Une vive clarté se glisse sous mes paupières. Marc vient de tirer d'un coup sec les rideaux de la chambre. Une odeur de moka flotte dans la pièce. Je m'étire et m'empare de l'oreiller de coton blanc que je presse contre ma poitrine. Je cligne des yeux et me réveille doucement. Sur le parquet l'ordinateur est encore en marche et son écran de veille semble m'attendre. Marc est déjà habillé, il s'assoit en tailleur sur le sol et me tend une tasse de café en souriant.
- Il est temps de vous lever Mademoiselle.
Je souris à mon tour. M'empare de la tasse.
Je bois une gorgée. Et sans le regarder, timidement, je murmure à voix basse.
- Et si vous vous recouchiez Monsieur ?
Je ne regrette pas mon effronterie, j'en ai vraiment envie. Mais les mots que je redoute le plus, ceux que je n'aurais jamais voulu entendre finissent par cingler mes oreilles.
- Il faut que je parte !
Ma poitrine se glace, une boule gonfle dans ma gorge. Déçue, je baisse un peu plus la tête vers ma tasse de café et murmure.
- Oui, Monsieur !
Ce n'est pas un assentiment. C'est une acceptation.
Nous sirotons en silence le café amer et brûlant. Cela achève totalement de me réveiller. Marc se relève et se dirige vers la cuisine certainement pour se servir une autre tasse de café. Je me déplie, m'étire et me lève. Nue, je le rejoins dans la cuisine. Je m'approche de la cafetière et me colle innocemment contre lui en tendant ma tasse vide. Il ne répond pas à mon avance à peine voilée. Il me sert, repose la carafe de verre, se dégage de mon étreinte et se dirige vers l'entrée. Une profonde déception s'empare de moi, presque une envie de pleurer devant cet abandon.
Je bois une gorgée du liquide brûlant. Repose la tasse et cédant à une brutale impulsion je le rejoins en trois enjambées rapides. Il se penche vers moi pour me dire en revoir. Nos lèvres se joignent nos langues se rencontrent. Je m'enhardis, lève des jambes contre son flan. Enfin ses mains se posent sur mes hanches. Je crois défaillir lorsqu'elle commence à s'égarer entre mes fesses. Mon baiser se fait plus profond, sa caresse plus intime. Je glisse mes mains sur son ventre et maladroitement dénoue sa ceinture de cuir. Il se laisse faire. Je sais que j'ai gagné, qu'il ne résistera pas.
Comme un couple de danseurs enlacés nous nous déplaçons à pas lents vers la salle de séjour. Marc me pousse contre la table du salon, glisse ses mains sous mes cuisses et d'une impulsion me hisse sur la table encartant mes jambes et me renversant sur le bois. Il ne lui faut pas longtemps pour achever l'ouverture de son pantalon. Un feu intense brûle mes reins et c'est un vague vibrante qui l'accompagne lorsqu'il me pénètre d'un coup de rein vigoureux. Je manifeste mon contentement par un cri de bienvenu, cambre les reins et me crucifie sur la table en écartant les bras et les cuisses. Je l'ai voulu, passionnément, et je m'offre totalement à son assaut. Ses mains s'emparent de mes seins les caresses doucement et peu à peu l'effleurement se fait plus ferme, plus volontaire, presque agressif. Mon corps sursaute sous les coups de boutoir et peu a peu mon esprit s'envole, mon souffle s'accélère et je ponctue chaques ébranlements par les gémissements de la sacrifiée. Il ajuste de temps à autre mes fesses en équilibre sur le bord de la table et en profite pour glisser ses doigts entre nous et masser sans douceur mon clitoris gonflé parcouru de salves pétillantes. Le rythme s'accélère. Les pénétrations deviennent plus appuyées. Une vague électrique fluctue le long de mes reins ma respiration se bloque, ma tête semble éclater. Dans un dernier spasme il se couche sur moi et enfonce son pouce mouillé de liqueur de Cyprine dans ma bouche. Mon ventre se resserre autour du pylône qui répands dans l'étroit canal une incandescente liqueur d'amour. Dans une dernière crispation de tout mon être, je ceinture sa taille de mes cuisses pour parfaire notre union.
Je halète encore de plaisir lorsqu'il se penche à mon oreille et, toujours son pouce dans ma bouche, il murmure.
- Vous êtes bien entreprenante Mademoiselle ! Un peu trop d'ailleurs. Vous oubliez que c'est moi qui dois décider.
Son ton est sévère. Pour toute réponse je ne peux que suçoter le pouce qui fouille ma bouche. Je suis satisfaite du tour que je lui ai jouée
Il se relève brusquement. Son pouce quitte ma bouche. Il me prend par les cheveux et me force à me redresser. Dans le même mouvement il quitte mon ventre. Il y a de la colère dans son geste. Tirée par les cheveux je ne peux que suivre le mouvement. Il me relève et me descend de la table sans douceur.
