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Les Carnets d'Emilie

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Les Carnets d'Emilie
Les Carnets d'Emilie

Le dressage d'une oie blanche.
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5 juillet 2009

Trois ans !

 

Trois ans déjà !
Lorsque j’ai commencé ce blog j’avais dix-neuf ans, l’âge où j’ai rencontré Marc, Mon Maître, et où a commencé mon aventure. Cent dix chapitre à ce jour, étalés sur trois ans pour vous conter cette étrange aventure. Aujourd’hui, je commence à peine oser regarder en arrière, et même parfois, à me relire.
Apres de nombreuses demandes, pour les nouveaux venus et pour ceux qui me suivent depuis longtemps Il me semble judicieux de vous proposer une chronologie.

Il est important de préciser aussi la façon dont j’écris ! On m’a demandé comment je fais pour me rappeler de tout ! Après deux ans ! En fait c’est tout simple, en dehors du fait que ce que je vis avec Marc est gravé en lettres de feu dans ma mémoire, n’oublions pas que je suis étudiante en littérature (Bientôt la thèse et le doctorat… ;-)) Donc voilà ! Au début je n’avais qu’un vieux PC fixe et les premiers épisodes ont été consignés dans des carnets manuscrits (et oui çà existe encore le stylo-plume) et forte de ma formation littéraire, je consigne tout ce qui m’arrive dans ces carnets ; Lieux, acteurs, décors, faits remarquables, temps, odeur, impression… Tout y est !
Il suffit que je me replonge dans mes carnets pour que je retrouve l’émotion de l’instant.
Aujourd’hui j’ai un Mac portable mais je n’ai pas perdu l’habitude de rédiger mes carnets papiers. Cela est même pour Mon Maître un vrai plaisir que de les feuilleter, sans compter les notes, remarques et illustrations qu’il lui arrive d’ajouter…Un vrai trésor !

 

LES CARNETS D’EMILIE
L’argument de ce blog. L’histoire imaginaire, la création que nous réalisons à deux, Mon Maître et moi. Mais ma propre histoire va rapidement prendre le pas sur celle ci. Le cours de l’histoire d’Emilie reprendra… Un jour !
La genèse des Carnets d’Emilie est expliquée en fin de PREAMBULE.

PREAMBULE.
Septembre 2006.
Ma première rencontre avec Marc dans son atelier, (j’ai à peine 19 ans) et vacances de pâques 2007, mon premier contact avec la soumission,... Ma soumission ! Mes premiers émois. C’est aussi m’a première rencontre avec Kristale.
Kristale a rencontré Marc à peine quelques temps avant moi. Avec un avantage que je lui envie ; elle réside à une heure et demi de son atelier. Et moi… Je suis si loin… !
L’histoire de Kristale est liée, intimement, à celle de Marc, et… A la mienne !

INTERMEDE Week-end à Lyon.
Juin 2007 Très vite mon dressage va prendre un cour étonnant. Les intermèdes aux carnets, sont dédiés à ces aventures plus ou moins ponctuelles, dans lesquelles m’entraîne Mon Maître.
Le premier Week-end ensemble, à Lyon. J’en ai encore le cœur qui bat à son évocation. Un simple week-end… Mais si intense pour une jeune femme de19 ans !

INTERMEDE Une saison d’airain.
Fin août 2007. (le mois de mon anniversaire) L’histoire que je suis en train de vous narrer. Mon intronisation dans un cercle que je n’ai pas quitté depuis. Celle que j’ai le plus de difficulté à écrire, car elle prend fin sur un épisode particulièrement intense et trouble. Un épisode qu’une jeune fille de tout juste 20 ans à du mal à concevoir dans son éducation sentimentale. Une épreuve, qui m’a semblé alors être au-delà de toute raison, qui a fait vaciller ma foi et failli provoquer une rupture. Mais qui aujourd’hui, avec le recul, me semble banale et faisant parti d’un passage obligé.

INTERMEDE Rendez-vous.
Janvier 2008 et plus précisément, soir du 4 janvier. Vous étiez là ! Vous avez répondu à l’étrange rendez-vous de Marc. La premier visite éclair de mon Maître chez moi, dans mon appartement d’étudiante à Paris, je viens d’avoir vingt ans cette année là. La table et le plancher de mon séjour s’en souviennent encore !

Et la SUITE... 2008- 2009
Les aventures ont été nombreuses, La suite est douillettement blottie dans mes carnets et croyez moi j’ai de quoi rédiger plusieurs Tomes. Et quand je les aurais fait paraître, nous serons déjà loin… Mais où ?
Où me mène cette folle équipée ?
Un maelström d’émotions et d’expériences nouvelles. Déjà, autour de Marc caracolent des jeunes filles étonnantes qui se jettent à ses genoux. Elles sont belles, sans pudeur, dociles, moqueuses et arrogantes… Et moi, déchirée de jalousie, je l’accepte, par ce que, c’est Mon Maître. Parce que, nul autre ne pourra me donner ce que j’attends ! Parce que c’est lui que j’ai choisi !

ORIGINES (A paraître)
Un soir de confidence, blottie contre l’épaule de Marc (et oui, cela existe aussi la douceur et le romantisme dans une vie de soumise) j’ai lui ai raconté mon enfance; Mes émois d’adolescente et les petites aventures que me vaut ma curiosité naturelle. Il m’a interrompu en riant "il n’y a qu’a toi qu’il peut arriver des choses comme çà ! Surtout ne m’en dit pas plus, Il faut absolument que tu l’écrives ! Je voudrais découvrir çà sur ton blog. "
Et comme les désirs de Mon Maître sont des ordres !
Je vous raconterai donc ici la petite Isabelle à 14 ans… Bientôt !
ORIGINES m’a permis une réflexion personnelle sur moi-même, une introspection qui a projeté une lumière particulière sur mon envie de soumission, mon actuelle servitude, et… mon attirance pour les autres femmes ! ".

Les CARNETS INTERDITS (à paraître… peut être !)
Je ne raconte pas tout !
Il est des moments si puissants, si intenses que même mes carnets n’y suffisent pas. Des situations que m’a fait vivre l’imagination débridée de Marc et qui restent des moments forts et intimes… Trop forts, pour qu’ils trouvent naturellement leur place dans cette histoire. Comme cet épisode ou j’ai appris ce que mourir de honte veut dire, sous les regards de cette foule éberluée… Et dans ce quartier des canuts où j’ai cotoyé la peur face à cette bande de jeunes… Vous souvenez vous Monsieur ? Vous m’aviez alors offert un ravisant carré des soieries de Lyon !… Je vous hais pour cela Monsieur… Je vous aime pour cela… Maître… Mon... Maître !

Isabelle_Chronos

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30 juin 2009

Chap. 44. Les belles et la bête.

