craignait de me faire mal. Une fois bien installé dans le fourreau de mes joues, il lâche mes cheveux et ses mains se posent sur mes tempes, enserrant ma tête entre ses mains pour lui imprimer un léger mouvement de balancement. Il se masturbe entre mes lèvres !
Pendant que les deux compères s’agitent, je prends conscience que pour la première fois de mon existence deux hommes me possèdent en même temps. Et deux inconnus, qui plus est ! Je me sens tout à coup vulnérable et accablée à la fois. Atterrée de ce que ma soumission à Marc me conduit à accepter ; Moi, la tendre et joyeuse Isabelle à peine sortie de l’adolescence, devenue le jouet pervers de deux individus sans scrupule dans une chambre isolée d’une maison perdue au cœur d’une forêt que je ne connais pas…
- …On change ?
C’est la voix de Serge qui vient de me tirer de ma réflexion. D’un commun accord les deux hommes se désengagent de leur fourreau respectif. J’en profite pour m’humecter les lèvres d’un coup de langue nerveux et de tenter d’apercevoir Kristale. Captant mon regard elle me sourit, un sourire malicieux. Son appareil photo toujours à la main, elle ne perd pas une miette de ma déchéance.
Serge s’invite de nouveau entre mes lèvres tandis que Bruno s’évertue à ouvrir mes cuisses et se glisser en moi en me saisissant les hanches de toutes ses forces.
Comme cela leur est facile de me posséder ! De me soumettre à leurs caprices ! Combien de temps cela a-t-il duré ? Plusieurs fois ils vont intervertir leurs places comme si ils n’arrivaient pas à se décider sur quel autel ils allaient officier définitivement. Je ne suis plus qu’une poupée de chiffon que l’on manipule. Et comme une poupée inerte il me couche sur le dos pour parfaire leur besogne. Serge exige que j’y mette plus d’entrain ! Kristale approuve ! Sous ses ordres mes mains enlacent les sexes tendus vers moi, ma bouche caresse et ma langue lèche la surface polie de glands durs et polis comme de l’ivoire. Ils se couchent sur moi. Ouvrent mes cuisses et me pénètrent à tour de rôle en riant et s’encourageant mutuellement. Leurs mains fouillent les plus intimes recoins de mon corps abandonné de son esprit, cherchant à le faire vibrer, s’esclaffant à chaques cris, chaques gémissements, à chaques soupirs qu’ils tirent de moi.
Si ils savaient que mon esprit est alors tout entier tendu vers un seul être ! Marc ! Marc à qui je dédie chacun des cris que mon corps ne peut s’empêcher de lancer sous les caresses indécentes des deux soudards. Ils ne voient pas alors les larmes éphémères que j’écrase d’une main rapide, je ne veux pas donner une nouvelle fois l’occasion à Kristale de me traiter comme une gamine émotive.
C’est au fond de mon ventre brûlant que le premier, Serge, s’abandonne. Libérant une liqueur abondante dans un cri rauque, jetant des imprécations inarticulées alors que ses mains se crispent sur mes seins pour mieux me pénétrer.
Comme la jouissance des hommes est ridicule ! Mes poings se referment de rage, étreignant convulsivement la couverture entraînée au sol alors qu’ils m’avaient mise à quatre pattes sur le parquet. Satisfait, l’homme s’effondre sur lui-même comme une baudruche qui se dégonfle, relâchant son étreinte. Il se dégage de mon ventre dans un ignoble bruit de succion et s’allonge à même le sol, les bras en croix, visage tourné vers le plafond, cherchant à reprendre son souffle en respirant bruyamment et manifestant son plaisir à haute voix.
- Ah bon sang… Ce que c’est bon !… Bon sang !… Merci Isabelle !
Merci ? Merci de quoi ? Je ne vous ai rien donné ! Vous l’avez pris. Ne comptez pas sur moi pour vous donner l’absolution. Mon corps vous l’avez réduit à votre plaisir, vous l’avez violé avec mon consentement, Mais vous n’êtes qu’un instrument. L’instrument de Kristale, l’instrument de Mon Maître et de leur cruel châtiment.
Profitant que le chemin est libre et que son compagnon gît sur le sol. Bruno me saisis par l’épaule pour me redresser et me diriger de nouveau vers le lit. Il m’allonge délicatement, presque amoureusement, sur le dos par dessus les draps froissés. Je m’aperçois que je tiens encore la couverture d’une main serrée à m’en faire mal aux phalanges. Il se couche sur moi et embrasse amoureusement mon ventre puis ma poitrine, mes seins. Mes tétons roulent sous sa langue et se dressent. Il joue un moment avec eux puis sa bouche remonte le long de mon cou vers mes joues qu’il baise avec tendresse. Il tente un baiser sur mes lèvres alors que son sexe s’introduit doucement, forçant les portes maintenant entrouvertes de ma vulve. Un sursaut de répulsions me fait tourner la tête et échapper au baiser.
Non. Je ne veux pas ! Je ne veux pas lui offrir le moindre sentiment d’affection. Je ne l’aime pas ! Il peut faire ce qu’il veut de mon corps offert par Mon Maître Mais jamais, jamais, je ne donnerais un baiser à ces hommes. Mon cœur ne leur appartient pas !
Un instant décontenancé le jeune homme revient à la charge et tente une deuxième fois de poser ses lèvres sur les miennes. De nouveau je me détourne. Ma tête tourne de droite à gauche pour échapper au baiser et lui faire comprendre qu’il ne doit pas insister. Je sais au fond de moi que j’ai le droit ! Je sais que je peux refuser de lui donner cette attention que je réserve à ceux que j’aime.
Voyant qu’il ne parviendra pas à me faire accepter sa bouche Bruno donne un rapide coup de reins s’enfonçant violemment au fond de mon ventre. Il se redresse et me saisit les épaules. Alarmée, je ne peux m’empêcher de le regarder. Il a pris un air revêche les sourcils froncés, les lèvres pincés. Je comprends à sa mine renfrognée que vexé par mon refus il veut m’imposer pire qu’un baiser. Enfin le croit-il ! Plusieurs coups de rein suivent. Mécaniquement il entame un va-et-vient contre mon ventre entre mes cuisses passivement écartées. Je ne le regarde plus. La tête tournée sur le côté j’attends sans bouger qu’il passe sa frustration et ayant atteint son plaisir, il s’épanche en moi. Comme l’a déjà fait son compagnon !
Comme dans un songe éveillé je le sens s’agiter au dessus de moi de plus en plus rapidement. Son souffle rauque s’accélère. J’ai l’impression que l’ignoble pénétration et le frottement de son corps nerveux contre le mien dure depuis des heures, lorsque le portable de Kristale se met à sonner. Perturbée j’entrouvre les paupières et vois à travers le voile humide de mes yeux la blonde hollandaise se diriger vers son sac. Elle y dépose son appareil photos et en extirpe un téléphone. Elle le porte à son oreille.
Secouée par les saccades que m’imprime Bruno je ne perçois pas ce qu’elle dit Mais je vois son visage s’éclairer. Elle referme d’un geste sec le boîtier et fait un pas vers moi et se penche en souriant.
- Tu as de la visite…Tu vas être contente !
Elle se relève
- Messieurs je vous laisse un instant. On me demande à la porte d’entrée.
C’est sans doute Marc qui reviens me chercher ! Mon esprit se remplit d’allégresse. Il vient me chercher ! Me sauver ! Mon cœur se remet enfin à battre à grands coups.
Et je la vois s’éloigner, ouvrir la porte et disparaître dans le couloir. Et c’est à ce moment que Bruno dans un feulement inarticulé jouit en tressautant au fond de mon ventre, et, tétanisé, s’abat de tout son poids sur ma poitrine. Il tressaille encore quelques instants, sa tête posée sur mon épaule, en me caressant les cheveux. Je reste imperturbable, vide de sentiments, sans bouger sous le poids de son corps. Mes mains s’éloignent de lui au-dessus de ma tête, comme pour ne pas le toucher, éviter son contact répugnant.

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27 janvier 2010

Chap. 63. Présentations.

