Je frémis de tout mon corps. Une onde trépidante me parcourt de la tête aux pieds. Ici ! Comme çà ?
Marc s’éloigne et regagne le fauteuil où il a posé sa veste pour fouiller à l’intérieur de ses poches.
Je prends une profonde inspiration et me pince les lèvres. Le feu de mes joues n’a pas diminué et le regard profond de Laure n’est pas là pour l’apaiser. Pour y échapper, je fixe le sol et m’avance vers le banc de bois. Il me vient une fraction de seconde l’idée de négocier avec Mon Maître, pour qu’il me prenne en commisération, et qu’il comprenne à quel point ce qu’il me demande est humiliant. Mais ce n’est qu’un éclair de révolte vite dissipé. Il faut que je m’exécute quoiqu’il m’en coûte.
Je pose un genou sur le banc tout en relevant mon peignoir, dénudant ainsi le bas de mon corps. Je me penche en avant m’appuyant d’un coude sur la table de chêne ciré tout en maintenant de l’autre main le tissu sur le haut de mes reins. Je me hisse sur l’autre genou et ainsi, parfaitement cambrée, le peignoir retroussé, je m’accoude sur la table écartant les jambes en baissant la tête.
Je suis prête !
Lentement, posément, Laure fait le tour de la table Ses talons claquent sèchement sur la tommette rouge. Je ferme les yeux d’émotion. Je sens presque physiquement son regard glisser sur la peau de mes reins tendus impudiquement et sur mes cuisses qui tremblent imperceptiblement, témoignant de la tension qui m’étreint. Une fois son tour d’inspection fait, elle enjambe l’autre banc et s’assoit en face de moi se saisissant de mes mains joignent, les liant de ses longs doigts fins. Son contact me tire de la torpeur qui commence à me submerger. Je relève vivement la tête et nos regards se croisent. Elle me sourit.
J’entends Marc qui se rapproche, il a trouvé ce qu’il cherchait dans sa veste. Un téléphone. Il converse à voix basse.
- Oui… Elle est là !… Humm, Oui… Si tu veux… Tu as un peu de temps devant toi ?… Oui !… Bon, ne quitte pas… Je…
Il s’est tourné, et murmure la suite de sa phrase que je ne comprends pas.
La conversation se prolonge un peu, puis Marc se rapproche de nouveau.
- A tout de suite !… Surtout ne quitte pas… Ok !
Il se penche vers mo,i passe une main sur mes fesses et de l’autre vient disposer délicatement le téléphone portable encore allumé sur la table, entre mes coudes, juste sous mon visage.
Sa main s’attarde un instant caressant les globes dressés de mes fesses puis s’immisce rapidement entre mes jambes. Mon ventre s’amollit et s’inonde lorsque son pouce force l’entrée de ma vulve s’y enfonçant brutalement. Je maîtrise un sursaut de surprise et abaisse un peu plus la tête entre mes bras. Mes cheveux roux retombent autour de mon visage cachant la honte de ce qui va se passer, inexorablement. Le pouce de Mon Maître entame un profond va et vient s’enfonçant un peu plus à chaque mouvement. Ma Respiration s’accélère, ma bouche s’entrouvre. Autant me laisser aller ! Ne pas lutter !
Satisfait de son exploration son doigt me quitte et, trempé de ma liqueur de Cyprine, suis le sillon de mes fesses exerçant au passage une pression langoureuse sur la rosette de mon anus. Ma bouche se ferme sur un gémissement d’appréhension et je me mords la lèvre inférieure. Je n’ai pas pu réfréner une crispation de tout mon être. Laure l’a perçue et ses mains se resserrent autour de mes poignets comme pour m’empêcher de fuir.
