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Les Carnets d'Emilie

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Le dressage d'une oie blanche.
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24 mai 2010

Chap.72. Chant du fouet, chœur de soumise

Comment vous décrire l’étrange état de latence dans laquelle je me trouve en l’attente du premier choc ? Le temps semble s’étirer. Des secondes qui paraissent des heures rythmées par le sang qui bat à mes tempes. Mes joues sont brûlantes de fièvre. Tous mes sens sont en alerte. Le sifflement de la badine dans l’air devient une stridence menaçante et je perçois parfaitement le souffle qu’elle déplace en me frôlant et qui vient mourir sur la peau sensible de mes fesses offertes.
A la proximité du péril l’épiderme de mes reins se hérisse et un froid glacial court le long de ma colonne vertébrale. Je me mords les lèvres et respire profondément. Il faut que je me calme ! Que j’accepte ! Mais dans un reflex puéril les muscles de mon dos se tendent pour se préparer à amortir le coup qui ne va pas tarder.
Je ferme les yeux.
Comment vous expliquer l’étrange sentiment de plaisir diffus qui s’empare de mon esprit ? Comment vous dire l’impensable sensualité que dégage ma situation ? Malgré la crainte, ou peut être bien à cause d’elle, mon ventre s’amollit et se trempe au-delà de toute raison. Mon cœur s’accélère encore un peu, mon esprit se trouble.
Mon Maître va me fouetter !
Et j’en suis fière !
Je le redoute mais au plus profond de moi, je le désire. D’un désir caché, vibrant, indescriptible, innommable. Un plaisir au-delà de toutes les règles de la morale, des vertus que l’on m’a jusque là enseignées.
Je sais que je vais souffrir. Mais cela sera de Sa main, et cela vaut toutes les caresses du monde !
Oui ! Moi, la tendre, la sage Isabelle j’accepte et je désir de tout mon corps aux fibres tendues comme une harpe, les premiers accords que va jouer Mon Maître.

Sa main brûlante se pose sur ma croupe. La baguette de cuir l’accompagne et glisse lentement du haut de mes hanches en bas de mes cuisses comme si elle cherchait où commencer son inavouable besogne. A son contact froid et prémonitoire mon ventre s’électrise, un spasme incoercible le raidit de plaisir. Je retiens un petit cri, mais ne peux m’empêcher un soupir de ravissement.
Mon dieu ! … Mon Maître ! Faites que cela commence ou bien je vais m’évanouir !
Après s’être assuré de la parfaite cambrure de mes reins sa main me quitte. Marc fait un pas en arrière. Je ne suis que chair frémissante, tendue, vacillante et presque agacée par l’attente lorsqu’un sillon de feu traverse mes reins avec la soudaineté de l’éclair.
Je n’ai pas entendu le léger sifflement qui a précédé le coup. Je sursaute de tout mon corps et retiens un cri. Une chaleur intense irradie depuis la ligne de feu à travers mon dos. J’ai à peine le temps de comprendre que mon calvaire commence qu’un bruissement d’air et une nouvelle ligne ardente déchire ma peau. Je serre les dents convulsivement et ouvre les yeux en grand. Un troisième coup s’abat et me scie le bas des reins. Cette fois je ne peux m’empêcher de lâcher un gémissement guttural et dans un spasme de douleur incontrôlable je me hisse sur la pointe des pieds et retombe aussitôt sur mes talons.
Ma respiration s’emballe, mes jambes tremblent imperceptiblement. Je baisse la tête entre mes bras, résignée.
Je sais, pour l’avoir déjà éprouvé, que Mon Maître tient à son rituel ; Un rituel parfaitement élaboré et conçu pour exacerber les sens. Les coups vont toujours par trois, espacés d’un temps de latence plus ou moins long. Ne pas savoir quand va reprendre la volée tout en sachant qu’elle va avoir lieu Mais que cela pourrais être aussi la dernière, est à la limite du supportable. De même que lorsque le premier coup est porté, je suis sûre que deux autres vont suivre et que je ne pourrais pas y échapper. Quoiqu’il arrive, il y en aura deux autres ! Et cela ajoute la crainte au ressenti de la douleur qui semblera bien plus intense, même si le fouet s’abat avec la même force.
Et Marc ne déroge pas à Sa règle. J’ai le temps de prendre deux courtes respirations et de serrer les poings lorsque qu’un nouveau sillage incandescent me cingle la croupe. Il me coupe le souffle. Mais les deux autres tombent avec tant de force que je les accompagne de cris de détresse incoercibles. Mes reins sont en feu. Des larmes perlent au bout de mes cils. Je ferme les yeux et les gouttes salées s’écrasent sur mes mains tétanisées.
Un court répit. La badine de cuir se pose sur le haut de me reins et glisse rapidement contre mes fesses. Son contact est glacial sur ma peau incendiée. Et la main de Mon Maître qui m’avait paru si chaude est maintenant d’une fraîcheur bienfaisante. Ce n’est qu’un effleurement, une reconnaissance, mais cela me fait tellement de bien que je ne peux m’empêcher d’en sourire d’aise.
Sous ses caresses le brasier de mes reins pulse et se propage à tout mon corps. Une chaleur intense bat à mon front alors qu’un chaud et froid me hérisse les cheveux de la nuque. Je frissonne tandis que des gouttes de sueurs glacées naissent et trouvent leur chemin sur mon cou. Maintenant qu’il est commencé j’ai le sentiment que mon calvaire ne s’arrêtera plus.
Une pause interminable. Et ma raison s’effondre un peu plus lorsqu’une lame flamboyante sabre mes reins. Sous le choc mon esprit se dédouble. Comme dans un rêve j’accueille par mes cris et mes plaintes les deux autres volées qui me cinglent la croupe. Mes genoux se mettent à trembler. Je laisse filer mes larmes, mais je mets un point d’honneur à retenir mes pleurs.
Trois !
Les trois coups sont tombés ! Je ne suis plus qu’attente. Les trois autres vont-ils s’abattre sur ma croupe tendue ? Ou bien est-ce la fin ? Cette fois je ne retiens plus les tremblements incoercibles de mes jambes. J’avale avec peine mes sanglots. Mon dos n’est plus qu’un champ de lave brûlante que laboure Mon Maître, imperturbable. Le temps se raccourcis. Mes muscles se tétanisent de crainte dans la perspective redoutable de la prochaine volée. Mes orteils se crispent et ma mâchoire se serre avec force.
Je ne tiendrais pas !
Je ne résisterais pas longtemps !
Je n’ai plus qu’une envie me laisser tomber au sol, me traîner à ses pieds et implorer sa pitié. Je suis prête à tout pour que cesse ce calvaire. Mais cette idée ne m’effleure l’esprit qu’un centième de seconde. Le temps qu’une soudaine traînée de feu zèbre mes fesses. Cela me semble insupportable et pourtant j’accueille la collision avec le fouet d’un vagissement retenu en serrant les poings, mais en restant debout. Un deuxième sifflement rapide mais ténu. Un nouveau sillage de feu s’ouvre en travers de mes reins. Je pousse un cri aigu et mes genoux plient. Je me redresse dans un gémissement avant qu’un éclair incandescent ne me coupe en deux. Cette fois je ne peux retenir un glapissement de douleur et un gémissement éploré. Mes jambes cèdent sous moi et je tombe sur le sol à genoux en pleurant à chaudes larmes.
 

 

FCIsabelle

 

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28 avril 2010

Chap. 71. Pour Son plaisir.