Il va bien falloir que je me décide !
Il doit être très tard et la fatigue commence à me peser sur les reins.
Quelle heure peut-il bien être?
L’excitation de cette folle soirée me maintient éveillée, mais je sens bien que mes yeux commencent à ciller sans cesse. Fatiguée je me dirige pourtant résolument vers l’escalier qui mène à la cave.
La musique s’est tue, certains des flambeaux qui éclairaient les murs sont éteints. Cela sent la fin de soirée !
La salle semble déserte. J’entre lentement dans la pièce. Il me faut un certain temps avent avant de pouvoir distinguer les ombres de la salle. Et la première chose que je perçois est le corps nue de Stéphanie. Sa posture indécente n’a pas changé. Elle est toujours ligotée sur la table basse Mais son corps est affaissé sur le gros coussin qui la soutient. Sa Tête pend misérablement sur le coté. Ses beaux cheveux blonds ont perdu leur lustre. Ils sont ébouriffés, terne, sales Sa peau brille de sueur. Elle ne bouge pas et semble dormir.
- Ah enfin te voilà !
Je sursaute violemment, les verres et la bouteille de champagne tressautent sur le plateau que je me retiens de lâcher. Les battements de mon cœur s’emballent. Cette voix c’est celle de Marc, Mon Maître !
Je me tourne sur la gauche et le cherche des yeux Il est là a quelques pas de moi, nonchalamment installé sur un des sofas de cuir noir qui agrémentent l’austérité de la pièce. Kristale est à ses cotés, entièrement nue à demi allongée sur lui, la tête posée sur son épaule et une cuisse en travers de ses hanches. Leur attitude ne cache rien de leur relation particulière. Une violente bouffé de jalousie me submerge. Il ne me sera rien épargné ce soir !
Je m’approche à pas comptés et, debout devant le couple enlacé, me fend d’une légère génuflexion qui fait cogner ma chaîne sur le sol de pierre. Sans se redresser, affirmant d’une main sa prise sur l’épaule de Kristale, Marc me lance.
- Alors ! Tu en es où de tes devoirs ?
Kristale garde la tête appuyée sur son épaule et tourne son visage vers moi me toisant d’un petit sourire moqueur. Je sens bien qu’elle attend avec jubilation le compte-rendu de mes mésaventures.
- Je, j’ai offert du champagne à Maître Pierre et Mon…
Je m’aperçois que je ne sais pas quel titre donner à Nicolas !
- Et Mon…Et… Nicolas…Je cherche Maître Jacques et Maître Jean !
Marc me sourit.
- Maître Jacques est parti avec Sylvie… De toutes les façons, tu as déjà donné, non ? Quant à Maître Jean il est juste là… Mais je crois qu’il est occupé.
Je me tourne vers l’endroit qu’il désigne de l’index, paresseusement levé de l’épaule de Kristale.
Effectivement de l’autre coté de la salle sur l’autre sofa dans la pénombre je distingue deux corps entrelacés. Laure est étendue sur le dos, les bras joints et tendus au-dessus de la tête, les jambes largement écartées. Et, entre ses jambes, le dos et les fesses de Jean qui se contractent régulièrement. Il est en train de posséder la brune impassible. Laure reste indifférente, comme à son habitude, subissant les assauts sans broncher, sans même se préoccuper de répondre aux caresses de son partenaire. Je ne peux m’empêcher de faire une grimace. Le contraste est saisissant. La jeune femme est belle comme la nuit, la peau lisse et luisante de suavité, le visage d’une madone au calme olympien encadré de ses longs cheveux qui tombent en cascades sombres de chaque coté de ses épaules. Et l’homme a qui elle offre son corps sublime est presque grotesque. Une nuque épaisse, un dos rond sombres et couvert d’une pilosité irrégulière, les fesses gélatineuse d’un blanc laiteux, terne, et flasques. Il ahane comme un bûcheron à sa tâche, sans retenu, sans douceur, presque obscène.
Et cette obscénité à un drôle d’effet sur moi. Est-ce la tension de cette soirée qui cherche à se libérer brusquement ou bien le caricatural tableau qui s’offre à mes yeux éberlués ? Toujours est-il qu’une irrépressible envie de rire me submerge. Je me tourne vers Marc et cela ne me calme pas. Je vois bien que lui aussi essais de juguler un rire contenu derrière son poing fermé. Kristale elle, ne se cache pas et rit ouvertement.
- Alors ma belle, tu ne vas pas offrir un verre à cet homme qui meurt de soif !
Lui offrir un verre ? Oh oui c’est vrai ! Et donc m’offrir à lui dans un même temps! A cet… homme !
Un sentiment de dégoût coupe net mon fou rire naissant. Il le faudra pourtant bien cette fois ! Mon Maître est là, à deux mètres de moi. Il peut jauger chacune de mes réactions. Je prends une profonde inspiration et me retourne vers le couple improbable. Leur vision ne me fait plus rire du tout. Je m’approche lentement à pas feutré comme pour ne pas troubler leurs ébats.
Laure m’a aperçue et lève les yeux vers moi. Elle tressaute sous les coups de boutoirs de la bête mais reste de marbre. Je peux quand même lire dans son regard un soupçon de reconnaissance. Elle sait ce que je dois proposer à Jean. Et je viens ainsi, bien involontairement, à son secours en me proposant à sa place.
Je me retourne vers Mon Maître qui, voyant mon hésitation, me fait un signe du dessus de la main m’enjoignant à faire mon devoir.
Un pas de plus. L’homme dégage une odeur âcre de transpiration. Ma chaîne cogne contre ses pieds mais cela ne l’interrompt pas.
Je m’éclaircis la voix en me raclant la gorge.
- Maître Jean ! … Voulez-vous un rafraîchissement ?
Intérieurement je lève les yeux au ciel, Un rafraîchissement !
Il ne me répond pas et continu à besogner avec ardeur la belle odalisque.
Je me penche vers lui et hausse le ton.
- Maître Jean !
Les mouvements cessent et l’homme tourne vers moi un visage livide marbré de rouge, congestionné par l’effort. A côté, le visage de Laure est comparable à une fleur fraîche. Le soudard me fixe d’un air hagard comme si je venais de le tirer d’un sommeil profond. Interdit, il avise la bouteille de champagne et son visage s’éclaircit. C’est le moment ou jamais.
- Je suis à votre disposition Maître Jean…
Et, très vite.
- … Désirez-vous un verre de champagne ?
Sans quitter les cuisses de Laure il tourne un peu plus la tête vers Mon Maître et n’y apercevant aucun signe de désapprobation, revenant à moi, il me lance un oui d’une voix enrouée, de la sueur perle a ses tempes grisonnantes. Il cherche laborieusement à reprendre son souffle.
Je dépose délicatement le plateau sur le sofa. Jean ne me quitte pas des yeux, je sens presque physiquement son regard courir sur ma peau, mes jambes qui se plient, mes fesses qui se tendent et mes reins qui se creusent pour pouvoir m’accroupir à leur côté. Je remplis rapidement un verre et le tend à l’homme en inclinant docilement la tête vers lui.
Il s’en empare et le vide d’un trait, laissant perler le liquide ambré au coin de ses lèvres gourmandes. Ses yeux exorbités sont fixés sur moi, comme s’il était hypnotisé. En gardant le verre vide à la main, sa main gauche cherche en tâtonnant la poitrine de Laure et s’attarde en lui caressant un sein. Son regard jaune s’allume d’un feu malsain. De nouveau il regarde rapidement Mon Maître et Kristale enlacés à l’autre bout de la pièce et qui semblent maintenant se désintéresser de mon sort. Il revient à Laure, qui a fermé les yeux. Ses yeux passent de l’une à l’autre comme s’il avait à faire un choix. Il est toujours solidement fiché jusqu'à la garde dans le vagin de Laure.
Brusquement, ayant apparemment pris une décision, il lance le verre vide au fond du sofa et de sa main libre m’attire à lui en me prenant par la taille.
- Viens là ma belle, …
Il me colle contre lui. Je perds l’équilibre et d’accroupie, je tombe agenouillée. Mes cuisses viennent s’appuyer contre celle de Laure. Elle ouvre de nouveau les yeux.
- Hum ! Comme tu es mignonne…
Sa main glisse de ma taille sur mes hanches puis se posent sur ma croupe ? Furetant un peu plus loin dans le pli de mes fesses, il en écarte les deux globes pour se frayer un passage. J’écarte un peu les jambes pour lui laisser le champ libre, prouvant ainsi, devant Mon Maître, ma bonne volonté. C’est plus qu’il ne lui en faut ! Un doigt sépare fébrilement mes lèvres humides et s’introduit en moi. Mais il ne s’aventure pas très profond, lutinant à l’entrée de l’humide passage. Dans un même temps il penche la tête et, de sa bouche, s’empare de mon mamelon gauche. Je fais la grimace, sa barbe drue griffe la peau délicate de ma poitrine, mais ne peux juguler la tension de la pointe de mes seins qui se dressent sous la caresse. Il est évident que d’avoir deux jeunes femmes entre les bras le porte aux nues et tout en suçant et léchant mon téton il émet des grognements de contentement. Il a repris le mouvement de va et vient entre les cuisses de Laure et sous mes yeux, je peux voir le piston huileux de liqueur de Cyprine entrer et sortir en rythme du ventre de ma compagne d’infortune. Il finit par lâcher mon téton martyrisé et s’arrête brusquement. Il me serre plus fort contre lui et sa respiration s’accélère d’une façon alarmante tout en grommelant entre ses dents. Je ne peux que deviner que l’instant est venu pour lui de jouir. Je lance un regard interrogateur à Laure qui reste impassible. Un long moment Jean reste agrippé à ma taille tout en reprenant son souffle. Il a un soupir et lentement se retire du ventre de Laure. Non. Il n’a pas jouit ! En témoigne la raideur conquérante du pieu qui se dévoile à mes yeux. Mais il est clair qu’il n’en était pas loin.
Il se redresse sur un genou et fait mine de se relever.
- Aide-moi ma chérie !
Dit-il, en s’appuyant sur mon épaule. J’accompagne son mouvement pour le soulager de son poids tout en prenant garde d’éviter le contact de sa verge tendue qui se balance entre nous deux. Il a l’air groggy, peut être même un peu éméché. Une fois debout il cherche du regard la forme recroquevillée sur la table basse. D’un pas mal assuré il m’entraîne vers Stéphanie en s’appuyant sur mon épaule.
- Viens avec moi petite… Faut que je me termine sur ta copine.
Sa voix est pâteuse, enrouée à la limite de l’audition. Il a un petit rire gras.
Emmenée malgré moi, je lance par dessus mon épaule un dernier regard vers mon Maître, comme pour en attendre un signe. Mais rien ne viendra. Il est en pleine discussion avec Kristale et ils me détaillent tous deux en souriant et j’ai même l’impression qu’ils se moquent.
Nous nous approchons de la jeune sacrifiée qui ne bouge toujours pas. A peine puis-je percevoir sa respiration régulière qui soulève son dos. Elle a les cheveux collés de sueur. Son corps est marqué de plaques rouges, les traces d’innommables étreintes. Les cordes de chanvres qui l’entravent sont par endroit profondément incrustées dans les plis de sa peau. Ses mains liées dans le dos sont cramoisies et recroquevillées à la limite de la cyanose, des traces brillantes maculent sont dos et ses fesses offertes.
Un froid intense me parcourt l’échine en comprenant l’infernal supplice qu’elle a dû endurer. Et son calvaire ne semble pas fini. " Jusqu’au levé du soleil… " ! Ainsi est tombée la sentence de Kristale.
Qu’elle heure peut-il bien être ?
Pour Jean en tout cas c’est l’heure de se satisfaire. Arrivée à la hauteur de la jeune fille ligotée Il me lâche l’épaule, pose sa main sur ma croupe en la caressant doucement et me lance d’une voix épaisse.
- Allez ma chérie… Branle moi dans sa bouche que j’en finisse avec ta copine !
Je crois avoir mal compris, en fait, j’espère, avoir mal compris. Mais je réalise parfaitement ce qu’il me demande. Je frise du nez. Un léger haut le cœur me fait me reculer d’un pas. Je ne peux tout de même pas faire çà ! Je reste un moment interdite pendant que Jean me dévisage de ses yeux glauques. Il se délecte visiblement de mon hésitation et de ma timidité. Et puis, sans le voir, je sens le regard de Mon Maître se poser sur moi.
Une sorte d’engourdissement s’empare de tout mon être. Oui, il va falloir que je le fasse ! … Que je me soumette !
Je prends une profonde inspiration et, mécaniquement, je m’agenouille, près du visage de Stéphanie. Je l’appel doucement par son prénom comme pour la sortir de son sommeil sans la brusquer. Elle ne répond pas. Je m’enhardis et glisse une main sous la masse de ses cheveux emmêlés qui me cache son visage, pour me saisir de son menton. Je lui relève la tête vers nous. Ses grands yeux clairs s’ouvrent enfin. Elle est dans un état pitoyable, des larmes ont marqué des coulures terreuses sur ses joues, délavant le léger maquillage, son menton est collant de liquide poisseux qu’elle a laissé couler de sa bouche et je saisis brusquement de quels liquides ignobles il peut s’agir. Surmontant ma répulsion je la garde dans le creux de ma main tandis que de l’autre j’écarte doucement de son front les cheveux trempés de sueur qui barrent son visage.
Je ne peux m’empêcher de murmurer pour moi même.
- Oh mon dieu ! …Que t’ont-ils fait !
Ses yeux s’éclairent et elle me lance un sourire triste. Elle m’a reconnue !
Et moi je dois mener à bien mon infâme tâche.
Je lui souris à mon tour et tente avec douceur.
- Stéphanie, s’il te plaît… Tu… peux ouvrir la bouche ? …
Je prends un ton le plus navré possible pour lui faire comprendre que je ne peux faire autrement.
- C’est pour… Maître Jean !
Ses yeux abattus me quittent et se lèvent lentement vers la forme qui la surplombe. Elle ne manifeste aucune surprise ni frayeur, elle a l’air perdu dans ses pensées, absente à tout ce qui peut lui arriver. Ses yeux reviennent se noyer dans les miens. Sans attendre, sans même un instant d’hésitation, sa bouche s’entrouvre. Je reste stupéfaite. Son calvaire, sa punition, aurait donc porter ses fruits ? Serais t elle domptée à ce point ? Ou bien est-elle dans un tel état de détresse qu’elle ne réagit plus que par une acceptation fataliste ?
Jean lui, ne se pose pas de question sur l’étonnante nouvelle docilité de Stéphanie. A peine ses lèvres se sont ouvertes qu’il y présente le gland turgescent de sa verge impatiente.
- Ta main, gamine…Ta main !
Il est clair qu’il s’adresse à moi !
Sans le regarder, timidement, à taton, je porte ma main vers le bâton de chair. Il est poisseux du ventre de Laure. Avec répugnance, Je l’avance vers la bouche de la jeune sacrifiée et je n’ai aucun mal à l’y faire pénétrer, faisant disparaître à demi entre les lèvres de Stéphanie le gland de nacre violacée. Elle me lance un regard désespéré puis ferme les yeux.
Jean est impatient, il doit certainement sentir que le temps lui est compté et veut profiter pleinement de l’humiliation qu’il nous impose. Sa main se pose sur la mienne et lui imprime un mouvement de va et vient. Comme je continu sur la lancée, il me libère et pose cette fois sa main sur le sommet de ma tête pour s’y appuyer. Je lâche le menton de Stéphanie et glisse ma main derrière sa nuque soutenant son effort et poussant son visage vers l’avant pour parfaire ainsi son baiser avilissant. Une fois fait, affligée par la tache qui m’incombe, je détourne le regard en fixant le sol. Mais, irrésistiblement, je ne peux m’empêcher de lever les yeux pour retrouver le spectacle de la bouche de Stéphanie distendue par le gourdin de chair qui s’y enchâsse, parfaitement serti de ses lèvres détrempées de salive brillantes de la lumière des torches.
Comme cela serait beau si l’acte n’était pas abject !
De ma main, je continue à traire la hampe épaisse. Jean me caresse le haut de la tête comme pour m’encourager, me flatter.
Stéphanie déglutie nerveusement et respire fort par le nez. Je peux sentir son souffle chaud et saccadé sur le dos de ma main qui enserre le sexe de l’homme. La respiration de Jean s’accélère également, sa main se crispe dans mes cheveux, il murmure d’une voix rauque des encouragements presque inaudibles. Il accompagne bientôt ma masturbation de petits coups de rein discrets mais rapides qui forcent la gorge de Stéphanie et la font gémir de désarroi.
Elle a deviné ce qui va suivre inéluctablement.
Et effectivement elle n’a pas a attendre longtemps. Les reins de Jean se tétanisent soudainement, la hampe qui glisse entre mes doigts enfle et se durcie imperceptiblement, je peux presque sentir la liqueur brûlante passer sous mes doigts se ruant à travers la verge pour aller jaillir au fond de la bouche de Stéphanie. Instinctivement je retire ma main comme si je mettais brûlée. Le gémissement étouffé de Stéphanie me confirme qu’elle vient bien de recueillir l’hommage de Maître Jean.
Je profite de ce qu’il me relâche pour me relever précipitamment et reculer d’un pas. J’ai fait mon devoir ! Et c’est à la limite de ce que je peux supporter. Le dernier homme a jouit de mes attentions… Mais dans quelles conditions ! J’ai le cœur qui bat d’émotion. Je suis bouleversée par ce que je viens d’imposer à Stéphanie et j’ai la tête qui tourne un peu.
Jean se retire lentement de la bouche de la jeune fille. Il a l’air fatigué, lassé. Son corps se tasse comme si un de ses ressorts intérieurs venait de se casser. Son dos se voûte, les plis de son ventre se rassemblent un peu plus et lui donnent l’allure d’un gnome ventru à la peau blanchâtre, livide.
Abandonné, le visage de Stéphanie retombe lourdement sur le bord de la table basse, et je peux percevoir ses toussotements et ses raclements de gorges désespérés pour tenter d’expectorer la semence de l’homme qui souille sa bouche. Jean ne me jette plus un coup d’œil. Il se détourne pour aller récupérer son peignoir blanc posé sur le coté du sofa et je l’entends grommeler en s’éloignant vers la porte.
- Pff ! ... crevé moi… je vais me coucher…

C’est fini… Je ferme les yeux et prend une profonde inspiration pour tenter de retrouver mes esprits. Je me dirige vers le sofa pour récupérer le plateau. Laure a l’air aussi lasse, elle n’a pas quitté la position dans laquelle l’a laissé Jean. Elle m’observe semblant s’intéresser nonchalamment à ma tâche. Je remets le verre de Jean couché sur le plateau. Je lui lance un pâle sourire auquel elle ne répond pas, me redresse et me dirige vers le sofa de Mon Maître pour enfin lui rendre compte de l’acquittement de ma punition.

17 juin 2009

Chap. 43. La Consolation de Nicolas.

