Chap. 8. Bienvenue.
- Déshabilles-toi Isabelle !
Je sursaute. Comment !... Pourquoi est ce moi qui dois me déshabiller ! Et devant elle en plus ! C’est elle qui vient demander sa soumission !
Stéphanie reste immobile les jambes écartées, les yeux obstinément fixés au sol. J’ôte rapidement mes chaussures, mon chemisier, je suis en train de descendre mon pantalon sur les chevilles lorsque Marc revient dans la salle. Une fois nue, je reprends la pose à côté de Stéphanie. Mais cela ne lui suffit pas il se ressert une tasse de café sans en proposer à la jeune fille.
- En chienne, Mademoiselle !
Un moment de flottement, à qui s’adresse-t-il ? Stéphanie nous regarde à tour de rôle, elle se pose la même question. Mais je devine que c’est à moi qu’il a lancé l’humiliante invite. Je me penche, me met à quatre pattes face au sofa et baisse la tête. - Asseyez-vous Stéphanie !
Son ton contraste avec celui qu’il avait eu jusqu'à présent. Je l’entends s’asseoir à côté de la jeune fille.
- Relève la tête Isabelle… Regarde-nous.
Je m’exécute.
Ils sont tous les deux assis sur le cuir noir. Marc est nonchalamment vautré et sirote sa tasse de café, Stéphanie a les yeux rivés sur le sol devant moi, les mains posées sur ses genoux joints, les pieds en dedans. Elle n’a vraiment pas l’air à l’aise. Et je ne vaux pas mieux ! Etre nue devant une femme ne me poserait pas trop de problème. Mais là ! Je suis exposée aux yeux d’une jeune fille qui sait parfaitement que je suis l’objet sexuel de l’homme assis à côté d’elle. Et qui plus est, une jeune fille qui ne semble pas bien au fait de l’univers dans lequel elle s’engage. Je prends une profonde inspiration pour contenir l’onde brûlante qui envahis mon visage lorsque je croise subrepticement les yeux troublés de Stéphanie.
- Isabelle a commis une grosse faute aujourd’hui…
Il sirote une goulée de son moka. Et voilà, il va mettre le doigt dessus ! Je frissonne. Oh non ! Il ne va pas me punir devant cette mijaurée !
- Vous savez laquelle Mademoiselle ?
Il se tourne vers Stéphanie.
Elle le regarde un instant puis reporte son regard sur moi. Elle se tord les mains. Mais sans hésiter, elle lance.
- Elle n’a pas de collier ?
Marc semble surpris par le soudain aplomb de Stéphanie. Il lève les sourcils, repose sa tasse.
- Bravo !… Elle qui en parle si bien dans son Blog de son collier de cuir ! Voilà qu’elle oublie de le mettre… Et aujourd’hui en plus ! Au moment ou je vous reçois. C’est vraiment vous manquer de respect, sans compter l’embarras dans lequel elle me met… C’est une faute majeure !
Sa voix trahit sa déception et une colère contenue. Mon sang se fige. Qu’elle gourde d’avoir oublier ce collier ! Plus que la peur de la sanction, c’est le fait d’avoir mis en défaut mon Maître, d’avoir faillit, devant ces inconnus, qui me terrasse. Sans collier toute ma crédibilité de soumise dévouée s’effondre.
- N’est ce pas Stéphanie ?
- Oui, je... Je pense.
- Pensez-vous que je doive la punir maintenant ?
Qu’on la prenne en témoins pour valider une sanction n’a jamais du lui arriver ! Elle ne sait visiblement pas quoi répondre.
Marc vient à son secours.
- Non, non... Aujourd’hui est votre jour.
Il marque une pose, se tourne vers elle et, froidement.
- Vous prendriez sa punition pour vous ? Vous prendriez sa place ?
Là, je le reconnais bien Mon Maître ! Cette propension à retourner une conversation, à vous déstabiliser avec des questions que vous n’attendez pas.
Je jubile intérieurement. Je n’aimerais pas être à la place de Stéphanie, obligée de prendre une décision qui, quoiqu’elle choisisse, va terriblement l’engager. Même si je suis nue à ses pieds, les jambes écartées, je suis assurée que c’est elle qui est, à ce moment là, plus mal à l’aise.
Je commence à avoir mal au cou à les regarder ainsi, le visage rejeté vers l’arrière. Stéphanie croise et décroise les pieds, elle réfléchit à toute vitesse et finit par lancer.
- Si vous le désirez Monsieur !
Exactement la réponse qu’il fallait donner. Mon estime pour cette petite blonde vient de remonter. Elle vient de donner le bout de sa laisse à mon Maître. Elle est vraiment engagée malgré son air de pas y toucher.
Marc doit penser la même chose que moi car il sourit largement.
- Et quel genre de punition devrais-je vous appliquer ?
Il se cale confortablement au fond du canapé avec un sourire chafouin. Stéphanie semble de plus en plus déstabilisée. Elle réfléchit à haute voix.