Je reste un long moment sous le choc des révélations que vient de faire Mon diabolique Maître Pendant ce temps il range comme si de rien n’était ses crayons et ses pinceaux, se relève de son siège et s’approche de moi. Il me frôle l’épaule de la main
- Debout Isabelle ! Viens !
Je me déplie lentement. Mes courbatures se réveillent et je retiens un gémissement. Peu à peu la circulation sanguine revient dans mes chevilles, mes pieds. Debout, je traverse l’atelier à travers les rayons du soleil qui transperce les larges baies. Sa chaleur sur ma peau me fait un bien fou. Marc m’attend. Il est debout adossé à une longue table de travail. Je m’approche d’un pas, et prend la pose de soumission, la tête baissée.
- Tu t’en vas demain ?
Je ferme les yeux. Mon cœur se gonfle à cette évocation. Je lance dans un souffle de dépit.
- Oui Monsieur !
Marc fait un pas en avant. Ses mains se posent sur ma poitrine et ses doigts viennent jouer avec mes tendres mamelons qui se durcissent sous la caresse. Une onde brûlante me parcourt le dos. Mes cheveux se hérissent sur ma nuque.
Enfin ses mains sur moi ! En silence, il appuie longuement sa caresse. Ma respiration s’accélère et se fait plus profonde. Il ne peut manquer de percevoir le trouble qu’il provoque.
J’entrouvre la bouche.
La main droite quitte sa caresse et vient prendre mon menton me forçant doucement à relever la tête vers lui. J’ouvre les yeux et plonge dans son regard clair, malicieux.
Je voudrais hurler : Oh monsieur ! Gardez moi ! Faites que je ne parte pas !
Mais aucun son de sort de bouche. J’ai la gorge sèche comme du papier. Mes chevilles deviennent de coton.
Mes yeux se mouillent.
Marc sourit.
– Allons petite fille… Tu ne vas pas pleurer ?
– N… Non, Monsieur !
En fait, je déglutis péniblement et lutte désespérément pour ne pas fondre en larme. Marc n’est pas dupe. Il se penche en avant et vient déposer un baiser sur mon front. La main glisse sur mes reins et ses lèvres s’approchent de mon oreille pour y murmurer.
- Je veux te fouetter Isabelle !
Le sang de mon visage reflux violemment. Je crois avoir mal compris. Marc se redresse un large sourire aux lèvres.
Envolé mon chagrin.
Je le regarde interloquée.
- Mais … Je… Vous me punissez ?
Et cherche désespérément la faute que j’ai pu commettre depuis ma récente expiation. Ou bien est ce là, la continuité de ma punition ?.
Marc a une petite moue de désapprobation.
- Mais non, Mademoiselle, ce n’est pas une punition…
Il me sourit tendrement
- C’est juste pour… mon Plaisir !
De nouveau sa main se saisit de mon menton et me force à le regarder.
- Vous voulez bien Mademoiselle ?
Je sens le feu qui monte à mon visage. Il me demande mon avis ? Mon autorisation ?
Les images de Laure, que j’ai dû moi-même fouetter contre mon gré, et les coups de ceinturon que Marc m’a infligé dans une chambre à Lyon me reviennent en mémoire.
Mes jambes tendues se mettent à trembler imperceptiblement. Je sais la souffrance que cela annonce.
Marc insiste.
- Le voulez-vous Mademoiselle ?
Mes oreilles bourdonnent et sa voix me parvient à travers un brouillard cotonneux. Comme dans un rêve je m’entends répondre à voix basse
- Oui, Monsieur !
- Pour mon plaisir ?
- Oui, Pour… Pour Votre plaisir, Monsieur !
Sa main lâche mon menton. Il s’éloigne vers une des étagères du fond. De loin il lance.
- Penche-toi en avant sur la table !
Devant moi, j’avise la table d’atelier à laquelle Marc s’était adossé et qu’il vient de quitter. Je m’approche d’un pas. Je me penche. Mes coudes entrent en contact avec la surface froide. Mes cheveux tombent de chaque côté du visage, mes reins se cambrent, ma croupe se tend. Je me mords les lèvres. Mon cœur s’est mis à battre la chamade. Je ferme les yeux et écarte les jambes car je pense que c’est ainsi qu’il veut me voir.
A travers les battements de mon cœur qui tapent à mes tempes, j’entends Marc qui fouille dans les placards. Apres un long moment il revient vers moi. Sa main se pose et pèse sur le creux de mes reins pour en accentuer la courbure. Sur la table à côté de moi un petit bruit sec attire mon attention. Curieuse, j’entrouvre les yeux. Marc vient de déposer un petit objet sombre que je reconnais comme un enregistreur mp3.
Sa main brûlante s’attarde longuement sur ma croupe la caressant dans ses moindres reliefs. Mon ventre s’amollit. Une onde chaude naît du bas de mon ventre et cours sur la surface de ma peau. Il ne faut que le cours instant d’un doigt introduit rapidement entre les lèvres de mon ventre offert pour que Marc constate l’effet produit de ses caresses.
Il se penche à mon oreille et murmure, narquois.
- Je t’autorise à y prendre du plaisir… Mais tu ne n’as pas attendu à ce que je constate !
Entre mes cuisses, son doigt s’enfonce un peu plus et fouille la chaude moiteur de mon vagin, s’enduisant de l’abondant flux de liqueur de Cyprine. Inutile de nier le plaisir veule que prend mon corps vibrant d’impatience.
Je réponds d’une voix étouffée
- Oui, Monsieur…Merci Monsieur !
Pourtant je sais que le plaisir va être de courte duré lorsque j’entends vibrer le sifflement caractéristique d’une badine de dressage dont on éprouve la souplesse en fouettant l’air vigoureusement.

21 avril 2010

Chap.70 : Les règles du jeu.

Je raconte à Marc notre retour.
Je lui explique comment, entièrement nue, j’ai rejoins l’imposant 4x4 de Kristale. Comment à chaque passage de véhicule je me recroquevillais sur le siège, allant même à me glisser jusque sous le tableau de bord de cuir lorsque nous traversions les villages épars et heureusement encore endormis. Kristale n’arrêtait pas de s’esclaffer et de se moquer.
Nous sommes arrivées au petit matin devant la porte de mon meublé, mes cheveux encore humide. Une dernière angoisse au moment d’ouvrir la portière et de me précipiter vers l’huis entrouverte, poursuivie par les éclats de rires de la belle hollandaise. Un petit mètre à parcourir, mais le bout du monde pour moi. Nue dans la rue déserte, à la vitesse de l’éclair, je me précipite contre le panneau de chêne que je referme en catastrophe derrière moi et m’y adosse, les yeux fermés pour retrouver mon souffle et mon calme. Mon cœur bat à cent à l’heure.
J’ouvre les yeux.
- Et vous étiez là Monsieur ! …
Assis dans le grand fauteuil, un sourire en coin. Les vêtements que vous m’aviez ôté la veille, parfaitement rangés sur la table du salon. M’apercevant de votre présence, sans hésiter, je me suis immédiatement précipitée au devant de vous, m’agenouillant dévotement sur le sol froid, les jambes largement écartée, les mains dans le dos, la tête baissée, ma poitrine se soulevant d’émotion trahissant ma joie de vous revoir. J’ai failli m’évanouir lorsque vos mains ont frôlé ma peau, que vous vous êtes penché sur moi et que, d’un geste rapide et sûr, vous avez ceint mon cou du collier de cuir retrouvé. Un baiser sur le front, votre souffle chaud sur ma nuque, votre voix douce à mon oreille.
– Repose-toi Isabelle ! Rejoins-moi à l’atelier en fin d’après midi pour me raconter çà !
Je n’ai pas eu plus de réconfort que celui de vous retrouver rapidement.
Et me voilà, Monsieur… à genoux devant vous !

Marc décroise les bras et prend une profonde inspiration.
Il a suivi sans trahir la moindre émotion le récit détaillé de ma pénitence, de mes humiliations, de mes répulsions, de mes peurs et de mes terreurs sans nom.
Il toussote dans sa main pour s’éclaircir la voix.
- Et… Tu as envie de me gifler ?
Marc a le don de me déstabiliser par ce genre de questions. Des questions qui vont droit au but et font mouche. Je m’aperçois par une rapide introspection que toute au long de mon calvaire à aucun moment je n’en ai voulu à celui qui m’a imposé ce supplice. Aucun sentiment de colère ou de réprobation à son égard.
Je le regarde interloquée.
Il continu comme s’il pensait avoir deviné mes pensées.
- Tu me hais pour cela, … Pour ce que tu as subi ?
Je retrouve enfin la parole et lance dans un souffle
- Oh non, Monsieur !… Jamais. Mais…
- Mais ?
- Je me suis juste demandé pourquoi vous me faisiez çà…
Le sourcil de Marc se soulève en accent circonflexe.
– Pourquoi ?… Mais parce que cela faisait parti de tes fantasmes !
A mon tour je fronce les sourcils d’incompréhension
- Oui, souviens-toi ! Lors de ton arrivée, le rêve que tu as faite… Celui où tu étais sous l’emprise de plusieurs hommes…
Je me remémore soudainement cet épisode. Marc avait exigé que je lui raconte ce rêve érotique.
-… L’occasion était trop belle pour t’infliger plusieurs leçons d’un seul coup… Tu devrais me remercier… Nous,… remercier pour cela…
Il se frotte le nez.
- D’abord que tes fantasmes sont toujours plus légers que la réalité. Ce sont tes fantasmes qui t’ont conduite à me proposer ta soumission et tu vois que cela n’est pas toujours aussi réjouissant que cela. De même que ton fantasme d’être à la merci de plusieurs hommes.
- Tu as remarqué que tu ne portais aucun attributs de ta soumission. Ton collier par exemple… Tu sais Pourquoi ?
Je réfléchis un instant et tente une explication.
- Parce que ces hommes n’étaient pas des Maîtres, Monsieur ?
Marc hoche la tête avec un sourire satisfait.
- Tu as parfaitement compris. Ces hommes ne font pas partie du cercle. Ils ont simplement été invités par Kristale à… disons, … des réjouissances, qu’elle aime organiser.
Je doit pâlir un instant… Des hommes hors du cercle !
Marc doit s’en apercevoir et cherche à me rassurer.
- Ne t’inquiète pas ils ont été " examinés " par Kristale. Ils ont subi, comme toi et moi, une prise de sang. Mais le fait principal est que, c’étaient des vanilles…
-… Et donc le safeword n’était ici d’aucune utilité… D’ailleurs tu n’en avais pas besoin !…
Il tourne légèrement la tête tout en me fixant avec une expression ironique, comme un professeur qui attend la récompense d’une réponse juste de sa meilleur élève. Il patiente un instant, pour que ma réflexion aille au bout.
Mais tout cela est confus à mes oreilles. Je ne comprends pas ce qu’il veut me dire. Je reste bouche bée.
Il continue
-… Tu n'en avais pas besoin… Car il te suffisait de refuser… De dire " non " à ces hommes. Tu étais entièrement libre de ton choix… Puisque tu n’avais pas affaires à des Maîtres… Et d’ailleurs, ils ne connaissent rien de ta condition !
Une onde froide me parcourt le dos.
Je viens brusquement de réaliser.
Ainsi, j’aurais pu me soustraire à cette épreuve ?
A aucun moment je n’ai été sous la coupe de qui que se soit. Je me remémore, l’insistance de Marc sur la prise de ma décision alors que j’étais nue devant lui dans la clairière. A ce moment là j'aurais pu refuser ?
Une immense vacuité s’empare de mon esprit.
Mon dieu ! J’aurais pu refuser !
Et a aucun moment je n’ai compris cela ! Trop préoccupée à obéir, du moins le croyais-je, à Mon Maître.
Trop attentive à ne pas le décevoir.
Je balbutie.
- Je …J’aurais pu… refuser ?
- Oui, Bien sûr ! A aucun moment je ne t’ai donné l’ordre d’obéir que je sache. Je t’ai même proposé de renoncer… souviens-toi.
Totalement décontenancée, Je ne peux que répéter.
- J’aurais pu refuser ? …Sans rompre le contrat ?
Marc éclate de rire
- Oh! Que oui ! Et ton refus aurait eu une conséquence que tu ne soupçonne pas.
Je reprends ma respiration et lève un regard interrogateur sur Mon Maître.
Il sourit, joint les deux mains et se penche sur moi en s’appuyant des coudes sur les genoux.
- C’est Kristale qui a proposé ta punition lorsque je lui ai fais part de ton rêve. Elle était persuadée que tu étais trop inexpérimenté, que tu craquerais. J’ai accepté à la condition que cela ne te soit pas imposé. Qu’il y aurait une porte de sortie pour toi ! …Et… Il y a mieux !
Son visage s’éclaire d’un large sourire.
- ... J’ai exigé que, si tu avais refusé, ce soit elle qui prenne ta place !… On ne déçoit pas cinq hommes dans la force de l’âge, à qui on a promis une soirée torride ! Et qui se sont déplacés rien que pour cela… Non ?
Le sang reflue de mon visage. Ce sont des coups de massue que je reçois à chaques révélations. Des plans dans les plans, des accords à tiroir. Un machiavélisme digne de mon Maître, qui ne se contente jamais du banal et de la simplicité. Et je comprends mieux maintenant la règle " Nul n’impose une punition qui ne l’implique lui-même !" Je me rends compte à quel point Kristale était impliquée. C’est elle qui aurait subit le châtiment, si j’avais, l’espace d’un instant, renoncé, refusé sa propre punition !
Je tente de reprendre mes esprits.
J’ai été un jouet dans leurs jeux d’adultes. Un jouet consentant. Une soumise poussée à l’apogée de son renoncement en choisissant elle-même son destin. Et si je suis venu me mettre sous la férule de Mon Maître, c’était effectivement bien pour cela.
Dans un soupir, ma poitrine se gonfle de fierté.
Marc comprend ma réflexion intérieure.
- Toi qui admire tant Laure, sache que ce que tu as fait, est digne d’une Kajira.
Il prend une profonde inspiration.
- Et je suis vraiment très fier de toi ! Je t’ai laissé choisir et tu as choisi le chemin que j’attendais de toi… Et pas le plus facile.
Impulsivement, je tente de tempérer son enthousiasme.
- Mais… Mais ils ont voulu me…Me… J’ai voulu m’enfuir ! J’ai…
Marc me coupe.
- Oui, oui ! Je sais ! Kristale m’a raconté çà… Tout était sous contrôle ! Toute la nuit, elle est restée dans la pièce d’à côté. Elle veillait sur toi ! C’est fou ce qu’on peut faire avec un ordinateur portable et une simple petite camera web.
Il porte la main à son menton et continue sur un ton malicieux.
- D’ailleurs nous organiserons certainement une petite soirée pour visionner ta prestation. Tes ébats sur écran géant, cela doit être du plus haut intérêt !