Je reste derrière Kristale qui me sert de paravent et cache ainsi ma nudité aux yeux des deux individus. Je les observe par-dessus son épaule. Ils sont nonchalamment assis dans de petits fauteuils de velours. Un jeune homme à peine plus âgé que moi, et un homme d’apparence plus âgée, les tempes grisonnantes, mais à l’allure fine et athlétique, dans un costume de bonne facture.
En apercevant Kristale ils se lèvent à l’unisson.
- Merci de votre patience, Messieurs ! Je pense que vous ne regretterez pas votre attente !
Et tout en disant cela elle fait un pas de côté me dévoilant à leurs regards. Les deux visages se tournent vers moi. Le plus jeune a les sourcils qui se soulèvent d’approbation tandis que l’autre mime un sifflement muet d’admiration tous les deux ont les yeux qui s’allument d’intérêts.
- Je vous présente Isabelle !
Je ne sais pas comment me mettre. J’ai ramené mes mains devant mon ventre en les joignant, et pour échapper à leurs regards inquisiteurs qui parcourent mon corps nu, je baisse la tête. Une chaleur intense me monte aux joues.
- Approche-toi un peu Isabelle !
Mécaniquement, je fais un pas, puis deux, en avant. J’ai la tête qui bourdonne et mon cœur qui bat à tout rompre. Que dois-je faire? Je m’aperçois que Kristale ne m’a rien préconisé. Prendre la position de soumission ? La blonde hollandaise ne m’a rien dit sur ces hommes ! Sont-ils des maîtres ? Le fait que l’on m’ait ôté mon collier m’incite à penser que non. Je lance un regard interrogateur à Kristale. Mais elle ne réagit pas. Je reste les jambes jointes, verrouillées. Risquant la réprimande.
Réprimande qui ne viendra pas.
- Cette charmante demoiselle se propose d’être votre hôtesse pour ce soir. Elle est dévouée et entièrement à votre disposition. Je vous avais bien dit que vous ne le regretteriez pas.
Le plus âgée s’approche de moi et pose une main moite sur mon épaule. Je frissonne d’appréhension. Sa main s’attarde un instant sur mon cou puis s’empare de mon menton me forçant à relever la tête et le regarder. Il a un sourire de satisfactions et ses yeux brillent de fièvre
Il lance.
- Tu as toujours beaucoup de goût Kristale et nous ne sommes jamais déçus… Mais là, tu te surpasses !
Sa main lâche mon menton et retombes sur ma poitrine s’emparant de mon sein gauche et englobant de l’autre le sein libre. Ses pouces viennent délicatement en frotter les pointes qui se dressent et se durcissent sous la caresse.
Mon cœur bat la chamade et manque s’emballer. J’étouffe un soupir pour ne pas crier ma désapprobation. Je baisse les yeux. Je sais maintenant quelle va être la teneur de ma punition. J’ai l’impression que mon esprit vacille au bord d’un gouffre insondable.
Oh! Mon Maître qu’avez vous fait ! Pourquoi voulez-vous çà de moi ?
- Elle est brûlante et sa peau est douce… N’est ce pas Bruno ?
Pour toute réponse du jeune homme, deux autres mains se posent sur mes hanches puis viennent caresser mes reins et mes fesses.
Une peur panique s’empare de moi. Tout mon corps est tendu, prêt à fuir. Un goût d’adrénaline monte du fond de ma gorge. Je déglutis péniblement, faisant un effort surhumain pour ne pas bouger, pour ne pas me débattre et repousser ces mains aux caresses abjectes. Je concentre mon esprit sur mon devoir pour ne pas hurler. Surtout ne pas décevoir Mon Maître!
Kristale surenchérit.
- Oui très chaude et… très humide aussi… Nous venons d’avoir une petite conversation… Elle est déjà toute mouillée… N’est ce pas Isabelle ?
Heureusement Kristale n’attend pas ma réponse. J’en serais bien incapable. J’ai la gorge nouée d’angoisse.
- Ecarte les jambes Isabelles… Laisse donc Serge vérifier par lui-même !
Je souffle profondément par le nez pour essayer de me détendre et comme dans un rêve je me vois ouvrir les cuisses et, même, légèrement cambrer les reins. Je laisse toutefois pendre mes mains le long de mon corps en signe de passivité résignée. Il n’en faut pas plus pour que la main de Serge quitte mes seins, glisse rapidement sur mon ventre et s’engouffre entre mes jambes. Un doigt épais s’introduit rapidement entre les lèvres humides de mon sexe et y fouille longuement. Je m’attends à une réflexion salace, mais l’homme goûte en silence, et avec un plaisir non dissimulé, la chaleur humide de mon ventre. Derrière moi les mains maladroites, au début de leur exploration, précisent leurs caresses le long de mes reins et de mon dos et profitent de l’écartement de mes jambes pour s’insinuer entre les globes de mes fesses comme pour en découvrir les plus intimes recoins.
Surtout ne pas défaillir !
Derrière moi Bruno s’approche encore un peu plus et profitant que la place se libère vient caresser ma poitrine dressée en se collant contre moi. Je sens nettement à travers son pantalon sa virilité tendue qui se plaque contre mes fesses. Il vient renifler à mon oreille et va jusqu'à poser un baiser sur mon cou. Il sent l’after-shave bon marché. Je retiens un sursaut de répulsion. Il ne perd pas de temps et commence déjà à s’accaparer de mon corps offert à ses attouchements fébriles.
Otant vivement sa main d’entre mes jambes Serge se dirige vers le fond de la pièce portant les mains à son col de chemise et commencent le déboutonner.
Il interpelle dans un même temps son jeune compagnon.
- Bruno, met toi donc à l’aise !…Tu restes avec nous Kristale ?… Tu participes ?
Il ôte sa chemise, dévoilant un torse puissant et, sans prendre de temps d’arrêt, déboutonne son pantalon. Kristale lui répond d’une voix espiègle.
- Oui, je reste un moment, mais je ne participe pas… C’est Isabelle qui est à l’honneur ce soir ! Je suis juste sa chaperonne… D’ailleurs… !
Elle interrompt sa phrase et se dirige vers une table basse sur laquelle est posé un sac à main. Elle en extirpe un objet plat, métallique, à l’œil de verre, et le brandit dans notre direction.
- Cela ne vous gène pas que je prenne quelques photos, messieurs. Vous n’êtes pas trop pudique ?
Les deux hommes s’esclaffent.
Kristale prend cela pour une approbation.
Elle s’approche de moi, se penche à mon oreille, et me murmure sur un ton malicieux
- Un petit souvenir pour Marc !

20 janvier 2010

Chap. 62. L’admonestation.

-…La soumission implique des devoirs dont tu ne fais qu’effleurer l’étendue, ma chérie. Jusqu'à maintenant tu n’as fait que jouer ! C’est par jeux que tu es venue te proposer à Marc ? N’est ce pas ?
Force est de constater qu’elle à raison ! Je me remémore mon premier entretient avec Mon Maître et la jubilation intérieure mêlée de peur. Mais d’une peur jouissive comme lorsque l’on fait une chose interdite, mais que l’on sait que l’on ne risque pas grand chose à le faire.
- Je… Oui, Madame !
Kristale a un petit sourire en coin
- En fait, derrière tes airs de sainte-nitouche, tu es vraiment une petite garce… Et tu aime çà en plus ! N’est ce pas ?… Dit moi que tu aime çà !
Je commence à comprendre que j’en suis à la nouvelle étape de ma punition.
Kristale partage avec Marc ce goût à l’humiliation verbale avec cette propension a m’y associer contre ma volonté. Ils savent tous deux à quel point cela peut être pour moi, jeune fille bien policée, plus mortifiant que n’importe qu’elle vexation physique. Tout simplement parce qu’ils touchent toujours justes là où il faut pour me déstabiliser et me plonger dans une profonde confusion.
- Oui… Oui, Madame… J’aime çà !
Et l’admettre à haute voix provoque chez moi toujours la même sensation de plaisir veule. C’est exactement comme lorsque l’on a le vertige et que l’on se contraint à se pencher et à regarder vers l’abîme. Se faire peur, et provoquer des sensations ineffables de jouissances incomprises
Oui, bien sur, que j’aime cela ! Sinon je ne serais pas là nue, à genoux, les cuisses largement écartées, découvrant outrageusement mon intimité au regard de cette femme qui se délecte de mon trouble.
- Et cela te fait mouiller de savoir que l’on peut faire de toi ce que l’on veut ?
Maudite Kristale, ! Toujours pousser un peu plus loin son analyse. Elle me devine et devine que mon ventre commence à s’échauffer et à s’humidifier.
– Je… Oui, Madame.
– Oui, quoi ? Petite catin ?
– Oui, je … je …mouille Madame.
Une violente chaleur me monte aux joues et je ferme les yeux de pudeur pour échapper au regard de glace de la belle hollandaise.
Kristale éclate de rire.
- Oui, je te crois ! Je sais que tu mouilles alors que je ne t’ai même pas touché ! Je suis sûre que si je t’enfile un doigt il en ressortira trempé comme un sucre d’orge de la bouche d’une gamine !
Une vibration d’indignation me parcourt de la tête aux pieds. Faut-il donc que je réponde à cette comparaison outrancière ?
- La blonde nordique ricane encore de sa sortie, puis continue en regardant ailleurs.
- C’est un vrai bonheur que de dresser une petite aristocrate comme toi ! Tu rougis pour un rien. C’est…Adorable !
Elle redevient soudain sérieuse, presque sévère.
- Ce soir ton masque va tomber Isabelle! On va vraiment voir ce qu’il y a derrière tes airs de petite fille sage !
Elle me détaille de nouveau de la tête aux pieds.
-Tu es très belle isabelle !… Et tu vas comprendre qu’en acceptant ta soumission, ce corps, dont tu es si fière, ne t’appartiens plus ! Il appartient à ceux qui le désirent, ceux qui le veulent. C’est certainement la première et la leçon la plus importante que tu vas apprendre et retenir par cœur. De gré…ou de force ! Lorsque tu te soumets… Tu ne t’appartiens plus ! Au moins physiquement. Pour ce qui est de ton esprit, de tes pensées…Nous verrons vite de quoi ils sont faits !
Kristale se relève, elle s’approche de moi.
- Debout isabelle… Tu es attendue !
Je me relève sans ôter les mains de mon dos
Attendue ? Ce n’est donc pas Kristale qui va appliquer la sanction ? Un vague sentiment d’appréhension et de peur, me saisit. Mais, de toutes les façons, comme elle vient de me le dire ; les dés sont jetés.
Kristale se rapproche un peu plus et remet une dernière touche à ma chevelure en souriant. Ses lèvres s’approchent des miennes. Elle sent la cannelle et le tabac mêlé. Mon cœur bat à grands coups. Puis comme saisit d’un remords elle se recule brutalement et détourne la tête.
- Ah au fait !.. Si on te demande ton âge … Tu as dix-sept ans !… Compris isabelle ?
Je reste un instant dans l’expectative d’une explication. Encore une facétie de Kristale ? Un élément du jeu qu’elle veut me faire jouer ! Dix-sept ans ? Trois ans de moins ! Pourquoi pas ! Mon visage porte encore la grâce de mon adolescence et avec ces deux couettes grotesques qui pendent de chaques côtés de mon visage !… Oui, je dois faire cet âge là.
- Oui, Madame !… J’ai dix-sept ans !
- C’est bien, … Maintenant, suis-moi !
Kristale fait volte-face et s’éloigne en se dirigeant vers la porte que j’ai empruntée pour entrer dans la pièce. Je garde les mains dans le dos et lui emboîte le pas en trottinant… Nous traversons le hall au carrelage glacé et nous nous engageons dans le couloir sombre. Kristale n’allume pas la lumière et dans la pénombre se dirige sans hésiter. Elle semble bien connaître les lieux. Un escalier, tout aussi sombre, puis de nouveau un couloir étroit qui dessert trois portes.
Elle ouvre celle du fond et entre.
Je la suis à un pas derrière. Les rideaux de la pièce sont tirés mais elle est toutefois éclairée. Un frisson me parcourt la colonne vertébrale et fait se dresser les cheveux de ma nuque. Comme pour me protéger, j’ai le reflex de ramener mes mains devant ma poitrine et mon ventre nue, mais refrène in extremis mon geste.
Dans la pièce, il y a deux hommes !