Insensiblement je me rapproche du lieu fatidique. Cette cave où nulle échappatoire ne me sera possible. Où il faudra bien que j’exécute mon devoir !
Encore un petit détour pourtant. Je commence enfin à m'orienter correctement dans cette demeure étonnante je fini par déboucher dans le petit salon où a commencé mon humiliation ; A quatre pattes sur le tapis !
Ici je connais ! la cuisine est juste à côté. Je m’y dirige d’un pas assuré. Il faut que je prenne d’autres verres et surtout j’ai terriblement soif. Et je n’ai pas l’intention de boire plus d’alcool. Il me faut de l’eau !
La cuisine est vaste et lumineuse. Une table de travail en chêne, encombrée de la vaisselle et des reliefs du repas, trône au milieu et au bout de cette table Nicolas y est assis ! Nicolas… Je l’avais presque oublié !
Il a une mine défaite et est nonchalamment appuyé du coude devant un verre vide. A mon entrée il a un léger sourire gêné. Lui aussi est nu, il a relevé les pieds sur la barre de la table pour éviter le contact glacé du carrelage de faïence. Je lui réponds par un sourire, fait glisser le plateau sur un coin libre de la table et me dirige vers l’évier. Je m’empare d’un des rares verres encore sur la sellette et puise de l’eau fraîche au robinet de bronze. Comme cela fait du bien ! J’ai l’impression de revivre. Je reste un instant appuyée sur le rebord de l’évier.
Je ne sais pas comment engager la conversation et Nicolas doit être aussi embarrassé que moi. Je me tourne lentement vers lui et m’aperçois que son regard m'a suivi et ne m’a pas quitté. Il baisse les yeux lorsque nos regards se rencontrent. Cela me fait drôle de voir ici un homme qui baisse les yeux devant moi. Et encore plus étrange ce collier de cuir qu’il porte au cou. Marc m’a fait découvrir le singulier couple qu’il forme avec Stéphanie. Un couple de soumis !
Je remplis de nouveau mon verre et me dirige vers lui. Arrivée à sa hauteur j’avise le banc à ses côtés et m’y assois. Il m’accueille avec un nouveau sourire. Le banc est froid sous mes fesses nues. Je me trémousse un peu et émet un "brr " forcé pour détendre l’atmosphère. Cela le fait sourire de compassion.
- Tu as froid ?
- Le banc est froid !
Je prends un air enjoué.
- J’ai eu un gage ! … Je dois t’offrir un verre de champagne !
Il soulève un sourcil, l’air étonné.
- Ha bon, un verre ?
Il désigne son verre vide d’un geste de la main.
Nicolas est un peu plus âgé que moi mais à peine, la connivence est plus facile. Et puis ce n’est pas un Maître, pas de protocole donc, puisque nous sommes seuls.
- Je te le remplis !
Et dans un même temps je me lève vivement et reviens avec la bouteille de champagne qui était resté à l’autre bout de la table. Il souffle pendant que je lui verse un verre.
- Çà va pour toi ?
Je repose la bouteille.
- Euh ! ... Oui, oui…
Je m’aperçois que je n’ai pas grand chose à dire en ce qui concerne cette soirée. Nous ne nous connaissons à peine. Seule notre soumission est à partager. Je vois bien, qu’il n’est pas à son aise. Il a baissé une main sur les genoux pour barré son bas ventre des regards. De la pudeur ?
Je reprends
- Il faut que… que je te dise aussi que, que…
Je joins les mains en emmêlant les doigts, embarrassée, je regarde vers le plafond en souriant et en secouant la tête pour prendre un air dégagé. Et termine ma phrase sur le ton de la plaisanterie.
- Que… Je suis à ta disposition… Que tu peux faire de moi ce… Ce que tu veux !
Ouf ! Voilà c’est dit. Il me regarde d’un air interdit.
Je hausse les épaules en souriant.
- Ben oui !… C’est la suite de mon gage… Je dois m’offrir à tous les hommes !
J’ai une petite moue que je veux comique.
Il ne quitte pas son air surpris.
- Moi aussi ?
- Bien oui !Mon Maître m’a dit tous les hommes !… Donc, Heu… Voilà !
Dans mon élan je continue.
- Un peu comme Stéphanie !…
Je m’interromps brutalement en me mordant la langue. L’image de Stéphanie offerte et sacrifiée aux plaisirs des hommes de la soirée devant son compagnon me revient et il me semble que ce n’est pas le meilleur exemple que j’ai à donner. Il a perçu mon trouble, d’autant plus qu’un brusque feu empourpre mes joues. Mais cela n’a pas l’air de le gêner, il hoche la tête, désabusé.
- C’est Stéphanie qui a voulu venir !. Elle y tenait vraiment… Depuis… Depuis qu’elle t’a lue. Et avec ta rencontre c’est encore pire. Enfin… Je veux dire ! Je ne sais pas ce qui s’est passer avec toi et Marc !…Mais surtout avec toi !
Il me regarde d’un air interrogateur. Stéphanie ne lui a donc rien raconté ? Je me sens un peu mal a l’aise. Comment lui expliquer ? J’essaye de détourner la conversation.
- Mais tu es au courant qu’il s’agit de son dressage ?
Il se détend se recule sur sa chaise et presque badin.
- Oh ! Oui, çà il n’y a pas de problème, on est d’accord tous les deux là dessus. Et surtout elle. Mais, elle est tellement… Excessive !
En y réfléchissant bien je ne peux qu’être d’accord avec Nicolas. Stéphanie était au courant de la punition qui l’attendait. Et elle a malgré tout accepté de venir. Se faisait-elle une réelle idée de son calvaire ? Elle m’a semblé un peu insouciante pendant son dressage… Mais tout de même !
Nicolas semble soulagé de parler de son étrange compagne. Il me regarde un peu plus intensément. Lui aussi a envie de changer de conversation
- Alors comme çà c’est vrai… c’est ta punition ?
Sa main lâche son verre et se pose sur la mienne.
- Heu Oui…Oui !
Sa pression se fait caresse le long de mon avant bras. Je regarde sa main qui monte sur mon épaule et lui lance.
- Mais tu sais, … Tu n’es pas obligé !
Il me lance un sourire un peu triste comme s’il était navré.
Mon cœur se met à battre plus vite. J’avais espéré que le ton employé, celui de la rigolade, avait détourné son attention. J’espérais qu’il ne me prenne pas au sérieux. Il baisse les yeux sur ma poitrine sur mon ventre.
- Je… J’ai envie. Dit-il.
Il se lève et m’entraîne par le coude. En un seul mouvement il m’enveloppe de ses bras et pose sa tête sur mon épaule, déposant un léger baiser sur mon cou. Son corps se sert contre le mien comme s’il cherchait à s’y réfugier. Je me contracte et tends les bras d’appréhension. Son sexe est collé contre mon ventre et je le sens prendre rapidement de la vigueur. Une chaleur intense me monte au visage. Mais que puis-je faire ? Nicolas se blotti contre moi, amoureusement. Sa main remonte sur ma nuque et son visage se redresse cherchant mes lèvres. Je détourne la tête instinctivement. Sa verge contre ma peau brûlante à pris toute sa rigidité et je comprends qu’il va falloir aller au bout de ma proposition. Abandonnant l’idée de m’embrasser, il vient enfouir son visage dans mes cheveux. Ses mains se posent sur mes hanches et me caressent doucement me repoussant peu à peu contre la table. Mes fesses en rencontre le bord et m’empêche maintenant toute reculade. Toujours aussi crispée, je cherche quelque chose à dire pour le détourner de son projet, mais mon esprit est vide je ne peux que m’appuyer de mes deux mains sur le plateau de la table, bousculant les ustensiles entassés là et manquant renverser la bouteille et les verres, lorsque d’un coup, Nicolas me hisse sur le plateau de bois. D’un même mouvement il écarte la chaîne de fer qui pend à mon cou et descend entre mes jambes appuyant le gland poli de sa verge contre ma vulve. Seul les baisers de Nicolas sur mon cou et ma respiration qui s’accélère d’émotion viennent troubler le silence.
Résignée, j’écarte les jambes en refermant les yeux. Il me pénètre, lentement, amoureusement, avec beaucoup d’attention, forçant fermement mais sans violence l’écartement de mes cuisses. Lorsque enfin il achève sa course au fond de moi, il pose sa joue contre la mienne et pousse un profond soupir. Ses mains abandonnent mes cuisses, effleurent mon dos et viennent caresser ma nuque. Pourquoi ai-je l’impression qu’il s’agrippe à moi comme un naufragé à une planche de salut ? Sa retenue, ses caresses, sa douceur contraste tellement avec ce que je viens de connaître. Pourtant je ne réponds pas à sa prévenance. Il n’est qu’un des hommes à qui je dois me donner ce soir. Qu’il me prenne pour son amante n’aura pas de prise sur moi ! Il ne m’attendrira pas ! A peine puis-je accepter qu’il me prenne sur cette table de cuisine pour, apparemment, le réconforter. J’ouvre les yeux et rejetant la tête en arrière je fixe le plafond lorsqu’il s’engage dans un discret va et vient. Il se colle encore plus contre moi m’écrasant la poitrine. Sa joue ne quitte plus la mienne et dans un souffle à mon oreille
- Tu as fait l’amour avec Stéphanie ?
Autant lui dire ! Même si cela était sous la houlette de Mon Maître et dans des conditions un peu spéciales.
- Oui !
Il me lâche la nuque et pose ses mains sur ma taille.
- Et… Elle a aimé ?
- Oui ! … Je crois !
Les déclarations qu’elle m’a faites ne m’ont pas laissé de doute. Oui, elle a aimé.
Nicolas réagit par un coup de rein qui m’ouvre un peu plus.
- Et toi ?
Il se retire lentement et affermie sa prise sur mes hanches
- Je, oui…J’ai aim…
Il me coupe la parole d’un puissant coup de boutoir. Son souffle s’accélère et il m’assène de nouveau deux à-coups rapides qui m’arrachent un petit cri. Je me pince les lèvres ferme les yeux et me cambre vers l’arrière en m’appuyant sur mes bras tendus, pour faciliter sa fougueuse pénétration. Mon ventre tendu me fait mal, mais un orage électrique gronde entre mes cuisses. La présence impérieuse de sa verge forçant mon vagin fait monter peu à peu un irrésistible embrasement que je ne peux juguler. Mais pourquoi ai-je l’impression que ce n’est pas à moi qu’il fait l’amour ?
- Et Marc… Il l’a sauté… Avec toi ?
Voilà bien une question qui me refroidie et coupe les ardeurs qui montent en moi. Là je ne sais comment lui dire !
Je, je … Ne sais …pas ! Non…Je… n’étais…pas là !
Bien sûr, je mens ! Mais de toute façon il n’attend pas de réponses à ses questions. Il se perd dans sa propre divagation. Ma voix est hachée par les trépidations du va-et-vient qu’il m’impose. Un va et vient de plus en plus rapide qu’il ponctue de mots incompréhensibles…
- Elle... Elle a... aimé ! Elle... toi… la sal...
Il s’agite de plus en plus frénétiquement en moi, sans retenu. Sous l’assaut, je commence à perdre pied et un magma de feu me monte le long de la colonne vertébrale. Pourtant un petit signal d’alarme perce les vapeurs brûlantes, un avertissement… Il va jouir en moi ! Rien ne semble apaiser sa fureur à me posséder jusqu’au bout ! Egaré dans son fantasme il en oublie la règle de la soirée ! Une chape glaciale me tombe sur les épaules et je reprends brutalement mes esprits.
Je crie, en tentant de le repousser.
- Attends !
Il ne semble pas entendre ma supplique et fouille avec frénésie le fond de mon vagin comme s’il voulait si enfoncer totalement, si perdre...
Mon ventre se contracte et je tente de me dégager de son étreinte. Cette fois je hurle.
- Attends !
D’une fougueuse ruade je parviens à me dégager du pieu qui m’empale et redescends de la table en posant les deux pieds sur le sol.
Trop tard ! Nicolas pousse un cri guttural et un liquide chaud s’écrase sur mon ventre et le long de ma cuisse. Nicolas tressaute sur place comme sous l’effet d’une décharge électrique son visage se tord en une grimace grotesque et ses mains se crispent sur mes épaules en un mouvement spasmodique.
C’est fait ! Inutile de continuer à me débattre. Je pousse un profond soupir de dépit.
Nicolas reviens sur terre et me regarde, l’air hagard. Il se mouille les lèvres plusieurs fois. Il a l’air d’un petit garçon pris en faute.
- Ex… excuse-moi ! Je… Je… Pardon !
Je reste de marbre, ses deux mains encore posées sur mes épaules. Je ne sais trop quelle attitude adopter. Pas celle de la joie en tous cas ! Je suis furibonde d’avoir été ainsi souillée, d’avoir servi de simple exutoire à ses envies.
Il fixe la traînée le liquide opalescent qui macule ma jambe et détourne la tête. Avisant une serviette de table, il s’en empare et vient maladroitement essuyer ses épanchements.
Je viens à son secours en lui prenant le tissu des mains.
- Çà va… Çà va !
- Je… Je vais le faire !
- Çà ira, je t’ai dit !
Je le repousse d’un ton dur, peu amène. Je me rends compte qu’il a failli à la règle de la soirée. C’est Stéphanie qui aurait du recevoir ses épanchements.
Je m’essuie rageusement puis jette la serviette sur la table.
Sans lui lancer un regard je m’empare de la bouteille de champagne que je dispose de nouveau sur le plateau ainsi que deux verres…
Plus que deux !

7 juin 2009

Chap.42. Esclave Isabelle.