17 avril 2010

Chap. 69. Une serviette de trop.

- Les hommes sont des bêtes !
Kristale vient de lancer ces mots comme une imprécation, brisant le silence qui suit nos ébats. De l’eau est répandue partout dans la salle, il en ruisselle même contre les murs. J’ai retrouvé le rire et la joie d’étreindre un corps brûlant, offert, ce corps que j’admire tant. J’ai retrouvé la joie de l’extase lorsque les doigts experts de Kristale ont fait vibrer ma peau et mon ventre. Lorsqu’ils m’ont fait crier grâce et qu’en riant nous nous sommes toutes deux laisser retomber dans l’eau dans un dernier grand éclaboussement.
- Les hommes sont des bêtes !
Relance Kristale d’une voix plus ferme, avec son étrange accent hollandais.
Je me relève sur un coude, ma poitrine sort de l’eau dans un bruit de remous, et la regarde interloquée.
Elle me fixe de ses yeux de glace bleue.
- Oui… Ne crois pas que cela m’a fait plaisir de te voir entre les mains de ses hommes !
Je baisse les yeux et tente de comprendre. Je croyais que c’était Kristale qui avait décidé de cette punition !
- Mais, mais, c’est toi… C’est vous qui avez …
Elle m’interrompt brutalement
- Ja…Ja… Je sais !
Elle semble en colère tout à coup, mais une colère tournée contre elle-même.
- C’est cette foutue règle… " Nul n’impose une punition qui ne l’implique lui-même !" C’est pour cela que nous t’avons donner cette punition. Ton Maître ne dois pas être plus fier que moi en ce moment, tu sais!...
- ... Et cela a été si facile de trouver des bourreaux !
Elle ferme les yeux et murmure de nouveau comme pour elle seule.
- Les hommes sont des porcs !
Cette fois je ne peux m’empêcher de lancer malicieusement, sur le ton de la confidence.
- Même Marc ?
Kristale rouvre les yeux, elle un petit sourire en coin.
- Ach !… Ton Maître ?… Oui !… C’est un peu différent !
Elle se fait pensive.
Emergeant de l’eau, sa main vient effleurer la pointe de mon sein gauche qui se durcis immédiatement sous la caresse.
- Tu as du remarquer que je ne prise pas trop les hommes… N’est ce pas ?
Je rougis à l’énoncé de ce qu'il m’a semblé une évidence au temps passé à ses côtés et de ses amies.
Le rouge de mes joues et mon attitude confuse a répondu à sa question.
Elle continue.
- Je me sers d’eux et eux de moi… Et ton Maître le fait bien… Pourquoi crois tu que je voudrais qu’il te cède ?
C’est pour t’avoir à mes côtés et continuer ton dressage… A ma façon !
Son regard devient troublant. Il n’y a aucune menace derrière le ton de sa voix, au contraire. Mon cœur se sert à l’évocation que Marc pourrait me donner à Kristale. J’essaye de détourner la conversation.
- Et … et Laure… ?
Kristale prend à son tour un air malicieux
- Décidément elle te plaît cette Laure !… Je l’apprécie beaucoup aussi,… Je l’accompagne en Italie auprès de son Maître après demain !…
Une poigne de glace broie mon cœur. Après demain ! … Déjà !
Je réalise que moi aussi je vais bientôt m’en retourner chez moi.
- Ha !… Vous… Vous partez ?
- Oui ! De toute façon la saison touche à sa fin. Après avoir rendu Laure à son Maître. D’Italie je regagne la Hollande, pour quelques semaines, puis je redescend… Tu seras partie d’ici là !
Elle prend tout a coup un air enjoué.
- Mais on se reverra n’est ce pas… Tu reviens au printemps ?
- Oh oui !… Bien sûr !
J’ai presque crié !
La réponse m’est venue tout à trac, avec une évidence fulgurante.
Je reste un moment interdite par la vigueur de ma répartie.
Kristale me contemple derrière un rire contenu. Un éclair bleu passe devant ses yeux
- Ben toi alors !… Après ce que tu …
Elle se reprend en se pinçant les lèvres. Comme si elle allait dire une chose qui ne devrait pas être dite. Mais il m’est facile de deviner ses pensées.
Après ce que je viens de subir, je suis prête à revenir me jeter aux pieds de Marc… Je ne suis pas à même de l’expliquer, et pourtant oui. Oui, trois fois oui.
Je reviendrais !
Je baisse la tête et rougis violemment en dévoilant à Kristale,avec autant d’évidence, mes inclinaisons à la soumission de Marc et le plaisir amer que j’en ressent. Oui malgré tous ce que j’endure, je sais que je suis prête à me damner pour poursuivre cette expérience hors du commun.
Brisant mon malaise Kristale s’ébroue et tape dans l’eau, provocant un jet irisé.
- Allons-y, je te raccompagne à ton " Maître vénéré "… !
En riant, elle se lève brusquement dans un bruit de ressac . Se rince une dernière fois sous le jet de la pomme de douche et sort de la baignoire d’un mouvement souple réunissant ses longs cheveux derrière la nuque. Elle est magnifique de féminité et d’assurance. Elle ne prête aucune attention à l’eau qui inonde le carrelage et d’un déhanchement agile se dresse sur la pointe des pieds pour se saisir d’un immense drap de bain blanc au liséré brodé. Je l’imite rapidement, elle me lance en riant un autre drap, récupère ses vêtements maculés de tache d’éclaboussures et sort de la salle de bain. M’enveloppant dans le tissu moelleux.
Je tente de la rattraper.
- Kristale… Kristale!…
Dans le couloir elle s’arrête et se retourne, interrogative.
- Kristale… Je… Je n’ai pas de vêtement !… Marc est parti avec.
Ses sourcils se froncent.
- Et alors ?…Tu n’en as pas eu besoin jusqu'à maintenant !…
Elle se retourne vivement continuant son chemin, lance.
- …Allez vient petite gourde ! …Et c’est Madame… Pas Kristale !…
Et,pointant d’un doigt rageur la porte de la salle d’eau que je viens de quitter.
- Et range-moi cette serviette !

7 avril 2010

Chap.68. Purification.

Je ne me souviens à peine de la fin de cette nuit. Les hommes m’ont abandonnée abrutie de fatigue, d’étreintes immorales. Je les ai entendus sortir un à un de la pièce après s’être rhabillé péniblement en discutant à voix basses. Quelques-uns ont tenté une parole de réconfort, une dernière caresse maladroite comme on flatte une pouliche bien dressée pour la remercier. Et même, un baiser dans le cou suivi d’un " Au revoir, Isabelle " de compassion.
J’ai caché mon visage dans la couverture souillée pour ne plus les voir. J’ai serré les dents et les poings.
Qu’ils aillent au diable !
Les hommes sortis, j’ai plongé dans un sommeil agité comme on saute dans un puits sans fond, où se sont, dans un cauchemar, prolongées les étreintes abjectes de mes assaillants…

… Une odeur de tabac blond m’agace les narines et me tire brusquement de mon sommeil. Je cligne des yeux. Une lueur diffuse se glisse par la fenêtre. Il est très tôt. J’ai froid !
Je tente de ramener la couverture sur mon ventre nue. Mais ne peux la tirer bien loin. Le poids d’une présence assise sur le pied du lit m’en empêche J’essaye de me redresser pour identifier l’intrus et gémit de douleur. Un élancement me tétanise le bras et l’épaule stoppant net mon mouvement. Mon corps n’est que crampes et courbatures. Ma tête retombe lourdement. Peu à peu ma vision devient plus nette.
Kristale me regarde en tirant de petites bouffées nerveuses de sa cigarette.
- Il faut y aller Isabelle !
Elle laisse tomber sa cigarette et l’écrase du pied en exhalant une dernière bouffée.
- Marc va t’attendre !
Marc ? Marc ! Oui… Marc !
Enfin je vais le retrouver !
Je sais que cette fois l’épreuve est finie. Et pourtant je suis vide de sentiments. Trop épuisée !
Je tente de me relever péniblement en étouffant mes plaintes. Kristale se lève et vient à mon secours. Elle glisse un bras sous mon aisselle et se saisis doucement de mon poignet. Je me déplie lentement martyrisant mes articulations et mes tendons froissés.
La couverture tombe au sol.
- Allez ma chérie, une bonne douche te fera du bien !
Je l’entends à peine. Une boule de sanglots me noue la gorge. Des larmes trop longtemps contenues roulent sur mes joues en silence. Nue, tremblante, au bras de Kristale, je traverse la pièce et m’engage dans les couloirs, accompagnée du claquement sec et froid des hauts talons de la belle hollandaise sur le sol de grès.