13 janvier 2010

Chap.61. Le premier seuil.

Je reste un moment à regarder s’éloigner le véhicule qui disparaît sous les frondaisons, prostrée dans une sorte de torpeur cotonneuse. Une sensation intense d’abandon, renforcé par le fait que je suis seule, nue, au beau milieu de la clairière. Le soleil s’abaisse sur l’horizon se faufilant et zébrant la forêt assombrie de rayons de bronze liquide. Un petit vent frais se lève et vient m’envelopper. Cela me tire de ma torpeur. Je frissonne, redresse la tête et prend une profonde inspiration. Je me tourne vers la bâtisse menaçante. Il faut que j’y aille !
La pelouse est grossièrement entretenue. Les herbes sèches me piquent les chevilles et les pierres dissimulées me font trébucher, j’ai peur quelles ne m’entaillent la plante des pieds. C’est avec soulagement que je pose un premier pas sur les escaliers du perron. Je tremble de tout mon corps, j’ai ramené mes mains sur la poitrine et sur mon ventre comme pour me dissimuler d’éventuels regards. Je grimpe timidement les degrés. Au moins à l’intérieur je serais à l’abri. Cette pensée me fait presque sourire. A l’abri !
Une lourde porte à double battant garde l’entrée. Je la pousse doucement. Elle s’ouvre sur des gonds parfaitement huilés. Cette maison n’a que l’apparence de l’abandon et doit certainement être souvent visitée. J’entre. Un petit hall au carrelage en losange vert et blanc, un paillasson aux crins rigides qui râpe mes pieds. Je fais un saut de côté pour échapper à sa rudesse. Un couloir sombre à droite et trois portes en face de moi. L’une d’entre elles est entrouverte et une faible lumière s’en échappe. Mon cœur bat la chamade, et mes tempes bourdonnent. Je devine que c’est là ! Là qu’il me faut me présenter. Je pousse la porte et fais un pas en avant en gardant instinctivement une main devant mon bas ventre. Je tends le cou pour essayer de deviner la pièce. C’est une sorte de boudoir ou de salle d’attente, un sol de parquet ciré, un immense lustre de perles de verre, pas de meubles, hormis deux grands fauteuils à oreilles de bois doré et au tissu grenat. Sur l’un d'eux se tient une femme. Une femme au port distingué, assise précautionneusement sur le rebord du fauteuil. Un tailleur de prix à la coupe impeccable. Les cheveux blonds platine presque blancs noués en un impeccable chignon dégageant sa nuque altière. A ses doigts une longue cigarette quelle porte nonchalamment à la bouche et en tire une longue bouffée. Ses yeux de glace bleue m’observent à travers le fin rideau de fumée qu’elle exhale avec une délectation évidente.
Cette femme c’est Kristale !
Etonnement, la tension qui me nouait le ventre et crispait les muscles de mon dos s’évanouit. J’en sourirais presque tellement je suis soulagée de me retrouvé face à un visage connu.
- Te voilà enfin petite gourde ! Approche donc !
Je me redresse comme une enfant qui se cachait et que l’on vient de découvrir. Rassurée, je m’approche et, à un mètre de Kristale, je reprends la pose de soumission. La blonde nordique tire une longue goulée de fumée odorante de sa cigarette puis l’écrase dans un cendrier d’argent posé sur l’accoudoir. D’un mouvement souple elle se lève et avance d’un pas vers moi. Dans un art consommé de la mise en scène elle pose un doigt sur ma hanche et le traîne sur ma peau le tirant derrière elle en faisant le tour de ma taille, passant sur mes bras noués, mes reins et revenant sur l’autre hanche. Apres m’avoir détaillé à loisir en faisant le tour de mon corps nu, exposé, elle lance à voix basse.
- Tu sais Pourquoi tu es ici… Ton Maître te l’a dit ?
- Oui… Madame !
Cette fois j’ai répondu sans hésiter, avec même une certaine assurance. Je me suis fait à l’idée de la punition qui va suivre. L’image de Laure fouettée jusqu’au sang glisse rapidement devant mes yeux. Tout ce que je souhaite maintenant c’est que cela aille vite.
- Je dois tout de même te reposer la question… Tu peux renoncer maintenant, mais tu ne le pourras plus après ton accord !
Une sourde menace perce à travers le ton sentencieux de sa voix
- Isabelle…Es-tu consentante ? Acceptes-tu la sanction qui va t’être appliquée, quelle que soit cette sanction ?
Je ferme les yeux un instant. Mais, mon dieu, quelle sanction ? On me demande d’accepter sans même savoir ce qui m’attend. Marc tout d’abord, puis maintenant Kristale ! Ma totale confiance à Marc m’y a fait consentir. Mais Kristale ? Je la sais capable du pire… Et il faudrait que j’accepte sans savoir ? Ma raison est en train de s’abolir.
Je ne peux que consentir d’une voix blanche.
- Oui, Madame… Je suis consentante et j’accepte la sanction !
Je perçois nettement que Kristale se détend. Comme si elle redoutait un refus de ma part.
Elle s’approche de mon oreille et souffle à voix basse.
- A partir de maintenant tu es à ma disposition, tu es ma petite chienne ! Tu as compris Isabelle ?
- Oui, Madame !
-  Répète ; Je suis votre chienne… Madame !
Un feu intense embrase mes joues. Je n’aime vraiment pas exprimer verbalement ma soumission dans des termes aussi cru. C’est humiliant au possible. Et pourtant il faut bien que je le fasse.
- Je… Je suis votre… chienne, Madame.
Sous le coup de la honte, j’ai prononcé le mot, chienne, un ton en dessous.
Kristale ne relève pas.
- Bien… Et en tant que chienne, je fais de toi ce qu’il me plaît et tu obéis sur l’instant, nous somme bien d’accord ?.
- Oui… Oui, Madame !
Tout en parlant, d’un pas lent, Kristale tourne autour de moi.
- Bien... Bien.
Elle se campe devant moi et cherche dans ses poches. Elle en sort deux élastiques des chouchous et un peigne.
- A genoux !
L’ordre a claqué sèchement. Sans même réfléchir, je me penche promptement et m’agenouille sur le sol, gardant les mains dans le dos. J’écarte les jambes. Kristale fouille dans mes cheveux. Et je sens qu’elle me peigne, séparant ma chevelure auburn par le milieu en deux masses de cheveux et les reliant avec les chouchous sortis de sa poche. Une fois fait, elle s’en retourne sur le fauteuil et s’assoit en croisant les jambes Elle m’observe avec un sourire en coin.
- Tu es mignonne comme çà… Je préfère !
Je dois surtout être ridicule oui ! Affublée d’une coiffure de gamine à peine pubère. Les deux couettes tombant de chaque côté de mon visage
Elle fait le geste de s’essuyer le menton puis se recule dans le fauteuil.
Elle s’éclaircit la voix d’un raclement de gorge puis commence avec son étrange accent hollandais…

6 janvier 2010

Chap.60. Fuite en avant.