Pas facile de tenir ce plateau tremblotant avec dessus sa bouteille de champagne et ses verres !
J’avance à pas comptés dans le couloir sombre. Je n'ai toujours pas trouvé l’interrupteur et me demande même s’il en existe un. Ma chaîne cogne de temps à autre contre le métal du plateau. Il me faut trouver les hommes et je sais parfaitement par où commencer… Par la cave ! Mais je n’en ai pas vraiment envie. Laure et Marc m’ont précédé et ont disparu, me laissant seule, face à ma corvée.
J’avance lentement en fouillant l’obscurité du regard et pense à la faute que j’aurais vraiment pu éviter. Si seulement je m’étais abstenue de parler en attendant simplement que sa colère passe. Après tout en me soumettant à Jacques je n’avais enfreint aucune règle ! J’ai bien senti que Marc n’avait vraiment pas apprécié de me voir avec Jacques. La punition qu’il vient de m’imposer me semble en contradiction avec ses sentiments. Faire de moi une esclave et m’offrir à tous ! Et puis, je me souviens de la phrase de Kristale qui avait retenu mon attention lors du simulacre de procès de Stéphanie ; "Les punitions ne sont jamais ordonnées sans que cela n’implique également ceux qui la décident et l’infligent… ". Une phrase sibylline qui pourtant me réchauffe le cœur car durant cette épreuve qu’il m’impose, je sais que Mon Maître marche à mes côtés.

Il y a quatre portes dans ce couloir et je sors de l’une d’elle. Autant les essayer. Je m’avance prend une profonde inspiration, coince le plateau entre mon ventre nue et le mur pour me libérer une main et frappe à la porte. Pas de réponse ! Je pèse sur la poignée…
La chambre est vide !

Je pousse un soupir de soulagement.
L’autre chambre est également vide.
La troisième porte est un leurre qui donne sur un autre couloir perpendiculaire à celui ci. Je m’y engage. Une lumière jaillit de deux flambeaux électriques en applique contre le mur. La soudaine clarté me fait cligner des yeux. Un détecteur de passage a signalé ma présence. Trois portes à ma gauche et une grande baie vitrée à ma droite. Je ne distingue que la nuit à travers, mais je devine bien que, de l’extérieur on doit pouvoir m’espionner tout à loisirs. On peut se repaître de la vision de la petite soubrette rousse entièrement nue et enchaînée qui s’affaire dans les couloirs de cette maison sans fin. Je me sens vulnérable et scrute avec appréhension l’écran opaque qui colle à la vitre.
Pas vraiment r
assurée, je recommence mon rituel. Et m’annonce en frappant à la première porte de gauche. J’ouvre !
La pièce baigne dans une chaude lumière rouge. C’est une chambre tendue de lourdes tentures écarlates, flanquée de meuble en bois exotiques noirs. Un lit monumental occupe la plus grande partie de la pièce. C’est un lit à baldaquin, comme la chambre jaune, mais orné de sculptures sombres de dragons grotesques qui grimpent le long des montants. Une odeur âpre de musc et de sueur acide me prend à la gorge. Il émane de cette salle une atmosphère lourde et menaçante. Le lit au drap de satin rouge est occupé ! Un homme est étalé de tout son long sur le ventre, entièrement nu. Son visage est tourné sur le coté et de sa bouche entrouverte sort un léger ronflement. Je crois que c’est Pierre. Il semble dormir profondément.
A côté de lui il y a une femme étendue. Sylvie !
Elle aussi est entièrement nue. La lumière rouge lui fait une peau phosphorescente et ses cheveux blonds semblent d’un roux cuivré, synthétique. Un de ses poignets est attaché par des menottes au montant du lit. Elle est assoupie mais semble avoir perçue ma présence. Elle entrouvre les yeux. Son visage s’illumine. Elle regarde l’homme et met un doigt sur sa bouche pour me signifier de ne pas parler. Se redressant lentement, elle me fait signe d’approcher de l’index. Je dépose le plateau sur une table basse prés du lit et vient vers elle. Elle chuchote d’une voie presque inaudible. En me désignant la menotte qui la lie au baldaquin
- Donne moi les clés s’il te plaît… Elles sont dans le tiroir de l’autre table de chevet !
Elle a un grand sourire.
Si elle est dans cette situation c’est qu’il y a certainement une raison. Une raison voulue par les Maîtres de la maison !
- Je… Je ne sais pas si je dois, J’ai pas le droit !
Son visage se fait suppliant.
- Allez Isabelle, s’il te plaît ! Il dort, et ils en ont finis avec moi… Je voudrais rejoindre Jacques !
Sa remarque me rappelle que Pierre et Jean vont toujours par deux. J’ai un frisson et regarde instinctivement derrière moi. La porte d’entrée est restée ouverte sur le couloir vide.
Ainsi, pendant que Jacques disposait de moi, sa compagne était entre les mains des larrons. Je ne serais pas étonnée qu’il l’ait attaché lui-même pour l’offrir aux deux hommes !
Je cède et fait le tour du lit en faisant attention de ne pas cogner ma chaîne contre les bas flancs. Il y a effectivement de petites clés dans le tiroir. Je m’en empare et les tends à Sylvie. Il ne lui faut pas longtemps pour se débarrasser du lien d’acier. En se massant le poignet, elle se relève. Et, toujours en chuchotant mais sur un ton enjoué comme si elle s’amusait follement.
- Merci ma chérie, t’es un amour !
Elle me dépose rapidement un baiser sur le front et une petite tape amicale sur le haut des fesses
- Çà va ? Ta soirée se passe bien ? … Pas trop dure ? … C’est ta première ?
J’opine de la tête et émet un pâle sourire.
- Oui, oui çà va merci, je…
Elle n’écoute même pas la suite et sort de la chambre en catimini sans chercher à s’habiller. De toute façon qu’aurais-je pu lui dire ? Qu’il y a quelques minutes son mari avait forcé mon ventre ? Je reste un moment dans l’expectative, immobile au pied du lit. Je jette un coup d’œil à Pierre. Ses ronflements redoublent. Je ne peux pas retenir un sourire d’amusement. Sourire vite contrarié par ce que je dois faire.
Je reste un moment à me tordre les mains. Mon esprit fonctionne à cent à l’heure. Après tout, mes directives sont claires… Mais les conditions dans lesquelles je dois effectuer mes offices n’ont pas été définies ! … Non ?
Je me poste face au lit. Prend la pose de soumission debout et prend une profonde inspiration.
- Bonsoir Monsieur !
Ma voix est juste audible pour toutes personnes présentes dans la pièce.
- Je vous propose un verre de champagne !
Me rappelant soudainement les postures de Laure lorsqu’elle sert, je quitte maladroitement la pose de soumission et amorce une génuflexion en baissant la tête.
Les ronflements de Pierre ne se tarissent pas.
- Je… Je dois…
Mon dieu comme c’est difficile a dire ! Même en sachant que je ne serais peut être pas entendu.
- Je suis à votre service, et si… Si…Vous le désirez, je… Je suis à vous !
Bon ce n’est pas terrible comme formulation ! Mais la tension est telle que je ne trouve rien d’autre !
Je reste un moment à attendre une réponse, la tête baissée. Seuls les ronflements du dormeur vautré au milieu des draps de satin rouge me reviennent en échos.
Considérant que j’ai fait ma demande en bon et due forme, je me rapproche du plateau et m’en saisie. Dans un dernier acquis de conscience je place un verre sur la table de chevet et l’emplis aux trois quarts de champagne.
Je ressorts sur la pointe des pieds en refermant délicatement la porte sur moi. Avec la conscience du devoir accompli.

 

31 mai 2009

Chap. 41. Colère.