Je me redresse au fur et à mesure que je m’éloigne de ce lieu maudit. Mais un poids énorme continue à me peser sur les épaules. Kristale me mène dans une salle d’eau surchauffée. La différence de température me saisit, la tête me tourne un peu. Kristale me lâche au beau milieu de la pièce, retrousse ses manches et se dirige vers une immense baignoire de cuivre et de faïence.
D’un œil morne je contemple la pièce. Une salle de bain de style rétro qui a oublié le confort moderne. Un énorme radiateur de fonte, un sol de carrelage blanc qui grimpe sur les murs et s’achève sur un liseré de parement bleu. Un grand miroir piqué de tache d’oxydation au dessus d’un lavabo de céramique aux robinets de bronze. Tout est très vieux mais bien entretenu. Des savons parfumés et des bocaux de sels de bain multicolores égaillent la pièce. Des draps et serviettes brodés bien rangés sur des étagères semblent m’attendre. Cela sent le champ de lavandes après la pluie. Un gros bouquet de fleurs séché posé sur la margelle de la baignoire renforce l’impression d’être hors du temps comme dans une photo de David Hamilton.
Je ne peux m’empêcher de contempler mon reflet dans le grand miroir ;
Une silhouette d’ivoire blanc, voûtée, accablée. Un visage défait la bouche entrouverte, hébétée de stupéfaction, les yeux vitreux, mouillés, brillants de fièvre aux cernes bleutés. Mes cheveux roux ont perdu leur belle couleur de cuivre et ressemble à du crin rouillé emmêlé par le vent, comme si je venais de prendre une averse. Ma peau est maculée de plaques séchées et brillantes. Je me recroqueville un peu plus. Un haut le cœur me saisit en reconnaissant les marques d’épanchement qu’ont laissés les hommes sur ma peau.
Kristale tourne le robinet de la douche qui surplombe la baignoire et revient vers moi. Elle veut me prendre par le poignet lorsqu’un hoquet effroyable me prend. J’avise en catastrophe un bidet à côté de la baignoire et m’y précipite.
La vision de Stéphanie se glisse devant les yeux, je la revois éructant et vomissant son dégoût après sa terrible épreuve. Je m’étais alors dit que jamais je ne pourrais supporter pareille offense. Mais maintenant, pitoyable, c’est moi qui suis à genoux tentant de vomir le peu de bile de mon estomac vide dans des spasmes incoercible et douloureux qui me secouent de la tête aux pieds, me laissant sans souffle. De grosses larmes roulent le long de mes joues
Aux pieds de Kristale je perds le peu de dignité qui me reste encore. Les convulsions de mon ventre se calment peu à peu. La nausée passe dans les derniers spasmes. Je m’effondre alors, anéantie, sur le rebord du bidet, cache mon visage sur mon bras et me met à pleurer de tout mon saoul.
Kristale attend patiemment que s’apaise mon affliction.
Evacuer mon chagrin et la tension nerveuse dans un flot de larmes et de gémissements est le bienvenu. De ce chaos émotionnel émerge une pensée qui va rapidement s’affirmer dominant le flot sombre et tumultueux.
Marc… Je veux revoir Marc !
Revoir mon Maître et me présenter à lui...
Monsieur je suis là !
Je suis digne de vous.
J’ai passé votre épreuve et je suis à vos genoux…
Encore plus forte qu’avant !

Je ne peux m’empêcher de sourire à cette pensée. Apaisée de certitude et rassérénée dans ma foi, je renifle bruyamment et tente de me relever. Une fois encore et sans un mot Kristale se précipite à mon secours en me prenant par le bras. Nos yeux se croisent. Elle se détourne, gênée. Elle n’a pas compris ma nouvelle détermination dans mon regard et a dû le prendre pour un lourd reproche.
Comme une enfant, je me laisse mener sous la douche. Le jet est brûlant et salvateur. L’eau va chasser les immondes caresses et le mucus amère qui couvre ma peau et souille mes cheveux. En silence, Kristale me tend un gros savon parfumé et s’empare des sels de bain qu’elle répand dans l’eau qui commence à monter dans la baignoire. Il me semble qu’il n’y a pas assez de savon dans cette pièce pour faire disparaître les traces des ignobles soudards. Par trois fois je m’enduis le corps et le frotte énergiquement. Faisant fi de la présence de Kristale je m’introduis les doigts partout où les hommes ont pu y déposer la démonstration de leur jouissance et je veux frénétiquement faire disparaître la moindre trace de leur passage.
Je ne peux pas me présenter devant Mon Maître dans leurs odeurs fétides!
Kristale se munit d’un gros gant de velours et m’en frotte le dos. Je ne dis rien, la laisse faire et m’assoies dans l’eau pour me mettre à sa hauteur. Peu à peu mon énergie revient, je respire mieux, ma poitrine se débloque. Je ferme les yeux et me laisse tomber en arrière dans l’eau savonneuse, m’adossant au rebord de la baignoire...

...Un clapotis me tire de ma rêverie. Sans que je la remarque Kristale s’est déshabillée et vient de plonger un pied dans l’eau trouble. Je ne suis pas surprise. Elle se penche sur moi en prenant appuie sur les rebords. La pointe de ses longs cheveux blonds platine vient se tremper près de ma poitrine. Elle me regard par en dessous.
J’esquisse un pâle sourire.
Rassurée, elle se glisse lentement à mes côtés faisant monter le niveau de l’eau qui manque submerger ma bouche. Je me redresse et elle en profite pour passer un bras sous mon épaule. Sous l’eau, sa main se pose sur mon ventre et le caresse doucement. Je ferme les yeux en glissant la main contre son flanc, me blottissant sur sa poitrine, me laissant ceinturer de ses bras, cherchant un réconfort apaisant.

J’ai accepté ses caresses et ses baisers. Je le lui ai même rendu. Nous avons joué sans un mot avec nos corps. Ma fatigue s’est envolée quand nos lèvres se sont jointes et que nos langues se sont rencontrées.
Car seuls les caresses peuvent effacer des caresses et des baiser faire oublier d’autres baisers. Et j’ai découvert chez Kristale ce don qu’elle partage avec mon Maître celui, après chaque épreuve, de me rendre ma pureté, d’un simple contact, d’une simple étreinte.

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28 mars 2010

Chap. 67. Dérobade.