Le passage laissé béant par le doigt de mon Maître ne reste pas longtemps inoccupé et c’est un assaillant beaucoup plus conséquent qui s’engouffre dans la brèche. Marc ne s’est pas déshabillé, il s’est contenté d’extraire de son pantalon la verge qui me pénètre à demi. Ses mains se posent sur mes hanches repoussant le peignoir sur mon dos découvrant un peu plus l’objet de son désir. A peine le pieu d’ivoire s’est-il immiscé entre les lèvres de vagin que d’un coup de rein puissant et en tirant sur mes hanches, il force mon ventre sans vergogne, s’y engouffrant de tout son long, m’arrachant une clameur incontrôlée. Marc sait tirer partie de mon étroitesse pour qu’à chaque première pénétration il arrive à me tirer des soupirs de contentement et de douleurs mêlées. Il reste un instant sans bouger nos corps ne font plus qu’un, étroitement moulé l’un à l’autre. Je sens la palpitation de son sexe contre les parois de mon vagin. Ses mains brûlantes caressent mon dos, mes reins. Elles remontent le long de ma nuque et se saisissant de mes cheveux en tirant dessus m’oblige à relever la tête. Le simple fait de lever le crâne me cambre un peu plus et lui permet de compléter sa pénétration. Je ne peux contenir un nouveau petit cri, ouvre les yeux en grand, et me retrouve face au visage de Laure. Je souffle sous l’assaut et détourne la tête de honte lorsqu’un second coup de boutoir me fait sursauter.
Laure me lâche les poignets d’une main et, venant la poser sur ma joue, m’oblige en la tirant doucement vers elle, à la regarder de nouveau dans les yeux.
Oh ! Laure pourquoi augmenter ma honte en me contemplant ainsi ? Offerte et soumise ! Je lis dans le reflet de tes yeux ma déchéance et mon humiliation !
A-t-elle devinée ma muette interrogation et veut-elle m’apaiser ? Elle s’avance, se soulevant du banc sur lequel elle est assise et ses lèvres viennent se poser sur ma bouche. Sa langue brûlante s’insinue. J’entrouvre la barrière de mes dents lui offrant ainsi le passage comme j’offre à mon Maître le passage de mon ventre et me laisse, peu à peu, porter par la vague langoureuse qui me saisie. Mes cuisses s’écartent un peu plus signalant à Mon Maître mon désir de l’avoir en moi et ma langue se mêle en un ballet étourdissant à celle de la belle Kajira lui témoignant le bonheur qui m’étreint à partager avec elle cette trouble sensualité.
Comme je serais bien s’il ne me revenait pas en filigrane la raison de ces étreintes embrasées !
Mon Maître ne tarde pas à me le rappeler.
Les mains de Marc qui se promenaient sur mes reins viennent soudainement se poser sur mes fesses en écarter sans ménagement les deux globes tendus. Sans prévenir un de ses pouces s’engage dans le passage ainsi découvert et vient buter contre mon anus tentant d’y forcer le passage. Une vibration intense me parcourt le corps. J’échappe un instant aux baisers de Laure et lui lance un regard suppliant, tandis que ma bouche s’arrondit sur un " Oh " de consternation. Elle devine immédiatement ce que Marc est en train de faire et esquisse un large sourire tout en se rasseyant. Le pouce débride l’étroit passage et s’enfonce, écartant sans pitié la corolle resserrée de ma rosette. Un liquide chaud vient couler le long du sillon. De la salive ! Salive qui annonce l’arrivée en renfort du deuxième pouce. Lubrifié de mucus il s’insinue avec force au côté du premier assaillant. Une douleur fulgurante remonte le long de ma colonne vertébrale. Je crie et me pince aussitôt les lèvres. La douleur s’est estompée aussi rapidement qu’elle est née. Mais c’est fait, le passage est ouvert. J’essaye de me détendre de ne pas me crisper pour facilité la préparation de l’infâme assaut. Ce rituel est toujours le même lorsque Marc a décidé de me sodomiser, mais j’ai toujours autant de mal à l’accepter. Ma respiration s’accélère et je souffle bruyamment en secouant doucement la tête. Laure me prend de nouveau les mains et m’observe intensément tandis que les doigts de Mon Maître pétrissent l’entrée de mes reins pour en assouplir le passage, l’écartant un peu plus à chaque massage. J’essaye de fuir le regard de Laure mais y reviens instinctivement, comme pour y chercher refuge. Mon désarroi et ma honte est totale et je me consume littéralement sous les yeux de la belle esclave.