La berline roule lentement sur le chemin de terre. Comme promis Marc est passé me prendre en fin d’après-midi. Un rapide au revoir à Laure et il m’a de suite entraînée dans la voiture. Le soleil filtre à travers les branches des châtaigniers en une myriade de rayons dorés. J’ai le cœur qui bat la chamade. Marc n’a pas ouvert la bouche de tout le chemin et je n’ai pas osé rompre le silence. L’atmosphère est lourde et grave.
Nous finissons par déboucher dans une vaste clairière qui est en fait le devant d’une maison de pierre. Une façade de meulière, un perron flanqué de deux escaliers, des fenêtres et des volets à la peinture écaillée. D’ici La bâtisse semble abandonnée. Elle est petite. Certainement un pavillon de chasse, ce que semble confirmer son isolement et la vaste propriété boisée qui se prolonge bien au delà de ce que la vue peu saisir.
Marc stoppe le véhicule à une vingtaine de mètres de l’entrée. Il coupe le contact et sans me regarder prend une profonde inspiration comme pour se donner du courage. Je sens, d’une manière palpable, son intense activité intérieure. Il semble à tout moment comme prêt à renoncer.
Il finit par souffler et ouvre violemment sa portière.
- Viens, Isabelle... Sort !
A mon tour, j’ouvre ma portière et m’extirpe de la berline noire. Marc a eu le temps de faire le tour du véhicule. Il me saisit par le coude m’éloigne et m’oblige à lui faire face.
- Déshabilles-toi !
Instinctivement je lance un regard circulaire, mais il n’y a personne.
Rassurée, je commence par déboutonner mon chemisier. Il ne me viendrait pas à l’idée de désobéir à Mon Maître. Je lui tends le vêtement pour qu’il s’en empare, mais il pointe le sol du doigt. Un moment d’hésitation, puis, je le jette à terre. Le reste de mes vêtements le rejoint très vite sur le sol. Je ne porte pas grand chose, un chemisier, un jean, une paire de mocassin. Il ne faut qu’un instant pour que je me retrouve nue, mes habits éparpillés sur le sol.
Je prends le pose de soumission debout, Les poignets joint dans le dos, les jambes a demi écarté le regard fixé au sol, à un mètre devant moi.
Marc recule d’un pas et s’adosse à la voiture.
- Ton collier aussi !
Je le regarde, surprise.
Il continue.
- Il te faut être entièrement nue !
Inutile de chercher à comprendre, un ordre est un ordre.
Je lève les mains vers mon cou et dénoue la lanière de cuir et d’acier ou pend un anneau de fer et un grelot de novice. Je lance le collier au sol.
Etonnement cette fois je me sens vraiment nue, intimidée.
Un vent frais aux senteurs de sous bois humide balaye la clairière, je frisonne ma peau se hérisse et les pointes de mes seins se durcissent indécemment.
Marc se frotte le menton, son bras retombe puis me lance.
- Tu sais pourquoi tu es ici.
Je déglutis difficilement.
- Oui, Monsieur… C’est pour me… Enfin… Pour ma punition !
Je ne sais pas trop quoi dire.
Marc continue.
- Et quelles sont tes fautes ?
Il me vient immédiatement à l’esprit la plus importante.
- Je… Oui, Monsieur. J’ai oublié de mettre mon collier lorsque vous m’avez présenté Stéphanie et Nicolas !
Marc relève un sourcil et me jauge du regard.
Son visage est fermé.
- Oui… Entre autres ! … Tu oublies notre première entrevue, tu avais gardé ton slip en ma présence, Tu as incité Stéphanie à la négligence. Tu m’as désobéis et tu n’as pas tenu compte de mes avertissements lors de notre soirée chez Kristale…
Je frissonne à l’énumération de mes incartades, de la plus insignifiante à la plus grave… Moi qui fait des efforts désespérés pour être, aux yeux de Mon Maître, d’une parfaite soumission !
Une fois l’énumération terminée, Marc baisse la tête et murmure comme pour lui-même.
- Kristale m’a demandé de choisir et de conduire ta sanction…
- … Et tu connais maintenant la règle de notre cercle. Aucune punition n’est infligée qui n’engage également ceux qui l’infligent… Et je suis impliqué !
Marc relève vivement la tête.
- Isabelle… Regarde-moi !
Je relève les yeux vers lui et plonge mon regard dans ses yeux clairs.
- Cette punition… Elle est… Elle…
Marc cherche ses mots, il souffle, puis lance.
- Isabelle… Il n’y aura pas de mot de sauvegarde… une fois commencé, il te faudra aller au bout… En fait c’est bien plus qu’une punition… C’est un pallier important dans ton dressage, mais je n’en serais pas acteur !
J’ai le cœur qui va exploser tellement l’émotion est forte. Marc se pince les lèvres puis reprend.
- Isabelle… Tu peux renoncer si tu veux… Maintenant !…Tu peux surseoir à cette épreuve
Le ton de Marc est presque suppliant, comme si il voulait me faire passer le message qu’il attend de moi que je renonce.
Mon esprit tourne à cent à l’heure.
Mais si je renonce, si je prononce le save-word ici ? Que se passera-t-il ? Quelle terrible épreuve m’attend donc ? J’ai peur et ne me sens vraiment pas sûre de moi. Et puis, n’y a-t-il pas une épreuve dans l’épreuve ? Renoncer c’est échouer. Et peut être perdre Marc ! J’ai l’esprit embrumé et les battements de mon cœur pulsent à mes tempes.
Mais c’est aussi me protéger ! Arrêter cette folie qui m’a fait offrir ma soumission à Marc, à un tel point que je ne me vois plus faire marche arrière.
Ma décision est prise.
Comme dans un rêve, comme si je me dédoublais, je m’entends dire;
- Marc… Monsieur… Je ne veux pas renoncer, je veux aller au bout de mon expérience avec vous… J’accepte ma punition!
J’ai le cœur au bord des lèvres et les yeux humides de larmes. Je comprend que je viens de prendre une décision irrévocable. Mais, je suis comme soulagée, maintenant je n'ai plus qu'a me laisser aller, à me laisser guider passivement.
Rassérénée, je me redresse et me cambre un peu plus, comme par bravade.
- Monsieur… Je… Je vous aime !
Ma déclaration lancée à brûle pourpoint le désarçonne. Sa bouche s’entrouvre de consternation. Il me lance un regard où se mêle la fierté et l’incompréhension.
Il se décolle d’un coup de rein de la carrosserie du véhicule auquel il est adossé et s’avance vers moi.
- Tu ne devrais pas m’aimer… Pas avec ce que su vas subir… Mais je suis vraiment fier de toi. Fier d’être Ton Maître !
Ses lèvres se posent délicatement sur ma bouche, nos langues se mêlent langoureusement, ses mains brûlantes se posent sur mes hanches.
Apres un long moment alors qu’une larme de bonheur perle et roule le long de ma joue, nos lèvres se séparent
Marc à la voix enrouée
- Tu as choisi…Bientôt, peux être… Tu me haïras !
Puis son ton redevient plus assuré. Il désigne du menton la bâtisse derrière moi
- Va !… On t’attend dans cette maison !
Sans me regarder, il ramasse mes affaires et mon collier et les lance sur le siège avant à travers la vitre ouverte. Il lui faut qu’un instant pour s’installer au volant du véhicule et actionner le contact. Sans un mot, sans un geste à mon attention comme si soudain je n’existais plus pour lui, Marc appuie rageusement sur l’accélérateur et s’éloigne, me laissant entièrement nue au milieu de la clairière.
Il fuit.

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3 janvier 2010

Avant toutes choses.

Vous le savez, vous qui me suivez, ces prochaines lignes ont été écrites avec beaucoup d’hésitation. Elles ont fait le sujet de longues discussions avec Marc. L’épisode qui va suivre a été pour moi certainement le plus difficile de mon apprentissage, parce que le premier qui m’a réellement fait comprendre que ma soumission n’est pas un jeu.
Difficile de vous livrer ces lignes donc ! Mais Marc a finit par me convaincre, me rappelant que j’ai un contrat moral avec lui ; Tout doit être écrit.
" De toutes les façons, il y a de forte chance pour que l’on ne te croie pas ! " A-t-il dit; "la majorité des écrits de blogs sont fantasmés, c’est ce qu’on va dire pour le tien… Tu n’y couperas pas ! Et donc, je te fais confiance pour convaincre par tes écrits…"
J’ai, ce jour là, cette nuit là, atteint l’extrême limite de ce que je pouvais supporter et que vous pourrez, peut-être, vous-même, supporter. Par la suite, j’ai compris que pour une soumise aguerries, comme pouvais l’être Laure, qu’il n’y avait rien de plus banale que cette épreuve. La seule différence était que j’étais vraiment un peu trop sans expérience, trop émotive, trop jeune peut être !
Marc pensait, sans en avoir la confirmation absolue avoir deviné ma nature profonde et véritable de soumise et du plaisir trouble et intense que j’y trouve. Cette épreuve a été, pour lui comme pour moi, un moment de vérité.
Cette épreuve, Mon Maître a jugé que j’étais capable de la subir. Je lui ai fait confiance, aveuglément. Aujourd’hui, plus de deux ans après, je ne peux que constater qu’il avait raison.

Ne me jugez pas ! Ne le blâmez pas !

31 décembre 2009

Chap.59. Avant la tempête.