Marc s’interrompt de peindre. Sans le laver, il repose son pinceau sur sa table de travail et se tourne vers moi. Son visage est soudain devenu impénétrable et ses yeux clairs semblent me percer de part en part. J’arrête mon récit et n’ose à peine respirer. C’est à voix basse que j’ai décrit mon refus et ma révolte croyant la minimiser à ses oreilles, et pourtant l’écho de mon manquement semble avoir éclaté comme un coup de tonnerre dans la pièce. Mon cœur bat à coups redoublés et j’attends, abattue, sa sentence.
Je devine ce qu’elle va être… Le contrat est rompu !
Marc prend une profonde inspiration et secoue la tête, il émet ce petit claquement de langue qui lui est si caractéristique lorsqu’il est agacé. Il semble terriblement déçu.
D’une voix sourde il lance.
- Vous avez failli Mademoiselle!
Le vouvoiement que Marc vient de reprendre n’augure rien de bon. Une vague brûlante déferle sur ma poitrine. Le reproche me fait monter les larmes aux yeux. Je me racle la gorge sèche.
- Je… Oui… Oui, Monsieur !
Une goutte salée perle au bout de mes cils et roule le long de ma joue.
Je baisse la tête, la larme s’envole et s’écrase sur la peau blanche de mon sein.
- Je… c’était trop dur Monsieur… Trop difficile !
Il faut que je me justifie, que je plaide ma cause ! Je ne peux pas laisser terminer mon aventure ainsi. Et le silence de Marc m’indique qu’il attend que je le fasse.
- Je… Il voulait… me…
Le mot butte au fond d e ma gorge.
Marc reste impassible.
- Il voulait me …sodomiser…et, et, je voulais vous le réserver.
Je relève la tête et le fixe droit dans les yeux. Prenant l’attitude la plus malheureuse possible, implorante.
- Et... Je veux que cela ne soit que vous qui puissiez me faire çà !…
- …Que vous… Maître !
Je sais que mon argument va le toucher !
De nouveau il prend une longue inspiration décroisse les bras et pose ses mains sur ses genoux.
Il se penche vers moi.
- Tu veux !… Tu crois !… Tu voudrais !… Mais tu n’es pas en position de vouloir quoi que ce soit Isabelle ! Et tu ne l’étais pas non plus au pavillon de chasse !
Il secoue la tête de gauche à droite, dépité. Il se recule et recroise les bras.
- Continues !
Je ravale mes larmes et reprends mon récit a voix basse…
La porte n’est plus qu’a un mètre et toute mon attention est focalisée sur sa poignée, bientôt je vais courir dehors, dans la forêt. Peu m’importe que je sois nue. Une seule chose en tête, fuir. Fuir, fuir et me cacher. Attendre que mon Maître revienne me rechercher. Je me blottirais alors dans ses bras… Sauvée et heureuse !
Comment ont-ils été aussi rapide ? Eux que je croyais assommés de sommeil par les heures d’orgies consommées contre ma peau. Une main s’empare au vol de mon poignet au moment ou je tends la main vers le pommeau de cuivre. Une autre me saisie par les cheveux tandis que des bras puissants me ceinture par la taille et me soulève du sol.
Dans la salle éclatent des appels et des exclamations.
- Holà, tu vas où petite ?…
- Attrapez là…
- Elle se barre… Retenez là !
Un tourbillon de mains et de visages hilares virevoltent autour de moi, Abasourdie, je vole littéralement dans les airs, soulevée par les hommes qui me ramènent vers le lit. C’est le gros homme qui mène la danse.
- Mettez là ici… A quatre pattes !
Je me débats et crie de toutes mes forces. Mais je ne peux résister à la vigueur conjuguée des cinq hommes. Leurs mains me plaquent contre le lit. Ils verrouillent mes bras et écartent mes jambes. Ils me font mal et me tordent les membres j’ai l’impression qu’ils me disloquent littéralement. Mes gémissements et mes protestations ne semblent pas les émouvoir le moins du monde. Et pourtant je crie et hurle à pleins poumons, les suppliants de me lâcher.
Le gros homme exulte.
- Vous me la tenez les gars… Je vais lui défoncer le cul… Je suis sûr qu’elle est vierge, pour se débattre comme çà !
Des mains épaisses se posent sur mes fesses et en écartent le sillon dévoilant l’entrée que convoite mon assaillant. Je redouble d’effort tente de me débattre et mes cris se perdent maintenant dans mes sanglots étouffés. Je ne peux rien faire et ne peux à peine bouger tant l’emprise des hommes est puissante. Je n’arrive qu'à me faire un peu plus mal.
Vaincue, je m’abandonne. Je pleure, le visage enfouit dans la couverture.
La main à qui j’avais échappée momentanément reprends son exploration. Elle s’insinue entre mes jambes puis remonte vers mon anus. Une phalange hardie en force le passage et s’introduit doucement. Je tremble de tout mon corps, je crois que je vais devenir folle et comprends avec horreur que je n’échapperais pas au viol sordide.
Le gros homme continue.
- Allez les gars je passe le premier… Il y en aura pour tout le monde…
Je sers les poings de dégoût et de révolte impuissante.
- En tout cas pas pour moi !… Et je te conseille d’éviter de faire çà !
C’est Serge qui vient de l’interpeller. Le doigt qui tentait d’agrandir le passage promis à l’outrage stoppe soudainement son abjecte besogne.
- Ha !… Et pourquoi donc ?
Un silence puis Serge continu
- Parce que Kristale l’a interdit ! Elle ne te l’a pas dit ? On peut faire ce qu’on veut d’elle… Mais pas çà !
Derrière moi le gros homme renâcle. Je suis brutalement toute ouïe et cesse de me débattre mollement.
- Ben oui! … Mais elle n'en saura rien ! Si personne ne lui dit !
La voix de Serge est ferme.
- Elle le saura !…Et je n’ai pas du tout envie qu’elle me raye des ses carnets !
Il continue
- Et si toi tu as envie d’être de nouveau invité à ses petites sauteries, tu ferais mieux de t’abstenir aussi… On obéit toujours à Kristale !… N’est ce pas les gars !
Un long silence suit. La pression des mains sur mes poignets diminue. Mes agresseurs sont entrain de réfléchir à ce que vient de dire Serge. Le doigt épais se retire, Je fais la grimace, Mais, mon dieu, comme je suis soulagée.
Une claque de dépit sur le haut de mes fesses
- C’est qu’elle m'a excité cette petite salope à gigoter comme çà !…
Je frémis sous l’injure.
- Continuez à la tenir les gars… J’aime bien çà !
Ses mains écartent largement mes cuisses…Je sens son gland turgescent se présenter à la porte de mon ventre et si introduire à demi.
Mon assaillant lance à la cantonade.
- Et comme çà ? … Je peux l’enfiler ? Madame Kristale ne m’en voudra pas ?
Il a dit " Madame " sur un ton emphatique, goguenard, presque insultant.
Pas de réponse.
Sa verge s’enfonce brutalement au plus profond de mon ventre, m’arrachant un cri de dépit étouffé.
L’incartade a réveillé l’ardeur de certains des hommes de l’assemblée. Mon assaillant, frustré de n’avoir pu satisfaire son envie s’acharne sur moi, me possédant violemment, m’écrasant de tout son poids et me murmure un flot d’insanités à l’oreille. De me voir offerte et réduite ainsi à l’impuissance par ses amis semble l’exciter au plus haut point.
- T’aimes çà petite pute, Hein !.. T’aimes qu’on te prenne par derrière, Hein ?…Ecarte bien les cuisses… et après tu me suceras à fond… Petite garce, Un jour j’te défoncerai le cul… J’tee, je… Ha ! Haaaa !
Ses mains se crispent sur mes épaules. Ses ongles s’enfoncent dans ma peau. Je fais une grimace d’écœurement et retiens un cri de douleur tandis qu’il s’épanche en moi une dernière fois.
Une fois relâchée, j’ai du contenter les pulsions renaissantes de mes assaillants émoustillés par la scène qui vient de se dérouler sous leurs yeux. Mon ventre, ma bouche, mes mains, ont de nouveau satisfait leurs désirs.
Cette nuit de démence n’en finira donc jamais !

17 mars 2010

Chap. 66. Rupture.

Marc continue de travailler.
Je sais qu’il porte une oreille attentive à mon récit mais il n’en laisse rien paraître. Je prends une profonde inspiration et poursuis à voix basse, lui détaillant la façon dont le gros homme, sans même se déshabiller, m’a imposé une fellation débridée et que les autres, excités à la vue de ma prestation, ont voulu leur part et se sont servies de ma bouche sans vergogne, à tour de rôle.
Je lui raconte comment ils m’ont saisie et entraînée sur le lit. Ecarté mes cuisses, fouillé mon ventre en riant, caressé mes seins, mes cheveux… Mes cheveux !
De nouveau je suis le centre de la tourmente. Le centre de leurs sarcasmes qui se veulent drôle mais ne font rire qu’eux.
Combien de temps cela a-t-il duré ? Je ne saurais le dire ! Je me suis réfugié dans un monde intérieur où le temps n’existe plus, mon esprit a fuit, quitté ce corps souillé qui n’est plus que poupée de chiffon entre leurs mains. Je réagis mécaniquement, sans enthousiasme. J’émerge parfois de ma torpeur lorsqu’un coup de boutoir plus fort que les autres me fend en deux ou lorsque ma bouche s’emplit de liqueur amère et que je m’étrangle de dégoût et crache sous les quolibets. Puis, je replonge dans mon indifférence.

Les hommes sont fatigués, mes muscles me font mal, les couettes qui liaient mes cheveux ont été défaites sous la violence des nombreux assauts et ma chevelure trempée de sueur tombe sur mon visage je suis à demi à genoux sur le lit, la croupe tendue. C’est ainsi qu’ils m’ont laissée, ainsi qu’ils ont voulu me voir, m’avoir, une dernière fois. Un silence d’après la bataille règne dans la pièce. De temps à autre une molle exclamation fuse vantant la soirée qui vient de s’écouler. En réponse des rires paresseux me parviennent, comme à travers une étoupe de coton. Je suis épuisée et n’ose plus bouger. Une main, parcourt encore nonchalamment le bas de mon dos, mes fesses. Mais je n’en ai cure, je voudrais m’endormir. Elle s’attarde sur les globes lisse, remonte le long de mon dos, puis revient lentement sur mes reins s’immisçant dans le fin sillon, ses doigts plongent de temps à autre à l’intérieur de mon ventre béant, entrouvrant une fois de plus les portes maintes fois forcées, mais je ne les sens plus. Ils butinent à la surface de ma peau souillée de sueur et de sperme, reviennent entre mes jambes, viennent fureter autour de la tendre rosette offerte et cherche brusquement à s’y introduire.
Un flash lumineux passe devant mes yeux assoupis. Une décharge électrique secoue tout mon corps, mes reins se cabrent et dans un spasme de tout mon être, je sors brutalement de ma torpeur, galvanisée et me redresse en criant.
- Noon!
Le mouvement de répulsion a été un réflexe incoercible.
D’un bond, Je me mets précipitamment hors de la portée de l’homme qui reste un moment interdit de me voir protester et s’échapper de ses bras. Je reste moi-même surprise par la violence de ma réaction. Il a voulu profaner ce que je réserve à Mon Maître! Mon esprit tourne à cent à l’heure. Je ramène mes mains sur la poitrine et me mets à trembler de tous mes membres. De corps, je suis offerte à ces hommes mais le suis-je aussi totalement ? En avait-il le droit ? Je ne sais pas ! Je m’aperçois que je viens d’avoir une réaction animale de sauvegarde. Au fond de moi je suis sûre qu’il n’a pas l’autorisation. Mon Maître tiens trop à ses prérogatives et je suis prête à les défendre bec et ongles.
Toutes les têtes se tournent vers moi. Les hommes à moitié endormis non pas compris ce qui vient de se passer et le gros homme sorti de sa stupéfaction tient à les renseigner
- Ben alors ma chérie !… T’aimes pas ?
Il se relève péniblement sur les genoux les autres hommes se lèvent à demi
- Aller, viens, on va aller plus profond… On va l’écarter cette rondelle !
Il tend un bras vers moi en riant grassement.
Je fais un pas en arrière et regarde derrière moi, je suis à l’autre bout de la chambre, la porte me semble si loin !
Mon attitude de biche aux aboie lui fait comprendre ce que je vais faire.
- Non, non ! Tu restes là ma jolie, j’en ai pas fini avec toi… Je veux ton petit cul !
Et il fait le geste de se relever.
Ma décision est prise, je me retourne vivement et m’élance vers la porte.
Un pas, puis deux, une sorte de soulagement euphorique s’empare de moi. C’est fait ! Je m’en vais, peu importe ce qui en résultera. Mon contrat avec Marc, avec Kristale, ces deux liens brisés sur une impulsion ! Mais c’est au-delà de ce que je peux supporter.
Je m’envole et reprends ma liberté.

13 mars 2010

Chap. 65 : Les compagnons de mon devoir.