Estimant que le passage est suffisamment préparé, Marc se dégage lentement de mon ventre et le gland de marbre vient se poser sur mon anus dilaté. Je ferme les yeux en bloquant ma respiration. D’une pression lente mais irrésistible le bélier de chair écarte l’étroit passage. Mes yeux se révulsent. Et je ne peux m’empêcher de murmurer pour moi-même une lamentation, une dernière supplique, une vaine tentative pour qu’il m’épargne cette déchéance devant Laure.
- Oh non ! … Oh non, Monsieur… S’il vous plaît ! Non !
Je prends une profonde inspiration et me prépare à l’intense douleur qui, je le sais, va me fendre en deux. Lorsque ouvrant les yeux je remarque le petit cadran luminescent du portable, posé juste devant mon visage. Quelqu’un, quelque part viens de m’entendre supplier Mon Maître ! Mon esprit se fige et perdue dans le coton de mes sensations j’en suis à me demander qui cela eut être, lorsque d’un coup de rein, sans prévenir, Mon Maître m’empale à demi. Cette fois, il me fait vraiment mal. La souffrance qui me déchire est si intense que je hurle de douleur Encore une fois, elle s’estompe aussi rapidement qu’elle est née, remplacée par une sourde palpitation qui me laisse anéantie, le souffle court entrecoupé de petits râles gutturaux. Une sueur froide perle à mon front, une larme coule le long de mon nez et vient s’écraser juste à côté du téléphone. Je gémis à la fois de douleur et de honte. Un deuxième à coup et mes reins se cambrent, comme pour éviter l’odieuse pénétration. Mais rien n’y fait. Solidement accroché à mes hanches, à petits coups répétés, Mon Maitre m’empale littéralement et sans vergogne se fraye un passage au plus profond de mes entrailles. Ma bouche s’ouvre et se ferme comme un poisson hors de l’eau, je retiens mes cris mais ne peux m’empêcher de gémir bruyamment.
Pourtant, malgré la souffrance, un plaisir trouble monte peu à peu au fond de moi. Une onde électrique fluctue le long de mon dos, électrisant les cheveux de ma nuque.
Une dernière fois je relève la tête pour chercher le regard de Laure. Un dernier coup de boutoir et le ventre de Marc se colle contre mes fesses. Je suis en sueur et halète bruyamment, cherchant l’air frais pour tenter de me calmer.
Parvenu à ses fins, il pose sa main sur ma croupe et se redresse. Chacun de ses mouvements est amplifié au fond de mon ventre. Mon Maître se repaît un long moment de sa victoire en caressant mes hanches, puis commence à se retirer.
Le retrait du fond de mes entrailles est des plus ignoble, bien pire que la pénétration. Mes lèvres se pincent sur un rictus Vite interrompu par un coup de rein qui me fend en deux et m’arrache un glapissement de protestation.
Doucement Monsieur, s’il vous plaît, doucement !
Ma plainte muette ne sera bien sûr, pas entendue et a un premier coup de boutoir succède un second puis un autre. Une boule de feu intense s’accumule au bas de mes reins, irradié de foudroyantes douleurs à la limite du soutenable qui m’arrache un cri à chaque va-et-vient.
Et, peu a peu, au fur et a mesure que les pénétrations deviennent plus fluides, plus régulière, plus rapide, couvrant la douleur, naît au fond de mon ventre et le long de mon dos une onde vibrante et lumineuse.