A travers le verre dépoli de mes larmes je contemple la belle odalisque à genoux devant mon Maître. Je suis comme anesthésiée, les oreilles bourdonnantes et la voix de Jacques me parvient déformée, je ne le sens même plus en moi.
Mon Maître à décider de me sacrifier ! Bien ! Qu’il en soit ainsi ! Je m’aperçois que je suis au bord de l’évanouissement tellement la situation est intense. Comme dans un rêve je vois la main de Marc qui se pose sur la tête de Laure qui cesse son mouvement de va-et-vient. Il lui dit quelque chose que je ne comprends pas. La longue silhouette se relève gracieusement, comme dans un ballet au ralenti. Elle referme les pans du peignoir et noue sa ceinture, s’empare du verre vide qu’il tient à la main et, comme un fantôme, disparaît dans la chambre d’où elle est sortie. Marc réajuste le col de son peignoir et se dirige vers nous.
Il n’a que trois pas à faire pour arriver à nos cotés. Sa simple présence est suffisante pour me revigorer. J’arrive péniblement a émerger de ma léthargie. Il pose une main sur mon épaule et son contact déclenche un feu d’artifice qui part de son contact pour se répandre dans mon corps transi et l’embraser de contentement.
- Isabelle est à votre goût, Maître Jacques ?
Sa voix est glaciale, sans enthousiasme.
Je connais ce ton, c’est celui qu’il prend lorsqu’il me fait remarquer une de mes incartades. Le rustre ne l’a pas compris comme çà et il répond sur son registre habituel.
- Elle est vraiment bonne votre soumise Maître Marc ! Et docile avec çà !
Marc prend une inspiration, nos regards se croisent une fraction de seconde. Etonnant comme je me sens prise en faute. Il a une moue de contrariété et comme à son habitude dans ce cas a un petit claquement de langue caractéristique. Il porte la main à son menton et s’essuie la bouche machinalement. Comme s’il voulait être sûr de bien être compris.
- Hum… Effectivement Maître Jacques… Mais, maintenant je crois que Mademoiselle Stéphanie est impatiente de vous…accueillir !
L’ambiance vient de se refroidir d’un coup et surtout l’enthousiasme de Jacques avec.
Il vient de comprendre.
- Bien sûr, bien sûr…Maître Marc !
Mais il ne peut s’empêcher de rajouter.
- J’ai passé un bon moment… Je vous remercie…
Il se penche sur moi ce qui a pour effet de pousser un peu plus sa pénétration. Et je crois qu’il a fait exprès de me donner un imperceptible coup de rein pour profiter une dernière fois de moi.
- Je vous remercie aussi Mademoiselle Isabelle… Vous faites honneur à votre Maître !
Il se retire… Lentement. Je contracte mon ventre en une bravade infantile, ce n’est pas lui qui s’en va ! … C’est moi qui l’expulse !
Dans un même temps mon cœur explose de joie. J’avais raison ! Je ne devais pas douter de mon Maître. Il est venu à mon secours ! Certes il a pris son temps, et a profité de l’occasion pour m’humilier. Mais il m’a donné une leçon et m’a fait comprendre que, si c’était son bon vouloir, j’aurais pu terminer la soirée sous le joug de Jacques. Mais peu importe… Il est venu ! Un sourire contenu remplace mes larmes.
Jacques se réajuste rapidement et ; après un hochement de tête en direction de Marc. gagne à grandes enjambées l’escalier par lequel je suis arrivé, celui qui descend à la cave. Je ne peux m’empêcher de penser à Stéphanie. Jacques va certainement passer sa frustration sur elle. Elle est là pour çà ! C'est le code de la soirée ! Mais cela ne m’empêche pas un sentiment de peur et de culpabilité.
Je n’ose pas bouger et reste les reins cambrés, appuyée contre le mur du couloir. A peine Jacques a-t-il disparu que Marc m’empoigne fermement le poignet et telle une petite fille m’entraîne violemment à sa suite. Nous entrons avec précipitation dans la chambre d’où il est sorti. Il me lâche en me propulsant à travers la pièce où je manque m’étaler de tout mon long. Je reste décontenancée et gauche, ne sachant trop quoi faire.
Il a l’air furieux.
- Bon sang, qu’est ce que tu faisais là ? … Je t’avais pourtant dis de ne pas rester seule ? Tu es niaise ou quoi ? …Il faut te le dire comment !
Je me tords les mains comme une gamine prise en faute.
Je ne connais pas à Marc de grands emportements, à part celui de l’enthousiasme où il lui arrive de jubiler comme un grand enfant. De même que je ne l’ai jamais entendu proféré de grossièreté. Mais là je crois que son emprise sur lui-même est à la limite de vaciller.
- Je, je…
- Tais-toi ! .. Et tu oublie tes devoirs maintenant ?
La remarque est cinglante. Je m’aperçois effectivement qu’entraînée dans le tourbillon qu’il a déclenché j’ai oublié de reprendre la pose de soumission debout. Je rectifie ma pose immédiatement. Je la veux impeccable les reins parfaitement cambrés, la bouche entrouverte sur des lèvres que j’humecte rapidement de la langue. La longue chaîne qui pend à mon cou soigneusement alignée entre mes seins tendus vers le plafond.
- Excu...
- Mais tais-toi donc !
Je me tais.
Marc marche de long en large comme pour calmer une rage intérieure. Un silence pesant se fait. La chambre dans laquelle nous sommes est différente de la chambre jaune. Elle est deux fois plus vaste et meublée dans un style plus campagnard, florale presque. Un parfum de lavande en imprègne l’atmosphère. Une chambre de poupée… Pour adulte. Laure est là. Elle aussi en position de soumission debout devant une des deux fenêtres occultées par des volets, à côté d’un guéridon de bois tourné sur lequel est posé un seau à champagne, deux bouteilles, dont une est couchée et l’autre dans le seau, accompagnées de coupes de cristal. Elle a le regard tourné vers le parquet de vieux chêne ciré. Et je ne peux m’empêcher de penser qu’elle aussi baisse la tête pour ne pas attiser le courroux de Mon Maître.
J’attends avec impatience que Marc me donne la parole. Il faudra bien lui expliquer que Kristale m’a rendue ma liberté pour que j’aille le rejoindre. Il finit par se poster devant moi. Je n’ose pas relever les yeux.
- Et tu as aimé çà ?
Je ne comprends pas tout de suite la question. Je vais pour répondre mais il ne m’en laisse pas le temps.
- Tu as aimé te faire sauter par le premier venu ? .. Tu avais l’air bien disposée ?
Sa voix est glaciale et profonde. Il y a presque une pointe de dégoût dans son intonation. Il faut que je réponde absolument à cette terrible accusation. Une question est posée, j’ai donc le droit de prendre la parole. Mais avec l’émotion, les mots et mes pensées se bousculent sur mes lèvres.
- C’est… C’est Kris… J’ai pensé que… J’étais seule... Je voulais…Vous…
Des larmes me montent aux yeux, et une boule d’angoisse se noue dans ma gorge qui étrangle mes pauvres tentatives d’excuses. Je renonce et laisse simplement couler des larmes silencieuses. Marc croise les bras sur sa poitrine. Il me considère longuement. Et recommence d’une voix qui est tout à coup redevenue plus douce, presque murmurée avec condescendance.
- Pourquoi étais-tu avec Jacques ?
Je déglutis et ravale mes larmes en reniflant. C’est le moment ou jamais !
- Kristale m’a laissée seule et… Et elle m’a donné l’autorisation de vous rejoindre. J’ai rencontré Jacques dans le couloir… Et je…j’ai… Il…
Marc m’arrête d’un geste de la main.
- Et pourquoi t’es-tu mise à sa disposition ?
Je reste un moment dans l’expectative.
- Mais… Mais … Vous aviez dit que … Seule je, j’étais à … à tout le monde !
Il me contemple, interloqué !
De plus c’était Jacques et j’ai bien senti à table que c’était un client de Marc et il est vrai que l’espace d’une fraction de seconde, entre les mains de Jacques, l’idée m’a effleurée qu’ils avaient conclu un accord d’échange de " bon procédé " et qu’il fallait peut être me montrer docile dans l’intérêt de Marc ! Maladroitement, je tente l’explication.
- Et, et... Jacques c’est votre client... Je pensais que je… Je devais être… Gentille … Pour que vous…
Je n’ai pas le temps de terminer ma phrase. Une secousse violente me sabre le visage et me laisse abasourdie, Une stridence cuivrée résonne dans mon oreille gauche et ma joue s’enflamme sous une brûlure intense. Une gifle magistrale vient de me couper le souffle. De nouvelles larmes involontaires jaillissent de mes yeux.
Je reste coite, le regard exorbités.
Marc est hors de lui.
- Et tu crois que j’ai besoin que tu fasses la pute pour vendre mes toiles ? … Tu crois vraiment que j’ai besoin de toi pour cela ? Tu me prends pour qui ?
Je comprends immédiatement ma méprise. J’aurais mieux fait de garder mes suppositions pour moi. Involontairement, en croyant bien faire, je viens de l’insulter !
Je viens d’insulter Mon Maître !
Si je pouvais m’enfoncer sous terre je le ferais.
Marc se précipite sur Laure la saisie par les épaules et l’amène de force en face de moi. Elle me jette un coup d’œil rapide, je crois saisir de l’incompréhension ou du reproche. Cela va si vite !
Je baisse les yeux.
- Regarde-la ! … Regarde la, bon sang!
Je relève les yeux, penaude. Laure a également levé les yeux et je me noie dans son regard sombre.
- Laure est une esclave… Tu comprends ce que cela veux dire ? Elle est là pour servir…A toutes les basses besognes si nécessaire. Elle est moins qu’une soumise. Je peux faire d’elle ce que je veux, tout lui demander, sans règle et sans limite…
Sa main se pose sur son ventre, glisse entre ses cuisses et je ne peux m’empêcher de baisser rapidement les yeux pour voir ses doigts s’enfoncer en elle.
-… Tout ce que je veux… C’est son choix…Elle a choisi de servir Kristale et donc tous ceux qui l’entourent… Mais au grand jamais… Jamais, elle ne sera une pute… Et je la respecte pour cela !
Laure ne bronche pas. En fait depuis le premier instant ou je l’ai contemplé, elle n’a jamais eu aucune expression. J’imagine la force de caractère qu’il faut pour ne rien laisser transparaître de ses sentiments dans de telles conditions. Et moi qui m’atermoie à la moindre contrariété !
Ses doigts quittent le ventre de la belle odalisque enduits de sa liqueur de Cyprine. Ils virevoltent un instant dans les airs, viennent se déposer sur mes lèvres humides et s’enfoncent dans ma bouche.
Et toi ! … Toi ! … Ma soumise et mon modèle… Celle a qui je consacre toute mon énergie. Celle que je respecte plus que tout… Tu te comporte comme... Comme...
Je rentre dans mes petits souliers. Je prends conscience de l’énorme bourde que je viens de commettre simplement pour essayer de me trouver une excuse. J’en oublie l’étrange vexation qu’il me fait subir en m’imposant de goûter la sécrétion vaginale de la brune inconnue.
Il tourne un instant ses doigts dans ma bouche comme pour bien me faire sentir sa présence et les retire brusquement.
- A genoux Isabelle !
Je réagis instinctivement, en une fraction de seconde, et me jette littéralement à terre. Ma chaîne heurte violemment le parquet dans un cliquetis métallique. A genoux et les mains dans le dos je me retrouve face au sexe épilé de Laure. Magnifique abricot fendu aux lèvres iridescentes.
- Tu vois cette bouteille de champagne ?
Je me penche sur le coté pour contourner du regard le bassin de la brune voluptueuse.
- Oui, Monsieur !
Il réfléchit un instant.
– Tu va la prendre ainsi que les verres et le plateau… Tu iras proposer un verre à chacun des hommes de la soirée et en prime, tu leur demanderas s’ils veulent de toi… Je te laisse trouver la formule adéquate, après tout tu es étudiante en littérature, à toi de tourner une jolie phrase… Et tu te donneras à eux, s’ils le désirent. Et comme ils le veulent. Ils pourront faire de toi ce que bon leur chante… Tu as entendu Isabelle ?
Il fulmine littéralement.
Un froid intense me parcourt la colonne vertébrale et me hérisse les cheveux de la nuque. Je n’arrive pas à en croire mes oreilles. Je m’attendais à une punition évidente. Mais là. Je suis tétanisée. C’est le coup de la colère. Il va se raviser ! ce ne peut pas être autrement !
- Est-ce que tu m’as bien entendu Isabelle…
J’émerge de ma torpeur.
- Ou... Oui, monsieur !
Et avec une pointe de malice dans la voix.
- Est-ce que tu es d’accord avec cette punition… Est ce que tu l’acceptes ? .
Que puis-je faire ? Refuser ? Totalement impensable, partir de cette soirée sous les quolibets et les railleries ; la petite novice a craqué… Et par-dessus tout perdre définitivement la confiance de Marc en l'humiliant devant tous ! Il m'avais prévenu que cette soirée ne serait pas facile pour moi ! Je sais où va me mener cette terrible punition. Mon esprit se recroqueville devant le dilemme et c’est comme dédoublée, éloignée de milliers d’années lumières de mon corps que je m’entends dire sereinement, avec un aplomb qui me stupéfie.
- Oui, Maître… Je l’accepte.

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27 mai 2009

Chap. 40. Trahison.

Les coups de boutoir que m’assène Jacques me plaquent contre le mur. J’essaye de m’échapper en esprit, de ne plus penser et cela me paraît une éternité que l’homme a entamé un profond va-et-vient entre mes jambes. Mortifiée, je n’ose pas esquisser le moindre geste. Bien que cambrée pour faciliter sa pénétration, je reste une poupée inerte entre ses mains. Je ne veux en rien lui céder. Ne lui donner à aucun moment l’idée fausse que j’aime ce qu’il et en train de me faire subir. Il s’arrête souvent pour me caresser et me murmurer des mots orduriers à l’oreille. Il se délecte visiblement de l’effet qu’ils font sur moi, qui me cache la tête entre mes bras appuyés contre le mur.
A ma gauche, un claquement attire mon attention. Je tourne légèrement la tête et distingue à travers la buée de mes larmes le faible raie de lumière que laisse filtrer une des portes du couloir qui vient de s’entrouvrir. Jacques ne semble pas l’avoir remarqué, tout occupé qu’il est à prendre son plaisir.
Une silhouette finit par en franchir le seuil. Une silhouette vêtue d’un peignoir blanc… Un autre homme !
Je distingue mal dans la pénombre, mais une autre silhouette nue, longiligne, féline, aux longs cheveux noirs qui surgit de derrière lui et que je reconnais immédiatement. C’est Laure ! Et l’homme qui la précède c’est Marc ! Mon cœur fait un bon dans ma poitrine. Mon Maître, Enfin ! Mes yeux se sèchent immédiatement et je me réjouis intérieurement de sa présence. Et dire que je n’étais qu’à quelques mètres de la chambre où ils se trouvaient ! Je maudis mon indécision et l’hésitation que j’ai eu à ouvrir ces portes. Une appréhension fatale qui m’a fait tomber sous le joug de mon persécuteur. Mais peu importe maintenant, Marc est là ! Et il va venir me chercher ! Je ne peux m’empêcher de sourire de soulagement et de relever un peu plus la tête.
Marc se tourne vers nous. Il nous a vu, c’est sûr, bien qu’il fasse sombre, nous sommes à quelques mètres de lui et en plein milieu du couloir. Et pourtant il ne s’approche pas, il ne se précipite pas. Tout au contraire, il s’appuie nonchalamment d’une épaule sur le chambranle de la porte restée ouverte et croise les bras. Je distingue un peu mieux son visage éclairé par la lumière diffuse de la chambre. Son regard est impassible. Je ne comprends pas ce qui se passe mais un étrange décalage se fait entre mes pensées, mes espoirs d’être sauvée et son attitude passive ! J’ai froid au cœur tout à coup, et mon sourire se fige. Jacques continue à s’agiter en moi en poussant des petits ahanements à chaques coups de rein.
Laure, qui ne porte plus sa chaîne mais simplement son collier, se poste à ses côtés en prenant la pose de soumission et tous deux, maintenant, nous regardent placidement.
Un malaise et une honte intense déferlent en moi. Me faire posséder sous les yeux de Mon Maître ! Que peut-il bien penser de moi à me voir ainsi ? Certes il m’a déjà donné à un autre, mais les conditions n’étaient pas les même et il contrôlait tout. (Souvenirs).Ici, je donne l’impression que je me suis jetée dans les bras de Jacques et consenti à subir ses assauts les plus licencieux. Heureusement je le sais suffisamment fin pour qu’une fois les premiers moments de stupeur passés, il comprenne ce qui m’arrive et vienne à mon secours.
Jacques vient d’arrêter ses à-coups. Il garde ses mains sur mes hanches et se penche de nouveau à mon oreille et murmure de façon que nous ne soyons entendus que de nous seuls, tout en me caressant le ventre juste au dessus de mon sexe entrouvert sous ses assauts et distendu par sa présence animale.
- Tu as vu… Marc est là ! … Je crois qu’il aime bien que tu te fasses défoncer sous ses yeux ! … Tu ne crois pas ?
Je souffle mon désaccord. Rien ne l’arrête, pas même la présence de Mon Maître.
Mon Maître ! Mais qu’attend t il pour intervenir ? Jacques montent ses mains sur ma poitrine et en malaxe ostensiblement les seins en pinçant même les mamelons érigés pour essayer de tirer de moi quelques gémissements. Je serre les dents et de nouvelles larmes me montent aux yeux. Je regarde Marc et lui lance un regard que je veux le plus désespéré possible. Il faut lui faire comprendre que c’est lui que j’aime, que je veux en moi ! Pas cet individu vulgaire que j’abhorre.
Il à perçu ma détresse, je le sais ! Le sourire compatissant qu’il me lance me redonne de l’espoir. Il se tourne vers Laure en lui murmurant quelque chose à l’oreille. La brune sculpturale d’un mouvement fluide fait un demi-tour et disparaît dans la chambre. Il lui faut quelques instants suffisamment longs pour que Jacques effectue quelques mouvements lents et discrets à l’intérieur de mon vagin pour qu’elle reparaisse.
Elle tient deux coupes de champagne à la main et se dirige sans hésitation vers nous. Elle effectue une petite génuflexion et, la tête baissée, tend un des deux verres à Jacques qui s’en empare avec un "hum " de satisfaction et d’admiration. Sans me prêter la moindre attention elle fait demi-tour et vient offrir la seconde coupe de champagne à Mon Maître qui s’en saisit. Il tourne un instant le verre entre ses doigts en observant attentivement le liquide doré et pétillant et soudainement le lève dans notre direction. Jacques lui répond immédiatement en levant également son verre dans sa direction. Ils se saluent ! Marc porte le verre a ses lèvres, et Jacques l’imite. Je sens quelques gouttes glacées échappées du verre s’écraser sur le bas de mes reins.
Je suis consternée, un froid mortel fige mes pensées. Ainsi non seulement Marc ne vient pas me délivrer mais en plus il salut mon agresseur et lui offre le verre de l’amitié ! Une boule me serre la gorge, je me sens abandonnée, trahie ! Et j’ai l’impression de devenir folle lorsqu’il murmure de nouveau à l’oreille de Laure et que celle ci, sans l’ombre d’une hésitation, s’agenouille aux pieds de Marc et entrouvrant les pans de son peignoir enfouis sa tête entre ses jambes. Elle est en train de prodiguer à mon Maître, et sur sa demande, une caresse des plus indécente devant mes yeux effarés. Je ne vois que sa nuque et ses longs cheveux noirs qui balaye son dos à chaques mouvements de sa tête mais je devine qu’elle y met toute sa conviction et son savoir-faire. Même ses reins parfaitement cambrés finissent par suivre le mouvement de ses lèvres que je devine ouvertes et arrondies sur la virilité de Mon Maître.
Mon humiliation et mon désespoir sont totales lorsque Jacques se penche à mon oreille y vient y susurrer, goguenard.
- Ton Maître est un type bien et il a beaucoup de goût… Je crois que l’on va passer une bonne soirée ensemble ma belle petite chienne !