Cela fait un quart d’heure que j’attends.
Un quart d’heure que je suis sur le sol, nue, à genoux, les mains dans le dos. La lumière qui se faufile dans l’atelier me réchauffe une épaule et vient jouer avec mes hanches. Involontairement mon regard se pose sur mes cuisses écartées et les légères marques bleues qu’y ont laissé les mains des hommes. Marc est à sa table de travail. Il peint. Il ne s’est pas interrompu lorsque je suis entrée. Je ne l’ai pas dérangé. J’ai fermé la porte derrière moi et me suis rapidement déshabillée pour venir me prosterner à un mètre de lui. Seul le léger tintement du grelot de mon collier de novice a troublé la musique de fond. Dans cette immobilité forcée, je prends conscience maintenant que mon corps est fourbu de courbature. Les douches brûlantes successives que j’ai prises jusqu'à ce matin ne m’ont soulagées que temporairement.
Marc se redresse plonge son pinceau dans un récipient de verre et l’agite. Il semble me découvrir. Nos regards se croisent. Il a un petit sourire en coin.
- Alors ?… Raconte-moi çà !
Bien sur, j’aurais dû m’en douter !
Il sait à quel point cela va être difficile pour moi de verbaliser cette épreuve. Et il ne se privera pas du plaisir de me voir bredouiller, chercher mes mots, rougir de honte jusqu’à la racine des cheveux, baisser les yeux de confusion.
Et c’est effectivement en bafouillant, a voix basse, que je lui rapporte mon histoire depuis que nous nous sommes séparé. Qu’il m’a laissé nue et seule au milieu de la clairière !.
Je lui raconte l’arrogance de Kristale. Je lui raconte ces hommes qui m’ont prise comme un objet. Parfois Marc relève la tête et réclame des détails. Je cherche mes mots et ils franchissent mes lèvres tremblantes comme à refus. Les oreilles me chauffent, mes yeux fuient les siens quand il daigne jeter un regard vers moi.
- Et… Tu as aimé ?
S’il y a bien une chose que je ne peux faire à Mon Maître, c’est lui mentir!
Et pourtant.
- N… Non Monsieur !
- Je veux dire… Physiquement ?
- Je, je,… Parfois… C’est… difficile à dire !
Oui ! Comment admettre que mon corps a vibré bien involontairement sous les caresses ! Une trahison qui m’a mortifiée et me laisse un arrière goût de trahison à moi-même. L’impression d’être double et de voir mon corps se tordre et ma bouche gémir des cris obscènes que, d’habitude, je ne réserve à mon Maître.
Marc insiste.
- Mais si, c’est facile a dire !… Tu as joui ?
Dans mon dos mes mains tricotent nerveusement des doigts.
- Je... Oui... Oui Monsieur… Un peu !
Les sourcils de Marc se lèvent d’incrédulité
- Un peu ?
Il s’esclaffe en secouant la tête comme s’il n’était pas dupe de ma réponse.
Il reprend son travail.
- Continues !
Kristale est descendue.
J’étais persuadé qu’elle allait vous chercher Maître ! Que vous veniez me délivrer et me ramener dans vos bras ! C’est vous que j’attendais de tout mon cœur de toute mon âme.
J’ai cru m’évanouir lorsque j’ai vu surgir trois hommes dans la chambre.
Un surtout, le pas lourd, le visage rond, qui ventile l’air de ses bras et interpellant d’une voix hilare.
- Alors les gars vous avez commencé sans nous et…
Il stop net sa logorrhée en me regardant.
Je suis assise sur le bord du lit, je me préparais à accueillir Marc en me précipitant à ses genoux.
L’homme a un sifflement admiratif et reste un moment interdit.
- Et bien!… Jolie minette! …Si je m’attendais !…
Il me contemple de la tête aux pieds. Les hommes qui le suivent reste derrière lui et ont également la même expression de surprise.
- Et bien !… Kristale tu as dit qu’elle était jolie… Mais là !…
Il a un nouveau sifflement d’admiration et se tourne vers ses amis.
- Vous avez vu çà ?
D’un commun accord ils opinent du chef sans un mot.
Le premier doit avoir la trentaine, un visage en lame de couteau, des petits yeux brillants enfoncés dans les orbites qui lui donne un air inquiétant, taciturne. L’autre est jeune, très jeune en le regardant bien je me dis qu’il doit être plus jeune que moi. Seize ou dix-sept ans, pas plus. Les cheveux bouclés, du duvet mal rasé sur les joues, des rougeurs d’acné. Ils contrastent tous deux avec la bonhomie disgracieuse de leur compagnon. Kristale les suit à un pas derrière. Et comme ils restent pantois devant mon corps nu, elle en profite pour se glisser devant.
Elle à un petit geste négligeant dans ma direction
- Je vous présente Isabelle…Elle vous attendait !
Elle a un petit sourire narquois et continue.
- Messieurs Je vous laisse donc en bonne compagnie,… N’est ce pas ?
Elle s’empare de son sac et le jette sur l’épaule. En passant prés de moi elle se penche à mon oreille et murmure de façon à n’être entendu que de moi.
- Soit une bonne petite chienne !
Et d’un pas décidé, sans se retourner se dirige vers la porte qu’elle franchit et referme derrière elle dans un claquement sec.
Un silence pesant suit tandis que les regards des hommes parcours ma peau. J’ai l’impression que je vais tomber dans les pommes. Le bourdonnement sourd de mes oreilles couvre le vide figé de mes pensées. Kristale partie, je me sens terriblement vulnérable,… Abandonnée.
Comment raconter cela à Mon Maître ! Lui dire le goût de la peur au fond de ma gorge. Mes jambes qui se dérobent et ma poitrine qui se glace jusqu’au bas de mon dos lorsque que les hommes me mettent debout et tournent autour de moi pour mieux me contempler. Lui décrire les mains qui glissent sur ma peau en des caresses pressées, maladroites !
- Mettez-vous donc à l’aise !
C’est Serge qui vient de parler.
Il a récupéré son souffle et se tient nonchalamment assis sur le sol, Un genou replié, une jambe tendue. Sa nudité arrogante vient illustrer sa proposition. Et les nouveaux venus ne se font pas prier. Seul le volubile reste prés de moi. Il me caresse les épaules, le cou. Il l’air hypnotisé, captivé. J’essaye d’échapper à son regard, mais il me saisit par le menton et me ramène à lui. Son autre main se pose sur ma poitrine et vient jouer négligemment avec le téton durcis de mon sein droit.
Il me détaille de la tête au pied.
- Mais dis donc, tu as quel âge toi ? … Humm. Tu me semble bien jeune ?
Je déglutis et me remémore la recommandation de Kristale. Je ferme les yeux à demi. Et m’entends répondre la voix cassée.
- Dix…Dix sept ans … Monsieur !
L’homme a un large sourire, Il a l’air ravit.
- Monsieur ?
Il rigole grassement et interpelle.
- J’adore çà !… Eh les gars ! Je n'en ai jamais eu d’aussi jeune… et vous ?… Kristale nous gâte !
Un froid glacial me parcourt le dos. Je me rends immédiatement compte que ce petit mensonge imposé par la blonde nordique va me piéger et déclencher chez ces hommes un regain d’intérêt.
Les autres répondent à son interrogation par des murmures, des assentiments,
Serge enfonce le clou.
- Elle est jeune, mais elle bonne… D’ailleurs elle est là pour çà !
La main épaisse me lâche le menton et vient peser sur mon épaule.- On va voir çà tout de suite !…
- Mets-toi à genoux gamine !