Le doigt de Laure tourne autour de mon nombril en de délicats effleurements. De temps à autre il s’y réfugie, comme le ferait un petit animal espiègle. En ressort et reprend sa caresse sur la peau de mon ventre tendue comme un tambour. Elle a posé sa tête sur mon épaule, ses longs cheveux de soie noire au parfum animal répandue sur ma poitrine. Son souffle chaud court sur ma nuque.
Lorsque Marc est parti de bonne heure, déposant un baiser sur chacun de nos fronts, Laure a quitté le pied du lit pour se lover contre moi et nous nous sommes rendormie de nouveau dans les bras l’une de l’autre à peine couverte d’un drap.
Je suis bien ! Le soleil matinal perce à travers la fenêtre.
Dans un demi-sommeil mon esprit vagabonde.
Je repense à ma sœur et à ce que Marc m’a contraint à révéler malgré moi.
Oh ! Elle est parfaitement au courant de mon aventure, de mon histoire, et de mon désir de soumission à Mon Maître. En aînée vigilante je sais qu’elle veille sur moi et qu’elle suit de près mon aventure. C’est chaque fin d’été ou de visite à Marc un compte rendu détaillé que je lui fais. En édulcorant les scènes les plus scabreuses, çà je préfère qu’elle les découvre sur mon blog.
Mais je ne savais pas qu’elle entretenait un contact aussi direct avec Marc.
Je connais la discrétion de Mon Maître sur ses relations et le cercle qu’il côtoie et, heureusement, en ce qui me concerne également. Une discrétion rassurante ! Mais qu’il ne m’ait rien dit sur ma sœur me chiffonne et qu’il ait pu converser ainsi avec elle comme à une amie et lui proposer d’assister à une de mes humiliations me met très mal à l’aise.
Marc ne fait jamais rien sans raison ! Pourquoi a t il fait çà ?
Je ne vois qu’une chose ! C’est pour la rassurer, lui prouver que j’étais heureuse sous sa coupe et que je l’acceptais sans réserve.
Une violente chaleur embrase mes joues à la pensée de mes cris de jouissance éclatant sans retenue à ses oreilles. Une bouffée de pudeur mortifiante me traverse en pensant à sa réaction à l’écoute des halètements de plaisir de sa tendre petite sœur tandis que son Maître la contraignait à la plus abjecte des pénétrations, et surtout, qu’elle y prenait un plaisir évident…
Il faut que je pense à autre chose sinon je vais mourir de honte… Et il me vient à l’idée que c’est peut être aussi ce que cherchait marc.
Et ma sœur ! Complice ? Oh ! non çà je ne peux le croire…
Je prends une profonde inspiration pour stopper net le tourbillon de mes pensées.
Les caresses de Laure ont peu à peu quitté mon ventre pour descendre juste au-dessus de mon pubis. Elle a du prendre mon soupir pour un assentiment.
J’ai envie qu’elle aille plus loin ! D’un mouvement lent je ramène une cuisse sur le coté lui offrant le passage vers ma fleur palpitante. Il ne lui en faut pas plus pour la butiner de ses doigts agiles, l’entrouvrant délicatement et si introduisant en visiteurs précautionneux. Une onde salvatrice née au contact de ses doigts me parcourt en galvanisant mes muscles assoupis de sommeil. Ses doigts s’enfoncent en un délicat massage. Mon ventre se mouille et s’embrase. J’émets un petit soupir de contentement. Laure redresse la tête et son visage se tourne vers moi, un sourire en coin.
- Tou a bien dolmi ?
Pour toute réponse je glisse une main dans ses cheveux et souris à mon tour.
Nos lèvres s’unissent et nos langues se rejoignent en un doux baiser. Mon ventre se liquéfie littéralement et je sais que Laure est en train de recueillir le fruit de la jouissance paisible qui fluctue en moi, indolente et ravageuse en même temps.
Mais elle rompt l’instant de paresseuse langueur comme si elle se ravisait. Sa main quitte mon ventre trempé et vient se poser sur ma poitrine, nos lèvres se séparent.
- Tou veux du café ?
Toujours sans répondre, je hoche la tête d’approbation en souriant.
D’un coup de rein souple la belle Kajira se lève et sans même s’habiller, d’une démarche féline se dirige vers la porte de la chambre. Elle est magnifique. Une longue silhouette d’une féminité à couper le souffle. Un corps troublant qui se meut comme un animal sauvage. C’est avec un pincement au cœur que mon regard accroche les balafres qui marque sa croupe voluptueuse. Les trace des premiers coups, les plus légers, ceux pour lesquels j’ai retenu ma main, ont presque disparues. Par contre celles infligées par Kristale et celles que j’ai données avec toute la force dont il m’était possible ont viré au bleu noir marbré de jaune sombre. Je déglutis péniblement au souvenir de cette épreuve et je baisse les yeux. Laure, elle, semble avoir déjà oublié cet épisode douloureux.
Nonchalamment je glisse une main entre mes jambes, pour continuer la caresse interrompue, mais ne vais pas plus loin effleurant simplement les abords de la fente incandescente.
De nouveau mon esprit vagabonde.
Marc nous a laissé la matinée. Il revient cet après-midi. Pour me conduire à ma punition, m’a t il dit, presque gêné. J’ai senti à son ton grave qu’une nouvelle épreuve m’attendait. D’habitude Marc m’annonce ce genre de nouvelle sur un air neutre voir même badin, comme si cela semblait une évidence.
Mais là, il avait l’air soucieux. Et cela ne m’a pas rassurée du tout.
Un petit bruit de tasses entrechoquées, l’odeur du café dans la chambre. J’entrouvre les yeux, enlève la main d’entre mes cuisses et les verrouille précipitamment. Laure dépose le plateau en plein milieu du lit. Elle s’assoit à côté et tout en versant le café, sans me regarder.
- Tou peux continuer, tu sais, … Tu es belle quand tu fais çà !
Une brusque chaleur monte à mes joues et je baisse les yeux vers les tasses.
Laure a un petit rire cristallin.
- Comme tu es timide ! Pas de problème entre nous. Tu sais, on le fait toutes Non ?
Là, mes joues s’enflamment.
Oui c’est vrai, mais pas forcement dans ces conditions.
Je lance d’une voie enrouée.
- M’oui, mais, … mais je n’ai pas l’autorisation de Marc… Il … Faudrait que je lui demande !
Laure achève de versé le café et me tend une tasse.
- Ah !… Oui... Je vois…
Elle boit une goulée de liquide et comme pour elle-même en hochant la tête
- Ton Maître est un type bien !
Un jugement laconique que je sais avisé puisque Laure est épisodiquement son esclave.
Je saute sur l’occasion.
- Et toi ! Tu as un Maître ? Une Maîtresse ?… Kristale ? Je n'ai pas bien compris !
Elle me jauge de ses grands yeux noirs comme si elle se posait la question de savoir si elle pouvait se confier.
D’un geste fier, elle rejette la masse imposante de ses cheveux en arrière.
- Je suis à la disposition de Kristale. Mon Maître est en Italie. Nous nous sommes rencontrées à une soirée sur la côte Et mon Maître m’a " prêté " … Je suis à elle pour les vacances… J’aime bien Kristale !
Je souris
- Oui moi aussi
Je pouffe et continue.
- Et dire qu’il y en a qui passent leurs vacances à se faire bronzer, faire de la randonnée, du bateau ou passer leurs nuits en boites… Et nous, nous passons les nôtres à nous soumettre…
Nous partons toutes les deux dans un grand éclat de rire.
- Oui, Tou a raison… A chacun son hobby.
Nouvel éclat de rire.
Laure redevient soudainement sérieuse
- Je retourne à Vérone a la fin de la semaine… Mais je reviendrais !
Vérone… Je baisse la Tête et ne peux m’empêcher de penser, en souriant aux anges, au couple d’amoureux le plus célèbre de la terre.
- Oui moi aussi… Enfin je veux dire… Je rentre chez moi !
Un long silence s’établit pendant que nous buvons religieusement nos mokas.
Laure repose sa tasse et d’un geste fluide pose sa main entre mes jambes.
- Tou veux que je le fasse pour toi ?… Ou tu veux demander l’autorisation à Marco ?
J’ai un instant de confusion. Je repose la tasse a mon tour. Sa main est fraîche et une onde brûlante amollie mon ventre et ma raison.
- Je… Oui... Euh! Non, Je…
Maudite timidité, jamais je ne réussirais à la maîtriser.
- Tu peux tout me demander, tu sais ! Je suis aussi a ton service !
Ses doigts tentent de s’introduire dans la douce moiteur. Impossible de lui cacher l’émoi qu’elle provoque. Vaincue et résignée, je déverrouille les jambes et écarte les cuisses me laissant retomber sur l’oreiller.
Je ferme les yeux, tandis que Laure repousse le plateau au pied du lit.

IsaLaur065

13 décembre 2009

Chap. 58. Le triangle à quatre côtés.

Je frémis de tout mon corps. Une onde trépidante me parcourt de la tête aux pieds. Ici ! Comme çà ?
Marc s’éloigne et regagne le fauteuil où il a posé sa veste pour fouiller à l’intérieur de ses poches.
Je prends une profonde inspiration et me pince les lèvres. Le feu de mes joues n’a pas diminué et le regard profond de Laure n’est pas là pour l’apaiser. Pour y échapper, je fixe le sol et m’avance vers le banc de bois. Il me vient une fraction de seconde l’idée de négocier avec Mon Maître, pour qu’il me prenne en commisération, et qu’il comprenne à quel point ce qu’il me demande est humiliant. Mais ce n’est qu’un éclair de révolte vite dissipé. Il faut que je m’exécute quoiqu’il m’en coûte.

Je pose un genou sur le banc tout en relevant mon peignoir, dénudant ainsi le bas de mon corps. Je me penche en avant m’appuyant d’un coude sur la table de chêne ciré tout en maintenant de l’autre main le tissu sur le haut de mes reins. Je me hisse sur l’autre genou et ainsi, parfaitement cambrée, le peignoir retroussé, je m’accoude sur la table écartant les jambes en baissant la tête.
Je suis prête !
Lentement, posément, Laure fait le tour de la table Ses talons claquent sèchement sur la tommette rouge. Je ferme les yeux d’émotion. Je sens presque physiquement son regard glisser sur la peau de mes reins tendus impudiquement et sur mes cuisses qui tremblent imperceptiblement, témoignant de la tension qui m’étreint. Une fois son tour d’inspection fait, elle enjambe l’autre banc et s’assoit en face de moi se saisissant de mes mains joignent, les liant de ses longs doigts fins. Son contact me tire de la torpeur qui commence à me submerger. Je relève vivement la tête et nos regards se croisent. Elle me sourit.