Cette chaleur éblouissante, je la connais bien ! Bientôt plus rien n’existe autour de moi, je ne suis plus qu’une sphère de plaisir, je me dédouble et observe la jeune fille, Isabelle, qui se tord et clame son plaisir, criant "Oh non ! ", criant "Oh oui ! ", secouant la tête comme une jeune pouliche qui s’ébroue. Peu importe le regard de Laure, à Dieu ma pudeur et ma honte ! Le plaisir monte irrésistible comme la vague à l’assaut de la falaise, y déferlant avec fracas et sans retenu. Je résiste un instant, serrant la mâchoireet les poings à me faire mal, mais rien ne peut empêcher l’explosion de lumière qui me submerge. Mes yeux se révulsent, un voile rouge scintillant brouille mon regard, mon corps se disloque et mon âme s’éparpille aux quatre vents.
Je n’existe plus.
Ma joue est posée sur la table cirée. Je tente désespérément de reprendre mon souffle. Comme détachée de moi-même, j’observe avec étonnement la buée bleue que crée mes halètements sur le vernis froid. De la salive sourd de mes lèvres. A travers un brouillard cotonneux me parvient un éclat de rire et des paroles brouillées, incompréhensibles. Je fais un effort pour émerger de ma torpeur mais je suis tellement bien. Je prends peu à peu conscience de ma position ; Je suis couchée de tout mon long sur la table, les bras en croix, les genoux repliés sur le banc, mon peignoir chiffonnée autour de ma taille, la croupe indécemment exposée. La voix qui je perçois un peu mieux maintenant est celle de Mon Maître qui discute au téléphone au fond du séjour. L’éclat de rire plus proche est celui de Laure qui s’approche de moi et se penche prés de mon oreille et murmure.
- Alors tou es bien ? Tou est tré belle tou sai, tou soui comme oune reine!
Je ne retiens pas un petit ricanement. La belle Kajira vient enfin de me parler ! Avec un accent italien à couper au couteau, mais elle vient de me parler ! Un hoquet de bonheur et de surprise me secoue et je me redresse lentement tout en la regardant, hagarde.
Marc, qui a remarqué que je suis de nouveau là, termine sa conversation, d’un geste sec il referme le portable et se dirige vers nous avec le sourire chafouin de quelqu’un qui vient de jouer un bon tour.
Laure nous a rejoint sous la douche et, en bonne esclave, s’est occupée de nous savonner et de nous sécher. Elle a également montré son savoir lorsque nous nous sommes réfugiés tous les trois dans la chambre, prouvant sa dextérité à faire naître et renaître le plaisir. Lorsque enfin épuisée, nos ébats achevés, je me suis couchée au côté de Mon Maître.
La belle italienne occupant dévotement le pied du lit.
L’esprit embrumé, je repensais à ce que Mon Maître venait de me faire vivre.
N’y tenant plus je relève la tête de sa poitrine.
- Monsieur ?
Marc répond mollement. Lui aussi est fatigué.
- M’oui !
- La personne au téléphone… Elle… elle a tout entendu.
Marc ouvre les yeux et fixe le plafond.
- Oui… C’était le but du jeu… Tu es... Très… Expressive !
Sa poitrine vibre d’un rire contenu.
Un jeu parfaitement pervers tels que ceux que Mon Maître adore mettre en scène. Mais des jeux tellement excitant ! Il m’est facile de penser que Kristale est là dessous ! Mais je veux en avoir le cœur net.
- Et… Cette personne, c’était qui ?
Le regard de Marc quitte le plafond et vient se planter au fond du mien. Malgré l’obscurité je peux voir un éclair bleu-vert de malice passer au fond de ses yeux.
- Tu veux vraiment le savoir ?
Je hausse un sourcil.
- Euh ! … Oui… Oui, Monsieur.
Son regard me quitte, s’accroche de nouveau au plafond
Et d'un ton neutre
- c'était ta soeur !