- A genoux Isabelle !
Il n'a pas crié mais son intonation est dure, inflexible. Je suis encore perdu dan les nuages de ma béatitude. Machinalement je m'agenouille, écarte les jambes, met les mains dans le dos et baisse la tête. L'attitude d'une parfaite soumise pour atténuer son courroux. Toujours aussi durement en poussant sur mon front il me force à relever le visage vers lui.
- Voies ce que tu as fait… Je n'ai plus le temps de me changer !
Je cligne des yeux. Son membre me surplombe fièrement. Luisant de nos sécrétions, de liqueur et de sperme.
- Nettoie le, Vite, je n'ai pas que çà à faire.
Je lui jette un regard apeuré. Oh non ! Il ne peut pas me demander çà ! Pas ce matin ! Alors que je pensais terminer sur une douce étreinte amoureuse. Me voici de nouveau dans la peau de la soumise contrainte aux plus basses des humiliations. Je tente de l'amadouer en lui lançant le plus suppliant des regards. Mais rien y fait.
- Allons, active-toi Isabelle… Ta langue suffira pour cela…
J'aurais du savoir qu'avec Marc tout se paye, et parfois au prix fort. Je porte encore autour du cou mon collier de cuir, je dois donc l'accepter
Je ramène mes mains de mon dos à sa ceinture. Doucement comme pour retarder cet acte avilissant, je dégage le membre encore à demi dressé par nos ébats de la chemise et l'approche de ma bouche. Je ferme les yeux et l'introduis entre mes lèvres. Aussitôt Marc se dégage.
- Non, non, pas le temps pour çà… Nettoie avec ta langue.
C'est encore pire que ce que je pensais. Il a donc vraiment décidé de me faire payer mon arrogance !
Je prends une profonde inspiration pour me donner du courage, ramène mes cheveux derrière ma nuque et penche mon visage vers son ventre.
De la langue, je commence à laper les liqueurs visqueuses. Cela a un goût à la fois aigre, salé et acidulée une odeur fade, je fronce les sourcils de dégoût, mais je dois continuer. Ma langue essuie le gland qui sous la caresse reprends une certaine fermeté. Une fois fait, je penche la tête de chaque coté de ma sucette improvisée pour en lécher la hampe et la débarrasser de nos écumes. Je prends peu à peu de l'assurance. Je lèche maintenant avec vigueur en bonne chienne que je suis. Marc a posé sa main sur ma tête. Et c'est un signe de satisfaction. Je parachève ma tâche a grandes lapées bruyantes, presque avec jubilation. La joie de satisfaire mon Maître a remplacé le sentiment d’humiliation et de dégoût.
Je m’y prends si bien que la force de mon Maître renaît sous mes caresses buccales. Son membre reprend peu à peu de l’ampleur entre mes mains, je continue à m’activer avec application. Ma langue parcoure amoureusement dans ses moindre replie le pieu qui a maintenant recouvré sa rigidité. Les mains de mon Maître, posée sur ma tête, se font plus directives et orientent fermement mon visage pour finir par le présenter face à lui, les lèvres collées au gland d’ivoire poli.
Un coup de rein appuyé et il force ma bouche. J’entrouvre mes lèvres sans aucune réticence. Il se rue immédiatement au fond de ma gorge. Surprise par la violence de la pénétration j’ai un mouvement de recul, un sursaut de suite jugulé par ses mains qui viennent de se placer de chaque coté de mon visage. Marc me saisie alors par les cheveux et force un peu plus son intrusion, provocant un haut le cœur incoercible. Instinctivement, je tente de me relever pour retrouver ma respiration mais rien n’y fait. Sa poigne se resserre sur moi et sa verge entame un puissant va et vient entre mes lèvres. Il faut que je me résolve à subir un assaut que, quelque part, j’ai bien cherché.
Pendant de longue minute ma bouche va servir d’exutoire à sa colère. Il n’y a aucune douceur dans cet acte Il me force brutalement, rapidement, en homme pressé sans égard pour les gémissements que je pousse sous son violent abordage C’est également, je le sens bien la continuation de ma punition. C’est presque avec soulagement que je reçois sa liqueur chaude et au fond de ma gorge. Mon Maître a jouit au plus profond de moi me forçant à ingurgiter sans autre procès le résultat de son plaisir, comme une oie que l'on gave. Je respire un peu de liquide une impression de noyade me fait tousser, je m’étouffe ! . Mais Marc est sans pitié. Il ne se retire pas. Pire, il accroît encore sa pression. Je pousse un cri de détresse étouffé et essaye de reprendre mon calme. Je tente de déglutir avec difficulté la bouche encore obstruée de son sexe. Il se dégage un peu. Je reprends ma respiration. Des larmes coulent le long de mes joues. Je souffle bruyamment par les narines. Marc finit par se retirer. Je tente de me calmer et de reprendre contenance. J’avale le reste de sperme qui souille ma bouche et ma langue, me cambre et me repousse en arrière. Un peu de liqueur a coulé sur ma main, je la lève vers ma bouche et par bravade, la pourlèche langoureusement en le fixant droit dans les yeux. Il esquisse un sourire va pour dire quelque chose mais se ravisse. Il se détourne et se rajuste. Je parfais ma pose de soumission. Et baisse la tête.