J’entends Marc qui se rapproche, il a trouvé ce qu’il cherchait dans sa veste. Un téléphone. Il converse à voix basse.
- Oui… Elle est là !… Humm, Oui… Si tu veux… Tu as un peu de temps devant toi ?… Oui !… Bon, ne quitte pas… Je…
Il s’est tourné, et murmure la suite de sa phrase que je ne comprends pas.
La conversation se prolonge un peu, puis Marc se rapproche de nouveau.
- A tout de suite !… Surtout ne quitte pas… Ok !
Il se penche vers mo,i passe une main sur mes fesses et de l’autre vient disposer délicatement le téléphone portable encore allumé sur la table, entre mes coudes, juste sous mon visage.
Sa main s’attarde un instant caressant les globes dressés de mes fesses puis s’immisce rapidement entre mes jambes. Mon ventre s’amollit et s’inonde lorsque son pouce force l’entrée de ma vulve s’y enfonçant brutalement. Je maîtrise un sursaut de surprise et abaisse un peu plus la tête entre mes bras. Mes cheveux roux retombent autour de mon visage cachant la honte de ce qui va se passer, inexorablement. Le pouce de Mon Maître entame un profond va et vient s’enfonçant un peu plus à chaque mouvement. Ma Respiration s’accélère, ma bouche s’entrouvre. Autant me laisser aller ! Ne pas lutter !
Satisfait de son exploration son doigt me quitte et, trempé de ma liqueur de Cyprine, suis le sillon de mes fesses exerçant au passage une pression langoureuse sur la rosette de mon anus. Ma bouche se ferme sur un gémissement d’appréhension et je me mords la lèvre inférieure. Je n’ai pas pu réfréner une crispation de tout mon être. Laure l’a perçue et ses mains se resserrent autour de mes poignets comme pour m’empêcher de fuir.
Le passage laissé béant par le doigt de mon Maître ne reste pas longtemps inoccupé et c’est un assaillant beaucoup plus conséquent qui s’engouffre dans la brèche. Marc ne s’est pas déshabillé, il s’est contenté d’extraire de son pantalon la verge qui me pénètre à demi. Ses mains se posent sur mes hanches repoussant le peignoir sur mon dos découvrant un peu plus l’objet de son désir. A peine le pieu d’ivoire s’est-il immiscé entre les lèvres de vagin que d’un coup de rein puissant et en tirant sur mes hanches, il force mon ventre sans vergogne, s’y engouffrant de tout son long, m’arrachant une clameur incontrôlée. Marc sait tirer partie de mon étroitesse pour qu’à chaque première pénétration il arrive à me tirer des soupirs de contentement et de douleurs mêlées. Il reste un instant sans bouger nos corps ne font plus qu’un, étroitement moulé l’un à l’autre. Je sens la palpitation de son sexe contre les parois de mon vagin. Ses mains brûlantes caressent mon dos, mes reins. Elles remontent le long de ma nuque et se saisissant de mes cheveux en tirant dessus m’oblige à relever la tête. Le simple fait de lever le crâne me cambre un peu plus et lui permet de compléter sa pénétration. Je ne peux contenir un nouveau petit cri, ouvre les yeux en grand, et me retrouve face au visage de Laure. Je souffle sous l’assaut et détourne la tête de honte lorsqu’un second coup de boutoir me fait sursauter.
Laure me lâche les poignets d’une main et, venant la poser sur ma joue, m’oblige en la tirant doucement vers elle, à la regarder de nouveau dans les yeux.
Oh ! Laure pourquoi augmenter ma honte en me contemplant ainsi ? Offerte et soumise ! Je lis dans le reflet de tes yeux ma déchéance et mon humiliation !
A-t-elle devinée ma muette interrogation et veut-elle m’apaiser ? Elle s’avance, se soulevant du banc sur lequel elle est assise et ses lèvres viennent se poser sur ma bouche. Sa langue brûlante s’insinue. J’entrouvre la barrière de mes dents lui offrant ainsi le passage comme j’offre à mon Maître le passage de mon ventre et me laisse, peu à peu, porter par la vague langoureuse qui me saisie. Mes cuisses s’écartent un peu plus signalant à Mon Maître mon désir de l’avoir en moi et ma langue se mêle en un ballet étourdissant à celle de la belle Kajira lui témoignant le bonheur qui m’étreint à partager avec elle cette trouble sensualité.
Comme je serais bien s’il ne me revenait pas en filigrane la raison de ces étreintes embrasées !
Mon Maître ne tarde pas à me le rappeler.
Les mains de Marc qui se promenaient sur mes reins viennent soudainement se poser sur mes fesses en écarter sans ménagement les deux globes tendus. Sans prévenir un de ses pouces s’engage dans le passage ainsi découvert et vient buter contre mon anus tentant d’y forcer le passage. Une vibration intense me parcourt le corps. J’échappe un instant aux baisers de Laure et lui lance un regard suppliant, tandis que ma bouche s’arrondit sur un " Oh " de consternation. Elle devine immédiatement ce que Marc est en train de faire et esquisse un large sourire tout en se rasseyant. Le pouce débride l’étroit passage et s’enfonce, écartant sans pitié la corolle resserrée de ma rosette. Un liquide chaud vient couler le long du sillon. De la salive ! Salive qui annonce l’arrivée en renfort du deuxième pouce. Lubrifié de mucus il s’insinue avec force au côté du premier assaillant. Une douleur fulgurante remonte le long de ma colonne vertébrale. Je crie et me pince aussitôt les lèvres. La douleur s’est estompée aussi rapidement qu’elle est née. Mais c’est fait, le passage est ouvert. J’essaye de me détendre de ne pas me crisper pour facilité la préparation de l’infâme assaut. Ce rituel est toujours le même lorsque Marc a décidé de me sodomiser, mais j’ai toujours autant de mal à l’accepter. Ma respiration s’accélère et je souffle bruyamment en secouant doucement la tête. Laure me prend de nouveau les mains et m’observe intensément tandis que les doigts de Mon Maître pétrissent l’entrée de mes reins pour en assouplir le passage, l’écartant un peu plus à chaque massage. J’essaye de fuir le regard de Laure mais y reviens instinctivement, comme pour y chercher refuge. Mon désarroi et ma honte est totale et je me consume littéralement sous les yeux de la belle esclave.
Estimant que le passage est suffisamment préparé, Marc se dégage lentement de mon ventre et le gland de marbre vient se poser sur mon anus dilaté. Je ferme les yeux en bloquant ma respiration. D’une pression lente mais irrésistible le bélier de chair écarte l’étroit passage. Mes yeux se révulsent. Et je ne peux m’empêcher de murmurer pour moi-même une lamentation, une dernière supplique, une vaine tentative pour qu’il m’épargne cette déchéance devant Laure.
- Oh non ! … Oh non, Monsieur… S’il vous plaît ! Non !
Je prends une profonde inspiration et me prépare à l’intense douleur qui, je le sais, va me fendre en deux. Lorsque ouvrant les yeux je remarque le petit cadran luminescent du portable, posé juste devant mon visage. Quelqu’un, quelque part viens de m’entendre supplier Mon Maître ! Mon esprit se fige et perdue dans le coton de mes sensations j’en suis à me demander qui cela eut être, lorsque d’un coup de rein, sans prévenir, Mon Maître m’empale à demi. Cette fois, il me fait vraiment mal. La souffrance qui me déchire est si intense que je hurle de douleur Encore une fois, elle s’estompe aussi rapidement qu’elle est née, remplacée par une sourde palpitation qui me laisse anéantie, le souffle court entrecoupé de petits râles gutturaux. Une sueur froide perle à mon front, une larme coule le long de mon nez et vient s’écraser juste à côté du téléphone. Je gémis à la fois de douleur et de honte. Un deuxième à coup et mes reins se cambrent, comme pour éviter l’odieuse pénétration. Mais rien n’y fait. Solidement accroché à mes hanches, à petits coups répétés, Mon Maitre m’empale littéralement et sans vergogne se fraye un passage au plus profond de mes entrailles. Ma bouche s’ouvre et se ferme comme un poisson hors de l’eau, je retiens mes cris mais ne peux m’empêcher de gémir bruyamment.
Pourtant, malgré la souffrance, un plaisir trouble monte peu à peu au fond de moi. Une onde électrique fluctue le long de mon dos, électrisant les cheveux de ma nuque.
Une dernière fois je relève la tête pour chercher le regard de Laure. Un dernier coup de boutoir et le ventre de Marc se colle contre mes fesses. Je suis en sueur et halète bruyamment, cherchant l’air frais pour tenter de me calmer.
Parvenu à ses fins, il pose sa main sur ma croupe et se redresse. Chacun de ses mouvements est amplifié au fond de mon ventre. Mon Maître se repaît un long moment de sa victoire en caressant mes hanches, puis commence à se retirer.
Le retrait du fond de mes entrailles est des plus ignoble, bien pire que la pénétration. Mes lèvres se pincent sur un rictus Vite interrompu par un coup de rein qui me fend en deux et m’arrache un glapissement de protestation.
Doucement Monsieur, s’il vous plaît, doucement !
Ma plainte muette ne sera bien sûr, pas entendue et a un premier coup de boutoir succède un second puis un autre. Une boule de feu intense s’accumule au bas de mes reins, irradié de foudroyantes douleurs à la limite du soutenable qui m’arrache un cri à chaque va-et-vient.
Et, peu a peu, au fur et a mesure que les pénétrations deviennent plus fluides, plus régulière, plus rapide, couvrant la douleur, naît au fond de mon ventre et le long de mon dos une onde vibrante et lumineuse.
Cette chaleur éblouissante, je la connais bien ! Bientôt plus rien n’existe autour de moi, je ne suis plus qu’une sphère de plaisir, je me dédouble et observe la jeune fille, Isabelle, qui se tord et clame son plaisir, criant "Oh non ! ", criant "Oh oui ! ", secouant la tête comme une jeune pouliche qui s’ébroue. Peu importe le regard de Laure, à Dieu ma pudeur et ma honte ! Le plaisir monte irrésistible comme la vague à l’assaut de la falaise, y déferlant avec fracas et sans retenu. Je résiste un instant, serrant la mâchoireet les poings à me faire mal, mais rien ne peut empêcher l’explosion de lumière qui me submerge. Mes yeux se révulsent, un voile rouge scintillant brouille mon regard, mon corps se disloque et mon âme s’éparpille aux quatre vents.
Je n’existe plus.