21 mai 2009

Chap. 39. Sombres étreintes.

Jacques prend son temps.
Ses mains font connaissance avec mon corps, glissent furètent, palpent, revenant sur leurs pas pour s’assurer d’une courbe. Il jouit visiblement de sa situation de toute puissance et de ma torpeur de biche prise au piège.
- Quand Kristale m’a proposé cette soirée J’ai su que j’allais te rencontrer, j’ai relu ton blog de long en large… J’ai rêvé de toi, de ta soumission entre mes mains… De tout ce que je ferais avec toi !
Ses mains reviennent sur mes hanches puis ses doigts viennent se poser entre mes jambes. Je ferme la bouche et mon visage se crispe d’appréhension. Cela n’empêche pas un doigt d’écarter les lèvres de mon sexe et de commencer à s’y introduire. J’ai envie de hurler. Je me pince les lèvres et me mords la langue. Le premier pas est fait et c’est un deuxième doigt qui rejoint le premier et écarte un peu plus le passage. Mais pourquoi donc mon ventre s’amollit-il ainsi, pourquoi s’humidifie-t-il et me trahit-il ainsi ? .
- C’est vrai que tu es étroite… J’adore çà… Tu me sentiras mieux comme çà !
Achevant leur exploration intime, ses doigts se retirent couvert de liqueur de Cyprine. Il s’empare de mon poignet gauche toujours posé sur ma tète et l’amène devant lui. J’entrouvre les yeux. Il est en train de contempler le petit bracelet de cuir tresser et semble chagriné.
- Alors ton Maître ne veux pas que l’on te sodomise ? Il se réserve çà a lui seul, j’imagine !
Je tombe des nues. Ainsi la voilà la signification de ce bracelet rouge et blanc. Un avertissement destiné à tous et que tous connaissaient et que moi naïve j’arborais fièrement. Encore un subtil moyen de m’humilier, bien de mon Maître.
- J’ai lu que c’est lui qui t’a dépucelé l’anus ! Comme je le comprends ! Heureusement il y a d’autre plaisir à prendre avec toi…
Tout en parlant, me tirant par le poignet, il entraîne ma main entre les pans de son peignoir. Mes phalanges rencontre l’épieu durcit de son sexe. Je serre le poing pour en éviter le contact. Je tente même d’en éloigner ma main dans une timide résistance. Il resserre son étreinte et la ramène contre son sexe.
- Prend la dans ta main… C’est un ordre !
Sa voix est rauque, surexcitée et menaçante.
Il me faut obéir. A contrecœur je desserre les doigts et viens en enserrer la hampe turgescente. Elle est chaude, palpitante, un peu moite. Je ne peux pas m’empêcher de penser qu’il y a peu elle était profondément enfoncée dans le ventre de Stéphanie et que c’est certainement sa moiteur qui humidifie encore ce bélier qui a violé la jeune fille.
Une fois que je l’ai prise entre mes doigts, Jacques me lâche le poignet, se rapproche de mon oreille et murmure.
- Branle-moi !
Je déteste ce langage ordurier, Marc ne m’y a pas accoutumé. Même dans les choses les plus odieuses qu’il m’a demandé, il n’y a jamais eu recours. Dans la pénombre j’esquisse une grimace de dégoût et entame un lent mouvement de ma main. Mes doigts font glisser la peau du gourdin de chair de la racine à la base du gland lentement et sans conviction. Mes va-et-vient font s’entrouvrir un peu plus le peignoir et sa ceinture mal nouée finit par glisser et achève de l’ouvrir sur le torse et le ventre de l’homme. Il me saisit alors par les épaules et me plaque contre lui. Ma main et son sexe emprisonnés entre nous deux s’écrasent contre mon ventre, juste sous mon nombril. Gênée dans mes mouvements je continue malgré tout la masturbation. Je détourne la tête lorsque je crois que dans un même élan il veut m’embrasser. En fait, il se penche à nouveau à mon oreille.
- Et si je te sodomise… Il n’en saura rien ! Tu ne lui diras pas… N’est ce pas ?
Il faut que je sorte de ma torpeur ! Il est en train de se persuader lui-même qu’il peut tout faire malgré les barrières évidentes qui régissent cette soirée. L’alcool l’aide certainement à vouloir passer outre.
- Je... Je suis obligée de lui dire, je ne peux pas faire autrement !
S’il a vraiment lu mon blog, il sait que c’est vrai ! Que tout, absolument tout de ce qui m’arrive pendant mon dressage par mon Maître et même un peu plus sera consigné j’espère, en tremblant, que cela le fera revenir sur sa décision.
Il prend du recul du torse pour mieux me regarder j’ai toujours la main autour de son sexe mais j’ai arrêté le mouvement de va-et-vient. Sous la clarté lunaire je vois bien qu’il a un air ennuyé, mais il prend une soudaine décision.
- Tourne toi… Et appuie-toi contre le mur !
Je crois défaillir. Ma tête se remplie de coton. Oh non ! Il ne va tout de même pas faire çà!
Comme dan un rêve, je lâche son sexe et me tourne lentement en regroupant les jambes. Face à moi le mur de crépis blanc luit sous la lumière bleutée de la lune. J’ai envie de hurler, d’appeler au secours d’attirer l’attention… Je veux que Marc vienne me sauver de l’horrible attentat. Je me pince les lèvres jusqu’au sang et je ne peux retenir une larme que Jacques ne verra pas. Il me pousse contre le mur, j’y plaque mes mains au-dessus de ma tête pour ne pas le percuter du visage. Ses doigts se posent sur la cambrure de mes reins pour la forcer.
- Alors tu oublie tout ! … Ecarte donc les jambes… et vite !
L’impatience se lit dans le ton de sa voix et ses mains parcourent fébrilement mes hanches et le globe de mes fesses tendues. Comme abrutie par la peur et l’horreur de la situation, sans réaction, j’obéis et écarte les jambes. Une autre larme vient mouiller mon bras sur lequel j’ai appuyé mon visage comme je l’aurais fait sur un oreiller. Peu à peu c’est une autre qui se retrouve dans ce couloir, nue, debout, les jambes écartées, les reins cambrés à l’extrême, offerte aux attouchements et aux désirs libidineux de l’homme qui se penche sur elle.
Ses doigts longent et s’insinuent dans le pli de mes fesses et finissent leur course sur le bouton rose de mon anus y appuyant comme pour en forcer le passage.
Je trouve encore la force de balbutier mon refus. Un refus à peine audible, murmuré, sangloté, juste pour moi, car je sais qu’il ne sera pas entendu.
- Non... non… S’il vous plaît … non!
L’indécent massage se poursuit quelques instant. Et puis comme s’il avait changé d’avis ses doigts se détournent et viennent sans prévenir s’enfoncer au plus profond de mon ventre humide. Je suis surprise que ma prière soit entendue. Il a renoncé ! La violence de l’intrusion de ses doigts trahit sa frustration et je ne peux m’empêcher d’émettre un cri étouffé de surprise et de soulagement.
L’odieuse caresse ne dure pas longtemps, ses doigts se retirent et c’est maintenant le gland du membre durci de l’homme qui tente de se frayer un passage entre mes jambes en se présentant à la porte ouverte de mon ventre.
Jamais pénétration ne m’a semblé plus odieuse. Je la refuse de toute mon âme, mais mon corps, lui, se laisse ouvrir sans vergogne. Jacques goûte le plaisir de sa victoire sur la frêle jeune fille qui maintenant pleure de honte et de dégoût et qui pourtant reste passive sous ses caresses, lui donnant la preuve de sa totale soumission.
Mais ce n’est pas a lui que je suis soumise, et çà, ce coq prétentieux ne peux pas l’imaginer un instant. Non ! Celui à qui je suis soumise pendant cet outrage c’est à Mon Maître ! Et c’est pour obéir à Marc, pour me montrer digne de lui, que j’accepte que Jacques se glisse en moi et me manipule comme sa chose. Il n’empêche que je ne peux me faire à l’idée de l’outrance de ma condition, et j’ai du mal à accepter que Marc pousse mes limites à ce point.
Une fois franchit les lèvres de ma fleur le bélier de chair se fraye un passage lentement, mais sûrement, jusqu’au tréfonds de mon sexe. Jacques, pour s’aider, s’agrippe à mes hanches et pousse son ventre contre mes fesses. Une fois bien calé en moi il se penche sur mon cou et en respire l’odeur. Son membre palpite contre les parois de mon vagin. Il a le souffle court et sa voix vibre d’excitation
- Bon sang ce que tu es chaude Isabelle !
Et pourtant mon âme est glacée. Froide comme mes pensées figées,
- Tu me sens bien ? …
Il est hors de question que je réponde
- Oui je sais que tu me sens… J’ai rêvé de çà de tu sais Isabelle ! … Te posséder comme çà.
Solidement fiché en moi, Jacques réitère l’exploration de mon corps. Ses mains viennent effleurer ma peau, de mes épaules à mes reins, se glissant sous mes bras et s’emparant de ma poitrine pour y jouer avec les mamelons dressés malgré moi.
- Tu es une bonne chienne… Une petite garce ! Malgré tes airs de Sainte Nitouche !
Ses mots doivent l’exciter car j’ai l’impression que sa verge enfle un peu plus en moi. Mais il est des mots qui avilissent bien plus que des actes. Non, je ne suis pas une garce ! Et si je suis chienne, je suis celle de Mon Maître…Par amour !
Une petite voix résonne au fond de moi, moqueuse; "Si tu n’es pas cette garce qu’il prétend que tu es, pourquoi te laisse tu faire ? Pourquoi ne fuis-tu pas ? Pourquoi restes tu ainsi a sa merci ? … Es-tu sûre de ne pas aimer çà ? … Es-tu sûre de ne pas aimer cette humiliation ? Après tout, tu es libre d’arrêter ce cauchemar à n’importe quel moment ! "
Je ne trouve de réponse qu’en versant de nouvelles larmes silencieuses.

17 mai 2009

Chap. 38. Sombres Couloirs

Sont ce les caresses de Kristale et nos fougueux ébats qui m’ont tourné la tête ?
Je n’arrive pas a retrouver mon chemin ! Une suite de couloirs et d’escalier sombres, chichement éclairés. Comme cette maison est grande !
Je crois me retrouver lorsque je débouche dans le salon où nous avons été accueillis. Kristale ne m’a pas donné d’indications sur l’endroit où pouvaient se trouver Marc et Laure. Je me dirige vers la porte dérobée et m’engage sur le palier de pierre. Surtout ne pas descendre à la cave, là où Stéphanie subit mille tourments. Du bas de l’escalier monte le son assourdi d’une musique et perce une lumière sourde. Instinctivement Je tends l’oreille pour essayer d’y percevoir les gémissements de la jeune martyre. Rien ! Je m’engage sur les degrés qui montent aux niveaux supérieurs. C’est le chemin, me semble-t-il, que Marc a emprunté en partant et que j’ai suivi un temps avec Kristale. Je relève ma chaîne qui tape régulièrement contre les marches de pierre évitant ainsi de signaler ma présence. Je ne me sens pas rassurée. La peur s’insinue en moi. Je suis trop proche de l’antre ou se perpétue d’ignobles outrages et je sais quelle proie facile je dois être pour ceux qui y sont. Nue, tremblante et surtout, seule. Seule ! Je me remémore l’avertissement de Mon Maître. Une frayeur sans nom me glace les reins. Il faut que je retrouve Marc au plus vite.
Arrivée au palier supérieur je pousse la porte qui donne sur un nouveau couloir.
Celui ci n’est pas éclairé. Dans l’obscurité Je cherche un interrupteur que je ne trouve pas. Heureusement la fenêtre du bout du couloir n’est pas aveuglée et une douce lumière lunaire y pénètre. Mes yeux s’habituent peu à peu à la pénombre. Le planché craque sous mes pieds lorsque je longe l’enfilade de portes de chêne qui doivent donner chacune sur une chambre semblable à celle d’où je viens. Je dresse l’oreille cherchant à deviner à travers leurs épaisseurs quelques bruits qui m’indiqueraient une présence. Seul le silence me répond à travers les bruit des battements de mon cœur à mes tempes et au loin, la musique qui monte de la cave. Je me tords les mains d’indécision, que faire ? Ouvrir les portes une a une et risquer de déranger un couple en pleins ébats ou pire ? Je me penche, aucune lumière ne filtre sous les portes ! Je me résous à continuer mes recherches et me dirige vers un deuxième escalier au fond du couloir.