10 février 2010

Chap. 64. Sous l’œil de Kristale

Ma vision se trouble. Dans un brouillard ondoyant, je distingue Serge plier méthodiquement ses vêtements sur le dos d’une chaise. Une langueur que je connais bien m’envahit peu à peu. Je sais que ma raison va s’abolir. Je sais ce que ces hommes veulent de moi. Ce qu’ils vont faire de moi. Toute mon âme s’y refuse et pourtant je reste là, les bras le long du corps. Je suis tiraillée entre l’envie de fuir et celle d’obéir à Mon Maître. Je m’enfonce dans une sorte de rêve cotonneux où mes pensées tournent en rond ; Fuir, …Rester… , Fuir, … Obéir,... Hurler, …Sourire ! L’absurdité de ma condition est telle que suis paralysée par mes contradictions. Je m’évade, mon corps lui-même disparaît et cesse toute relation avec mon esprit qui s’égare et s’éloigne. J’ai envie de me laisser tomber par terre comme un paquet de linge et de m’endormir. Ces hommes, ils pourront alors faire ce qu’ils veulent de moi, de toutes les façons je n’existerais plus. Ils me seront alors indifférents et ce ne sera que chair vide, sans âme, qu’ils posséderont. Je prends une profonde inspiration et ferme les yeux. Je m’échappe.
Mais c’est sans compter sur la vigilance de Kristale. Elle remarque la pâleur de mes joues, ma soudaine décontraction, mes yeux qui se ferment et mes lèvres qui cessent de trembler. Croit-elle que je vais m’évanouir ? Ou bien a-t-elle compris à mon attitude résignée et que je risque d’échapper à ma sanction, au moins mentalement.
- Hé ho ! Isabelle, revient avec nous !… Ouvre les yeux !
Des doigts claquent devant mon visage. La blonde nordique s’est approchée de moi pour me tirer de ma rêverie et me ramener à la réalité. Elle souffle à mon oreille sur un ton entendu.
- Je veux que tu n’en perdes aucune miette !
J’obéis immédiatement à son injonction et ouvre les yeux. Serge est devant moi. Il est maintenant entièrement nu et mon regard est involontairement attiré par sa virilité fièrement érigé. Il s’avance d’un pas.
- C’est la première fois pour cette petite ?
Demande-t-il à Kristale.
Elle prend un ton ironique.
- Non, Non,… Elle est un peu timide. Mais çà va lui passer ! Il vous faut juste la chauffer un peu !
Et, tout en disant cela, elle s’empare de ma main, la guide vers le sexe dressé m’obligeant à l’enserrer de mes doigts gourds. Je frissonne. Le contact de la verge est brûlant. Je peux sentir le désir de l’homme palpiter au creux de ma paume. Serge s’avance un peu plus collant son sexe encapuchonné de ma main contre mon ventre et, me prenant par les épaules :
- Cela va bien se passer ma belle… Tu vas aimer !
Il me pousse lentement vers le lit qui jouxte le mur le plus long. Mes mollets cognent contre son rebord et, repoussée par les mains puissantes de l’homme, déséquilibrée, je bascule en arrière. Je me retrouve assise sur le lit étreignant encore timidement le bâton de chair vibrant.
Ma position, assise devant lui, son sexe à la main, ne pouvait que susciter chez celui ci un désir de caresse immorale. Et cela est bien sa perverse intention ! Sa main enserre la mienne pour, de force, guider sa verge vers mes lèvres. Je me détourne instinctivement pour essayer d’échapper à l’indécente demande. Sa main gauche vient alors se poser sur ma joue et, délicatement mais fermement, m’oblige à lui faire face. Je lance un regard désespéré à Kristale qui a déjà commencé à prendre des photos. Elle a alors une mimique de réprobation et, comme aurait pu le faire Mon Maître, a un claquement de langue qui m’incite à ne pas résister au désir de l’homme.
Le gland poli se pose sur mes lèvres.
Kristale a un mot qui se veut d’encouragement.
- Aller Isabelle, c’est parti, ouvres moi donc cette jolie bouche !
Lance-t-elle en portant l’appareil photographique devant ses yeux moqueurs.
Que faire d’autre ?
Kristale vient de le dire. Ma punition commence et je dois l’accepter ! Mes lèvres s’entrouvrent et s’arrondissent autour du gland qui se fraye délicatement un chemin vers le fond de ma bouche. L’homme a un grondement de satisfaction et, maintenant sûr que je ne regimberai plus, vient caresser mes joues et mes cheveux de ses mains fébriles.
Il aime la caresse de ma bouche et tient à le faire savoir.
- Humm… C’est bon çà !... Allez ma chérie !
Il marque ainsi le départ d’un long va-et-vient entre mes lèvres. Le rythme s’accélère et devient plus violent. Par à coup le gland turgescent bute au fond de ma gorge et provoque une nausée que je réfrène avec peine en sursautant de tout mon corps. Se méprenant sur mes intentions, croyant que je cherche à me dégager, il s’empare de mes couettes qui lui offrent une prise idéale pour me contraindre à rester en place.
La douceur de mon assaillant a vite fait place à une excitation incontrôlable. Il cambre les reins en écartant les jambes pour me posséder plus profondément encore. Je respire rapidement par le nez en essayant de contrôler ma respiration et la peur qui me submerge. Il n’a maintenant plus de pitié pour moi et ne tient pas compte de mes pauvres gémissements étouffés. Je me crispe de tout mon corps, mes mains s’agrippent au couvre lit, persuadée que sa jouissance ne va pas tarder à venir envahir ma bouche et couler au fond de ma gorge. Je retiens une grimace de dégoût et me prépare à l’abject hommage. L’homme respire fort et ses reins s’agitent à me briser les vertèbres du cou. Pourtant il s’arrête brutalement en soufflant bruyamment.
- Ha ! Hum ! Bon sang, elle est trop bonne …Tu …tu devrais essayer Bruno !.
Il cherche visiblement à contrôler sa respiration. Il se retient de jouir et cela semble lui coûter un effort surhumain.
Son sexe se retire de ma bouche d’un seul trait comme si il s’était brûlé. Je lève rapidement les yeux vers lui. Son visage est congestionné, crispé en un masque affreux, il se mord les lèvres et inspire par saccade. Sa verge, qui brille de ma salive, a doublée de volume et a prise une teinte violacée tellement elle est tendue. Je m’attends à tout moment à ce qu’il crache son immonde liqueur vers moi. Je me détourne, à la fois de peur et de honte que je puisse ainsi générer autant de désir perverti.
Je déglutis ma salive trop abondante résultant de son assaut et attends que mon assaillant récupère ses esprits.
Ce qui ne tarde pas Il s’ébroue !
- Bon ! Passons au chose sérieuse…Je te laisse la place Bruno ?
Il se penche sur moi et me saisis par le poignet, m’obligeant à me relever à demi. Du même élan, d’un geste puissant il me bascule et me retourne.
Je me retrouve à quatre pattes sur le lit. Et, sans même avoir le temps de reprendre mes esprits, une main se glisse entre mes jambes les écartant vigoureusement. Deux doigts nerveux disjoignent les lèvres de mon ventre et s’introduisent sans ménagement à l’intérieur de mon vagin. Il leur imprime un mouvement de vrille comme pour masser le passage et le préparer à l’assaut qui va suivre. Il cherche à y joindre un troisième doigt de force. Il me fait mal et je lâche un cri de désarroi. Il renonce et interpelle de nouveau son complice.
- Allez Bruno… Ne fait pas attendre la demoiselle…Elle est chaude là !…
Et dans le même temps ôte ses doigts du doux fourreau qui sont vite remplacés par l’intrus qui a violé ma bouche.
Un froid glacial me tétanise la nuque tandis que le bélier de chair brûlante se fraye un passage entre mes jambes. La pénétration de l’inconnu me jette dans un flot de détresse et d’affliction.
Ainsi tout est consommé ! Je ne suis plus que leur chose et je viens de l’accepter sans même me débattre, sans broncher, sans protester, validant ainsi à leurs yeux ma totale obéissance.
Bruno lui, a décidé d’imiter son compagnon de fortune. Pendant que je suis forcée à quatre pattes sur le lit de fortune, ses mains s’emparent de mes cheveux et me forcent à relever la tête. Je me retrouve face au ventre menu, blanc, du jeune garçon au centre duquel se dresse une virilité fine, délicate, mais dont je perçois immédiatement l'empressement. Et sans me laisser le temps de protester, il en plaque énergiquement le gland contre mes lèvres. Son sexe exhale le même parfum que son after-shave de supermarché. Et je ne peux m’empêcher de l’imaginer faire sa toilette s’inondant les joues le torse et le bas ventre de déodorant. Je frise du nez, mais inutile d’esquisser la moindre tentative de fuite. A quoi bon ! J’entrouvre la bouche et accueil l’impatient dans ma chaleur buccale. Son sexe est plus fin que celui de Serge et ma langue se moule sans contrainte à la base de son gland. Une sourde vibration en émane. Au contraire de Serge, il s’enfonce lentement dans ma bouche, d’un glissement précautionneux, comme s’il craignait de me faire mal. Une fois bien installé dans le fourreau de mes joues, il lâche mes cheveux et ses mains se posent sur mes tempes, enserrant ma tête entre ses mains pour lui imprimer un léger mouvement de balancement. Il se masturbe entre mes lèvres !
Pendant que les deux compères s’agitent, je prends conscience que pour la première fois de mon existence deux hommes me possèdent en même temps. Et deux inconnus, qui plus est ! Je me sens tout à coup vulnérable et accablée à la fois. Atterrée de ce que ma soumission à Marc me conduit à accepter ; Moi, la tendre et joyeuse Isabelle à peine sortie de l’adolescence, devenue le jouet pervers de deux individus sans scrupule dans une chambre isolée d’une maison perdue au cœur d’une forêt que je ne connais pas…
- …On change ?
C’est la voix de Serge qui vient de me tirer de ma réflexion. D’un commun accord les deux hommes se désengagent de leur fourreau respectif. J’en profite pour m’humecter les lèvres d’un coup de langue nerveux et de tenter d’apercevoir Kristale. Captant mon regard elle me sourit, un sourire malicieux. Son appareil photo toujours à la main, elle ne perd pas une miette de ma déchéance.
Serge s’invite de nouveau entre mes lèvres tandis que Bruno s’évertue à ouvrir mes cuisses et se glisser en moi en me saisissant les hanches de toutes ses forces.
Comme cela leur est facile de me posséder ! De me soumettre à leurs caprices ! Combien de temps cela a-t-il duré ? Plusieurs fois ils vont intervertir leurs places comme si ils n’arrivaient pas à se décider sur quel autel ils allaient officier définitivement. Je ne suis plus qu’une poupée de chiffon que l’on manipule. Et comme une poupée inerte il me couche sur le dos pour parfaire leur besogne. Serge exige que j’y mette plus d’entrain ! Kristale approuve ! Sous ses ordres mes mains enlacent les sexes tendus vers moi, ma bouche caresse et ma langue lèche la surface polie de glands durs et polis comme de l’ivoire. Ils se couchent sur moi. Ouvrent mes cuisses et me pénètrent à tour de rôle en riant et s’encourageant mutuellement. Leurs mains fouillent les plus intimes recoins de mon corps abandonné de son esprit, cherchant à le faire vibrer, s’esclaffant à chaques cris, chaques gémissements, à chaques soupirs qu’ils tirent de moi.
Si ils savaient que mon esprit est alors tout entier tendu vers un seul être ! Marc ! Marc à qui je dédie chacun des cris que mon corps ne peut s’empêcher de lancer sous les caresses indécentes des deux soudards. Ils ne voient pas alors les larmes éphémères que j’écrase d’une main rapide, je ne veux pas donner une nouvelle fois l’occasion à Kristale de me traiter comme une gamine émotive.
C’est au fond de mon ventre brûlant que le premier, Serge, s’abandonne. Libérant une liqueur abondante dans un cri rauque, jetant des imprécations inarticulées alors que ses mains se crispent sur mes seins pour mieux me pénétrer.
Comme la jouissance des hommes est ridicule ! Mes poings se referment de rage, étreignant convulsivement la couverture entraînée au sol alors qu’ils m’avaient mise à quatre pattes sur le parquet. Satisfait, l’homme s’effondre sur lui-même comme une baudruche qui se dégonfle, relâchant son étreinte. Il se dégage de mon ventre dans un ignoble bruit de succion et s’allonge à même le sol, les bras en croix, visage tourné vers le plafond, cherchant à reprendre son souffle en respirant bruyamment et manifestant son plaisir à haute voix.
- Ah bon sang… Ce que c’est bon !… Bon sang !… Merci Isabelle !
Merci ? Merci de quoi ? Je ne vous ai rien donné ! Vous l’avez pris. Ne comptez pas sur moi pour vous donner l’absolution. Mon corps vous l’avez réduit à votre plaisir, vous l’avez violé avec mon consentement, Mais vous n’êtes qu’un instrument. L’instrument de Kristale, l’instrument de Mon Maître et de leur cruel châtiment.
Profitant que le chemin est libre et que son compagnon gît sur le sol. Bruno me saisis par l’épaule pour me redresser et me diriger de nouveau vers le lit. Il m’allonge délicatement, presque amoureusement, sur le dos par dessus les draps froissés. Je m’aperçois que je tiens encore la couverture d’une main serrée à m’en faire mal aux phalanges. Il se couche sur moi et embrasse amoureusement mon ventre puis ma poitrine, mes seins. Mes tétons roulent sous sa langue et se dressent. Il joue un moment avec eux puis sa bouche remonte le long de mon cou vers mes joues qu’il baise avec tendresse. Il tente un baiser sur mes lèvres alors que son sexe s’introduit doucement, forçant les portes maintenant entrouvertes de ma vulve. Un sursaut de répulsions me fait tourner la tête et échapper au baiser.
Non. Je ne veux pas ! Je ne veux pas lui offrir le moindre sentiment d’affection. Je ne l’aime pas ! Il peut faire ce qu’il veut de mon corps offert par Mon Maître Mais jamais, jamais, je ne donnerais un baiser à ces hommes. Mon cœur ne leur appartient pas !
Un instant décontenancé le jeune homme revient à la charge et tente une deuxième fois de poser ses lèvres sur les miennes. De nouveau je me détourne. Ma tête tourne de droite à gauche pour échapper au baiser et lui faire comprendre qu’il ne doit pas insister. Je sais au fond de moi que j’ai le droit ! Je sais que je peux refuser de lui donner cette attention que je réserve à ceux que j’aime.
Voyant qu’il ne parviendra pas à me faire accepter sa bouche Bruno donne un rapide coup de reins s’enfonçant violemment au fond de mon ventre. Il se redresse et me saisit les épaules. Alarmée, je ne peux m’empêcher de le regarder. Il a pris un air revêche les sourcils froncés, les lèvres pincés. Je comprends à sa mine renfrognée que vexé par mon refus il veut m’imposer pire qu’un baiser. Enfin le croit-il ! Plusieurs coups de rein suivent. Mécaniquement il entame un va-et-vient contre mon ventre entre mes cuisses passivement écartées. Je ne le regarde plus. La tête tournée sur le côté j’attends sans bouger qu’il passe sa frustration et ayant atteint son plaisir, il s’épanche en moi. Comme l’a déjà fait son compagnon !
Comme dans un songe éveillé je le sens s’agiter au dessus de moi de plus en plus rapidement. Son souffle rauque s’accélère. J’ai l’impression que l’ignoble pénétration et le frottement de son corps nerveux contre le mien dure depuis des heures, lorsque le portable de Kristale se met à sonner. Perturbée j’entrouvre les paupières et vois à travers le voile humide de mes yeux la blonde hollandaise se diriger vers son sac. Elle y dépose son appareil photos et en extirpe un téléphone. Elle le porte à son oreille.
Secouée par les saccades que m’imprime Bruno je ne perçois pas ce qu’elle dit Mais je vois son visage s’éclairer. Elle referme d’un geste sec le boîtier et fait un pas vers moi et se penche en souriant.
- Tu as de la visite…Tu vas être contente !
Elle se relève
- Messieurs je vous laisse un instant. On me demande à la porte d’entrée.
C’est sans doute Marc qui reviens me chercher ! Mon esprit se remplit d’allégresse. Il vient me chercher ! Me sauver ! Mon cœur se remet enfin à battre à grands coups.
Et je la vois s’éloigner, ouvrir la porte et disparaître dans le couloir. Et c’est à ce moment que Bruno dans un feulement inarticulé jouit en tressautant au fond de mon ventre, et, tétanisé, s’abat de tout son poids sur ma poitrine. Il tressaille encore quelques instants, sa tête posée sur mon épaule, en me caressant les cheveux. Je reste imperturbable, vide de sentiments, sans bouger sous le poids de son corps. Mes mains s’éloignent de lui au-dessus de ma tête, comme pour ne pas le toucher, éviter son contact répugnant.