Ma joue est posée sur la table cirée. Je tente désespérément de reprendre mon souffle. Comme détachée de moi-même, j’observe avec étonnement la buée bleue que crée mes halètements sur le vernis froid. De la salive sourd de mes lèvres. A travers un brouillard cotonneux me parvient un éclat de rire et des paroles brouillées, incompréhensibles. Je fais un effort pour émerger de ma torpeur mais je suis tellement bien. Je prends peu à peu conscience de ma position ; Je suis couchée de tout mon long sur la table, les bras en croix, les genoux repliés sur le banc, mon peignoir chiffonnée autour de ma taille, la croupe indécemment exposée. La voix qui je perçois un peu mieux maintenant est celle de Mon Maître qui discute au téléphone au fond du séjour. L’éclat de rire plus proche est celui de Laure qui s’approche de moi et se penche prés de mon oreille et murmure.
- Alors tou es bien ? Tou est tré belle tou sai, tou soui comme oune reine!
Je ne retiens pas un petit ricanement. La belle Kajira vient enfin de me parler ! Avec un accent italien à couper au couteau, mais elle vient de me parler ! Un hoquet de bonheur et de surprise me secoue et je me redresse lentement tout en la regardant, hagarde.
Marc, qui a remarqué que je suis de nouveau là, termine sa conversation, d’un geste sec il referme le portable et se dirige vers nous avec le sourire chafouin de quelqu’un qui vient de jouer un bon tour.

Laure nous a rejoint sous la douche et, en bonne esclave, s’est occupée de nous savonner et de nous sécher. Elle a également montré son savoir lorsque nous nous sommes réfugiés tous les trois dans la chambre, prouvant sa dextérité à faire naître et renaître le plaisir. Lorsque enfin épuisée, nos ébats achevés, je me suis couchée au côté de Mon Maître.
La belle italienne occupant dévotement le pied du lit.
L’esprit embrumé, je repensais à ce que Mon Maître venait de me faire vivre.
N’y tenant plus je relève la tête de sa poitrine.
- Monsieur ?
Marc répond mollement. Lui aussi est fatigué.
- M’oui !
- La personne au téléphone… Elle… elle a tout entendu.
Marc ouvre les yeux et fixe le plafond.
- Oui… C’était le but du jeu… Tu es... Très… Expressive !
Sa poitrine vibre d’un rire contenu.
Un jeu parfaitement pervers tels que ceux que Mon Maître adore mettre en scène. Mais des jeux tellement excitant ! Il m’est facile de penser que Kristale est là dessous ! Mais je veux en avoir le cœur net.
- Et… Cette personne, c’était qui ?
Le regard de Marc quitte le plafond et vient se planter au fond du mien. Malgré l’obscurité je peux voir un éclair bleu-vert de malice passer au fond de ses yeux.
- Tu veux vraiment le savoir ?
Je hausse un sourcil.
- Euh ! … Oui… Oui, Monsieur.
Son regard me quitte, s’accroche de nouveau au plafond
Et d'un ton neutre
- c'était ta soeur !

28 novembre 2009

Chap.57. Deux jours…

Deux jours sans nouvelles!
J’ai l’impression d’être seule au monde et mon imagination tourne a grande vitesse. Où est-il ? Que peut-il bien faire?
Je suis allongée à plat ventre sur mon lit, nue. Le soleil qui passe par la fenêtre entrouverte caresse doucement mes reins. Je mets de l’ordre dans mes carnets en battant l’air de mes pieds. Il me faut vite noter tout ce qui s’est passé durant cette interminable soirée. J’ai essayé d’appeler Stéphanie mais son portable est éteint ou hors réseau. J’aurais aimé lui laisser un message, mais je ne sais pas quoi dire, Prendre de ses nouvelles! Lui demander si elle allait bien, si elle se remettait de cette terrible épreuve ?
Ce matin il y avait un petit marché dans le village. Je suis descendue me promener et acheter de quoi remplir mon réfrigérateur. J’ai mis mon collier de cuir simple, ma jupe écossaise et j’ai laissé ma petite culotte sur le lit. J’aime ces petits défis à moi-même, sans que Mon Maître l’exige. Me fondre dans la foule et sentir l’air frais contre mon ventre chaud. Ma rousseur ne passe pas inaperçue. Des regards appuyés, des sourires, certains moqueurs.
Si ils savaient ! Si ils savaient que la jeune fille qui passe près deux est nue, seulement couverte de deux pièces de tissus et qu’ils leur suffiraient de soulever la jupe !
Et s’il connaissait ma condition ! Heureusement mon collier de ville ne parle qu’aux initiés et dans ce village perdu je ne risque pas grand chose. Des bouffées de chaleur gagnent mes joues, mon ventre se mouille et s’électrise de plaisirs interdit.
Je ne peux m’empêcher de penser à Laure! Elle qui serait obligée de répondre favorablement et toutes sollicitations.
Je m’imagine à sa place.
- Bonjour Mademoiselle. Je vous trouve très jolie. Veuillez de me suivre sous ce porche sombre… Soulevez votre jupe et écartez les jambes !
Ou pire
-T’as un joli petit cul toi, tu dois être bonne, viens là on va bien s’amuser… Tu suces ?
Et je me vois suivre l’inconnu, docilement, et céder à tous ses désirs, sans broncher, sans protester, parce que c’est dans ma nature.
Un frisson court le long de ma colonne vertébrale. Je redescends brusquement sur terre. En serais-je capable ? Si Mon Maître me le demandait ? Serais-je capable, comme Laure, de m’abandonner totalement à cette soumission ?
Je préfère laisser la question en suspend, et rougissante je baisse les yeux pour éviter les regards des hommes qui me croisent.
Il est des démons qu’il ne vaut mieux ne pas éveiller.

Les deux jours ont passé mollement, trop lentement. Il est tard. J’ai gardé mon peignoir de sortie de douche et confortablement calée au fond d’un des fauteuils du salon, je parcours paresseusement les dernières lignes de l’épais volume posé sur mes genoux. Apres lui je n’ai plus de quoi lire. Mon séjour touche à sa fin ! Je vais pour conclure en tournant la page lorsque la porte d'entrée s’ouvre avec force, sans prevenir.
Une longue silhouette s’avance que je reconnais immédiatement : Laure !
Se glissant derrière elle Marc referme la porte.
Il a l’air joyeux. Et me lance un " Salut ma belle ! " qui me laisse pantois un instant avant que je ne réagisse en un éclair. Je pose le livre qui se referme avec bruit et me lève précipitamment. J’avance d’un pas et me poste les mains dans le dos, les jambes à demi écartées, la tête baissée. Mon peignoir mal ajusté s’entrouvre laissant deviner ma nudité.
- Bonsoir, Monsieur !
Marc ne répond pas, il se dirige vers l’autre fauteuil pour y déposer la veste qu’il portait négligemment sur l’épaule. Laure ne s’est pas mise en position de soumission. Je la regarde par en dessous. Elle avance de quelques pas en découvrant les lieux. Le carrelage de tomettes claque sèchement au contact des talons fin de ses bottines noires. Elle porte un chemisier clair et un jean serré qui moule parfaitement ses hanches et ses jambes interminable. Ses cheveux d'ébene sont noués en une longue colonne qui lui tombe sur les reins. Elle est magnifique de féminité et je me sens vraiment ridicule, pieds nus sur le sol froid dans mon petit peignoir en éponge ?
- Nous avons passé une bonne soirée et avons pensé à venir te voir !
Marc parle aux murs sans me regarder. Je comprends qu’il a passé la soirée avec Laure, peut-être même les deux jours ! Une pointe de jalousie me pince le cœur.
Il se rapproche de moi et écarte mon peignoir dévoilant un peu plus mon corps nu. Ses mains effleurent la pointe de mes seins qui se dressent immédiatement. Je rougis violemment et cherche le regard de Laure mais elle ne me prête aucune attention continuant à déambuler nonchalamment dans le salon, le visitant dans ses moindres détailles.
- Nous avons longuement parlé de toi avec Laure…
Ainsi la belle esclave a bien une langue, me dis-je, amère.
- … Elle ne m’a pas cru lorsque je lui ai dis que tu peux tomber dans les pommes de bonheur lorsque l’on te sodomise !
Mon sang reflux immédiatement puis reviens à mon visage en une brûlure de honte. Cette fois Laure se retourne, braque ses grands yeux noirs vers moi et je crois deviner une esquisse de sourire au coin de ses lèvres. Mon visage s’embrase littéralement. Je voudrais que la terre s’ouvre sous moi pour m’y cacher.
Marc laisse retomber les pans de ma sortie de bain et s’éloigne en me tournant le dos.
Sans me regarder, il lance.
- Isabelle… Mets toi à genoux sur le banc, relève ton peignoir et penches toi sur la table !

20 novembre 2009

Chap. 56. Temps mort.