C'est alors avec effroi que je m'aperçois que sur le sol, entre mes jambes écartées, une large tache de semence issue de notre première étreinte à coulé de mon ventre. Je rougis violemment. Je suis terrassée par la vision du spectacle que je dois offrir. Une honte infantile m'envahis. Cela n'aurait pas été pire si je m'étais soulagé sous moi. Marc a gagné ma chambre, il en revient avec mon téléphone portable, se campe face à moi et me demande mon code de déverrouillage. J'avais fait taire le bruyant messager pour ne pas être dérangé cette nuit. Il dépose délicatement le téléphone sur le sol face à moi.
- Tu ne bouges pas, tant que je ne t'appelle pas !
Il se dirige alors vers l’entrée se saisir de sa veste de cuir noir. Cette fois je ne pourrais l’arrêter même en employant toute la séduction féminine dont j’ai été capable. Mon portable se met à tressauter sur le sol. Ce sont tous les messages qui se bousculent sur les ondes. Ces messages qui ont attendu patiemment la fin de mon entretien charnel avec mon Maître. Je ne bouge pas et laisse sonner. Marc revient vers moi. Il a enfilé sa veste et est sur le point de partir. Il se penche vers moi et dépose un baisé sur mon front. Son regard se porte sur le sol, il contemple un instant la tache claire entre me jambes. Je ne sais plus ou me mettre et mes joues s’enflamment à l’idée du liquide qui s’écoule goutte à goutte des levres de ma vulve pour se répandre sur le sol. Marc me lance une œillade amusée ce qui n’a pas le don de diminuer ma honte. Il se redresse et sans se retourner déverrouille la porte et sort sur le palier. Un vide immense se fait. Il est parti ! Je reste dans le salon, agenouillée nue, les jambes écartées, les mains dans le dos en attendant son appelle.
Il ne tarde pas, ce qui me soulage, la porte déverrouillée de l’appartement pouvant maintenant livrer le passage à n’importe qui. L’écran du portable s’illumine, je me penche pour le lire et vois apparaître "Mon Maître " en lettres noires. Je me saisis de l’appareil.
- Oui, Monsieur.
- Après tout ce que tu as appris et le mal que je me suis donné pour ton dressage, tu n’arrive toujours pas à garder ce qu’on te donne…
Interloquée, je ne réponds pas, Je ne comprends pas !
- Mets toi à quatre pattes.
- Oui Monsieur!
Je m'exécute et garde toutefois le portable près de mon oreille.
- Tu vois ce que tu as laissé échappé ?
Ma nuque se raidis d'appréhension. Il fait allusion à la tache de semence qui luis doucement sur le parquet. Mon sang se glace. J'imagine immédiatement ce qu'il peut m'imposer.
- Oui Monsieur... Je … Je suis désolée… Mais …
- Alors écoute bien… Je n'exige rien, tu n'es pas obliger de le faire, mais il me plairait que tu nettoie également ce parquet avec ta langue.
Un malaise m'envahis. Ce n'est donc pas un ordre? Je peux y renoncer !
- Tu as bien compris Isabelle ? Ce n'est pas une obligation c'est juste pour mon plaisir.
- Oui Monsieur, j'ai compris… Merci, Monsieur !
- Au revoir Isabelle, Je t'embrasse…Prends soin de toi.
La communication se coupe. Je repose le téléphone et me campe fermement à quatre pattes les yeux rivés sur la large tache opalescente. J'ai l'esprit comme engourdi. Tout aurait été si facile s'il m'en avait donner l'ordre. Aussi abject qu'aurait l'acte, j'aurais été obligé de le faire. Mais là !
Je contemple longuement la tache. Je suis perdue, je ne sais que faire. Me pencher ? Tout mon être s'y refuse. Et Marc m'a laissé une porte de sortie. "Tu n'es pas obligée de le faire". Pourtant, j'aimerais lui faire plaisir ! "…C'est juste pour mon plaisir…". Dans un même temps je pourrais me lever et renoncer, il n'en saura rien. Et même ! Il acceptera mon refus… Mon dieu que c'est compliqué! Je souris intérieurement, Marc a le don de me mettre dans un embarras hallucinant.
De toutes les décisions que je prendrais, il restera un trouble.
Parce qu'il sera toujours ainsi entre nous!
Entre Mon Maître et moi !