- Alors on se promène !
Je sursaute violemment. Mon cœur fait un bon à sortir de ma poitrine. J’ai eu tellement peur qu’un cri de surprise est resté bloqué au fond de ma gorge. Je lâche la chaîne que je tenais dans la main
- Dans le noir en plus… Ce n’est pas prudent !
La voix vient de derrière moi. Les cheveux de ma nuque se hérissent et je ne peux m’empêcher de me retourner. Je manque défaillir. L’homme qui vient de m’interpeller, c’est Jacques.
– C’est pratique ce grelot à ton collier pour te retrouver, Kristale m’a dit que tu étais dans la chambre jaune… Seule…. Il a fallut que je te cherche !
Maudite Kristale !
Je fais un pas en arrière avec l’idée de m’éloigner de lui.
- Non, non, non, ma belle… Tu reste là !
Il s’avance prestement et me saisit par la nuque. Je frissonne de tout mon corps.
- Je... je vais rejoindre Mar... Mon Maître.
Je lève les yeux vers lui. Son regard brille intensément. Il a un petit sourire en coin. Le regard d’un chat qui vient d’attraper une souris. Sa main glisse de ma nuque et il me prend par les épaules me détaillant de la tête aux pieds. Comme s’il n’avait pas entendu ma réponse il continu d’une voix sourde.
- C’est vrai que tu es belle... Et si jeune… Je t’imaginais bien ainsi, une belle rouquine !
Il continue à détailler intensément ma nudité, la tête me tourne un peu. Dans la pénombre il ne prête pas attention au rouge de honte et d’appréhension qui empourpre mon visage.
- Je lis ton blog tu sais ! …
Il a un sourire carnassier.
- Tu ne prends pas la pose de soumission ? Tu es en face d’un Maître !
Je manque défaillir. Nous y voilà !
Jacques a passé la soirée à me dévisager, le paroxysme a été atteint lorsqu’il possédait Stéphanie tout en me braquant du regard. L’effet que je lui fais est évident, et ce n’est vraiment pas fait pour me rassurer. L’envie de fuir me tenaille, pourtant j’ai les jambes coupées devant lui, je suis comme anesthésiée, sans force. Comme dans un cauchemar je me vois obéir à l’injonction, j’écarte les jambes et mets les mains dans le dos, dans une résistance futile je ne baisse pas la tête, je la détourne même, et ne cambre pas les reins.
- Non je préfère les mains sur la tête... Et écarte plus les jambes !
Sa voix vibre d’excitation. En obéissant à son ordre je viens d’accepter sa domination. Mais que pouvais-je faire d’autre ? Dans ma tête les pulsions les plus contradictoires se télescopent, fuir, obéir, refuser ces ordres, être digne de Mon Maître, tout accepter comme j’en ai fait le serment à Marc.
Je dénoue les mains de mon dos et lentement vient les poser sur le dessus de me tête, ce qui me fait cambrer les reins contre ma volonté. Je force un peu l’écartement de mes jambes
Dans la pénombre je distingue son sourire de satisfaction . Il sait qu’il a gagné que je lui obéirai.
Je ferme les yeux de dégoût lorsque ses mains se posent sur ma poitrine et viennent en caresser les tétons qui se dressent malgré ma répulsion. Constatant la réaction épidermique et la prenant comme un assentiment de ma part il s’empare de mes seins à pleines mains et les malaxe en émettant un "hum " de satisfaction. De ses mains froides il explore la surface de ma peau encore voilée du parfum de Kristale. Il glisse les bras le long de mes hanches et vient caresser le haut de mes fesses crispées. Son corps se rapproche du mien. Le peignoir blanc frôle la pointe de mes seins. Son souffle chargé d’alcool fort et de tabac froid tombe sur ma nuque, sur mes bras levés. Il s’attarde un moment sur la chute de mes reins et ses mains remontent le long de mon dos pour venir caresser mes cheveux. Mes jambes commencent à trembler d’indignation, ma gorge se noue sur un sanglot de désespoir. J’ai peur car je sais ce qu’il veut et que rien maintenant ne pourra l’empêcher. Comme à mon habitude dans les moments éprouvant où je ne peux pas fuir, mon esprit lui, s’échappe, s’éloigne de mon corps. Jacques n’aura qu’un pantin entre ses mains, il n’aura pas mon âme. Mon Maître a parfaitement réussi mon dressage ! Docile je suis, docile je reste, même à mon corps défendant parce que mon Maître me l’a demandé, me l’a ordonné. Cette pensée a l’effet d’un mantra purificateur, je retrouve un peu de fierté et ravale une larme.

13 mai 2009

Chap. 37. Confidences

Je reprends mon souffle, blottie contre elle, une main sous ma tête et l’autre posée sur son ventre, ma bouche effleurant délicatement la peau de son épaule au satin de pêche et au goût de lait, je respire son odeur douce et enivrante.
J’ai laissé ses mains réinventer mon corps. J’ai laissé ses doigts agiles vagabonder, s’emparer de la pointe dressée de mes seins, s’enfoncer en moi, se saisir du pistil érectile de mon sexe et le caresser à m’arracher des mugissements étouffés, les reins cambrés et le corps tendu comme un arc réclamant que jamais ne cesse l’indécente étreinte. J’ai caché mon visage derrière mes bras croisés pour que l’on ne voie pas mes yeux révulsés de plaisir contenu lorsque sa bouche, sa langue, est venue fouiller mon intimité et que ses cheveux d’or pale se sont répandus sur mon ventre. Je n’ai pas protesté lorsque sa main a guidé la mienne dans le brûlant orifice de son entrejambe, accompagnant ma caresse de doigts experts, ses yeux fixés dans les miens, la bouche entrouverte sur l’appel d’un baiser… D’un autre encore ! Et encore… Jusqu'à ce que ma raison s’évapore et que la jouissance me fasse crier son nom…
Kristale se redresse sur un coude. Sa main vient balayer les cheveux mouillés de sueur qui jouent sur mon front. Elle me contemple un instant en souriant. Ses yeux de glace bleue se font affectueux. Un sourire plus appuyé et son regard se détourne, elle se plonge dans une réflexion intérieure tandis que sa main, comme pour s’occuper, vient replacer la longue chaîne de métal entre mes seins.
- Marc a bien de la chance…
Dit-elle comme pour elle-même.
Ses yeux reviennent à moi.
- Il a bien de la chance de t’avoir.
Elle souffle comme si elle lâchait prise à la bride de ses pensées et prend le ton de la confidence.
- T’a-t-il dit que je lui ai proposé de t’acheter ?
Elle penche la tête sur le coté avec un sourire en coin désarmant.
Je ne comprends pas de suite ce qu’elle veut dire. J’opte pour une moue interrogative. Et devant ma mimique elle continue.
- J’ai envie de t’avoir comme soumise à part entière… Tu serais d’accord ?
Si je pouvais m’enfoncer sous terre je le ferais. Moi ! La soumise de Kristale ?
Comment répondre à cela ? Kristale est la première femme à avoir exercé sa domination sur moi et je dois avouer, qu’une fois les premiers moments de stupeurs passés… J’ai plutôt apprécié ! Mais quitter la férule de mon Maître, cette soumission choisie, pour la sienne ! Un frisson de peur me parcourt la colonne vertébrale. J’ose poser la question qui me taraude.
- Et… Et, il a accepté ?
Son regard se voile.
- Il a trouvé ma proposition intéressante… Mais la question n’est pas là !
Elle me fixe alors intensément.
- La question est de savoir si toi, tu acceptes…Marc m’a dit que si tu le voulais, il y consentirait !
Il y consentirait ! Cette affirmation me plonge dans l’expectative. Marc m’abandonnerait aussi facilement ? Ou bien était ce encore un de ses jeux ? Il sait pertinemment que Kristale me poserait la question et qu’il faudrait que j’y réponde. Peut être qu’en détournant la conversation !
- Et Laure ?
Kristale étouffe un rire. Sa main viens se poser sur mon sein et joue nonchalamment avec la pointe de mon téton qui se durcit sous la caresse.
- Oui ! J’ai remarqué tes regards ce soir… Elle est belle, hein !
Sa caresse se précise et son corps brûlant vient se plaquer contre le mien comme pour se pelotonner ! Elle glisse une cuisse entre les miennes s’appuyant et massant imperceptiblement mon bas ventre. Mon cœur s’emballe une nouvelle fois. Sa bouche s’approche de mon front et vient déposer un baiser sur ma tempe. Elle me murmure à l’oreille.
- Tu sais Laure n’est pas ma soumise… Elle n’est que mon esclave. Elle sera la tienne si tu le désires… Tu n’a qu’un mot à dire !
Je ne suis pas encore bien au fait des différents rapports de soumission. Il est clair que Kristale fait la distinction entre soumise et esclave. Là, je me sens vraiment "gourde " comme elle dit. Et puis Laure, mon esclave ! Je n’arrive même pas à l’imaginer. Encore une idée nouvelle droite sortie du monde dans lequel me mène Mon Maître et à laquelle il va falloir que je m’habitue.
Ses baisers se prolongent sur mes joues, mon cou et dans mes cheveux. Ils tournent autour de mon oreille. Visiblement Kristale à des choses à me dire.
- Laure est une experte, en cet instant elle s’occupe de Marc. Et il doit certainement apprécier… Il ne doit pas penser à toi en ce moment !
Kristale vient de faire mouche ! Une bouffée de colère et de frustration monte du plus profond de mon ventre. Je frissonne de tout mon être à la vision de la sculpturale hamadryade aux cheveux d’ébènes aux pieds de Mon Marc le comblant d’attentions et de plaisirs que mon inexpérience ne soupçonne même pas. Kristale a senti le frémissement d’indignation de ma peau. Elle relève la tête vivement.
- Hum ! Mais dit donc ! Tu l’as dans la peau ton Maître ?
Nos regards se croisent. Je rougis, mais la colère ne m’a pas quitté. Et sans réfléchir tout à trac je lance avec assurance, presque arrogante.
- Mais c’est aussi le vôtre !
Son visage se fige. Elle réfléchit un instant. Ses caresses cessent mais sa main reste posée sur ma poitrine, sur mon sein durci.
- Tu as raison petite gourde… Cela arrive de temps à autre, pour mon plus grand plaisir ! Mais ce n’est pas pour cela qu’il faut te montrer insolente.
Et tout en appuyant sur le mot, insolente, elle s’empare de la pointe de mon sein et le tord violemment. Je sursaute de douleur et pousse un cri de surprise. Mais je n’ose pas me plaindre davantage. Je viens de comprendre que j’ai flirté avec la limite de ce que peut accepter Kristale. Mes yeux quittent les siens.
- Excusez-moi, Madame… Je ne voulais pas…
La douleur m’a arraché une larme qui perle puis roule le long de ma joue. Est-ce que cela a adoucit Kristale ? Ses caresses reprennent massant doucement le téton qu’elle vient de supplicier, comme pour me consoler.
– Il ne faut pas toucher à ton Maître, Hein !
Elle sourit largement. Lâchant mon sein, elle s’empare de mon visage et me force à la regarder.
- La première fois que je t’ai vue dans l’atelier de Marc, J’ai voulu t’avoir… Tu te souviens ?
Si je me souvenais ? Oh, que oui ! J’étais nue offerte et tremblante c’était la première fois qu’une femme me voyais ainsi. La première fois qu’une femme a fouillé mon intimité, m’humiliant sous les yeux de mon Maître. Cette première femme c’était elle… Kristale ! (Souvenirs)
- Oui… Oui Madame !
- Et donc je te demande une fois encore… Veux-tu te soumettre à moi ?
Sa voix est douce, elle se penche sur moi et ses lèvres viennent effleurer ma joue buvant la larme salée qu’elle a fait jaillir de mes yeux. Mon esprit fonctionne à cent à l’heure. Une réponse négative et c’est à coup sûr subir les foudres de la blonde hyperboréenne. Dire oui et c’est chambouler toute ma vie, changer la ligne que je me suis fixée, arrêter cette expérience que j’adore pour une autre, un saut dans l’inconnu. Marc m’a fait comprendre que j’appartenais à Kristale, pour ce soir en tout cas ! Il lui a dit qu’il consentirait à mon choix si je devais accepter à l’étrange proposition. Je suis en plus dans une situation de soumission où le "non " est totalement impossible à dire à ma Maîtresse provisoire ! Et si cela n’était qu’un jeu, un test ! Une épreuve mise au point par mon machiavélique Maître. Cela serait bien de lui çà !
- Je n’ai pas finie mon dressage Madame ! Je ne suis encore qu’une novice ! Il faudrait que Marc …termine mon… mon éducation ! Après…Peut-être !
Les lèvres de Kristale quittent ma joue.
- Oui... Ton dressage n’est pas terminé, il est vrai. Cela traîne un peu en longueur… Je pourrais accélérer cela !
Elle s’empare de mon poignet gauche orné du petit bracelet de cuir tressé rouge et blanc et le contemple longuement en souriant. Apparemment elle connaît la signification de ce bracelet. Je brûle d’envie de lui demander mais elle ne m’en laisse pas le temps.
- Ton Marc est un romantique, il prend son temps… Je crois qu’il t’apprécie vraiment beaucoup pour ce que tu lui donnes !
Elle baisse la tête et saute du coq à l’âne et devient mystérieuse.
- Il a prévu une épreuve pour toi... Une punition…Importante ! Elle n’est pas encore fixée mais ton Maître à beaucoup d’imagination ! … Je lui ai demandé d’en prendre la responsabilité !
Elle a dit ces derniers mots sur un ton glacial. C’est une menace non dissimulée. Une menace appuyée par ce que Stéphanie est en train de subir en ce moment même. Il me vient à l’esprit que j’aurais pu être à sa place sur simple décision de Mon Maître. Une onde glaciale me parcourt le dos.
Elle se détend soudainement, sa jambe qui me chevauche et me maintient plaquée contre le lit me libère. D’un coup de rein souple elle quitte la couche se lève s’éloignant du lit. Elle est belle ! Ses longs cheveux de lin lui caressent le dos rehaussant l’éclat mat de ses fesses parfaitement galbées. D’une démarche assurée elle s’approche d’un portemanteau et s’empare de l’unique peignoir de soie rouge qui y pend. Elle l’enfile prestement en se retournant vers moi. Les pans du déshabillé se croisent sur son ventre et sa fleur glabre encore luisante de mes caresses. Elle est pour moi l’image de la femme mure, sûre d’elle que j’aimerais devenir.
- Vas y… Vas rejoindre ton Maître !
Elle lisse ses cheveux entre ses mains en les ramenant au-dessus de sa tête. Son ton est redevenu neutre comme si rien ne s’était passé. La discussion est close.
Elle s’empare de la cravache restée tout le temps de nos ébats au pied du lit et la glisse sous son bras
- Et dit à Laure que je l’attends. C’est un ordre !… Je suis dans la cave…
Et sans se retourner, sans même me jeter un regard, elle franchit le seuil de la chambre laissant la porte grande ouverte.
Seule sur le lit, je reste un long moment à réfléchir sur ce qui vient de se dire durant cet étrange entretien. Les questions se bousculent dans mon esprit. L’envie de retrouver mon Maître devient de plus en plus impérative. A mon tour je me lève. Le grelot de mon collier tinte doucement et la longue chaîne de métal suis mon mouvement venant cogner contre mes jambes. Je jette un regard circulaire dans la chambre jaune. Apparemment il n’a pas été prévu de peignoir pour moi. Et c’est nue que je franchis à mon tour la porte ouverte sur le corridor.