Par la fenêtre ouverte le vent vient jouer avec mes cheveux. Nous roulons vite. Je suis épuisée mais ne veux pas m’endormir et me plonge dans mes pensées…

Je n’ai plus revu Stéphanie après cet épisode. De retour chez moi nous avons correspondu quelque temps sur Internet. J’ai appris quelle s’était séparé de Nicolas. Et cette soirée en a été une des raisons, peut être même ma brève et pitoyable "entrevue" avec son compagnon. Elle m’a avoué avoir adoré notre amitié particulière, la première de sa vie. J’en ai été profondément troublée. Il était question qu’elle passe me voir au haras, mais cela ne s’est pas fait, à mon grand regret. Peu à peu le fil s’est étiolé et rompu. Stéphanie m’a fait comprendre qu’il fallait qu’elle continue seule, qu’elle fasse le point.
J’ai appris bien plus tard par une indiscrétion de Kristale qu’elle était revenue voir Mon Maître. Mais pourquoi ? Pour reprendre son dressage ? Marc a gardé longtemps le secret.
Jusqu'à ce jour, deux ans après, où un post sibyllin de la blonde espiègle sur ce même blog m’a fait bondir de joie.
Et nous nous sommes retrouvées cet été 2009 dans l’atelier de Marc, lancées toutes deux dans une étrange compétition voulue et arbitrée par Mon Maître. Une aventure étonnante qui dort au fond de mes carnets et que je vous conterai bientôt.
Par contre disparus de ma vie, Sylvie et son Maître ainsi que Pierre et Jean les deux boutes en train qui ont fini, semble-t-il, par lasser Kristale…

Devant mes paupières baissées danse le visage de Laure. Cette magnifique déesse soumise a laissé plus d’interrogations que de réponses à ma curiosité.
Je me redresse sur mon siège et me racle la gorge.
- Monsieur s’il vous plaît ?
Marc est concentré sur le volant il me jette un rapide regard et lance sur un ton ironique.
- Oui Mademoiselle…Permission de parler !
Je souris intérieurement, j’adore ces moments de complicité.
- C’est … Laure… Je ne l’ai pas entendu dire une seule parole de la soirée !...Elle est muette?
Marc par dans un éclat de rire puis redevient sérieux.
- Aah ? C’est ce que tu croyais ?
Je me renfrogne face à sa moquerie et il s’en aperçoit.
- Non, en fait, elle ne parle par ce que c’est dans sa nature. Elle sert en silence.
- Dans sa Nature ? - Fais-je, dubitative.
Marc prend une profonde inspiration. Il avise un bas côté d’arrêt d’urgence et si engage. Le véhicule ralenti et s’arrête. Il coupe le contact et enclenche les feux de détresses. Il se tourne vers moi, porte une main à son menton et semble chercher ses mots. Il a un de ses petits claquements de langue comme lorsqu’il est agacé ou qu’il a peur de ne pas être compris.
- Laure est une… Kajira... Elle doit une totale obéissance à Kristale. J’ai bien dit une totale obéissance! Sa vie même y est dédiée… Et c’est elle qui a choisi sa condition, C’est elle qui a choisi sa Maîtresse… Mais encore plus… Tous ceux qui la croisent et devine sa condition peuvent la soumettre et en user sans autres formalités… Tous … Même les vanilles un peu informées !
Il souffle au ciel.
- …C’est au-delà de ce que ta soumission peut imaginer.
Je le regarde bouche bée tentant de me représenter ce que cela peut bien signifier
Marc a un petit sourire en coin et lance.
- Lorsque tu étais seule avec Laure… Elle t’a parlé.
Je me remémore la scène si douce à mon esprit et je rougis à son évocation, devinant que tous les détails de cette escapade lui ont été relatés.
- Ne…Non !
- C’est parce que Kristale lui en a donné l’ordre !
Un malaise me prend, un froid me parcours le dos. Je fixe intensément Mon Maître dans l’attente d’une explication plus ample et en même temps je la redoute.
Il continue.
- Isabelle… Si Laure a fait l’amour avec toi,... c’est parce que Kristale lui a demandé !
Une chape de glace me tombe sur les épaules. Non ! Ce n’est pas possible ! Il doit se tromper. Il y avait de la passion entre nous. Je revoie le sourire attendri qu’elle m’a lancé tandis qu’elle guidait ma main entre ses jambes brûlantes.
J’ai froid tout à coup, malgré la chaleur de cette fin de journée. Je porte mon regard vers l’extérieur. De rares voitures filent sur la route sans ralentir nous dépassant dans un souffle lourd.
Je me sens bête. Trahie. J’ouvre la bouche d’émotion mais rien n’en sort d’intelligent.
– Je… Je… Ha bon… Bon !
Au fond de moi quelques chose vient de se briser. Marc l’a deviné et en semble affecté.
– Tu ne dois pas lui en vouloir… Comme je te l’ai dit c’est dans sa nature. Aller même au-delà du désir de ses Maîtres si cela est nécessaire.
Oui, il a raison ce n’est pas à Laure que je dois en vouloir. C’est à Kristale!
Maudite Kristale, qui a si bien su jouer de mes sentiments pour la belle odalisque. Elle m’a donné une dure leçon sans même que je m’en rende compte. Et en même temps, avec les explications de Marc, je comprends maintenant ce qu’elle a voulu dire lorsque cette nuit elle m’a déclaré. "Tu sais Laure n’est pas ma soumise… Elle n’est que mon esclave. Elle sera la tienne si tu le désires… Tu n’a qu’un mot à dire ! Laure peut être ton esclave… Si tu le désires ".
Laure esclave de tous…Même d’une novice comme moi !

Marc pose les mains sur le volant.
- Tu étais vraiment très …émouvante… lorsque tu donnais le fouet a Laure !…
Je redescends brusquement sur terre.
La discussion sur cette " Kajira " est close et je sais que Marc n’y reviendra plus aujourd’hui. Il faudra pourtant que je lui demande plus d’explications. Il a déclenché en moi une foule de questions et il me semble avoir là touché du doigt un univers insoupçonné.
-… Tu m’as excité au-delà du possible…Il serait bon que tu remédie à cela !
Commencé sur le ton du compliment il termine sur ordre impératif.
- Tout de suite,  Isabelle !
Apres un rapide coups d’œil d’appréhension autour de la voiture guidée par sa main m’a tête plonge entre ses genoux. Ma bouche s’ouvre docilement offrant sa chaleur humide au gland d’ivoire poli. Mes lèvres s’arrondissent autour du membre que j’ai dégagé précipitamment de son pantalon tendu.
Pendant un long moment, sa main sur ma nuque rythme ma caresse, forçant ma gorge par à coup, tandis que devant l’écran de mes paupières baissées passent les images de Laure, soumise idéale. Je me contorsionne pour me positionner au mieux entre ses genoux et le volant et ainsi l’accueillir au plus profond de ma bouche. Marc a senti mes efforts a bien faire et me flatte délicatement la nuque et le haut de la tête. Je garde le rythme m’appliquant à faire de mon mieux pour satisfaire Mon Maître en me disant que c’est certainement ce que ferais Laure. Laure, que je vois danser nue, comme dans un rêve, une danse de déesse égyptienne. Laure qui me sourit et termine sa bacchanale à genoux devant moi et ploie la tête en un signe de parfaite soumission.
Perdue dans mes pensées, j’ai à peine sentie la liqueur chaude s’écraser sur mon palais et envahir ma bouche. J’ai continuer mon devoir jusqu’au bout. J’ai bu l’âpre liquide avalé la lie de ma condition.
J’ai réajusté Mon Maître et me suis relevé en essuyant de ma main la commissure de mes lèvres. Je me suis assise profondément dans mon siège, cambrant les reins, dégageant en soulevant ma jupe écossaise dénudant ainsi mes fesses qui entrent ainsi en contact avec le cuir beige. J’écarte les jambes autant que le permets l’habitacle de la voiture. Mécaniquement J’attache la ceinture et glisse mes deux mains dans le dos puis abaisse la tête en une parfaite posture de soumission, retenant mon souffle.
Un petit sifflement admiratif de Marc.
- Eh bien, … Tu es en progrès !
En progrès ! Oh oui mon Maître ! Si vous saviez ! Même les yeux ouverts, la majestueuse silhouette de Laure continue à danser devant moi. Je sais maintenant où je vais, je sais ce que je veux et je vous jure, Mon Maître, que vous serez fier de moi.
Il est tard lorsque Marc me raccompagne à mon meublé et me laisse, le cœur déchiré, au seuil de ma porte avec pour seul souvenir un baiser sur le front.
- Repose toi, je te laisse deux jours et ne cherche pas à me joindre.
Je n’ai rien mangé, J’ai pris deux douches d’affilées et suis partie me coucher.
Malgré la fatigue, les images de ce que je viens de vivre, les pleurs de Stéphanie et les cris de Laure qui résonnent au fond de moi m’empêchent de dormir. Je me tourne et me retourne constamment. Un coup de pied rageur projette le drap au pied de mon lit et je me lève d’un coup de rein. Nue, je gagne le balcon. L’air frais de la nuit me fait un bien fou.
Deux jours ! Deux jours de perdus. Et je suis seule ! Sans Mon Maître ! Je porte la main à mon cou et replace machinalement mon collier de cuir. Les paroles de Kristale me reviennent en mémoire Elle y fait allusion à ma punition "… Il a prévu une épreuve pour toi... Une punition…Importante ! … Je lui ai demandé d’en prendre la responsabilité !".
Je touche à la fin de mon séjour auprès de Mon Maître ! Je frissonne et regagne la chambre. Une chose est sure c’est pour bientôt ! Et je me vois écartelée, fouettée à tour de bras par Kristale.
Impressionnée par ma vision je fais pour moi-même une grimace de douleur feinte. Pourtant mon ventre se mouille et une étrange chaleur monte au fond de moi.

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