- Je… La faute est très grave… Je pense que la punition doit être en conséquence. Je... Non je ne sais pas Monsieur ! Je ne suis pas encore au fait de tout cela Monsieur.
- Bien ! … Nous verrons cela ! Pour l’instant il faut signer le contrat de modèle.
Marc se tape sur les genoux pour signifier la fin de la conversation. Il se lève et se dirige vers le bureau dans la salle d’exposition.
Stéphanie profite de son absence pour me regarder et lancer une grimace de stupéfaction, un sourire, les yeux écarquillée, l’air malicieux. Je lui réponds par un sourire suivi d’un pincement de lèvre pour lui faire comprendre de ne surtout pas parler. Mais j’aime bien ce début de complicité entre soumises. Je commence à bien la sentir cette fille !
Marc revient rapidement Il tient une pochette rouge. Une pochette que je reconnais, celle qui contient mon contrat et de toutes celles qui ont posées pour lui. Il l’ouvre et en sort un contrat vierge. Il se penche vers moi et le pose sur mes reins. Le contact du papier me fait frémir. Je me pince les lèvres et regarde Stéphanie de travers. Je vais encore une fois servir de lutrin !
- Venez donc signer votre contrat s’il vous plaît !
La voie de mon Maître est totalement neutre presque glaciale. Il tend la main vers elle. Elle lui prend la main et se lève gracieusement. Je suis un peu jalouse, mon engagement a été moins solennel. Mon contrat, je l’ai signé appuyée sur un simple bureau, nue, les jambes écartées pendant que mon Maître était au téléphone.
Marc l’a fait s’agenouiller derrière moi comme le ferais un homme pour me prendre. Elle perd un peu l’équilibre, ses mains se posent sur mes fesses, leur contact est glacial. Maladroitement en si prenant à plusieurs reprise Stéphanie cale la feuille de papier sur mon dos et commence à compléter le formulaire. Marc en profite pour aller se servir une énième tasse de café. Ce sont de longues minutes pour moi. Mais je reste passive. A peine excitée par la situation. Marc n’a pas le temps de terminer sa tasse lorsque les grattements sur la peau de mon dos cessent et que je sens Stéphanie se redresser derrière moi.
Elle a fini. Le pacte est scellé. Enfin presque !
Marc se rapproche de nous, s’agenouille au côté de Stéphanie et pose sa tasse sur mon dos. Je m’abstiens de lever les yeux au ciel… Mon humiliation continue.
Je retiens un petit cri de surprise lorsqu’une main se glisse entre mes jambes. En fait, ce n’est pas une main, mais deux qui viennent se frotter à la porte de mon intimité. Je devine immédiatement ce que mon Maître est en train de faire. De sa main il entraîne et guide celle de Stéphanie. De son index il l’invite et l’oblige à venir fouiller mon ventre. Leurs deux doigts joints s’enfoncent en moi. Je me retiens de bouger, Ne surtout pas faire tomber la tasse ! Lentement je baisse la tête et ouvre la bouche pour mieux respirer. Ils s’attardent et le plaisir monte en moi, au-delà de la honte. Je sais ce que veux mon Maître et je sais que je ne pourrais pas résister longtemps. Une vague chaude brûle mes reins et remonte le long de ma colonne vertébrale libérant du fond ma gorge un léger soupir de plaisir. Puis un deuxième. C’est au troisième râle clairement audible par tous deux, qu’il décide de cesser le jeu. Il ôte sa main de moi entraînant les doigts de Stéphanie. Et je sens nettement les doigts de la jeune fille, enduit de ma liqueur de Cyprine, que l’on essuie sur le contrat. Une pose et cette fois ce sont les cheveux de Stéphanie qui viennent balayer mes flans. Je ne vois rien mais je sais que comme pour mon contrat mon Maître est en train de le valider avec la salive de la jeune fille et qu’il appose pour cela ses lèvres sur le contrat juste à côté de mes traces d’humidité, mon témoignage en quelque sorte !
L’acte accomplis tous deux se lèvent. On me débarrasse rapidement des objets qui encombrent mon dos. La main de Marc se pose sur mon épaule et m’incite à me relever. Je me redresse, ma tête tourne un peu. Je me retrouve face à Stéphanie.
Elle est cramoisie de honte et évite mon regard. Elle frotte convulsivement ses doigts dans la paume de sa main, ceux que mon Maître à introduit de force dans mon vagin. Elle est tétanisée par ce qu’Il vient de lui imposer. Je ne dois pas valoir mieux ! Mes joues sont en feu. Reprendre la pose de soumission me rassure et me calme. Je regarde la jolie blonde qui ne sait plus trop quoi faire de son corps. En la voyant ainsi déstabiliser j’imagine ses pensées, son étonnement devant une aussi rapide mis en œuvre de sa soumission par mon Marc et je ne peux m’empêcher de penser avec une pointe d’ironie "Bienvenue au club ".