27 janvier 2010

Chap. 63. Présentations.

Je reste derrière Kristale qui me sert de paravent et cache ainsi ma nudité aux yeux des deux individus. Je les observe par-dessus son épaule. Ils sont nonchalamment assis dans de petits fauteuils de velours. Un jeune homme à peine plus âgé que moi, et un homme d’apparence plus âgée, les tempes grisonnantes, mais à l’allure fine et athlétique, dans un costume de bonne facture.
En apercevant Kristale ils se lèvent à l’unisson.
- Merci de votre patience, Messieurs ! Je pense que vous ne regretterez pas votre attente !
Et tout en disant cela elle fait un pas de côté me dévoilant à leurs regards. Les deux visages se tournent vers moi. Le plus jeune a les sourcils qui se soulèvent d’approbation tandis que l’autre mime un sifflement muet d’admiration tous les deux ont les yeux qui s’allument d’intérêts.
- Je vous présente Isabelle !
Je ne sais pas comment me mettre. J’ai ramené mes mains devant mon ventre en les joignant, et pour échapper à leurs regards inquisiteurs qui parcourent mon corps nu, je baisse la tête. Une chaleur intense me monte aux joues.
- Approche-toi un peu Isabelle !
Mécaniquement, je fais un pas, puis deux, en avant. J’ai la tête qui bourdonne et mon cœur qui bat à tout rompre. Que dois-je faire? Je m’aperçois que Kristale ne m’a rien préconisé. Prendre la position de soumission ? La blonde hollandaise ne m’a rien dit sur ces hommes ! Sont-ils des maîtres ? Le fait que l’on m’ait ôté mon collier m’incite à penser que non. Je lance un regard interrogateur à Kristale. Mais elle ne réagit pas. Je reste les jambes jointes, verrouillées. Risquant la réprimande.
Réprimande qui ne viendra pas.
- Cette charmante demoiselle se propose d’être votre hôtesse pour ce soir. Elle est dévouée et entièrement à votre disposition. Je vous avais bien dit que vous ne le regretteriez pas.
Le plus âgée s’approche de moi et pose une main moite sur mon épaule. Je frissonne d’appréhension. Sa main s’attarde un instant sur mon cou puis s’empare de mon menton me forçant à relever la tête et le regarder. Il a un sourire de satisfactions et ses yeux brillent de fièvre
Il lance.
- Tu as toujours beaucoup de goût Kristale et nous ne sommes jamais déçus… Mais là, tu te surpasses !
Sa main lâche mon menton et retombes sur ma poitrine s’emparant de mon sein gauche et englobant de l’autre le sein libre. Ses pouces viennent délicatement en frotter les pointes qui se dressent et se durcissent sous la caresse.
Mon cœur bat la chamade et manque s’emballer. J’étouffe un soupir pour ne pas crier ma désapprobation. Je baisse les yeux. Je sais maintenant quelle va être la teneur de ma punition. J’ai l’impression que mon esprit vacille au bord d’un gouffre insondable.
Oh! Mon Maître qu’avez vous fait ! Pourquoi voulez-vous çà de moi ?
- Elle est brûlante et sa peau est douce… N’est ce pas Bruno ?
Pour toute réponse du jeune homme, deux autres mains se posent sur mes hanches puis viennent caresser mes reins et mes fesses.
Une peur panique s’empare de moi. Tout mon corps est tendu, prêt à fuir. Un goût d’adrénaline monte du fond de ma gorge. Je déglutis péniblement, faisant un effort surhumain pour ne pas bouger, pour ne pas me débattre et repousser ces mains aux caresses abjectes. Je concentre mon esprit sur mon devoir pour ne pas hurler. Surtout ne pas décevoir Mon Maître!
Kristale surenchérit.
- Oui très chaude et… très humide aussi… Nous venons d’avoir une petite conversation… Elle est déjà toute mouillée… N’est ce pas Isabelle ?
Heureusement Kristale n’attend pas ma réponse. J’en serais bien incapable. J’ai la gorge nouée d’angoisse.
- Ecarte les jambes Isabelles… Laisse donc Serge vérifier par lui-même !
Je souffle profondément par le nez pour essayer de me détendre et comme dans un rêve je me vois ouvrir les cuisses et, même, légèrement cambrer les reins. Je laisse toutefois pendre mes mains le long de mon corps en signe de passivité résignée. Il n’en faut pas plus pour que la main de Serge quitte mes seins, glisse rapidement sur mon ventre et s’engouffre entre mes jambes. Un doigt épais s’introduit rapidement entre les lèvres humides de mon sexe et y fouille longuement. Je m’attends à une réflexion salace, mais l’homme goûte en silence, et avec un plaisir non dissimulé, la chaleur humide de mon ventre. Derrière moi les mains maladroites, au début de leur exploration, précisent leurs caresses le long de mes reins et de mon dos et profitent de l’écartement de mes jambes pour s’insinuer entre les globes de mes fesses comme pour en découvrir les plus intimes recoins.
Surtout ne pas défaillir !
Derrière moi Bruno s’approche encore un peu plus et profitant que la place se libère vient caresser ma poitrine dressée en se collant contre moi. Je sens nettement à travers son pantalon sa virilité tendue qui se plaque contre mes fesses. Il vient renifler à mon oreille et va jusqu'à poser un baiser sur mon cou. Il sent l’after-shave bon marché. Je retiens un sursaut de répulsion. Il ne perd pas de temps et commence déjà à s’accaparer de mon corps offert à ses attouchements fébriles.
Otant vivement sa main d’entre mes jambes Serge se dirige vers le fond de la pièce portant les mains à son col de chemise et commencent le déboutonner.
Il interpelle dans un même temps son jeune compagnon.
- Bruno, met toi donc à l’aise !…Tu restes avec nous Kristale ?… Tu participes ?
Il ôte sa chemise, dévoilant un torse puissant et, sans prendre de temps d’arrêt, déboutonne son pantalon. Kristale lui répond d’une voix espiègle.
- Oui, je reste un moment, mais je ne participe pas… C’est Isabelle qui est à l’honneur ce soir ! Je suis juste sa chaperonne… D’ailleurs… !
Elle interrompt sa phrase et se dirige vers une table basse sur laquelle est posé un sac à main. Elle en extirpe un objet plat, métallique, à l’œil de verre, et le brandit dans notre direction.
- Cela ne vous gène pas que je prenne quelques photos, messieurs. Vous n’êtes pas trop pudique ?
Les deux hommes s’esclaffent.
Kristale prend cela pour une approbation.
Elle s’approche de moi, se penche à mon oreille, et me murmure sur un ton malicieux
- Un petit souvenir pour Marc !

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