29 avril 2009

Chap.36. Entretien privée.

Je suis contente que mes pieds nus aient quitté les dalles froides qui couvrent le sol de la cave. Nue, je trottine derrière Kristale sur le parquet chaud, tirée nonchalamment par la longue chaîne de métal fixé à mon collier de cuir.En montant dans les étages Kristale ne pas adressé la parole. Seul le tintement du grelot de mon collier contre la chaîne trouble le silence et je n’ose me plaindre lorsque les secousses de la chaîne tendue entre nous martyrisent mes cervicales endolories. Elle ralentie enfin devant une des lourdes porte de chêne du couloir que nous arpentons, l’ouvre et la franchie allègrement.

La porte se referme d’elle même derrière nous en claquant. Kristale lâche la chaîne de métal froid qui vient en percutant mon ventre se glisser entre mes cuisses et s’avance dans la pièce. Les volets sont fermés sur la nuit et sous l’éclairage savamment distribué je découvre une vaste chambre où trône un lit à baldaquin de merisier rehaussé de feuilles de bronze. De lourdes tentures jaunes d’or brodées de rouge sombre couvrent les murs. Les voiles diaphanes qui tombent langoureusement du chapiteau du lit aux couleurs d’épice s’accordent avec goût aux larges coussins rouges et or posés en travers du lit qui tombent en grappes sur le sol de chêne noir. Je reste un moment ébahi par le luxe des matières qui décorent la chambre. Comme cela contraste étonnement avec l’austérité de la cave que nous venons de quitter ! Je me sens comme dans un nid douillet. En sécurité ! Une chaleur réconfortante me gagne et je me détends. Je prends la pose de soumission debout, avec une certaine désinvolture. Tout en allant ouvrir une large commode ventrue Kristale me lance sans me regarder.
- A genoux Isabelle !
Sa voix se fait plus douce que dans la cave, presque amicale.
Sans hésiter, je plie les jambes, entre deux coussins je m’agenouille sur l’épais tapis de laine qui orne le pied du lit. J’écarte largement les cuisses, me cambre et ramène mes mains dans le dos. La chaîne qui tombe de mon cou glisse entre mes seins, caresses mon bas ventre et se love mollement sur le sol.
Kristale semble avoir trouver ce qu’elle cherchait car elle se retourne vers moi en souriant, brandissant entre ses mains une cravache de cuir noir. Une de ces fines et légères cravaches que j’utilise moi-même lorsque je monte les chevaux difficiles du haras. Elle la plie entre ses mains en un arc de cercle comme pour en éprouver la flexibilité.
Mon visage se fige. Je sais ce que Kristale peut faire d’un tel accessoire si la fantaisie lui en prenait. Elle perçoit mon trouble.
- Tu as déjà fait connaissance avec cet instrument…n’est ce pas ?
Son sourire s’accentue à cette évocation.
- Mais tu n’as rien à craindre… Tant que tu te conduis bien !
Et elle jette la cravache en travers du lit. Un long frémissement de soulagement me parcourt les reins. Mais j’ai compris la menace à peine voilée. Il faut que je sois obéissante… en tout.
Kristale tire un à un sur les boutons de son chemisier qui s’entrouvre sur sa poitrine découvrant un peu plus le collier de cuir noir qui ceinture son cou.Elle tire sur les pans du vêtement pour le sortir du pantalon de flanelle tout en lançant d’un coup de pied sec ses escarpins dans un coin de la salle.
- Ton Maître m’a dit que ton dressage se passait bien ! …
Elle déboutonne le haut de son pantalon et continue.
- … Mieux que celui de Stéphanie en tout cas !
Le pantalon glisse le long de ses hanches découvrant de longues jambes fuselées.
- Elle mérite ce qui lui arrive… On ne vient pas proposer sa soumission en croyant que ce n’est qu’un jeu… N’est ce pas Isabelle ?
Le pantalon rejoins les chaussures et ses doigts s’insinuent dans le fin élastique de son string noir. Elle me prend à témoin et attend la confirmation de ses propos. Elle prêche à une convertie. Effectivement ce n’est pas un jeu…Pas pour moi ! Je réponds vivement.
- Oui, Madame !
Le string vole à travers la salle et vient compléter le tas des vêtements de Kristale. Elle est maintenant entièrement nue devant mes yeux gênés. Elle dévoile sans pudeur un corps de femme mure aux courbes voluptueuses, aux seins arrogant placés haut, au ventre totalement épilé dévoilant une fleur rose et pourprée au nacre frémissant. Une pierre d’aigue-marine orne son nombril et brille d’un feu froid, froid comme le bleu de glace de ses yeux pénétrant. D’un coup de tête négligeant, elle remet en place ses cheveux blonds presque blanc et lance à brûle pourpoint.
- Ces hommes sur Stéphanie m’ont tout excitée… Pas toi ?
Je reste coite, Comment avouer la contradiction des sentiments qui m’assaillaient devant cette scène d’hommes assouvissant leurs désirs les plus ignobles sur le corps offert de la jeune fille implorante, à deux pas de moi. Effroi, crainte, honte, tentation, jouissance refoulée… Comme je tarde à répondre, elle se penche sur moi se saisis par le menton et plante ses yeux dans les miens.
- Ne fais pas ta mijaurée petite gourde… Cela t’a excité aussi non ?
Je me sens rougir jusqu'à la racine des cheveux, maudit rougissement qui ne cache rien de mes troubles intérieurs !
- Si…Ou…Oui, Oui, Madame !
Satisfaite de ma réponse elle relâche mon menton et se relève en souriant.
- Heureusement tu sais comment calmer cette excitation n’est ce pas ?
Je devine au ton de sa voix le plaisir qu’elle prend à m’humilier.
- Ou… Oui, Madame !
Je ne sais pas où elle veut en venir, mais que répondre d’autre ?
Je baisse les yeux.
Kristale s’approche un peu plus de moi, son ventre irradie une chaleur sourde elle me saisit par les cheveux et plaque mon visage contre son bas ventre.
Mes lèvres rencontrent ses lèvres.
Un parfum suave me submerge. Dans un reflex de sauvegarde je verrouille la bouche. Kristale soulève une jambe et l’écarte en prenant appui sur un des gros coussins placé à côté de moi. Elle accentue la pression de ses mains sur ma nuque écrasant un peu plus mon visage contre son ventre. L’humidité que distille sa fleur entrouverte imprègne la surface de mes lèvres. Sa voix se fait pressante, un peu éraillé, déformée par le plaisir qui monte en elle.
- Allons petite chienne… Ta langue…Ta langue !
Je ferme les yeux et entrouvre la bouche. Timidement je tends la langue et l’enfonce entre les nymphes gorgées de douceur. Son ventre a un petit goût acide qui s’estompe rapidement et laisse place à une saveur épicée et sirupeuse de liqueur mêlée de ma salive.La nuque me fait mal, les mains toujours dans le dos, le visage rejeté vers l’arrière, coincé entre les cuisses de la blonde nordique je m’efforce de lui prodiguer la caresse qu’elle attend, mimant sans conviction avec ma langue le baiser que j’aurais donné à la bouche un improbable amant. Mes lèvres et mon menton se barbouillent de liqueur de Cyprine. J’ai du mal à respirer, mes narines collées contre son ventre et ma bouche trop occupée à boire à la source immorale.
Kristale ne me laisse pas le temps de reprendre mon souffle. Ses hanches ondulent sous la caresse. Son ventre balaye mon visage et je m’efforce de suivre le mouvement pour maintenir ma langue tendue a l’intérieur du fourreau suintant. Elle émet de petits cris étouffés par un souffle rauque lorsque ma langue rencontre le pistil durcis de sa fleur entrouverte, clitoris sensible à l’extrême dont le frottement contre l’émail poli de mes dents et provoque chez elle des sursauts incoercibles.
- C’est bien … C’est bien ma belle ! Continue comme çà… Lèche moi profooond !
Elle continue sa supplique en prononçant quelques mots en hollandais que je ne comprends pas et ses suppliques se perdent dans une crispation de tout son être. Ses cuisses se raidissent autour de mon visage. J’ai peur qu’elle me brise la nuque tant les secousses sont violentes, mais je me réfrène et garde les mains dans le dos, attendant stoïquement que sa frénésie retombe.
Sans prévenir Kristale relâche son étreinte et fait un demi pas en arrière. Son ventre s’éloigne de ma bouche me laissant abasourdie, hébétée par l’arrêt brutal de l’étreinte contre nature. Un filet de liquide mielleux qui relie mes lèvres à son sexe s’étend et se casse comme à regret et vient pendre à la commissure de mes lèvres. Je n’ose pas l’essuyer. Les yeux grands ouverts, je tente de reprendre mon souffle et respire bruyamment comme une noyée retrouvant l’air frais.
Kristale s’empare de ma chaîne et la tire vers le haut. Je me relève rapidement encore un peu étourdie de ce qu’elle vient de m’imposer et me retrouve face à elle. Je garde les mains dans le dos. Elle me prend délicatement la nuque et approche son visage. Elle me dévisage un moment avec un sourire gourmand et les yeux brillant de fièvre. Son souffle poivré me balaye les joues.
- Ta bouche est fraîche ma chérie… C’est un vrai bonheur !
Isa_Kris038Sans attendre de réponse elle me tire vers elle. Nos lèvres se joignent. Son corps se colle contre le mien. Sa langue cherche à se frayer un passage entre mes dents. Docilement j’entrouvre la bouche, nos langues se frôlent ses bras me ceinturent comme pour m’empêcher de fuir et ses mains se font caressantes, effleurant mes reins, glissant sur mes fesses. Kristale est sur le point de gagner... De me gagner ! La tête me tourne sous les ses caresses, je perds pied et m’abandonne. Je réponds timidement au baiser puis m’enhardis, nos langues entament un ballet frénétique qui m’étourdit un peu plus. Sous l’étreinte je me vois basculer vers l’arrière et en un reflex, comme pour me retenir, pour ne pas tomber, je délie les mains de mon dos et me rattrape aux hanches de Kristale. Sa peau est brûlante et son feu se communique à tout mon corps. L’émotion est si intense que j’ai envie de hurler mon exaltation. A mon tour oubliant le protocole de parfaite soumise je l’étreins de toutes mes forces pour ne faire plus qu’un avec ce corps qui me ressemble.
Comme dans une danse au ralentie, un slow silencieux seulement troublé du chuintement de nos baisers, nos corps se rapprochent du lit a baldaquin Mes genoux plient contre son bord et toujours enlacée nous basculons de tout notre long en travers du lit. La chute me surprend, je lâche les lèvres de Kristale et pousse un cri d’étonnement ponctué d’un éclat de rire lorsque notre course se termine entre les coussins rouges et or.

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